Curiosité Nocturne [Capture]

CHATEAU, MERIDIAN ★ 20H35 Déjà venue une première fois, des détails intriguent Anne et elle décide lever le voile sur les mystères du château. ★ FIRST POST ★

Me revoici. Moi qui me suis jurée de ne jamais revenir ici à cause de ma précédente mésaventure, je me tiens devant les grilles du château. Le lieu reste tout aussi sinistre, son architecture se fond dans la nuit telle une ombre prête à bondir hors de l'obscurité. Mais je suis prête. Mon foulard est solidement attaché à mon, je ne risque pas de le perdre à nouveau. Je les vois ces petits yeux cachés derrière les tours de la bâtisse, ceux des Cornèbres perchés sur le sommet de leur territoire. Ce soir, ce n'est pas leur soir. Pleine d'assurance, je pénètre l'enceinte du château, afin de finalement pousser cette gigantesque porte d'entrée. Nous y voila.

Si l'extérieur laissait entendre des hululements et autres bruits inquiétants, l'intérieur est bien trop silencieux. Ma colère et mon impatience m'ont empêché de constater cette atmosphère glauque et terrifiante la première fois, mais cela ne m'arrête pas pour autant. Bien préparée ce coup-ci, je sors ma lampe torche de mon sac à bandoulière, histoire de ne pas répéter mes erreurs passées. Le hall d'entrée est magistral, les réceptions devaient être quelque chose ici. Des escaliers entourent l'endroit, un de chaque côté, menant à deux longs couloirs en hauteurs. Prendre l'un de ces escaliers va changer le chemin que j'ai emprunté, je pourrai alors découvrir d'autres choses. D'ailleurs, je ne me suis jamais posé la question mais, personne ne semble vouloir protéger cet endroit. Pourquoi ? Même si les croyances le disent hanté, pourquoi ne pas fermer l'accès au château ?

▬ "Clafoutis, en avant."

Je lance ma Pokéball devant moi, et mon étoile de mer de partenaire se met automatiquement à sautiller. Cet endroit est ouvert à tous, ce qui veut dire que même des Pokémons y vivent. Je me suis faite poursuivre par un Dynavolt trop enthousiaste et j'ai également retrouvé mon foulard sur un Miamiasme qui semblait vouloir devenir mon ami. M'en rappeler me fait grincer des dents. Je monte les marches à pas légers, surement un instinct humain de ne pas vouloir faire plus de bruit que l'environnement ambiant. Des tableaux ornent les murs du couloir, ils doivent dater de plusieurs dizaines d'années. Je frôle un des tableaux avec ma main, puis le sol se met soudainement à trembler. Une porte vient d’apparaître sous le tableau, mais cela ne me dit rien qui vaille. Le courage à deux mains, j'entre malgré tout dans l'ouverture, suivie de près par mon Stari.

Sans ma lampe torche, je ne sais pas comment je me serai déplacée dans cet endroit. Pas de lumière, pas de fenêtre, rien. Des escaliers descendants inlassablement, peut-être qu'il s'agit d'une partie cachée du château. Excitée et apeurée à la fois, je n'ai aucune autre solution que de continuer d'avancer, j'ai la nette impression que me retourner ne soit pas du tout une bonne idée. Ah, enfin une autre porte. J'ouvre celle-ci, sans me poser de questions, et ce que j'aperçois est tout simplement...

Tu tombes sur Goupix !


Que comptes-tu faire ?

...magnifique. Cette pièce ressemble à une grande chambre, avec un lit quatre places comme on n'en voit nullement part, avec un bureau sur le coin. Étrangement, la pièce est illuminée par des bougies murales, neuves surtout, ce qui signifie que quelqu'un vit probablement ici. Intriguée par tant de mystères, je m'approche du bureau, un journal y est disposé, ouvert, sans doute un journal intime. Au moment où je m'apprête à toucher le carnet, une petite voix s'élève du néant. Aussitôt, je me retourne et pointe ma lampe dans la direction du son, pour remarquer la nature du coupable.

▬ "Un Goupix... Tu m'as fait peur petit. Allez, vie-"

▬ "QUI VA LA ?!!!"

Mes tympans manquent d'exploser, les Cornèbres fuient, croassant à l'extérieur, mes pieds décollent du sol, mes cheveux se hérissent. Oui, j'ai eu la frousse de ma vie. De la pénombre jaillit une lanterne, une main, et une silhouette légèrement masquée par la porte. Une vieille dame. Des cheveux grisâtres portés en chignon, une robe de gouvernante, des petites lunettes, tout pour que les jambes de n'importe qui tremblent à la première impression dans ces conditions. Ses yeux perçants se posent sur Clafoutis avant de repasser sur moi. De là où je me trouve, je peux clairement voir apparaître une veine sur son front. Elle doit être extrêmement furieuse.

▬ "Encore une gamine ?! Ces Dresseurs n'ont AUCUN respect envers autrui ! Vous êtes des hors-la-loi qui n'en font qu'à leur tête !!"

▬ "N-Non... Attendez... Je..."

Le Goupix se place à côté de la dame, je comprends mieux maintenant. Le château n'était donc pas inhabité. Cela semble logique en même temps, mais cette idée ne m'a pas traversé l'esprit. Ça veut dire que je suis devenue une criminelle récidiviste ? Huuuh... Ma mère ne m'a pas élevé comme ça, jusqu'à présent j'ai toujours été l'enfant modèle, adulée de tous, je suis tombée bien bas. Sans m'en rendre compte, des larmes perlent sur mes joues, et je m'incline, les genoux et ma tête au sol. Je laisse des "Je suis désolée" à répétition, n'entendant plus du tout moi-même ma voix.

La vieille dame s'approche de moi, et s'accroupi. Je n'ose pas lever la tête, mais elle le fait pour moi. Elle me regarde dans les yeux, ce qui n'arrange pas ma situation. Elle lâche un soupir puis se relève alors. Elle s'apprête à me dire quelque chose, mais un bruit assez étrange retentit dans la pièce.

[HRP : "Fuite" du Pokémon.]

Tu tombes sur Baggiguane !


Que comptes-tu faire ?

Si la première chose qui vient à l'esprit de tout le monde est la possibilité que la source de ce boucan irrégulier n'est autre qu'un fantôme, pour ma part, j'ai bien plus peur de tomber nez à nez avec un autre de ces Pokémons immondes qui sont capables de hanter ces lieux. Instinctivement, je me bouche le nez sous le regard inquisiteur et incompris de la gouvernante, avant de jeter des regards hasardeux dans la pièce. D'où peut provenir ce bruit ? La gouvernante envoie son Goupix chercher près du lit tandis qu'elle inspecte les recoins. Ce n'est pas que j'ai peur ou quoi que ce soit mais je n'ai pas envie de bouger de là où je suis. Malheureusement, la gouvernante n'est pas du même avis. Avec sa voix perçante, elle m'ordonne de l'aider à débusquer le coupable, alors je m'affaire à vérifier sous et derrière les meubles s'il n'y a pas quelque chose. Et là, c'est le drame.

Au moment où je m'approche du bureau, une ombre me bondit dessus depuis l'obscurité, me laissant échapper un cri rivalisant avec un Grincement. J'en tombe à la renverse, mes Pokéballs roulant au sol. Je recouvre rapidement mes esprits pour commencer à les ramasser, mais l'ombre en attrape une.

▬ "HEY !! C'est à moi !!... Mais c'est un... un..."

...Un Baggiguane. Fier de son acquisition, le Pokémon range l'objet précieux dans son "baggy" et se met à courir à travers le couloir. Je le prends en chasse tout en faisant appel à un de mes camarades, Cannelé. Le Braisillon dépasse le Pokémon et se place devant lui, ce qui oblige le voleur à prendre une autre direction. Des escaliers remontent vers le rez-de-chaussée, je ne sais pas même par où on est passés au final. Cette course effrénée continue à travers pièces, couloirs et escaliers, jusqu'à tomber dans une impasse. Le Pokémon piégé entre deux murs et nous, les dés sont jetés.

▬ "Rends-moi ma Pokéball !"

Le Baggiguane, effrayé par nos teints menaçants, se cache derrière sa peau en forme de baggy avant de disparaitre dans une explosion de lumière. Il ne reste alors que la dite Pokéball, qui se met à se secouer au sol. Sérieusement ? Il a préféré s'attraper lui-même que de me rendre cette Pokéball vide ? Est-ce que ça vient vraiment d'arriver ?

[HRP : Tentative de Capture. Je ne possède qu'une seule Pokéball]

Tu lances une Pokéball et ... Tada ! Le Pokémon est capturé. Tu perds 2 Pokéballs et dépenses 85 XP

Le silence. Je ne sais pas quoi dire. La Pokéball s'arrête de bouger, je la ramasse sans effort, avant de la regarder avec attention. C'est la première fois que j'attrape un Pokémon... sans l'attraper. Va t-il regretter son choix ? A t-il réellement choisi de devenir un des nôtres ? Je n'en suis pas sûre, mais il n'y a qu'une seule façon de le savoir. J'appuie sur le bouton de la sphère rouge et blanche avec mon pouce avant de la laisser tomber devant. La lumière émanant de cette action m'éblouie par la même occasion, car il fait assez sombre dans les environs. Le voici, le voila, le petit voleur Pokémon.

Le Baggiguane tremble légèrement, en faisant un pas en arrière. Il doit se dire qu'après ce qu'il vient de faire il y a des chances qu'il obtienne une punition. Le voir ainsi est largement suffisant pour savoir qu'il a compris la leçon. Je m'accroupis devant lui et lui tend la main, ce qui le fait se figer sur place. Avec l'un de mes plus beaux sourires, j'entame les négociations.

▬ "Tu veux devenir notre ami ? Ne t'en fais pas, on ne va pas te faire de mal.... hum... Bavarois !"

Oui, c'est parfait comme nom ! Je suis un génie. Le Pokémon s'apprête à prendre ma main, mais ses yeux s'écarquillent de plus belle et il finit par se cacher dans son baggy. Je suis si effrayante que ça ? Un rayon de lune pour éclairer mon visage et c'est comme ça qu'il réagit ? Je vais devoir l'éduquer à la... à la... à la...

▬ "Je vois que vous avez trouvé le coupable. Je vais le mettre dehors à grands coup de balai !!"

Instinctivement, je remonte mon pull jusqu'à ma tête, tremblant de toute part. Je comprends maintenant pourquoi Bavarois a eu peur d'un seul coup, cette gouvernante dans la pénombre vaut tous les effets spéciaux des films d'horreur. Le Pokémon ténèbres se jette sur la Pokéball pour y retourner, c'est totalement injuste, je ne peux pas faire de même ! Je finis par m'excuser à nouveau, en disant que j'allais partir immédiatement. Cependant, la gouvernante m'attrape le poignet - j'ai cru que j'allais mourir - et soupire à nouveau. Elle me dit que je peux rester cette nuit, car elle aurait mauvaise conscience de laisser une gamine se balader dehors à cette heure-ci. Elle ne semble pas si méchante que ça au fond, même si sa voix redevient stridente pour me dire qu'au lever du jour elle ne veut plus me voir dans les environs.

Ah la la, quelle nuit !