Estelle Highwind
Région d'origine : Unova Messages : 196
| Sujet: Waltz for two | Solo Jeu 29 Sep 2016 - 21:10 | |
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Ren est donc dans la chambre de l'auberge, éclairé par la lampe de chevet, le regard plongé dans son livre. Cela fait plusieurs heures qu'il est plongé dedans, et pour cause, Estelle n'est toujours pas rentrée de son excursion. Il bouge nerveusement la jambe, mal installé sur sa chaise, et jette parfois quelques regards anxieux à la porte. Tout comme le reste de l'établissement, il reste toutefois silencieux, espérant que sa petite-amie rentrera vite pour lui dire que tout s'est bien passé.
TheFlickeringStar - mardi dernier à 15:44 Estelle traîne un peu des pieds, la mine basse et sa chevelure libre encadrant son visage en y dessinant quelques ombres. C'est timidement qu'elle ouvre la porte de l'établissement pour se diriger vers la chambre qu'elle partage avec Ren, la tête encore pleine de pensées. Si la rencontre de Timothy ne fut pas désagréable, certaines choses lui tournent encore en tête. Finalement, la jeune femme s'immobilise devant la porte de sa chambre, le coeur lourd de culpabilité. Pourvu que Ren ne se soit pas trop inquiété. Pourvu qu'elle ne le réveille pas en entrant. Pourvu qu'il ne lui en veuille pas. Pourvu qu'il n'ait pas commencé à faire une liste complète de toutes les choses qu'elle a fait de travers depuis le départ de Nox Illum. Retenant sa respiration, elle dépose doucement son oreille contre la porte et ferme les yeux, espérant entendre un bruit, un indice, aussi subtil qu'il soit.
蓮君 - mardi dernier à 15:46 J'entend comme un bruit. Est-ce que ça serait elle ? Si c'est le cas, autant que j'atteste de ma présence. Comme pour la fois sur le canapé, je mime une quinte de toux, espérant lui faire comprendre que, oui, je suis bien resté éveillé en l'attendant.
TheFlickeringStar - mardi dernier à 15:49 Merde. Je déglutis. Bien sûr. Non seulement il m'attend, mais il sait probablement que je suis là. J'ai l'impression de revoir tous les films clichés du monde avec le mari qui rentre en retard et la femme restée sagement à la maison, au salon, avec un livre en attendant. Je vais entrer, le fauteuil va se pivoter et Ren va me jeter un regard aussi blessé qu'amer avant de demander des explications. Certes, ce n'était pas nécessaire de l'imaginer en robe de chambre fleurie et avec des bigoudis en prime, mais au moins ça me redonne le sourire, accompagné du courage de tourner la poignée avant d'ouvrir lentement. Plus qu'à espérer que mon imagination fertile soit dans l'erreur, ne serait-ce que pour les bigoudis.
蓮君 - mardi dernier à 15:52 Je lève les yeux de mon livre, plantant mon regard dans le sien. J'impose le silence, et je laisse le besoin de s'expliquer s'immiscer de lui-même. Elle fait ce qu'elle veut, mais je compte quand même sur elle pour me raconter ce qu'elle faisait, là, au-dehors. Histoire de savoir que, oui, je me suis inquiété pour rien, et que je peux lui faire confiance.
TheFlickeringStar - mardi dernier à 15:55 Je me fige sous le coup de son inquisiteur regard de jade. Même pas besoin d'ouvrir la bouche que ses yeux parlent pour lui. Mal à l'aise, je détourne les yeux en refermant la porte derrière moi avant d'aller déposer mon sac auprès de nos autres effets. Il n'est pas extrêmement lourd, mais ça fait du bien un poids en moins de sur les épaules. Involontairement, je laisse m'échapper un baillement avant de passer une main dans mes cheveux et d'aller m'asseoir au pied du lit, tournée vers mon aimé qui attend toujours des réponses. Si au moins je savais pas où commencer.
- Ta soirée s'est bien passée?
蓮君 - mardi dernier à 15:56 - Je n'ai pas bougé. Et toi ?
TheFlickeringStar - mardi dernier à 15:57 - Je suis allée prendre une marche et quand je suis passée devant le Château de Dulem il y a eu... enfin, ce n'était rien finalement, mais il y a eu du bruit et de la lumière alors j'ai eu peur que quelqu'un soit entré par effraction donc... je suis allée voir.
Dire que ça c'est encore la partie facile.
蓮君 - mardi dernier à 15:58 Je referme mon livre, poussant un léger soupir. Je lui donne davantage d'attention.
- Forcément. Et donc ?
TheFlickeringStar - mardi dernier à 15:59 - Finalement c'était un malentendu, un jeune homme nommé Timothy qui s'amusait avec des Pokémons de l'endroit. Plus de peur que de mal.
TheFlickeringStar - mardi dernier à 16:00 Pensive, je me laisse aller vers l'arrière, sur le lit, et tourne mon regard vers le plafond.
蓮君 - mardi dernier à 16:01 - Je vois. Tant mieux, si ça s'est bien passé. Je m'inquiétais un peu. Je lui souris.
TheFlickeringStar - mardi dernier à 16:03 Je me mords l'intérieur de la joue. Je pourrais arrêter là, me taire, garder pour moi cette nouvelle bévue que j'ai commise. J'ai peur de sa réaction, peur qu'il finisse par réaliser que je ne suis pas si bien que ça comme fille, que je suis un peu idiote et que je n'arrive à rien, même pas à domestiquer mes propres pokémons. La peur au ventre, je ferme les paupières avant de continuer. Je lance l'information aux murs, au vide et à la nuit. Un peu plus et je croiserais les doigts pour qu'il ne m'entende pas.
- En fait... il s'est passé quelque chose, au Château...
蓮君 - mardi dernier à 16:03 Je hausse un sourcil.
- Vraiment ?
TheFlickeringStar - mardi dernier à 16:04 - Oui. C'était... Beast...
蓮君 - mardi dernier à 16:04 - Qu'est-ce qu'il a fait, cette fois ?
TheFlickeringStar - mardi dernier à 16:07 Je suis nerveuse, je me sens me tendre jusque dans mes jambes. Peut-être est-ce sa façon de me poser la question, de rester dans sa chaise loin de moi? Je ne sais pas trop, mais je me redresse, retire ma veste et tape une ou deux fois dans un oreiller pour le replacer. Je lui fais encore dos, la tête basse, lorsque je reprends enfin.
- C'était trois fois rien, je suppose que je m'en fais trop. Il faut dire que ce voyage n'est pas toujours de tout repos après tout.
蓮君 - mardi dernier à 16:08 - Ca avait l'air assez important pour que tu le mentionne, pourtant.
J'incline un peu le menton.
- Mais si tu ne veux pas m'en parler, je comprendrais.
Je me lève et vais m'asseoir sur le lit. Je suppose que nous allons dormir, maintenant.
TheFlickeringStar - mardi dernier à 16:11 Je marque une pause. Je l'ai mentionné, ça devrait suffire, non? Sauf que Ren aussi est là, avec moi, pour toute la durée de notre voyage. Si ça se reproduit, ça va finir par le concerner et vite. C'est comme dans les films de zombie, quand la personne qui a été mordue se borne à ne pas l'avouer à l'autre. C'est toujours dans ces situations que les victimes font le plus de tort, lorsqu'elles ne parlent pas. Je n'ai pas le choix.
- Beast... a grogné. Il a grogné vers moi et il a avancé. J'ai réussi à le rentrer dans sa ball de force avant qu'il puisse faire autre chose, mais...
蓮君 - mardi dernier à 16:12 Je fronce les sourcils. - Tu es sûre que ça va ?
TheFlickeringStar - mardi dernier à 16:14 Ça c'est une question difficile. Je pensais qu'il serait plus inquiet, qu'il réagirait d'avantage, mais en fait il reste calme. Ça ne l'énerve pas pour un sous et, du coup, j'ai l'impression que c'est simplement moi qui réagit plus que de raison. Ça a le don de me déstabiliser et de me faire répondre le premier truc qui me vient sans y penser à deux fois.
- Ouais, ça va très bien. C'était trois fois rien, comme j'ai dit.
蓮君 - mardi dernier à 16:19 J'abaisse légèrement le regard, et je laisse ma main se frayer un chemin jusqu'à son dos.
- Ca m'étonnerait. Je ne vais pas t'empêcher de cotoyer ton starter, mais il va falloir trouver une solution. Je comprend qu'il s'en prenne à moi, mais à sa dresseuse.. ? Il commence à manquer de dressage.
Je glisse cette même main jusqu'à son épaule. J'essaye de capter son regard.
- Tu t'en occupais bien, quand c'était un Griknot. Qu'est-ce qui s'est passé ?
TheFlickeringStar - mardi dernier à 16:22 Je rentre la tête dans les épaules lorsque sa main vient m'atteindre. C'est ridicule et je sais bien que ce n'est pas ce qu'il veut dire, je le SAIS, mais sa formulation me donne presque l'impression qu'il est en train de remettre en question mon "dressage". La seconde phrase est presque pire, elle sous-entend que je ne m'occupe plus bien de lui maintenant qu'il a évolué et, même si d'une certaine façon je ne peux m'empêcher de me poser la question, je n'aime pas qu'on la dirige vers moi comme ça. Je sens même mes mains se serrer un peu, tout comme ma mâchoire qui l'est déjà depuis quelques instants. - Je ne sais pas. On peut toujours en parler demain, il est tard.
蓮君 - mardi dernier à 16:24 Je retire calmement ma main, assez perspicace pour voir que, finalement, je la dérange.
- Excuse-moi. Tu as raison.
TheFlickeringStar - mardi dernier à 16:26 Je ne me sens pas mieux, mais au moins la crise est évitée. Je lui ai parlé de l'incident, j'ai fait ma part, c'est déjà très bien et comme ça je ne m'en voudrai pas de garder ça sur le coeur toute seule. Voilà. C'est assez, n'est-ce pas? Je suis presque certaine que c'est assez.
- Tu peux te coucher, je te rejoins bientôt.
Et il ne m'en faut pas plus pour aller m'exiler dans la salle de bain, là où je vais pouvoir prendre le temps de me remettre les idées en place loin de son regard d'émeraude.
蓮君 - mardi dernier à 16:36 Je me mord la lèvre inférieure,, et ma mine se décompose petit à petit. Elle ne se rend pas compte ? Je veux l'aider, lui être utile d'une façon ou d'une autre, mais elle continue de s'obstiner à fuir la conversation. Pour une énième fois, j'ai l'impression d'être mis à l'écart de ses problèmes, comme si je n'avais pas le moindre impact sur sa vie. Elle ne me laisse pas s'inquiéter pour elle, et malgré tous les conseils que je tente de lui donner, elle se braque. Est-ce que c'est pas fierté ? Par peur ? Je ne comprend pas. J'ai envie de le comprendre, mais elle ne me laisse pas faire. J'ai beau me forcer à penser autrement, j'ai l'impression de devenir un étranger, ou peut-être que je l'ai toujours été ? Quoi qu'il en soit, je ne vaux pas la peine qu'elle m'implique dans ses soucis. Sauf que moi, je n'arrive pas à le supporter. Elle se met toujours en danger, elle est inconsciente, et même quand j'essaye de palier à ses erreurs, elle recommence la fois d'après.
Qu'est-ce que je suis sensé faire, maintenant ? La laisser se blesser ? La laisser apprendre par la douleur ? Je préfère encore me mettre hors de sa vue que de nous laisser en venir à ces situations. J'ai eu le temps pour y réfléchir, pourtant. Alors pourquoi je ne trouve pas de solution ? Si Beast ne lui obéit pas, c'est parce qu'elle a arrêté d'être autoritaire, non ? C'est comme ça que ça marche, avec ce genre de pokémon. Qu'est-ce qui est si difficile à entendre là-dedans ? L'échec ? Je ne comprend pas. Elle et moi n'avons tout simplement pas le même système de pensée, et c'est ce qui nous mène dans les discussions comme celles-la : tendues, vides et vouées à échouer. Je n'ai pas envie de l'ignorer pour autant, ou de lui crier dessus. J'aimerais comprendre, et qu'elle comprenne également. Au final, je me retrouve à fixer la porte de la salle de bain, avec un air trop triste pour aller avec un voyage comme celui-la. Plutôt que de nous rapprocher, est-ce qu'il ne nous éloignerait pas ? Je n'en ai aucune idée. Pour une des premières fois dans ma vie, les songes s'embrouillent dans ma tête, forment un espèce de chaos qui me décale encore et encore de la réalité. Je suis à côté de la plaque.
TheFlickeringStar - mardi dernier à 16:44 *Je prends le temps de me rincer le visage, de me brosser les dents et les cheveux. Je veux me changer les idées, m'occuper par l'action pour ne plus avoir à y penser, à réfléchir à ça. C'est trop douloureux ce genre de conversations avec Ren. Autant que parfois nous pouvons échanger un regard plus parlant qu'un livre entier, autant nous avons nos moments où les mots ne font que rebondir contre les murs. Je déteste ça, ça me donne envie de crier. Je préfère encore fuir, je préfère nier le problème, encore et toujours. Je suis lâche, je l'ai toujours été et le serai probablement toujours. Je marque une pause pour me regarder dans le miroir, me détailler, même si ce que j'y vois ne me fait pas particulièrement plaisir J'ai l'air fatiguée, vraiment. Les choses ne se passent pas comme je l'aurais voulu, malheureusement. Tout ça, c'est beaucoup trop différent de ce que nous avons prévu, assis ensemble dans ce petit café de Nox Illum. Frôler la mort une fois chacun, ça ne faisait mystérieusement pas partie de l'entente et, pourtant, nous ne sommes qu'à Méridian et c'est déjà hors de notre liste, les deux fois par ma faute. Peut-être aurais-je mieux fait de ne pas l'accompagner? Il aurait été plus en sécurité comme ça, peut-être même plus heureux. Non, je ne dois pas penser comme ça sinon je vais vraiment me mettre à pleurer et je ne veux pas continuer à accumuler les bourdes. Je dois ravaler tout ça, relever la tête, me coller un faux sourire sur le visage et aller me réfugier dans les bras de Ren sans rien dire. Tout est toujours plus facile une fois que je suis pressée contre lui, que je peux oublier le reste du monde sans le moindre remords. J'éteins donc la lumière avant de me diriger vers la porte pour mieux l'ouvrir. Lorsque je le vois, je me fige sur place. Il regarde dans ma direction avec des yeux de petit chien abattu, triste. Je ne suis pas la seule à me sentir comme ça, bien sûr que non. Même quand nos dialogues échouent, nos coeurs sont à la même fréquence, à la même enseigne. Même si nos pensées divergent, le reste de nos êtres ne cesse jamais vraiment d'être un ensemble plus grand qui s'harmonise dans le bonheur comme dans la tristesse. Le voir avec un air pareil ça me fait craquer, craquer juste assez. Je baisse la tête et, sans hésiter, vais le rejoindre pour l'enlacer, pour l'attirer avec moi contre le matelas, pour me blottir contre lui. J'aime trop Ren pour rester passive quand il me fait des yeux comme ceux-là, je veux le réconforter et, indirectement, m'apaiser aussi par le fait même. Nous pourrons toujours parler ensuite, qu'importe. Là, maintenant, je veux juste nous sentir entremêlés un peu plus longtemps.*
蓮君 - mardi dernier à 16:55 Je la regarde, un peu secoué par les évênements. Je n'ai pas eu le temps de réagir qu'elle était déjà dans mes bras, mais comme c'est elle, ma petite étoile, la femme que j'aime, je ne peux simplement pas résister. Je m'abandonne à son étreinte, et enfouis timidement mon visage dans son cou. J'ai froid au coeur, avec toute cette histoire, mais notre contact commence à le réchauffer doucement. Au moins, je suis sûr qu'une vérité ne change pas : nous nous aimons. C'est important que je me le rappelle, que je me persuade que, oui, c'est un fait établi. Nos divergences d'opinion ne comptent pas face à ce que nous ressentons l'un pour l'autre, car c'est tout simplement trop fort. Trop beau. Je reserre mes mains dans le bas de son dos, car rien ne change, et rien ne changera. Je sais parfaitement comment je veux être, quand je suis collé à elle, et je ne me prive pas pour me mettre à l'aise. Plus que d'en savoir plus, l'envie de mieux me sentir me pousse à faire un trop-plein d'affection, et je frotte doucement le bout de mon nez contre sa peau.
TheFlickeringStar - mardi dernier à 17:01 Cette proximité est vraiment libératrice. Malgré toutes mes bévues, je sens encore ses mains dans le bas de mon dos, son souffle qui vient caresser ma peau du bout du nez, son affection débordante. Il ne doute pas de moi, ne me remet pas en question et ne regrette pas que je sois ici avec lui. Pire, je me trouve même ridicule d'avoir seulement osé penser qu'il pourrait voir les choses sous cet angle. Il n'y a pas que moi qui ait besoin de lui, il m'a invité parce qu'il m'aime, parce qu'il voulait que nous soyons ensemble. Je le serre donc plus fort, les yeux toujours clos pour mieux profiter de notre étreinte, lorsque je parle à nouveau sur un ton de confidences.
- Il ne s'était jamais comporté comme ça avec moi avant. Depuis qu'il a évolué il était un peu plus agressif, un peu plus joueur, mais c'était encore gérable. J'ai l'impression... Je pense qu'il sait que j'ai commencé à me remettre en question, que je doute énormément de moi... Je pense que c'est pour ça, mais... C'est comme un cycle malsain et je fini par douter encore plus de ce que je peux faire sans causer encore une catastrophe ou te blesser ou je sais pas quoi encore.
蓮君 - mardi dernier à 17:12 - C'est différent. La dernière fois, c'était ma faute pour m'être interposé. Si c'est pour moi que tu t'inquiètes, tu n'as pas à t'en faire.
Je relève un peu le visage, toujours pressé contre ma petite étoile.
- Je peux peut-être t'aider, mais ça serait une comparaison très vaste..
Je pars du principe que tout indice est prenable, toutefois. On ne progresse pas en écartant les possibilités moins plausibles, mais en fouinant dans toutes les sources possibles et imaginables. Je prend une voix douce, mais assez audible pour appuyer mes explications. Et puis, même si ça ne l'intéresse pas, ça pourra peut-être la berçer.
- Mon père possède un Libégon, et comme ces pokémons sont à la limite de mon domaine d'expertise, j'ai un peu étudié leur comportement. Quand un dragon, ou n'importe quelle espèce un peu dominante, commence à évoluer et à gagner en indépendance sous la coupe d'un dresseur, il peut en effet entrer dans une phase de «rebellion» pour tester les limites de l'autorité de son maître. Quand je me suis penché sur certains cas, j'ai appris que certaines espèces poussaient le dresseur dans ses limites, en tâtant le terrain jusqu'à savoir si, oui ou non, ils pouvaient gagner la place de dominant. Je marque une pause.
- Comme tu le sais déjà, donc. Mais ça ne serait pas uniquement pour monter dans la hierarchie, mais également pour gagner des repères. Plus qu'il n'y en avait autrefois, en tout cas. Le pokémon grandit, après tout, et sa vision du monde s'étend : il cherche à connaître ses acquis, ou même savoir si il pourrait survivre seul, et caetera.. Ca dépend des individus, mais en général, les individus dans cette situation sont un peu perdus. Le Libégon de mon père est passé par cette étape, mais je me souviens que mon père m'avait dit que, au moins pour que le pokémon ne se sente pas abandonné, seul, et que son caractère se développe en connaissance, il fallait réinstaurer la hierarchie de façon quasi-machinale, car plus que pour le dresseur, c'était important pour le pokémon de retrouver ses repères. - C'est... Un peu théorique, mais ce que j'entend par là, c'est que Beast est peut-être un peu perdu, lui aussi. Tu es une très bonne dresseuse, et je pense qu'il a besoin de toi.
TheFlickeringStar - mardi dernier à 17:19 J'ai beau l'écouter du début à la fin, j'ai encore l'impression que c'est trop gros pour moi. J'ai bien compris que Beast a besoin de repères, qu'il a besoin de moi, mais tout le reste est plus ou moins passé à la trappe. C'est sans doute triste à dire et Ren serait probablement déçu, mais les grandes conversations théoriques n'ont jamais été mon point fort. Le mieux que je peux faire, c'est encore de me presser un peu plus contre lui.
- Ça a l'air tellement évident quand c'est toi qui en parle, mais ça ne me dit pas grand chose. Je comprends qu'il a besoin de moi, mais concrètement ça veut dire quoi? Comment est-ce que je peux être là pour lui?
蓮君 - mardi dernier à 17:26 J'emmêle une de ses mèches de cheveux autour de mon doigt, souriant.
- Concrètement ? Déjà, tu dois rétablir l'autorité en te montrant ferme avec lui. C'est toi qui contrôle ses repas et ses sorties de pokéball. Et..
*Je fouille dans ma mémoire. C'est loin, tout ça !*
- Tu dois le sortir aussi souvent que possible. Avant, il était presque toujours hors de sa pokéball, et j'ai l'impression que c'est de moins en moins le cas. Si il grogne, tu dois le confronter, faire des pas en avant. Tu es comme sa mère, après tout. Le Libégon de mon père a parfois eu un comportement agressif, et il ne l'a jamais blessé..
Je marque une pause.
- Mais c'est un risque.
TheFlickeringStar - mardi dernier à 17:28 Je veux me faire pensive, je devrais me faire pensive, apprendre à réfléchir un peu, mais ce ne serait pas moi, n'est-ce pas?
- Alors il faudra que je m'en occupe seule, il t'a déjà chargé une fois, je refuse de courir ce risque à nouveau.
蓮君 - mardi dernier à 17:30 - Ca, ça dépend de toi. Je te fais confiance, mais disons que tu n'es pas la plus prudente des dresseuses. J'embrasse doucement sa peau.
- En réalité, je peux juste te dire d'arrêter de t'en faire et d'être toi-même, tu te débrouillais très bien jusqu'ici.
TheFlickeringStar - mardi dernier à 17:34 Je gonfle un peu les joues, signe paradoxal que je ne suis plus aussi tendue ou renfermée, mais bien que je commence à être un peu plus à l'aise.
- Ce n'est pas une question de prudence, c'est simplement que quand je peux faire quelque chose pour aider je le fais!
Même si ça inclus de devoir être imprudente, mais bref. Vaut mieux ne pas trop en parler de ça. Je tourne plutôt mes iris d'améthyste vers Ren tout en passant doucement une main dans sa chevelure.
- Merci bien de m'avoir écouté, tu es toujours d'aussi bon conseil. Parfois j'en suis presque jalouse...
蓮君 - mardi dernier à 17:36 Je l'embrasse tendrement.
- Jalouse ? Pourquoi ?
TheFlickeringStar - mardi dernier à 17:38 Je prends le temps de lui rendre son baiser avec affection au point de presque complètement oublier sa question. Heureusement que son regard curieux fini par me le rappeler.
- Bah, moi aussi j'aimerais bien ça pouvoir t'apporter quelque chose... Tu es tout le temps là avec les bonnes réponses dès que j'ai un problème, c'est... à la fois très sécurisant et un peu frustrant.
蓮君 - mardi dernier à 17:40 Je penche légèrement la tête.
- Ne le prend pas mal, mais c'est mon domaine, ça. Peut-être que tu ne t'en rend pas compte, mais tu me rend déjà assez heureux en étant toi-même. Ou plutôt, parce que tu es toi-même.
TheFlickeringStar - mardi dernier à 17:43 Je prends involontairement une mine un peu boudeuse. Je suis bien contente qu'il me dise ça, mais ça ne m'empêche pas d'avoir envie de faire plus, beaucoup plus.
蓮君 - mardi dernier à 17:43 Je m'étale sur le matelas, et je la tire pour la hisser au-dessus de moi. Puis je lui souris.
- Je suis sûr que tu vas t'en sortir.
TheFlickeringStar - mardi dernier à 17:45 Son sourire fait écho sur mes propres lèvres alors que je le suis sans hésiter, me perdant un instant dans la contemplation de ses traits.
- Si c'est toi qui le dit, ça ne peut qu'être vrai. Surtout si tu restes avec moi.
蓮君 - mardi dernier à 17:46 - Je croyais que je devais m'écarter ?
TheFlickeringStar - mardi dernier à 17:49 - Hein?
Petit moment où mes yeux passent dans le vide et que j'essaie de comprendre de quoi il parle. Un instant.... il pense que je parle de concrètement, pour Beast? Ça a l'air tellement ridicule que ça ne peut être que ça et je pouffe de rire.
- Ce n'est pas ce que je voulais dire! Tant que l'on est ensemble, que tu continues à croire en moi et à m'aimer. Tant que tu continues à être aussi génial et un peu maladroit aussi à ta façon, ça te rends tellement mignon parfois!
蓮君 - mardi dernier à 17:50 - Oh.. Je fais la moue.
- C'est.. étrange. Enfin, je ne vois pas comment je pourrais arrêter de croire en toi. Ou simplement de t'aimer. Et..
Je secoue la tête.
- Je ne suis pas mignon, non.
TheFlickeringStar - mardi dernier à 17:52 - C'est vrai. Tu es très mignon!
Et je ne vais même pas le laisser tenter de me contredire. J'ai bien mieux à faire, comme de l'embrasser à nouveau par exemple.
Du mouvement, quelque chose qui s'éloigne, un ressors qui grince. Je me sens seule, enlacée seulement par le souvenir d'un souffle contre ma nuque, d'un baiser perdu au milieu de ma chevelure. Je me retourne, aveugle, et je cherche de mes mains chaudes, brûlantes sur des draps de neige. Personne. Il n'y a que le tissu froissé, de petites montagnes comme des rigoles d'eau. Mes bras reviennent à moi d'eux-mêmes pour me réconforter, m'étreindre et me rassurer. Ma joue s'enfonce dans l'oreiller à la recherche d'une cachette ou, peut-être, d'un passage vers un autre monde, d'un souvenir où les draps n'étaient plus que nid de passion. Au lieu de cela, c'est le monde onirique qui me rattrape au vol, égoïste et jaloux. Je l'ai déserté depuis trop longtemps et, tel un amoureux transi, il exige réparation. *** Des pieds nus qui courent sur le parquet chaud, abandonnant de petites silhouettes brumeuses entre deux noeuds de bois. L'air humide entre par les fenêtres pour demander une valse aux longs rideaux vaporeux. Un carré de lumière plus brûlant que les autres se découpe sur le chemin de la petite princesse. Une douce musique tient le silence en échec, effleurant chaque pièce du mobilier comme pour le narguer. Comme c'est dommage. Les chaises ont quatre pieds, mais ne pourront jamais danser. Les odeurs, elles, discutent et se mélangent. Il y a de la pomme, de la cannelle, un peu de sucre et de l'orange. J'ai soif. Je veux m'arrêter, mais ne peut pas. Dans mon dos, quelqu'un compte sans fléchir, battant la mesure avec un zèle malsain de contre-maître. J'ai mal, mes jambes souffrent et tirent et pleurent. Mes bras se tiennent haut, mais sont plus lourds que jamais et leur poids affaisse mes épaules. Mon dos cherche à s'arquer dans le mauvais sens, à me faire perdre l'équilibre. J'étouffe. Le monde tout autour est si beau, si coloré qu'il me rend aveugle. Le monde à l'intérieur est trop sec, il me coupe le souffle et me lance d'un côté à l'autre sans ménagement. Laissez-moi crier. Laissez-moi ouvrir la bouche grand comme la mer et m'échouer avec la force des vagues contre les rochers escarpés. Même ma sueur est trop épaisse pour moi, c'est mon corps qui fond comme de la cire. Et pourtant je danse, de un à huit. Je danse comme une poupée désarticulée, guidée par des fils trop serrés. Des liens qui creusent ma chair. Un. Ma cheville se tord. Deux. Mon genoux se fracasse au sol avec l'énergie de la révolte. Trois. Mes mains se lèvent au ciel, écartent les doigts, à la recherche d'une prise. Quatre. Mes yeux sont grand ouverts sous le chandelier. Cinq. Mon équilibre précaire se rompt, je suis instable. Six. Mon coude s'écrase, suivit de près par mon épaule. Sept. C'est le petit rebond. Huit. Ma tête, elle aussi, se fait plaquer contre le parquet bouillant. Immobile, je veux rassembler les morceaux. Un petit tas de verre brisé qui se referme sur lui-même en position foetale. La beauté pure et éclatante est toujours là, mêlée aux ravages de la chute et à la morsure imminente des lignes tranchantes. Les sanglots ne tardent pas, eux aussi. J'ai échoué. Je n'ai pas tenu jusqu'à la fin. J'ai abandonné. J'ai perdu. La musique est morte, cédant sa place à des bruits de pas dans mon dos. Je n'ose pas me retourner, je ne veux pas voir ni entendre. La fuite jusqu'à la fin, la fuite à jamais. Les yeux clos, les mains plaqués sur le visage, je répète des mantras sans queue ni tête pour éloigner les monstres qui grattent le bois. J'appuie plus fort, je sens mes ongles qui s'enfoncent dans ma propre peau et je tremble. Un frisson qui me secoue, sursaut soudain de vie qui emplit ma poitrine d'air. Une main s'est posée contre mon bras et elle ne porte ni griffes ni serres. Une voix s'élève. Le son n'est pas fort, mais il n'a pas de saveur. Elle goûte comme du carton sur la langue. Tu vas encore abandonner. Tu abandonnes toujours. Ce n'est pas une question, mais pas vraiment une affirmation non plus et encore moins une hypothèse. C'est un secret. Une lettre écrite à la main, tâchée de larme et d'encre avant d'être abandonnée dans l'antre du feu. Je n'ai pas besoin de plus de précisions, je sais de quoi elle parle. Je secoue la tête de droite à gauche. Non. La danse c'était autre chose, la danse je n'en pouvais vraiment plus. J'ai vieilli, c'est tout. Les choses changent. Je n'avais plus envie de continuer, tout comme je n'avais plus envie de pleurer pour ma mère. Ça ne veut pas dire que je l'ai abandonnée, n'est-ce pas? J'ai quitté Unova, mais ça ne veut pas dire que j'y ai laissé toute une vie derrière moi. Ces amis que j'ai quitté, ils comprennent, ils ne m'en veulent pas. J'ai beau être lâche, ça ne veut rien dire. Je n'ose plus leur parler ou leur écrire, mais ça n'a aucun lien avec quoi que ce soit. Ça ne m'empêche pas de vouloir faire des efforts, de m'accrocher à ce qui me tient vraiment à coeur. Je suis partie avec Ren, je me suis ouvert à lui sur ce qui me tracassait et malgré les péripéties, les détours imposés par la vie, nous sommes heureux. Ce n'est pas parfait, ça ne pourrait pas l'être, mais c'est déjà bien plus que tout ce que je pourrais espérer. Je ne compte pas l'abandonner ou le délaisser ou quoi que ce soit du genre. Cette voix est une menteuse, elle se plait à me torturer simplement. C'est un cauchemar et rien d'autre. Si c'est ce que tu as à dire, c'est que tu l'as déjà abandonné. Indigne.
*** J'émerge en me relevant, tirée vers le haut par mon coeur qui bondit hors de ma poitrine. Je lance la couverture loin de moins en coups de pieds paniqués, me débattant avec cet inconnu venu murmurer à mon oreille. Sauf qu'il n'y a personne, que je me bats avec le vent et les lueurs timides du matin. En nage, je retombe sur le matelas et ferme hermétiquement les paupières. Je dois respirer, retrouver mes repères. Ma tête flotte, se déplace avec le tanguement invisible du lit. Non, c'est simplement moi qui ai le vertige. Je ne dois pas tout confondre. La bouche pâteuse, j'humidife mes lèvres sèches et m'accroche à l'oreiller de Ren pour y chercher son odeur, son réconfort indirect. C'est là que je réalise l'évidence. Si je dois m'en remettre à cela, c'est que je suis seule. L'angoisse me pince, c'est dire. Je n'ai plus l'habitude d'être séparée de mon aimé, de m'en remettre à moi-même. Cet enchevêtrement de pensées me hausse le coeur et je prends la fuite. L'eau chaude me fera du bien. Il n'y a rien comme une douche pour faire fuir tout ce qui ne va pas. Mieux, il y a un bain dans cette chambre. Parfait, j'accepte le compromis sans mal. Je me laisse couler jusqu'au menton et ferme les yeux, dérivant dans mon cocon de chaleur mousseuse. Ce rêve était définitivement bizarre. Tout va bien avec mon amoureux, preuve étant la nuit que nous avons passée, donc ça ne peut pas être ça. Y aurait-il autre chose? Pourquoi est-ce que je dansais? Sans doute une interrogation qui ne trouvera pas sa réponse. C'était un rêve, après tout. S'il y avait la moindre logique dans ces choses là, ça se saurait depuis longtemps. Pourtant, j'ai bien l'impression de passer à côté de quelque chose de fondamental. Abandonner quoi? Abandonner qui? Je devrais le savoir, ça sonne comme une évidence, mais c'est encore hors de ma portée. Je fini par sortir, me sécher et m'habiller. Mes doigts sont encore tout fripés, j'y suis probablement restée un peu trop longtemps. De retour dans la chambre, j'abandonne la serviette ayant servit à me sécher les cheveux contre le crochet le plus proche. Où ais-je mis ma brosse à cheveux encore? Ah, juste là sur la table de chevet, à côté de mes pokéballs. ... C'est faux. À côté de ma pokéball. C'est celle de Kaa. Je le sais parce que j'en ai pris la décision consciente hier. J'ai décidé de garder la sphère de capture de Beast bien loin de nous, dans mon sac. Lui qui, habituellement, dormait toujours en chien de fusil, juste à côté de mon lit. Je lui ai fait passer la nuit dans mon sac parce que j'avais peur. J'ai arrêté de lui faire confiance. Ce que j'ai abandonné. Celui que j'ai abandonné. Je suis si pressée que j'enfile des pantoufles et l'une des vestes de Ren par dessus mon pyjama. Il est encore tôt de toute façon, je ne m'attends pas à croiser qui que ce soit. Je quitte notre petite auberge sans plus de considération, n'emportant avec moi que la pokéball de Beast, serrée dans ma main. Même mon portable a été abandonné, jeté sur le lit. Je vais avoir besoin d'un endroit calme et à l'écart, mais pas trop loin. Le Lac Latymer. C'est le moment de courir et tant pis pour les regards interloqués des rares citoyens de Méridian qui arpentent déjà les rues de si bon matin. *** Le sable entre dans mes pantoufles, les alourdissant comme pas possible. J'aurais dû y penser à deux fois finalement, de vrais souliers ça n'aurait pas été de refus. Enfin, je n'ai pas non plus de temps à perdre avec ça. Comme je m'y attendais, il n'y a personne en vue de si bonne heure et je peux donc me diriger, seule, vers l'endroit un peu plus à l'écart où Ren et moi avions tenté de partager un pique-nique, partiellement cachés par des rochers. Il devrait y avoir assez d'espace pour ce que j'ai à faire ou, à tout le moins, j'ose l'espérer. Je prends une grande inspiration avant de finalement lancer la sphère pour libérer mon starter, mon camarade, mon premier véritable partenaire. Je ne m'étonne même pas de sa réaction, c'est tellement compréhensible. Il grogne, il hurle au ciel et me tourne le dos en brandissant sa lourde queue menaçante. Beast est devenu mauvais et c'est de ma faute. Je pense que Ren avait raison, j'ai commencé à le délaisser, à lui faire passer de plus en plus de temps dans sa pokéball en plus de me montrer de moins en moins autoritaire. Mon dragon a besoin de beaucoup d'attention, de se dépenser. Il a toujours été comme ça et le pire, c'est que je le sais très bien. Ça ne m'a pas empêchée de le traiter affreusement. Mes petits poings serrés, je baisse la tête. Je ne sais pas trop s'il me porte attention, s'il va accepter de m'écouter, mais j'ai besoin d'essayer. Je dois au moins le faire pour moi si je ne le fais pas pour lui. - Beast! J'ai été une horrible dresseuse. Je suis tellement désolée!Le Gabite se retourne vers moi avec un regard aussi agressif que curieux. Il hésite, mais sa grosse tête plate s'approche et sa gueule s'ouvre pour laisser apparaître une multitude de petits crocs pointus. Je ne flanche pas, je ne recule pas. Je n'ai pas de raison de le faire parce que je le comprends, parce que je sais qu'il souffre et que c'est pour ça qu'il est en colère. Dire que, deux jours plus tôt sur cette même plage, c'est justement moi qui m'emportait contre des braconniers qui osaient considérer un Lapras sauvage comme une simple propriété. Je ne suis pas si différente. Depuis que je suis avec Ren, qu'il répond à tous mes besoins affectifs et même plus, je me suis lentement désintéressée de mes Pokémons et, plus particulièrement, de mon starter. S'il voulait se venger maintenant, s'exprimer, je ne pense pas que je trouverais la force de l'en dissuader. Je l'ai trop mérité. - Je n'aurais pas dû te laisser seul comme ça. Je... Je...J'enfouis mon visage dans mes mains alors que des sanglots commencent à me traverser les épaules. Je ne sais même pas comment m'exprimer, je ne trouve plus les mots. La seule chose que j'arrive encore à me répéter en boucle, c'est que je ne suis vraiment pas si douée que ça. J'ai réussi à inquiéter mon petit ami plus souvent qu'autrement et je ne parviens même pas à donner à mon fidèle dragon tout l'affection dont il a besoin. En parlant de la bête, ce dernier s'est encore approché au point que je sens son souffle chaud soulever des mèches de mes cheveux. Il est tout près. S'il décidait de se venger maintenant... Mais non. Beast n'est pas comme ça, pas avec moi. Il a toujours été câlin, même s'il ne fait pas trop attention à sa force. Enfin, d'habitude le Gabite est comme ça, mais cette fois il hésite. La bête fait même un pas vers l'arrière, comme prêt à prendre la fuite. Non. Non! C'est moi qui bouge la première, qui cours vers lui et passe courageusement mes bras à son cou pour le serrer contre moi avec toute l'affection que je lui porte. Qu'importe comment il réagira, qu'importe s'il devait me mordre, je suis bien trop inquiète pour penser à tout ça. - Beast, je t'aime toujours autant tu sais! Je ne voulais pas te rendre malheureux, je ne voulais pas que tu sois triste. Je sais à quel point c'est dur de se faire abandonner, je le sais! Si tu veux... Si tu veux partir, je ne te retiendrai pas, mais s'il-te-plait. Donne-moi une autre chance. Il s'est passé tellement de choses ces temps-ci, je... ce n'est pas une très bonne excuse, je sais, mais je fais des erreurs moi aussi. Je fais même des erreurs beaucoup plus souvent que beaucoup de monde, mais je t'aime quand même de tout mon coeur. Tu as toujours été là pour moi, pour me protéger ou juste pour me remonter le moral ou même pour m'accompagner dans mes aventures. Je n'ai pas envie que ça change... S'il-te-plaît, accepte de me donner une autre chance. Trouve la force de me pardonner parce que, aussi égoïste que ce soit, je ne veux vraiment pas te perdre!!Je sens le cou du dragon s'allonger alors qu'il se frotte contre moi, qu'il me retourne son étreinte à sa façon. Est-ce que ça veut dire qu'il accepte, qu'il me pardonne? Est-ce que l'on va pouvoir redevenir comme avant? Non, pas comme avant. Je veux que l'on soit mieux. Je veux être digne de cette chance qu'il a accepté de me donner, de la maturité et de toute la gentillesse dont il a décidé de faire preuve en choisissant de rester. C'est presque contre sa nature et, pourtant, il est prêt à le faire pour moi. C'est un moment décisif pour lui, pour notre duo. C'est un moment d'évolution et je ne crois pas si bien dire. Lorsqu'une vive lumière fait son apparition, je recule d'un pas ou deux et lève les mains pour me protéger les yeux. Ne me dites pas...?! Et oui. Lorsque j'arrive à le voir de nouveau, Beast est plus grand et plus magnifique que jamais. - Par Arceus, regarde-toi!! Beast! Tu as évolué?! Ça veut dire que tu restes n'est-ce pas? Pitié, dis-moi que tu restes!C'est un grognement joyeux qui me répond alors que le dragon des sables vient se frotter contre moi au risque de me faire perdre l'équilibre et tomber sur notre petit coin de rive. Soulagée, j'allonge les bras et, instinctivement, il s'allonge à mes côtés pour se laisser chouchouter par mes caresses affectueuses, totalement docile. Après quelques minutes de ces gros câlins, je me cale contre lui, blottie contre son ventre chaud et protégée par sa longue queue dont il m'entoure délicatement. Apaisés l'un comme l'autre, c'est ainsi que nous nous endormons, isolés dans notre petit monde, bercés par les bruits du lac. | |
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