Esther Russell [done]

Bonjour. Je m’appelle Esther Russell, vingt-trois ans et célibataire. Je cherche à faire de nouvelles rencontres pour amitié seulement, puisque je viens d’emménager à Mhyone. Je suis une personne qui n’a pas peur de foncer tête première pour parvenir à ses objectifs, une grande détermination baigne en moi. C’est ma douceur qui marque les gens à prime abord, je fais toujours usage de délicatesse en abordant les sujets plus sensibles et prends soins de ne pas vexer les gens. Ma naïveté fait en sorte que je fais trop facilement confiance aux individus qui croisent ma route. L’être humain est sujet à faire des erreurs et j’ai tendance à pardonner aisément, bien que plusieurs soient en désaccord avec ma manière de voir les choses. Aucune rancune ne baigne mon cœur, bien que je possède moi aussi quelques déceptions.

J’ai un caractère simple qui s’adapte à toutes les situations. On m’associe souvent à un caméléon, capable de changer la couleur et même la texture de ma peau pour me fondre dans le décor. J’aime le chocolat, comme tout le monde, et ai une préférence pour les pokémons mignons. La couleur qui m’allume le plus, c’est le rose – pas étonnant je sais – et je trouve que c’est celle qui s’associe le plus à mon tempérament. C’est une couleur parfois fragile, parfois punchée, inspirant la féminité et la tendresse.

Je déteste le fromage et les champignons et je crains par-dessus tous les asticots ainsi que les créatures du genre. Les voir gigoter me donne envie de vomir et seulement l’idée de l’une d’entre elle grimant sur ma jambe ou mon bras suffit à m’étourdir. J’adore les randonnées et nager, néanmoins ne me parlez pas de grimper aux arbres ou d’escalader une falaise. Les hauteurs me font flipper.

On m’a dit que tous les membres du sceau de l’ossatueur sont des gros bourrins qui ne cherchent qu’à taper tout ce qui bouge. Les fervents défenseurs du cercle de la grâce sont des filles à papa et pour ce qui est des membres du cercle du savoir, ce sont tous des intellos à lunettes. Les passionnés de justice, qui se prennent pour une bande de superhéros dit-on, sont au cœur du cercle de la justice. Je cherche à briser ces préjugés que les gens ont et à prouver au monde qu’au sein d’un même groupe, on retrouve différents genres d’individus. Pour d’autres raisons, j’ai choisi de rejoindre l’Emblème du Guériaigle, qui joint davantage mes valeurs.

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J’ai grandi dans la région de Kanto, dans la ville de Parmanie plus précisément. Ma famille, les Russell, possédaient une petite maison à la lisière de la route quinze. Rien de bien spécial, ni rien de très grand non plus. C’était ce dont mon père et ma mère avaient les moyens de s’acheter, tout simplement. Nous n’avons manqué de rien et c’était tout ce qui importait pour moi. J’ai de bons souvenirs de cette agglomération. J’adorais trainer à l’orée des routes environnantes et observer les pokémons dans le milieu sauvage. Mes parents m’interdisaient de quitter Parmanie, craignant qu’un accident ne surviennent et ils ont bien fait. Je ne posais pas de questions, ayant toujours été docile et obéissante, et ce, même à l’enfance. Mon grand frère ne voyait pas les choses de la même façon, par contre.

Thomas adorait explorer et avait le goût pour l’aventure. Il ne craignait point les réprimandes de nos tuteurs même s’il transgressait les règles. Son côté plus rebelle menait la partie, l’entrainant dans toutes sortes d’histoires rocambolesques. Une fois, il s’est même fait attaquer par un Roucoups en voulant approcher de trop près ses petits Roucools fraichement nés. Ce jour-là, il est rentré à la maison presque borgne, l’œil boursouflé et couvert d’égratignures. Ça m’avait effrayé et cela renforçait l’importance des restrictions et des règlements imposés par nos parents à mes yeux.

Thomas ne s’était pas arrêté là toutefois, s’opposant davantage à l’autorité. Il avait commencé à voler de petits objets anodins comme des bouquins et de la nourriture – je dois même avouer qu’il se trouvait être plutôt doué pour cela, comme s’il avait un talent inné pour détourner l’attention des gens – et ne se faisait jamais prendre. Je lui disais d’arrêter, étant en désaccord avec lui et en expliquant mon point de vue. L’avis d’une gamine de treize ans ne l’intéressait pas et n’était pas suffisant pour changer les choses.

Parmanie n’était pas une grande cité, comme pouvait l’être Céladopole par exemple, néanmoins je me souviens qu’il s’agissait d’une municipalité qui savait attirer l’attention et les touristes. Un jour, Tom revint à la maison avec quelque chose de particulier. Il m’avait fait promettre de garder le secret et de ne pas en parler, pas même à papa ou maman. Naïve et curieuse, il n’eut aucune difficulté à obtenir ma parole. La poche intérieure de son manteau contenait un œuf, tout petit, blanc et tacheté de noir. Un œuf de pokémon. De l’excitation, mélangée à la peur de se faire prendre, grimpa en moi à ce moment-là. Thomas m’avoua qu’il venait de le dérober à un touriste. Malgré que cela entrait en contradiction avec mes valeurs, je devais tenir ma promesse de garder le silence, ce que je fis. À tour de rôle, nous avions conservé le minuscule œuf contre nos corps pour le tenir au chaud jusqu’au jour J.

La créature qui s’extirpa de la coquille se trouvait être un Nosférapti, que Tom surnomma Dracula. Les cris du pokémon et toute l’attention qu’il requérait fut rapidement trop difficile à mettre sous silence. Nos parents eurent tôt fait de découvrir le pot aux roses et d’apprendre d’où provenait le pokémon volant.

Thomas Russell n’avait que 16 ans, à l’époque, lorsque mon père et ma mère lui demandèrent de se rendre à la police pour remettre la créature volée. C’est également la dernière fois que je l’ai vu. Il a quitté le nid familial, refusant de redonner son compagnon auquel il tenait tant, pour parcourir le monde. Par moments, il m’envoyait des lettres pour me faire part de ses aventures et de ses découvertes. Ces choses me fascinaient, mais m’effrayaient à la fois. Thomas poursuivait sa vie à la manière d’un rebelle, mais je ne pouvais pas supporter le fait qu’il vole les gens pour obtenir ce qu’il voulait.

C’est à ce moment-là que je décidai de vivre pour ouvrir les yeux des personnes qui, comme mon frère, pensent que s’opposer à la loi et aux règlements est un moyen justifié de parvenir à ses fins. Ce n’est qu’à mes vingt-trois ans que je quittai Kanto pour rejoindre la région de Mhyone, après avoir terminé mes études et rejoint les rangs du gouvernement en tant qu’agent infiltré. Je voulais bien faire les choses, les faire comme il se devait. Le professeur Acacia s’avérait être réputée pour laisser la chance aux nouveaux arrivants d’entamer une vie de dresseur de pokémons. C’est à son laboratoire que je me rendis en premier, où on me remit une pokéball contenant mon futur compagnon.