Mon pire ennemi [Capture] [Ft. Akane]

Mon pire ennemi

L’heure était grave, et je m’apprêtais à affronter l’un de mes ennemis les plus dangereux : le vélo. J’avais longtemps repoussé ce moment fatidique, mais, il y avait quelques jours, j’avais finalement pris ma décision. Non pas qu’apprendre à faire du deux roues m’enchantait particulièrement – voyager sur le dos de Shax ou grâce à Furfur me convenait parfaitement – mais certains pokémons que je convoitais se trouvaient exclusivement sur les pistes cyclables, et il était grand temps pour moi de partir à leur recherche. Sachant pertinemment que l’apprentissage risquait fort d’être compliqué et douloureux, je décidais de faire appel à deux personnes dont je connaissais l’aptitude sur un vélo, Akane, et Daphnée, une amie commune que j’avais avec Ivar.

Le jour-J, je me rendais sur la route 3, là où était censée commencer la piste cyclable. Le tout terrain n’était sans doute pas une bonne idée pour un premier essai et, de toute façon, Scorplane et Rhinocorne ne semblaient se manifester que sur la route goudronnée dédiée aux cyclistes. Furfur, ma Kaorine, était hors de sa pokéball afin de m’aider au mieux à tenir en équilibre sur l’engin. Du moins, c’était ce que j’avais prévu dans la théorie. Mais je ne souhaitais pour l’instant pas m’y risquer tout seul, aussi, j’attendais l’arrivée de mes deux amies pour m’y atteler. Je comptais également sur leur discrétion, car ma performance allait rapidement s’annoncer relativement ridicule. Akane fut la première à arriver, et, après lui avoir fait part de la future présence d’une autre personne pour cet apprentissage forcé, je décidais de combler l’attente en effectuant mes premiers essais.

Il y eu rapidement deux postulats majeurs à effectuer. Le premier était que je ne possédais ni talent, ni affinité pour le cyclisme, et mes nombreuses chutes en furent d’incroyables témoins. Le deuxième était que j’avais largement sous-estimé l’aspect « farceur » de ma Kaorine qui, dès la première chute, sembla bien plus amusée par le fait de me laisser m’écraser par terre au lieu de m’empêcher de toucher le sol. Les Ecchymoses et les blessures légères se multipliaient alors rapidement, et je me promettais en secret de me venger dès que j’en aurais l’occasion. Même aidé d’Akane, je peinais relativement à progresser, ne pouvant me contenter que de quelques mètres avant d’inévitablement me retrouver les quatre fers en l’air.

Fort heureusement, pour mettre fin à mon calvaire, un jeune ranger à vélo passa près de nous, et vint s’inquiéter de nos activités. Après quelques explications, il comprit rapidement le problème en souriant, indiquant que lui aussi avait eu beaucoup de mal à apprendre à faire du vélo. Grâce à ses conseils et à ceux d’Akane, je parvins tant bien que mal à tenir en équilibre sur l’engin. Il me tardait donc de me retrouver sur la piste pour une petite balade. Daphnée, elle, avait d’ores et déjà une bonne trentaine de minutes de retard et, connaissant la jeune femme, je finis par me dire qu’il était inutile de l’attendre plus longtemps, puisqu’elle ne viendrait surement pas. Après avoir longuement remercié le ranger, je me dirigeais, en compagnie de la rouquine, sur le bitume de la piste. Une fois prêt – ou, plus honnêtement, une fois à peu près certain que je ne me casserais pas la figure en une demie seconde – je me retournais vers mon amie.

« Alors, prête ? »

Défis:

Mon pire ennemi

Au vu du refus complet de ma Kaorine de bien vouloir me venir en aide, celle de Ganglion était vraiment la bienvenue. Il ne résolvait pas tous mes soucis d’équilibre mais, au moins, je commençais à beaucoup moins chuter et à prendre un peu de vitesse, aisément suivi par la rouquine qui, elle, ne semblait pas avoir la moindre difficulté pour se mouvoir à vélo. Si je n’avais pas été aussi concentré sur la route, j’aurais sans aucun doute presque pu apprécier la sensation de vitesse. Mais, plus je prenais de la vitesse, plus la chute qui m’attendait sans doute m’inquiétait. Tomber à l’arrêt et tomber à pleine vitesse, ce n’était pas vraiment la même chose. Mais, étonnement, tout se passait bien. Je remerciais d’ailleurs Ganglion mentalement pour la précieuse aide qu’il m’apportait

Mais tout se passait trop bien. Je venais à peine de commencer à me détendre que, soudain, un petit pokémon bleu et noir se mit à courir près de moi. Il était pour le coup plutôt adorable et ne gênait pour l’instant pas ma circulation. Je sentis alors un petit poids sur ma tête, et ce dernier failli me déséquilibrer. Fort heureusement, Ganglion veillait tranquillement au grain et put rapidement rectifier ma trajectoire après une fraction de seconde de battement. Mais le Lixy, lui, semblait en avoir décidé autrement. Voulant visiblement jouer avec l’oiseau bleu tranquillement installé sur le sommet de mon crâne, il décala brutalement sa course et manqua de passer devant mes roues. Lancé à pleine vitesse, je n’eus que le temps de mettre un grand coup de guidon sur le côté pour essayer de l’éviter.

En un sens, se fut une réussite. Le vélo passa au-dessus du petit pokémon électrique lorsque que mon brutal virage le fit décoller de la piste, moi avec. Emporté par mon élan, je fis un vol plané et tâchais de protéger ma tête du futur impact qui fut bien plus douloureux que je n’aurais pu l’imaginer. Mon épaule heurta violemment le bitume alors que je roulais sur quelques mètres, sonné par l’impact. La vue brouillée, je peinais à me relever pour constater qu’une grande partie de mon sac s’était retrouvée projetée sur le sol, mes pokéballs y compris. L’œil hagard, je pus alors observer le petit Tylton venir tapoter les sphères bicolores du bout du bec, visiblement particulièrement intéressé par ces dernières. Je tentais de manière instinctive de l’en empêcher en levant le bras, mais une douleur fulgurante traversa mon dos et mon épaule. Ce qui devait arriver arriva alors. L’une des pokéball s’ouvrit et un petit rayon lumineux vint happer le pokémon vol. Je priais silencieusement pour que la pokéball ne s’ouvre de nouveau, mais ce ne fut pas le cas. Jurant dans ma barbe, j’essayais de me redresser douloureusement pour appuyer mon dos sur la rembarde.

« Non mais je rêve… » Fis-je avec une grimace de douleur.

Mon pire ennemi

Poussant un léger grognement, je tâchais de me redresser légèrement alors qu’Akane était partie chercher mes affaires tomber au sol. Encore légèrement étourdi, je n’arrivais pas vraiment à raisonner ou à réfléchir quant au futur du petit Tylton. Il fallait dire que je m’attendais à tout sauf à ça lorsque j’avais mis les pieds sur cette piste cyclable. Pour une première fois à vélo, il y avait tout de même nettement mieux. Et dire que je commençais presque à me faire à l’idée de rouler sur un deux roues, je n’avais décidemment plus très envie de recommencer. Il allait cela dit bien devoir, car je n’étais pour l’instant pas vraiment tombé sur ce que je recherchais. Mais ce serait pour un autre jour, j’avais eu ma dose de capture pour aujourd’hui.

Toutefois, la jeune rouquine avait le don de me remonter le moral. Sa remarque, faussement innocente, m’arracha un léger sourire. J’appuyais alors sur le bouton au centre de la sphère pour libérer le pokémon vol, visiblement ravi de s’être trouvé un nouveau dresseur. Cela dit… Ce ne fut pas vers moi qu’il se tourna le premier. S’envolant délicatement, il vint se poser sur le sommet du crâne de la rouquine, m’arrachant un léger mais douloureux rire.

« Je crois que c’est la capture la plus improbable que j’ai faite de toute ma vie. » Dis-je, à moitié amusé et à moitié souffrant. « Et, ça a l’air d’être une femelle, donc je ne sais pas trop. On ne devrait pas plutôt attendre de savoir qui de nous deux la garde ? » Répliquais-je, taquinant légèrement la jeune femme.

Mais, visiblement, tout le désordre que nous avions créé avec cet accident semblait avoir attiré d’autres pokémons. Cette fois, je devais bien avouer ne pas avoir la moindre espèce d’idée de ce que pouvaient être les nouveaux venus qui se mirent à danser autour de nous. La scène commençait tout de même à être presque surréaliste, aussi, je glissais à la spécialiste quelques mots.

« Tiens, regarde, je crois que c’est ta capture du jour qui débarque. » Lançais-je, amusé. « Il n’y a pas de raisons à ce que je sois le seul, pas vrai ? »

Je restais néanmoins adossé à la rembarde en compagnie de la belle rouquine redoutant légèrement le moment où j’allais devoir me redresser, car je savais pertinemment que la douleur viendrait accompagner chacun de mes prochains gestes.

Mon pire ennemi

Les Darumarons étaient plutôt amusants à voir danser, et pas agressifs pour un sou. Je profitais du spectacle, légèrement amusé de ma blague et de l’air contenté du Tylton lové sur la tête de la rouquine, jusqu’à ce qu’un geste de cette dernière ne me fasse écarquiller les yeux. Entrant dans mon jeu, la jeune femme avait lancé une pokéball en direction du pokémon Daruma. Je ne comprenais pas vraiment la raison de son geste, car il ne me semblait pas que ce dernier soit vraiment de son type de prédilection, aussi, je mis un petit moment à réagir, me sentant presque coupable de l’avoir taquinée précédemment.

« Euh… Akane ? Je… rigolais tu sais… » Commençais-je, sans trop savoir quoi dire. « Parce que là, faut m’expliquer. Il a l’air super marrant, c’est vrai, mais… comment dire… Tu es préfère pas les types psys d’habitude ? »

Dans tous les cas, la journée était malheureusement terminée pour moi. Même si j’avais passé un agréable – mais assez douloureux – moment en compagnie de mon amie, je ne me sentais pas vraiment de continuer nos pérégrinations avec une épaule déboitée, ou quoi que ce puisse être d’autre. Il était surement temps pour moi de faire un petit tour à l’hôpital. Fort heureusement, nous possédions tous les deux de pratiques pokémons psy qui pouvaient directement nous téléporter à destination. En un sens, c’était un soulagement, car je n’allais pas avoir à marcher ou voyager pour rejoindre un centre médical. Je tâchais alors de me relever tant bien que mal, grimaçant de douleur, avant de lancer un regard vers la jeune femme.

« Si ça te dérange pas… Je vais pas m’éterniser moi… » Dis-je, a moitié amusé. « C’était cool. Vraiment. Mais plus jamais . » Grognais-je, avec toutefois un léger sourire aux lèvres. « Plus sérieusement, je fais juste un petit tour à l’hôpital, et on essaye de remettre ça ? Je vais pas laisser un vulgaire vélo continuer à me faire des misères… »