Avancer à pas de géant. [Solo] [Capture 8]

Avancer à pas de géant.

La route cendrée, à nouveau. J’en avais déjà vécu des aventures ici. Plus ou moins glorieuses d’ailleurs, mais il fallait tout de même avouer que ça forgeait de solides souvenirs. Et puis, cet endroit avait toujours eu le don de me rendre nostalgique, tant il ressemblait aux alentours du Volcan d’Hoenn. C’était réellement l’un de mes endroits favoris à Mhyone et, même si j’avais finalement décidé de ne pas ouvrir d’arène, mon choix se serait posé sur cet endroit. Enfin, je ne savais après tout même pas si tout ça était autorisé. Après tout, tous les champions étaient rattachés à des villes, et cela devait être un prérequis. Ce n’était de toute façon plus trop mon affaire. J’avais fait ce choix depuis longtemps, et je n’allais pas revenir en arrière.

Quant à la raison qui m’amenait ici, c’était tout simplement que Zépar semblait souffrir d’un petit mal du pays depuis quelques jours, et que je me voyais mal forcer l’Hippodoccus dans son mal-être. Il mangeait moins, ce qui était extrêmement inquiétant venant de lui. Il dormait moins aussi, se contentant de se retourner encore et encore sur lui-même. Il avait pourtant l’habitude d’avoir un sommeil de plomb, et j’espérais que notre petite escapade lui ferait le plus grand bien. Je le fis alors sortir de sa pokéball. En reconnaissant l’endroit, les yeux de l’Hippodoccus semblèrent s’illuminer, alors qu’il prenait une grande bouffée d’air cendré, m’arrachant un petit sourire. Ma solution avait l’air de fonctionner pour le moment, et je profitais de la subite forme de l’Hippodoccus pour grimper sur son dos, m’asseyant tranquillement en tailleur. Curieusement, la position était assez stable, et je tapotais sur le dos de mon ami.

« Allez mon grand, on va où tu veux, mais, cette fois, c’est toi qui porte. Je dois aussi me reposer après tout. » Lançais-je d’un ton amusé. Je m’allongeais ensuite de tout mon long sur le dos de la bestiole de sable, croisant les mains derrière ma tête et regardant le ciel. Je semblais ne rien peser pour mon compagnon et, soucieux de profiter, il commença à avancer. Je me laissais alors bercer par sa démarche lourde mais assurée, le laissant en totale liberté d’agir. Il en avait bien besoin, et il paraissait d’un seul coup bien plus épanoui. Et puis, c’était l’occasion pour moi de fermer les yeux et de profiter du soleil.

Modération:

Avancer à pas de géant.

Je profitais tranquillement de cette balade improvisée. L’air était doux pour un mois d’octobre, et je me sentais particulièrement bien. Le dos de l’Hippodoccus, contrairement aux apparences, était vraiment très confortable, et je me sentais revivre. Rien ne semblait pouvoir perturber ma quiétude à ce moment-là. Je fermais les yeux pour me sentir immédiatement comme chez moi, à Hoenn, me demandant bien ce que pouvaient devenir mes amis et ma famille là-bas. Cela faisait longtemps que je n’avais pas pris de leur nouvelle, et encore plus que je ne les avais pas vus. Même s’ils avaient prévu de me rendre un jour visite, ça ne serait sans doute pas pour tout de suite. Il me tardait toutefois de revoir ma famille. Je n’avais jamais été très proche d’eux, étant un enfant parfois un peu solitaire et indépendant, mais, maintenant que j’en étais loin, j’en sentais le manque.

Le brutal arrêt de Zépar me fit sortir de mes pensées, et je me redressais, afin de constater quel pouvait être le problème. Je souriais en voyant que Zépar balançait sa tête de gauche à droite, imitant, hypnotisé par les mouvements de balancier d’un Balbuto qui lui faisait face. L’Hippodoccus semblait beaucoup s’amuser à suivre la cadence du petit pokémon sol, et je laissais le manège se poursuivre quelques instants. Il allait falloir que je dise à Akane que les Balbutos se trouvaient ici, si ça l’intéressait. Je souriais en voyant le petit pokémon en lévitation finir par se lasser de nous et repartir sans demander son reste, tranquillement, un peu plus loin. Je tapotais alors à nouveau sur le dos de mon compagnon qi ne se fit pas prier pour recommencer sa route. Je repris alors ma position initiale, mes pensées s’envolant inconsciemment vers ma terre natale et ma famille. Je ne pouvais pas me résoudre à abandonner mes rêves Mhyonais pour les rejoindre, mais, peut être qu’une fois que j’aurais fini ma récolte de badge, je pourrais m’octroyer de petites vacances.

Je pensais alors à tout ce que j’avais vécu depuis mon arrivée, et tout ce que j’allais avoir à raconter. Il y avait peu de chance pour qu’ils me croient d’office sur toute la ligne, et comment les blâmer lorsqu’on voyait toutes les aventures Abracadabrantesques qui m’étaient arrivées.

Modération:

Avancer à pas de géant.

Ma balade se poursuivit, en toute quiétude. Le volcan inactif constituait mon horizon, découpant le ciel bleu qui s’étalait à perte de vue. Mon compagnon progressait lentement mais surement dans la végétation couverte de cendre, et j’étais bien curieux de savoir ce qui pouvait m’attendre dans cette belle journée. J’hésitais un peu à faire un crochet par la ferme des filles, mais j’avais d’ores et déjà remercié la mère d’Eva pour ma Laggronite, et je n’étais pas non plus totalement prêt à y retourner. C’était encore bien trop tôt pour ça.

Soudain, je sentis Zépar reculer brutalement, sans comprendre pourquoi. Pourtant, lorsque je sentais les mouvements des muscles de l’Hippodoccus, il me semblait qu’il essayait plutôt d’avancer que l’inverse. C’était bien curieux. Qu’est-ce qui pouvait bien forcer un colosse comme Zépar à reculer. Je me redressais donc, et j’écarquillais les yeux, avant d’éclater de rire devant le spectacle qui s’offrait à mes yeux. Un petit Tiboudet tenait facilement tête à Zépar, l’empêchant littéralement, front contre front, d’avancer. Pire, il réussissait à le pousser en arrière, ce qui était particulièrement étonnant vu la différence de taille. Je descendais alors du dos de mon compagnon qui, têtu, ne voulait pas contourner, pour m’approcher du petit pokémon sol.

D’abord méfiant, il cessa de pousser pour me regarder avec un air inquisiteur. J’approchais doucement ma main de la tête du canasson, qui finit par me laisser lui flatter le haut de la tête. Il ne paraissait pas le moins du monde vindicatif, et sembla totalement oublier la présence de Zépar. Il se laissa alors caresser, visiblement content de l’attention que je lui portais. Avoir un Bourrinos comme monture aurait pu être une idée tentante, mais mon équipe était finalement constituée. Peut être un jour, mais, pour l’instant, j’avais fort à faire avec mes compagnons actuels. Je remontais alors sur le dos de l’Hippodoccus qui reprit sa route. A ses côtés, le Tiboudet galopais joyeusement, s’amusant à doubler le lourd pokémon, visiblement heureux d’avoir trouvé des compagnons de jeu. L’après-midi s’annonçait magnifique, et c’était tout ce que j’espérais.

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