Les rois du bâtiment ! [Requête] [Pv. Dress]

Les rois du bâtiment

Alors que j’étais de retour à Nox Illium pour m’entretenir avec le professeur Acacia, l’ennui se mit à poindre le bout de son nez. Il fallait dire qu’à chaque fois que le professeur me faisait venir, l’entretien ne dirait que quelques dizaines de minutes, et que, tout de suite après, j’étais de nouveau libre de mes mouvements. Non pas que les réunions trop courtes me dérangeaient particulièrement, bien au contraire d’ailleurs, mais il fallait tout de même avouer que je faisais souvent un long déplacement, et que je n’avais pas nécessairement envie de faire des aller-retours dans la même journée. Je ne voulais pas trop épuiser mon Libégon, et voler presque six heures d’affilé n’était pas vraiment une bonne idée en ce qui le concernait. Comme à chaque fois, donc, je décidais de passer la journée, et une nuit, dans la capitale.

N’ayant pas nécessairement envie de m’ennuyer plus que de raison, je me mis à flâner et déambuler dans les rues de Nox Illium, puis j’eu une idée. Saisissant mon portable, et me connectant au Poryweb, je consultais les annonces destinées aux dresseurs des différents groupes, espérant en trouver une qui pouvait éventuellement se passer non loin de mon séjour. Et se fut le cas. L’annonce n’avait rien de très reluisante, puisqu’elle ne concernait que le fait d’aider un chantier à avancer, alors que les pokémons qui le composaient avaient eu l’envie de faire une grève improvisée. Mais je me fichais bien de quoi il en retournait, car je n’avais envie que de pouvoir m’occuper l’esprit avec une activité concrète. C’était parfait. Je répondais donc au commanditaire de l’annonce avant de me mettre en route. Porter des charges ne poserait absolument aucun problème à aucun de mes pokémons, car ils en étaient tous largement capables. Une fois la réponse envoyée, je ne perdais pas de temps, me mettant alors en route vers l’adresse que m’indiquait mon GPS.

Je ne mis pas vraiment de temps à trouver. Il s’agissait d’un grand immeuble qui était effectivement toujours en construction. Sur la partie basse, le béton était déjà coulé, mais, sur les parties supérieures, il n’y avait pour l’instant que la structure métallique qui était déjà posée. Les grilles étaient fermées, et de grands panneaux où il était inscrit « En grève », et « Chantier arrêté », recouvraient le portail de fortune. J’attendis alors quelques instants que quelqu’un daigne montrer le bout de son nez, puis un petit homme, au regard sympathique et aux cheveux grisonnants, vint à ma rencontre.

« Bonjour, vous devez être Alexandre c’est ça ? Enchanté, je suis Tulipe Poutou, le responsable de ce chantier. » Me dit-il, tendant une main que je serrais aussitôt, avec un sourire sur le visage. « Enchanté Monsieur Poutou. Je suis loin d’être un spécialiste en bâtiment, mais je ferais de mon mieux pour vous aider. » Dis-je sincèrement, avant de reprendre. « J’ai cru comprendre que vous aviez des problèmes avec vos ouvriers ? » lui demandais-je.

« Ah ça… Ils se sont mis en grève du jour au lendemain, et refusent de reprendre le travail. Pire, lorsque des jeunes gens comme vous viennent pour me donner un coup de main, ils les font rapidement fuir pour s’assurer que la construction n’avance pas, du coup, je suis complètement dans la panade. Mes supérieurs me passent un savon et je n’ai aucun moyen d’avancer. » Je fronçais alors les sourcils avant de lui répondre.

« Et bah… Mais je ne sais pas trop ce que je peux faire pour vous alors, parce que je ne peux pas vraiment envisager de me battre contre une foule d’ouvriers en colère pendant que je travaille… » Dis-je, légèrement surpris par la complexité de la situation.

« Oh, ne vous inquiétez pas pour ça. Quelqu’un s’est aussi proposé pour tenter d’apaiser les tensions avec les grévistes. Je ne sais pas trop ce que ça va donner, mais bon, qui ne tente rien à rien. Et quand on parle du loup…. Le voilà qui arrive je crois. » Me dit-il, jetant un regard par-dessus mon épaule, et faisant un signe de la main à l’inconnu.

Je me retournais alors pour voir un homme d'un âge mûr avancer vers nous. Il ne me semblait pas l'avoir déjà vu, mais, si nous étions amenés à travailler ensemble, autant faire bonne figure. Lorsqu'il fut à ma hauteur, je lui tendis la main, avec un sourire, avant de lancer.

« Enchanté, je m'appelle Alexandre, mais tout le monde m'appelle Alex. Visiblement, on va travailler ensemble pour la requête, alors j'espère que vous êtes prêt ! » Dis-je sur un ton enthousiaste.

Les rois du bâtiment

Après m’avoir brièvement salué, l’homme avait demandé plus d’informations au sujet du piquet de grève. Il fallait bien avouer que je ne m’y étais que très peu intéressé, sans doute parce que monsieur Poutou avait déjà confié la mission de discuter avec l’armée révolutionnaire de fortune à quelqu’un d’autre. Et ça me convenait plutôt bien, car je n’avais aucune envie de commencer à négocier avec un groupe pouvant d’ores et déjà être braqué de base. Mes pokémons étaient surement assez costauds pour déplacer les stocks dont le chantier avait besoin et, si l’homme en face de moi parvenait à gagner du temps ou raisonner les grévistes, alors c’était amplement suffisant. Je m’étirais donc légèrement en attendant que notre employeur mutuel ne finisse par donner les informations dont mon collègue avait besoin, ce qu’il fit rapidement.

« Alors, niveau organisation, et vous verrez tous les deux que c’est assez cocasse, l’instigateur de la grève est mon frère, Julien Poutou. Ça fait un bon moment qu’on ne s’entend plus, et, même s’il l’avouera jamais, je crois qu’il ne fait ça en réalité que pour être sûr de m’embêter au maximum. C’est vraiment petit de sa part. En tout cas, si vous et votre expérience pouvez tenter de le raisonner un peu, Dress, je vous en serais très reconnaissant. Quant à vous Alex… » Dit-il en se tournant vers moi, avec un léger sourire. « Je vous propose de m’aider à déplacer les caisses qui auraient déjà dû arriver sur le chantier, pour aider à la mise en place. Je ne vais pas vous demander de savoir créer un bâtiment, mais ça sera toujours une grande avancée. Ça vous va vous deux ? » Je jetais un œil à Dress, avant de répondre le premier.

« Bah… Pour moi c’est tout bon. Après tout, ce n’est pas comme si c’était vraiment très compliqué. C’est plus pour Dress que ça risque d’être tendu. Moi j’ai juste à bouger des trucs, et le faire bien. Ce qui ne devrait pas poser trop de problèmes normalement ! » Lançais-je joyeusement.

Je finissais alors de prendre les consignes de l’homme, puis je sortais en direction du chantier. Ce dernier était déjà bien bloqué par d’épais grillages avec des panneaux de revendications accrochés à même le métal. Les ouvriers contestataires n’étaient pas encore là, ce qui était tout de même une bonne nouvelle, et je pus rapidement accéder à l’endroit où étaient stockées les caisses nécessaires à la bonne marche du chantier. Une fois les consignes plus claires, je fis sortir mon Tyranocif, Mon Libégon, mon Laggron, ma Kaorine et ma Minotaupe afin de leur expliquer plus clairement leur mission du jour. Mais j’allais également mettre la main à la pâte, cela allait de soi. Nous commençâmes ainsi notre tâche, sans trop de difficulté. Il fallait dire que mes partenaires étaient particulièrement massifs, et que le fait que Kaorine puisse faire léviter les plus grosses pièces aidait pas mal. De son côté, j’espérais que Dress s’en sortait aussi bien.