Un Nirondelle ne fait pas le Printemps - Ft. Nina Collin [Capture]

Nina attendit. Immobile ou presque. Ses yeux pétillaient de plus en plus fort, à mesure que la Pokéball s’agitait. Une fois. Dix minutes d’attente. Deux fois. Une heure d’attente. Pourquoi ça prenait autant de temps, c’était insupportable. Trois fois. Presque. Après une éternité, la balle se stabilisa et le bouton passa au blanc. Il fallut une demie seconde pour que la rouquine bondisse dans un cri de triomphe.

Elle courut prendre la Pokéball qu’Ivar lui tendait et commença une danse de la joie, ramassant Toti au passage pour danser avec lui. C’était extraordinaire. Son premier Pokémon capturé par ses soins. Une grande première et surtout, un grand pas vers son objectif, botter les fesses de cette prétentieuse de Blanche. Nina était donc sur la voie pour battre son amie sur les terrains Pokémons en plus des terrains sportifs.

Elle n’avait pas répondu à Ivar trop heureuse de sa capture. Mais quand ce dernier libéra son Guériaigle, elle resta bouche bée. C’est trop génial. Il est trop super trop cool. Il a un nom tout pourri mais il est trop cool. S’il me suffit de lui donner un vrai nom pour bien m’en occuper tu peux compter sur moi. On verra comment on se débrouille à trois maintenant. J’aime bien faire les expériences moi-même. Mais je prends note de ta proposition.


Elle libéra son Furaiglon pour pouvoir discuter avec lui. A peine sortit de sa Pokéball, le pauvre fut attrapé par Nina, avec délicatesse certes mais ce fut prompte. Salut toi ! Bienvenue dans la famille des… Aïe ! Elle lâcha le Pokémon qui venait de lui pincer un doigt. Celui-ci se mit à saigner et le Furaiglon s’envola sur une branche. Mais pourquoi t’a fait ça. La jeune femme prit une voix peinée avant de prendre un air résolu. J’ai compris, tu n’as pas apprécié d’être dérangé, puis attaquer puis capturer. Je te comprends. Attends, je sais comment me faire pardonner. Ne bouge pas.

La rouquine s’agenouilla près de son sac et, le doigt blessé dans la bouche, son autre main commença à vider son sac. Les vêtements furent sortis, en boule et en vrac, puis avec une délicatesse religieuse et ses deux mains, Nina tira une première puis une seconde boite en métal. Elle les posa devant elle et Toti se précipita à ses côtés en bondissant de joie. On se calme. Doucement.

Elle ouvrit la première boite bleue aux motifs d’un bleu plus foncé. Une douce odeur sucée en sortit et Nina tira plusieurs petites choses de sa boite. Toti ouvrit doucement la seconde boite, rouge aux motifs rouges plus foncés. Il tendit une pâte pale dans du cellophane à sa dresseuse et s’assit à côté d’elle. Nina prit un peu de la pâte et y malaxa différents éléments de la première boite. Elle en donna un peu à Toti qui se mit à mâcher avec grand renfort de joie.

La rouquine se dirigea vers la branche où se tenait son nouveau compagnon. Les alentours étaient particulièrement envahis par l’odeur sucrée de son étrange préparation. Tiens c’est pour toi. Je le pose là.

Elle posa la sucrerie au sol, puis se retourna pour revenir à ses boîtes. Elle reprépara un peu de friandise et en proposa à Ivar. Tiens. Goûte-moi ça. C’est aussi bon pour les Pokémons que pour les humains. Je me suis essayée à un jour au Pokébloc, mais ça n’a pas marché. A la place ça à donner ça. Ça ne ressemble pas du tout à un Pokébloc, plus à du chewing-gum avalable. J’avais que je n’avais pas de baie sur moi à ce moment-là et que du coup j’ai utilsé ce que j’avais. Des haricots, du sucre, du miel et plein d’ingrédients secrets. Et ça à donner ça. Toti en raffole, mais aussi, et jusqu’à présent personne ne s’est jamais plaint.

Elle sentit un truc doux contre sa main et le claquement du bec du petit Furaiglon. Elle retira sa main qui tenait la pâte du bec avide de son nouveau compagnon. Non, ce n’est pas comme ça qu’on fait. Le petit Pokémon se recula, ouvrant en grand ses ailes et poussant un cri qui se voulait menaçant. Mais Nina ne se démonta pas. Elle écarta les bras et poussa un cri grave. Toti fit de même et le trio se lança dans un petit concours de cris. Au bout d’un moment, Toti abandonna en toussant.

Puis se fut le Furaiglon, qui prit un air un peu désolé, et poussa finalement un cri plus mignon qu’agressif en faisant claqué son bec, imitant très bien le petit qui réclame à manger. Tiens, c’est mieux de demander gentiment. On ne rigole pas avec la nourriture. C’est sacré. Elle donna un peu de pâte au Furaiglon. Je pense qu’on va t’appeler Accipite. C’est bien Accipite. C’est mieux que plume non ?

Nina se permit de caresser doucement son nouvel ami. Toti le regarda un instant avant de s’approcher doucement, en rampant et approcha lui aussi sa patte pour imiter sa dresseuse. Le nouvellement nommé Accipite ne sembla pas l’entendre cette oreille. Soit parce qu’il en voulait au Kaïminus de l’avoir arrosé, soit parce qu’il était trop fier et agressif. En tout cas, le petit Furaiglon, répondit par un Picpic agressif à l’approche de son nouveau camarade. Toti recula et s’essaya leur triste.

Nina éclata de rire et l’attrapa pour le serrer dans ses bras. Toti, pas Accipite. Le Pokémon Eau se sentit tout de suite mieux. Ne t’inquiète pas Toti, mais je t’aime toujours autant et vous finirez par vous entendre toi et Accipite. N’est-ce pas pas Ivar ? Elle se tourna vers son compagnon, qui n’était plus là. Elle avait été tellement focalisée par son nouveau Pokémon qu’elle n’avait pas remarqué le départ de l’ornithologue.

Bah c’est malin ça. Même pas il me dit au revoir en partant. Ou alors je l’ai pas entendu. Bon, tant pis. La rouquine regarda autour d’elle. Ce qui est plus gênant… C’est que je ne sais pas du tout où je suis. Bon, bah quand on ne sait pas où on va, il faut y aller le plus vite possible.

La rouqune rangea ses affaires, avec délicatesse concernant les boites de nourriture, désordre pour le reste. Puis, elle posa Accipite sur son épaule, et Toti sur sa tête. Elle partit ainsi aux hasards des bois, se demandant quelle nouvelle bêtise elle pourrait faire.