Départ imminent {solo

-On y va, Mitochondrie.

Le Pokémon Psy tourna la tête vers sa dresseuse. Yeux fermés, il semblait pourtant la fixer. Akane vérifia une dernière fois ses affaires. Tout semblait en place. Elle ouvrit son portefeuille. A l’intérieur se trouvait la carte bancaire de sa mère. Elle avait des remords pour l’avoir volé. Néanmoins, elle l’aiderait à survivre le temps que sa génitrice se rende compte du larcin.

La jeune femme ouvrit la fenêtre de sa chambre. Heureusement, elle habitait dans une maison plain-pied. Elle pouvait ainsi s’échapper par la cour arrière. Ses bruits de pas étaient couverts par la télé, sa mère regardait sa série préférée. Akane sortit, suivie de près par son Abra. N’ayant pas très envie de se faire remarquer par le village, elle emprunta un sentier passant derrière les habitations. Si trop de gens la voyaient, ils iraient probablement tout raconter à sa mère. Akane ne tenait pas spécialement à ce que son voyage dure seulement quelques heures. Sans compter le fait qu’elle ne devenait pas trainée. Son bateau partirait dans une vingtaine minutes. Elle pressa le pas. Quant à Mitochondrie, elle disparut. Akane ne s’en préoccupa pas. Le Pokemon aimait sa liberté et encore plus le calme.

Une fois arrivée au port, l’Abra l’attendait comme par magie. Comme à son habitude, il flottait tranquillement au-dessus du sol. Pour Akane, marcher de manière pressée suffisait amplement à lui donner un point de côté.

-Mais… mais tu savais où se trouvait le port ! T’aurais pu me téléporter !

En guise de réponse, le Pokémon tourna simplement la tête vers le quai de l’embarcation. Bien que silencieuse, Mitochondrie savait se faire comprendre. Elle avait sciemment laissé sa dresseuse marcher jusqu’au port. Un peu de sport ne lui ferait pas de mal, après tout.
Akane observa le bateau sur lequel allait se passer la traverser. Plusieurs personnes attendaient déjà. Vu leur tenue, la jeune femme misait sur des dresseurs. Ils discutaient tous entre eux, pourtant ils ne paraissaient pas se connaître. Akane en arriva vite à cette conclusion : les dresseurs étaient des personnes sociables. Un peu trop à son goût.  Elle préféra rester à l’écart du groupe.

Un homme d’une quarantaine d’années sortit finalement du bateau. Une file se forma devant lui, Akane en dernière position. Le capitaine vérifia les tickets un à un. Une fois à la hauteur de la rouquine, il la toisa du regard.

-Tu serais pas la fille de Debbie ?

Grillée ! De mieux qu’elle pouvait, la jeune femme fronça les sourcils, mimant ce qui semblait être la perplexité.

-Euh… on se connait ?

Heureusement, l’homme ne chercha pas plus loin. Il haussa les épaules et fit rentrer la jeune femme dans l’embarcation. Elle réussit à se trouver une place, à côté d’un inconnu. Akane pria intérieurement qu’il ne lui adresse pas la parole. Elle n’avait rien à raconter et voulait encore moins écouter des palabres inutiles.

Le moteur vrombit et le bateau s’éloigna peu à peu de Port-Lilas. Akane ne savait plus quoi penser à cet instant. Elle avait l’impression à la fois de se jeter dans le vide et d’avancer sur un nouveau sentier. Le demi-tour n’était pas permis.