Every end is a new beginning | ft. Alyce

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Ah bah bravo. Même pour moi, je suis en train de battre des records de stupidité. Pour ceux qui auraient manqué les plus récent épisodes des aventures fantastiques d'Estelle, je suis allée me perdre dans le parc Safari parce que ça m'avait l'air d'une bonne idée. Parcourir la nature, rencontrer des Pokémons sauvages dans leur environnement, tout ça tout ça. C'était bien plaisant, j'ai pris quelques photos, j'ai rencontré le représentant d'une espèce qui m'est encore totalement inconnue. Puis, parce que je me sentais en confiance et que les blessures ça n'arrive qu'aux autres, j'ai haussé le pas, j'ai pris des risques et j'ai fini avec une épaule bousillée. Cette idée aussi de tourner le dos à un fourbe Pokémon de type ténèbres. Je n'ai pas eu d'autres solutions, après ça, que de demander à Kaa de nous raccompagner jusqu'à l'entrée pendant que je tentais maladroitement de panser mes plaies et de ranger mon chandail plein de sang dans mon sac à dos, cachant le tout par une veste quelconque, piochée au hasard. Lorsque je suis arrivée à la sortie, j'ai simplement pris la peine d'avertir les gardiens du parc pour qu'ils soient vigilent, à cause de la Team Anima, et je me suis sauvée. Pourquoi ? Je ne sais pas trop. La seule chose à laquelle j'arrive à penser à ce sujet, c'est que les chats se cachent pour mourir. Peut-être que, de mon côté, je me cache pour souffrir ? Ce ne serait pas vraiment tiré par les cheveux quand on y pense un peu. Enfin, c'est quand même idiot, j'ai des problèmes plus pressants.

Je me suis arrêtée quelque part entre le parc et le village Athiki. Mon épaule m'élance atrocement, je sens ma peau qui tire à chaque mouvement, la fraîcheur du sang, ma veste qui frotte mon bandage de fortune. J'aurais préféré attendre d'être au centre Pokémon ou quelque chose du genre pour me débrouiller avec ça, mais je ne peux pas vraiment attendre. Dodger gémis, ses grands yeux innocents levés vers moi avec toute la tristesse du monde dans l'âme, mais je ne peux pas faire grand chose pour le rassurer. Je dois agir pour moi, le câliner ensuite. Mon premier mouvement est donc d'attacher ma longue chevelure chocolat, non sans une grimace de douleur. Essayez, vous, de lever les bras pour vous faire une queue de cheval quand votre omoplate refuse toute forme de négociations. Ce n'est définitivement pas la joie. Je tiens pourtant bon, me mordant la lèvre inférieure de toutes mes forces, jusqu'à la fendre légèrement, pour oublier la douleur. J'ai le goût du fer en bouche, de mieux en mieux. Bref, c'est déjà une bonne chose de faite. Maintenant il me faut me débarrasser de ce bandage inutile sans me mettre à crier. Oh et puis merde.

« Saloperie de... de... cochonnerie... de... ! Fuck ! »

Pas de commentaires, je suis d'Unova moi, j'ai mal, je vais me passer de vos remarques pourries. Plus qu'à chercher frénétiquement pour tenter de retrouver le reste de ma trousse de premier soin avant de lâcher un autre juron. Ah non, ah mais non. Là c'est trop. Je n'arrive même pas à le croire, c'est en train de m'énerver, que dis-je, de me faire chier à un niveau jamais atteint.

« C'est lui qui l'a ?! Tu peux croire ça, Dodger ? Ren est parti avec ma putain de trousse de premiers soins ! Si je le retrouve cet imbécile je vais tellement le...! Le !! ARRGH ! IL ME FAIT TELLEMENT CHIIIIIER !! Les photos, la trousse de premier soin, la bonne bouffe... Le con il a tout emporté, merde ! JE LE DÉTESTE TELLEMENT ET MERDE QUE ÇA FAIT MAAAAAAAL !! »

Je me laisse tomber au sol, assise sur les fesses, des larmes de frustration plein les joues alors que mon Caninos hésite à venir me réconforter ou à rester là où il est. La douleur pulse dans mon bras, dans mon dos, je ne sens mon épaule qu'au rythme des battements de mon coeur. Ça brûle, mais c'est encore tolérable quand je ne bouge pas trop. Dans quel pétrin est-ce que je me suis encore mise ? Je devrais me calmer, essayer de respirer et de retrouver mes esprits au lieu de crier dans le vide contre quelqu'un qui ne m'entend même pas. Le truc, c'est que je dois avouer que ça fait du bien, là maintenant, de tout lui mettre sur le dos et de le détester un bon grand coup. Ça change le mal de place comme on dit, même si ce n'est pas totalement justifié. Mais et puis merde, j'ai bien le droit d'avoir mes moments d'irrationalité, surtout si ça me fait du bien et là, franchement, c'est le cas.

« Le triple imbécile ! D'OÙ IL PART COMME UN CON AVEC MA TROUSSE DE PREMIERS SOINS ?! Il avait pas... Il avait pas le droit... »

Comment est-ce que j'en suis arrivée là ? Oui, merci, je sais. C'est la faute du Zorua, etc etc. Bon, ce n'était pas une vraie question et votre sarcasme très peu pour moi. Si je n'avais pas aussi mal, je pense que je me laisserais tomber sur le dos pour pleurer comme une gamine en regardant le ciel jusqu'à oublier que j'existe... Ou de manière plus réaliste jusqu'à ce que j'en aie marre, que je ne sache plus trop pourquoi je pleure et que je me relève pour continuer mon chemin comme si de rien n'était parce que de chialer ne change strictement rien du tout. Erf. Vie de merde.

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Every end is a new beginning

Direction le village Athiki. Cet endroit était… intriguant. Un petit village perdu au milieu des marais, avec un nom qui évoquait les espèces de totems en bois, en forme de Pokémon. C’était le premier truc qui venait à l’esprit d’Alyce lorsqu’elle entendait le mot « Athiki », mais elle se trompait peut-être totalement. Équipée de son calepin, Alyce notait ce qu’elle avait vu dans l’île Eschine jusqu’à maintenant. Les Pokémon d’Alola dans le Parc Safari, le Marais Sombrétoile, la Manternel absolument sublime du dénommé Ren, et maintenant, elle marchait vers ce petit village. Qui sait, peut-être allait-elle y découvrir quelque chose d’intéressant ? Elle allait bien le voir en temps et lieux. Elle décida en attendant de prendre une petite pause de marche, afin de se revigorer en buvant un peu d’eau et en mangeant un morceau de tarte aux pommes. Parce que oui, Alyce avait eu envie d’apporter de la tarte aux pommes faite maison pendant son voyage… Pourquoi pas, elle avait le droit après tout ! En plus, ses Pokémon en raffolait. Heureusement, elle avait pu la mettre dans un petit frigo avant de se rendre vers le village, afin que celle-ci ne chauffe pas trop. Bien que la température automnale ne soit pas extrêmement chaude, Alyce ne prenait pas de risque.

Athiki n’était plus très loin et la Céladopolienne avait tout son temps. Rien de prévu aujourd’hui. Pas de chasse au Maracachi ou au Brocélôme, donc ça allait être tranquille. Enfin… « tranquille », c’est ce qu’elle s’était dit avant d’entendre une personne crier à plein poumons non loin d’elle. Cela la fit sursauter, et elle échappa un morceau de tarte par terre.

« Argh… Zut. Bon, au moins, il y a un Poichigeon qui sera content. »

Feeki n’a pas pu s’empêcher de ricaner face à la maladresse de sa dresseuse. Ce n’était pas de sa faute, pour une fois. D’ailleurs, la voix féminine venait de se faire réentendre par la jeune fille aux cheveux caramel. Cette fois-ci, elle semblait comprendre que cette personne n’allait pas bien, elle devait avoir besoin d’aide. Alyce se mit à regarder un peu autour d’elle, mais elle ne voyait personne. Et puis, même si elle avait vu quelqu’un, aurait-elle oser aller la voir ? Franchement, la pauvre petite n’ose même pas aller parler à un inconnu pour demander l’heure, alors offrir son aide avec la probabilité que cette personne lui dise non… C’était difficile à envisager. Il aurait fallu qu’elle sorte de sa zone de confort, et… Et puis zut. Une personne était peut-être dans un sale état, il fallait au moins tenter de trouver l’origine des cris. C’était la moindre des choses. Alyce ne pouvait pas poursuivre sa route en ayant sur la conscience qu’elle aurait pu aider une personne. Elle était bien trop humaine pour ça. La demoiselle se releva donc, pris son sac, et avec son Doudouvet sur son épaule, sa Boustiflor à ses côtés, elle arpenta le chemin pour trouver la source de ce qu’elle cherchait. Ironique, elle ne savait même pas qui elle cherchait.

Ses recherches ont cependant portés fruits. Elle est arrivée près d’une jeune femme, de son âge ou peut-être à peine plus vieille. Elle avait une longue chevelure à la couleur du chocolat, et de loin, elle avait cru apercevoir des prunelles violettes. Un Caninos était à ses côtés, il avait un regard inquiet. Alyce n’osait pas aller la voir, elle était trop timide, elle ne voulait pas se montrer, et c’est derrière un arbre qu’elle observait la scène. Elle ne pouvait pas constater grand-chose, d’ailleurs. C’est pourquoi elle demanda à son Doudouvet d’aller jeter un œil de plus près. Ce n’était pas lui qui allait refuser une telle demande provenant d’Alyce, alors il s’exécuta. La jeune fille observait son starter de sa position, qui flottait autour de la demoiselle assise par terre un peu plus loin. C’est lorsqu’il revint à toute vitesse que la dresseuse s’est inquiété.

« Qu’est-ce qui se passe Feeki… ? N-Non. Elle est blessée, c’est vrai ? La pauvre… O-Ok. J-Je vais y aller… Je… Je devrais, tu crois… ? »

Alyce possédait une petite trousse dans son sac. C’était bien utile en cas d’accident, autant pour elle que pour ses Pokémon si le Centre est trop loin. Elle pourrait l’aider, enfin, elle l’espérait. C’est avec une démarche incertaine qu’elle s’approcha doucement de la blessée. Son Caninos ne semblait pas savoir quoi faire, alors Feeki était allé le rassurer. Alyce avait pu constater l’ampleur de la blessure qui, en effet, ne devait pas du tout être agréable pour la dresseuse inconnue.

« Oh non… ! Vous… vous allez bien ? Quelle question bête, bien-sûr que non… J-Je vais vous aider, ne bougez pas… »

Alyce se pencha aux côtés de la demoiselle. Cette fois-ci, timidité ou non, elle devait faire quelque chose. Il était impensable de la laisser comme ça, il fallait absolument désinfecter la plaie. De son sac, elle sortit donc sa petite trousse de premiers soins qu’elle n’avait pas encore utilisée. Il ne manquait donc pas de matériel. Elle avait pris la peine d’y insérer du savon, mais elle n’avait pas d’eau à part dans sa gourde. Elle allait donc l’utiliser.

« J-Je vais désinfecter votre plaie… Avec de l’eau et du savon. Et j-je… »

Elle croisa le regard de la demoiselle. Elle venait de réaliser qu’elle ne lui avait même pas demandé si elle acceptait son aide, sous l’effet de l’adrénaline. Quelle idiote… Mais maintenant c’était trop tard, il fallait poursuivre le processus. Lui expliquer les étapes afin de la rassurer, en espérant qu’elle n’ait pas trop mal.

« Je… je ferai un bandage. Excusez-moi, j’espère que… Que ça ne vous dérange pas. Je… je ne peux pas vous laisser dans cet état. Je n’y arriverais pas… »

Sans trop comprendre, elle sentait le besoin de justifier ses actes. Mais qu’est-ce qui se passait, à ce moment précis ? Elle n’avait jamais aidé personne avec des blessures, cela devait la stresser. Mais bon, elle savait quoi faire, elle devait avoir confiance en elle.

Alyce prit les gants qui se trouvaient dans la trousse et les enfila. À l’aide de l’eau de sa gourde, elle versa un peu d’eau sur la plaie avant de mettre un peu de savon. Elle ne pouvait pas frotter, elle allait lui faire mal ainsi. Alors elle se contenta de rincer et d’essuyer du mieux qu’elle pouvait le contour et les taches de sang. Heureusement qu’Alyce n’avait pas cette phobie commune du sang, sinon elle était mal barrée. La jeune fille se munit d’un bandage résistant et demanda à la blessée de lever son bras comme elle le pouvait. Ce geste ne semblait pas lui faire du bien, mais elle n’avait pas le choix. Une fois le bandage mis, elle fit en sorte qu’il tienne, et c’était terminé. Elle se releva et passa près d’une poubelle non loin afin de jeter ses gants et elle se précipita vers la demoiselle à nouveau. Hévéa la Boustiflor était restée près d’elle.

« Ça devrait tenir… M-Mais vous devriez vous rendre au Centre Pokémon… J-Je ne sais pas si… si le village Athiki en possède un, mais le contraire serait illogique. Hm… Je ne veux pas être indiscrète mais… Qu-Que vous est-il arrivé… ? »

Et oui, maintenant que les premiers soins avaient été faits, il fallait bien poser les questions ! Il s’agit d’une drôle de manière d’entamer une conversation avec une inconnue, mais la situation obligeait Alyce à commencer par là. L’inquiétude pouvait certainement se voir dans le regard troublé de la dresseuse, même si elle ne comprenait pas pourquoi elle s’en faisait autant pour une fille qu’elle ne connaissait pas. Peut-être une surdose d’empathie, qui sait.

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Je suis si concentrée à souffrir que je n'en remarque même pas les petits jappements inquiets de Dodger qui, pour sa part, n'a pas pu manquer le nouvel arrivant. J'ai les poings serrés et je déglutis, j'ai encore envie de pleurer, envie de crier, envie de frapper dans un arbre et de simplement me défouler jusqu'à ne plus me sentir les jointures. Pourquoi pas après tout ? Ça ne changera rien, mais c'est justement une partie du problème. Je pourrais m'acharner autant que je le veux et ce toute la journée durant, ça n'affectera rien d'autre que moi et seulement moi. En tout cas si je cherchais des raisons de plus d'être frustrée et malheureuse, je suis bien partie. Je suis sur le point de pousser un soupir de découragement lorsqu'une fine silhouette fait son apparition dans mon champ de vision. Curieusement, je ne sursaute pas du tout malgré la surprise. À croire que je ne me sens pas menacée, assise là de façon presque nonchalante vu les circonstances, mes bras appuyés avec lassitude contre mes genoux et le dos un peu arqué. La très grande classe, je le confirme, mais osef. Je suis de toute façon trop occupée à la détailler de mon regard d'améthyste, remarquant bien sûr qu'elle en fait de même de son côté. Une longue chevelure caramel, un visage timide et de grands yeux lumineux. Pour la peine, je m'en retrouve assez gênée d'avoir été surprise par la demoiselle. Je suis assise n'importe comment, les joues pleines de larmes, blessée à l'épaule, je viens de crier tout ce qui me passait par la tête sans la moindre retenue et je suis encore salie de mon aventure au parc Safari. Si je peux me permettre l'image, j'ai l'impression d'être une gamine qui vient de faire un mauvais coup et qui s'est fait prendre la main dans le sac par son institutrice favorite, baissant le regard et jouant avec ses cheveux en cherchant ce qu'elle peut bien faire pour qu'on lui pardonne. Lorsque sa voix aussi délicate que ses apparences se fait entendre, je m'empresse d'essuyer sommairement mes joues du dos de la main, faisant de mon mieux pour retrouver un peu de dignité et garder pour moi toute ma souffrance.

« C'est... euhm... moins pire qu'il n'y paraît... J'ai presque pas mal... »

Un mensonge éhonté, mais c'est quand même un peu gênant de se plaindre devant une inconnue. Heureusement, la rousse ne m'a pas écouté, se penchant auprès de moi pour m'offrir l'assistance dont j'ai tant besoin. Désinfecter ma plaie avec... oh... OH. Peut-être pas finalement, je pourrais aussi juste.... aaaaaiiiiiiieeeeee! Je me mords vigoureusement le poing gauche, sentant tout mon dos s'arquer de mécontentement. Je suis bien placée pour savoir que c'est nécessaire, j'ai moi-même suivit une formation d'éleveuse et aurais été en mesure de prodiguer les mêmes soins à quelqu'un d'autre, mais ça ne veut pas dire que je m'amuse pour autant à me faire soigner. Ça chauffe atrocement et c'est une bénédiction que les mains de l'inconnue soient aussi douces et attentionnées, sans quoi le processus aurait pu se changer en véritable torture. La plaie nettoyée, il est l'heure du bandage. Lever le bras ne m'a jamais paru aussi difficile, mais la demoiselle est efficace et je sens qu'elle fait bien ça ne serait-ce que via ma propre expérience dans l'art des pansements. Soulagée lorsque le tout est enfin terminé, je pousse un soupir, sentant ma tension redescendre malgré la douleur encore très présente. Dodger est revenu auprès de moi et, cette fois, j'arrive à esquisser pour lui un sourire qui semble suffire à le rassurer. Tant mieux. Au tour de la fille aux longs cheveux caramels de revenir, elle aussi inquiète et me demandant plus de précisions sur ce qui a bien pu se passer. Rassemblant mon courage à deux mains, je fais un effort pour me relever tout en ménageant ma blessure, histoire d'avoir un peu de crédibilité.

« Pas la peine de faire cette tête, je suis déjà comme neuve ! »

Je tente l'un de mes grands sourires chaleureux, histoire de la rassurer, mais j'ignore si le résultat est tout à fait convaincant. Tout ce que je sais, c'est que la demoiselle semble sincèrement inquiète et que je n'ai pas envie qu'elle s'en fasse comme ça pour moi. D'autant plus qu'elle est probablement beaucoup plus jolie avec un sourire, mais là n'est pas la question ! Du tout même !

« J'étais au Parc Safari, pour essayer de voir des Pokémons dans leur habitat naturel et tout, c'est un très bel endroit. Le seul problème... J'ai été attaquée par un Zorua et bah... comme une idiote j'ai voulu me débrouiller toute seule au lieu de demander de l'aide aux gardiens du parc... Je suppose que je l'ai un peu mérité du coup... »

Par réflexe, ma main droite a envie de se lever pour aller frotter ma nuque suite à ma gêne, mais un vif éclair de douleur m'arrête sec. Ce n'est peut-être pas l'idée du siècle au fond. Je me mords de nouveau la lèvre inférieure, cherchant un moyen d'effectuer une transition aussi smooth que possible. Enfin, en même temps si j'étais reconnue pour rencontrer des gens dans des contextes normaux ça se saurait aussi. Ahem !

« Je vais aller au Centre, promis. Et merci beaucoup, je ne sais pas ce que j'aurais fait sans toi. »

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Every end is a new beginning

Elle avait mal. Elle avait très mal, ça se voyait dans ses yeux d’améthystes. La douleur se voyait au travers elle, même si elle tentait de le cacher à Alyce. Elle ne voulait pas l’inquiéter, elle avait bien vu que celle-ci s’inquiétait… Hm. Alyce ne pouvait pas la laisser ainsi. Le bandage était bien mis, mais cela ne retirait pas la douleur. Elle aura besoin d’aide pour se lever, se rendre au Centre Pokémon… Heureusement, elle avait réussi à sourire à son Caninos. Cela signifiait qu’elle allait mieux, ce qui était rassurant. Le cœur d’Alyce se noua. Elle n’arriverait pas à partir comme ça, subitement… Ce serait méchant, presque. À vrai dire, elle était heureuse que cette demoiselle ait accepté son aide, elle l’a même remercié. Ces paroles étaient comme un baume sur le cœur de la jeune femme, mais elle ne savait plus trop quoi répondre. En fait… devait-elle réellement répondre quelque chose ? Elle n’en savait rien, elle n’avait pas l’habitude de ce genre de situation. Elle se leva simplement, en tendant sa main à la demoiselle, détournant le regard afin de dissimuler ses joues rosâtres.

« Ce n’est rien v-voyons… Je ne pouvais pas vous… te… te laisser comme ça. Tu auras besoin d’aide pour te rendre au Centre. Je… Je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose en chemin. On ne se connait pas mais… J-Je n’ai pas envie que tu te blesses à nouveau, tu es déjà mal en point. »

Alyce s’était permis de la tutoyer simplement parce que celle-ci l’avait fait précédemment. Elle avait d’ailleurs hésité, elle ne savait jamais si elle devait le faire ou pas. Certaines personnes se vexaient si on ne les tutoyait pas, alors que pour d’autres, c’était le contraire. Alyce avait donc tendance à jouer la carte de la prudence.

La cause de la blessure était donc un Zorua sauvage provenant du parc Safari. Cela ne l’étonnait pas tellement, puisque le Larvibule qu’elle avait croisé avait eu une pulsion de rage lui aussi. Heureusement que Feeki connaissait une attaque pour baisser la vitesse, sinon elle se serait pris quelques coups de pinces. Il est vrai qu’elle aurait dû demander de l’aide aux gardiens du parc, mais sur le coup de l’adrénaline, parfois nos actes ne sont pas révélateurs. De plus, un Zorua, ce n’est pas très grand, comment pouvait-elle deviner qu’elle allait se faire amocher de la sorte ?

« Je… J’allais justement au village Athiki. Si… Si c’est un Pokémon sauvage qui t’a attaqué… Il vaudrait mieux s’y rendre rapidement, hum… au Centre. On… On ne sait jamais, peut-être que… qu’il y a une infection. »

C’était inhabituel de la part d’Alyce d’être autant… protectrice ? Mais bon, quitte à être dans la situation, autant y aller jusqu’au bout, non ? La dresseuse a donc tassé ses cheveux caramel sur le côté, et a aidé l’inconnue à se rendre jusqu’au village. C’était étrange de l’appeler « l’inconnue » … enfin, pas directement, mais dans son esprit. Elle ne connaissait pas son nom. Peut-être faudrait-il se présenter. Oui, il s’agirait d’une bonne chose. Après tout, elle aurait dû le faire dès le début, mais elle avait complètement oublié.

« Au… Au fait, je m’appelle Alyce. Alyce Wilde. Et… Et toi ? »

La jeune fille n’arrivait pas à la regarder dans les yeux en lui posant cette question. Elle se contentait de regarder devant elle, pour éviter les potentiels obstacles. Pendant ce temps, Hévéa était à côté de sa dresseuse alors que Feeki restait devant, un peu comme un éclaireur. Le village n’a pas été bien long à rejoindre, et le Centre Pokémon était facile à localiser. Il s’agissait du seul bâtiment portant le logo d’une pokéball.

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Apparemment cette douce âme qui était venue me donner un coup de main était aussi très gênée par mes remerciements, balbutiant une réponse incertaine. Awwwn. Oui, je sais, ce n'est pas bien de se laisser attendrir comme ça, de ne pas prendre les gens au sérieux parce que c'est réducteur et patati et patata, mais regardez-moi ça à quel point elle est mignonne et attentionnée ! Ce n'est pas de ma faute à moi si j'en viens à esquisser l'ombre d'un sourire vraiment attendrit alors qu'elle explique ne pas vouloir que je sois plus blessée que je ne le suis déjà. Je fais un pas dans sa direction, simplement pour me rapprocher d'elle. Je vois bien qu'elle n'est pas totalement à l'aise dans sa façon de détourner le regard, de se faire un peu plus petite, et du coup j'ai bien envie d'essayer de lui faire comprendre que je ne suis pas méchante, je ne mords pas. Bon, je ne sais pas trop si ça va fonctionner, mais je ne vais clairement pas m'empêcher d'essayer en tout cas.

« C'est vraiment gentil et ça me fera plaisir d'y aller avec toi. »

Le plus beau là-dedans, c'est que c'est totalement vrai. Je n'ai pas l'habitude de voyager toute seule moi et le départ de Ren s'est vraiment fait sentir dans les derniers jours. Avoir des compagnons Pokémon c'est bien, mais ça ne remplacera jamais la compagnie d'un être humain, être cher qui plus est. La simple idée de faire un bout de chemin avec quelqu'un, aussi court soit-il, me fait vraiment très plaisir. Bon, je vais peut-être bien parler au point de lui filer un mal de tête car je suis en manque cruel de socialisation, mais c'est un des risques du métier je suppose. Peut-être gênée par le fait que j'aie encore souligné sa gentillesse -je vais devoir faire plus attention avec ça-, la demoiselle se dépêche d'ajouter qu'elle se dirigeait déjà vers le village de toute façon. Message reçu, vraiment gênée de m'apporter son aide, même si au fond elle ne devrait pas. C'est tout à son honneur et puis mine de rien, si elle n'était pas apparue au moment où elle l'a fait, je ne donne pas cher de ma peau. Le point suivant, par contre, me fait cligner des yeux à plusieurs reprises avant de diriger leeentement le regard vers mon épaule abîmée. Mmh....

« De... l'infection... »

Non, ça ne me tente pas, du tout en fait. Je fais la grimace, peu enchantée. Je dois effectivement faire traiter cette plaie par un professionnel de la santé, ce ne sera jamais trop prudent et, si je ne le fais pas, je connais trois monsieur chez moi qui vont être très, très mécontents. C'est ainsi que je décide donc de lui emboîter le pas, non sans un regard discret pour sa longue chevelure de miel qu'elle vient de tasser d'un côté, tombant joliment et harmonieusement sur son épaule. Ça me donne envie de jouer dedans, de lui faire d'autres petites tresses pour aller avec celles qu'elle porte déjà. Je pense à des choses vraiment bizarres moi, mais alors là vraiment. Vaut mieux reporter mon attention sur mon Caninos qui ouvre la marche d'un pas décidé avec le camarade de la rousse, comme mué par un sentiment d'urgence. Heureusement que c'est lui qui est sorti, connaissant Beast le dragon, lui, m'aurait littéralement fait voler jusqu'au Centre Pokémon en moins de temps qu'il n'en faut pour dire Garchomp. Nous avons déjà fait plusieurs mètres lorsque ma sauveuse prends courageusement la parole, non sans hésiter encore une fois. Alyce Wilde. C'est à la fois doux, joli et vraiment très classe. Enfin, moi j'aime ça en tout cas ! Quant à ma réponse... je ne dois pas être si souffrante que ça parce je trouve encore le moyen d'agir comme une idiote.

« Highwind, Estelle Highwind. »

Et on n'oublie pas le sourire un peu malicieux en coin s'il-vous-plait ! Non, mais allez, avouez que vous avez compris la référence ! Oui, je sais je sais. Focus, petite Estelle ! On voit enfin l'orée du village se dessiner devant nous et, une fois de plus, j'arrive à oublier partiellement la douleur. Si vous verriez le panorama, vous comprendriez. Tout a l'air nippon ! Ma foi, c'est incroyable, c'est magnifique ! Pour la peine je suis vraiment triste que Ren ne soit pas là, je suis certaine qu'il aurait eu tout plein de choses intelligentes à partager sur ce style d'habitations. Je me demande d'ailleurs s'ils ont les mêmes à Johto et si... Il n'est pas là. Il n'est pas là, mais je peux quand même profiter de cet endroit somptueux à ma façon et profiter de la présence de ma nouvelle amie (si si, je déclare officiellement qu'Alyce est mon amie). D'ailleurs, il ne faut pas beaucoup plus longtemps avant que mon enthousiasme de petite fille prenne le dessus et que je m'avance un peu à la course vers un grand bâtiment d'allure japonaise avec un peu trop d'enthousiasme. Pire, j'ai le réflexe le plus con au monde.

« Regarde ça ! Il faut tout prendre en pho--! »

Oui, j'ai levé le bras pour pointer une maison. J'AI LEVÉ LE BRAS COMME UNE IMBÉCILE POUR ÇA. Il y a des moments où je me dis que je mérite tout ce qu'il m'arrive. Cet instant est l'un de ces moments. Je baisse lentement le bras et enfouis ma tête dans mes épaules, mes dents plantées profondément dans ma lèvre inférieure alors que mes paupières se pressent entre elles. Bobo. J'ai maaaal. Piteuse, je me tourne lentement vers Alyce avec l'un de mes petits sourires dans le genre de : sois pas fâchée, j'ai pas fait exprès, promis ! Il vaudrait sans doute mieux nous diriger bientôt vers le Centre Pokémon avant que je ne fasse encore une autre bêtise.

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Estelle. Elle s’appelait donc Estelle. Un bien joli prénom, c’était agréable d’attribuer un nom à son visage. Elle pourrait maintenant l’imaginer d’une manière différente que par « l’inconnue », ce qui était une bonne chose ! Celle-ci semblait émerveillée par le village Athiki, les maisons, les couleurs… C’était totalement normal, ce village était très joli, surtout par un temps automnal comme aujourd’hui. Les feuilles aux couleurs du feu tombaient doucement par terre, formant un tapis coloré. Le vent était doux, trop froid, ni trop chaud, et la température s’avérait agréable. Estelle ne semblait pas vouloir aller visiter le Centre Pokémon en premier lieu, ce qui était… normal, en soit. Elle en avait oublié sa douleur, elle souhaitait visiter le village, et c’était réciproque pour Alyce. Cependant, lorsque la demoiselle voulut prendre en photo un bâtiment traditionnel d’allure japonaise, elle leva son bras blessé et la douleur retentit. Elle ne pourrait évidemment pas profiter du paysage dans cet état, il fallait qu’elle passe par les soins en premiers. Oui, c’était plus sérieux.

« Attends, attends… Je… Je vais prendre cette photo pour toi. »

Alyce s’empara de son téléphone et capturera le cliché souhaité pas son interlocutrice, la fameuse maison japonaise qui effectivement, reflétait un charme absolu. Elle montra ensuite la photographie à son amie afin d’avoir son approbation : la photo était-elle réussie ? Devait-elle en prendre une nouvelle ? Il fallait bien évidemment qu’elle plaise à la première concernée.

« Il… Il faut aller au Centre Pokémon. Tu ne dois pas te blesser à nouveau. On continuera de visiter le village après, si… si tu veux toujours. D-D’accord… ? »

Mais au fond, Estelle voulait-elle rester avec Alyce, ou préférait-elle poursuivre son voyage seule ? Après tout, elle lui avait offert son aide, mais la timidité flagrante de la jeune dresseuse ne donnait certainement pas envie aux autres de faire des efforts pour qu’elle puisse sortir de sa zone de confort, de sa coquille… Estelle semblait apprécier la compagnie d’Alyce, mais cela n’était peut-être qu’une impression. Et si elle se trompait ? Peut-être qu’elle se posait trop de questions loufoques. Après tout, pourquoi se posait-elle ce genre de questions ? Elle devait ressentir une certaine affection pour Estelle. Sa façon d’avoir accepté son aide sans résister, de l’avoir remercié, de sembler enthousiaste à l’idée de rester en sa compagnie… Au fond, ça l’avait touché. Aussi anodin que cela puisse paraître.

Les filles sont arrivées dans le Centre, accompagnées de leurs compagnons Pokémon. Bien évidemment, Alyce allait laisser Estelle expliquer la situation aux infirmières afin que celles-ci lui donnent les soins appropriés. En attendant, elle restera là. Elle l’attendra sans problème. En espérant au fond d’elle que la blessure ne soit pas trop importante.

« Je… Je vais t’attendre ici, si tu veux bien. Je… Je peux rester avec ton Caninos en attendant, si tu veux. Feeki a l’air de… de l’apprécier. Il aime presque tout le monde, en fait. »

C’était bien vrai. Le Doudouvet était très sociable, et il appréciait la plupart des gens. Il s’agissait d’une qualité qu’Alyce lui enviait beaucoup ; si seulement elle pouvait être plus à l’aise avec les autres, cela lui faciliterait la vie. C’était étonnant qu’une boule de coton de type Plante soit aussi intriguée par un chiot tigré de type Feu… D’habitude, les Doudouvet ont tendance à se protéger, telle une proie. Feeki était sans doute une exception à la règle, bien que tous les Pokémon aient une personnalité différente.

Pendant qu’Estelle était avec les professionnels de la santé, Alyce attendait patiemment avec ses copains. Elle se permit même de caresser le Caninos qui semblait légèrement inquiet. Ce n’était pas étonnant, il ne voulait pas que sa dresseuse soit mal en point après tout !

« Ne t’en fais pas, Estelle va bientôt rev… Tient, regarde, la voilà justement. »

Le chiot enflammé semblait heureux de ravoir Estelle dans son champ de vision. Elle n’était pas partie très longtemps finalement. Une bonne nouvelle ! Enfin… cela ne voulait rien dire. Alyce était encore légèrement inquiète. Sa blessure n’était pas infectée au moins ? Enfin, demander était sans doute la meilleure solution.

« Et… et puis ?! Ça s’est bien passé, tu vas mieux ?! »

Wow. Elle venait vraiment de crier là ?! Non, elle n’avait pas crié. Elle avait parlé fort. Peut-être un peu trop fort que ce qu’elle avait prévu. Maintenant, si elle voulait dissimuler son inquiétude, ça ne servait plus à rien, ça se voyait comme un Dragmara au milieu d’un champ de pissenlits. En fait, la jeune fille s’inquiétait pour sa blessure, mais également pour la suite des événements.

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Aussi con que ce puisse être, c'est pile à cet instant que j'ai compris à quel point l'on pouvait vraiment être affecté par quelqu'un d'autre. Une simple présence régulière et c'est tout, le mal est fait. Lorsque je me suis retournée, après m'être fait mal au bras comme une gamine, je m'attendais à trouver un regard aussi désapprobateur qu'inquiet. Et j'ai bien choisi mes mots, c'est une attitude vraiment enfantine en fait, une attitude que je n'avais jamais réalisé que j'avais commencé à adopter en la présence de Ren. Mais après tout quoi de plus normal avec quelqu'un d'aussi protecteur, quelqu'un aux petits soins comme lui en permanence ? Bien sûr que ça allait finir par m'affecter et par me faire changer, doucement, imperceptiblement jusqu'à ce que je me retrouve confrontée à une réaction différente. Pas question de me tenir par la main ou de m'inciter à plus de prudence, pas question de m'infantiliser pour ma petite bêtise. Alyce a un réflexe qui va totalement à l'opposé. Je me fige, suivant du regard la jeune fille sans trop comprendre au départ. Elle a prit la photo pour moi. Pas de froncements de sourcils, pas de réaction protectrice, juste une envie sincère d'aider son prochain, en l'occurrence moi. Une innocence toute délicate qui a le mérite de ne pas me prendre pour une imbécile, même si je l'aurais peut-être un peu cherché. Avec Alyce, j'ai soudainement l'impression que nous sommes des égales et ça me surprend plus que ce que j'imaginais. Remarque je ne vais pas m'en plaindre, clairement que non.

Lorsque la rousse reviens vers moi pour me partager le cliché, j'avoue que mes iris restent accrochés à son visage quelques secondes d'abord et avant tout. Mes lèvres forment maintenant un sourire véritablement reconnaissant, quand bien même Alyce n'est sans doute pas en mesure de comprendre tout à fait le pourquoi du comment. En ce simple geste, elle vient de réussir à me faire retrouver une sérénité que je ne pensais plus à ma portée. La seule raison pour laquelle je cesse de la regarder, c'est bien parce que je veux éviter de la gêner encore plus. Bon, j'avoue aussi que j'ai un peu envie de voir la photo et que toutes ces préoccupations sont rapidement balayées dans un coin de mon esprit, mais ce ne sont que des détails.

« C'est parfait. Je n'aurais pas pris une meilleure photo moi-même. »

Ceci étant fait, Alyce insiste tout de même sur l'importance de nous rendre au Centre Pokémon et je me contente d'approuver avant de lui emboîter le pas, mon sourire plus confiant et plus paisible que jamais. Il faut dire qu'avec un décor comme celui-là, en même temps, il faudrait vraiment vouloir pour réussir à se stresser. Et puis la proposition timide de la belle a aussi de quoi me faire plaisir. Sa compagnie est particulièrement apaisante et je sens que c'est ce dont j'ai besoin présentement. La seule chose qui me chiffonne, c'est qu'elle parait encore très timide et donc peu à l'aise avec moi. Je vais devoir trouver un moyen de l'aider à se détendre elle aussi et le meilleur moyen est encore d'y aller par l'exemple. C'est comme avec les Pokémons, ils seront calmes si vous l'êtes aussi. Enfin, je ne sais pas si c'est vraiment une bonne comparaison, mais je pense que vous avez compris le principe.

« Je ne sais pas pour toi, mais j'ignore quand j'aurai la chance de revenir ici pour visiter le village alors autant en profiter. D'autant plus que les beaux moments n'ont de la valeur que si on peut les partager avec quelqu'un et que j'ai justement envie de partager ceux d'aujourd'hui avec toi, Alyce. Mais oui, d'abord le centre, ensuite la visite ! »

Je termine ma réponse de mon grand sourire chaleureux, haussant un peu le pas pour me dépêcher d'aller faire soigner cette fichue blessure histoire de pouvoir passer à autre chose. Arrivées sur place, c'est avec un léger pincement au coeur que je me retourne pour offrir un sourire à Alyce et Dodger avant de disparaître avec l'infirmière, pour les rassurer. J'espère que ce ne sera pas trop long, je sais à quel point ce peut-être stressant d'attendre pour quelqu'un dans les situations comme celles-là et je me sentirais coupable qu'elle s'inquiète à cause de moi. Bref, vive les petites ellipses, de toute façon ce n'est pas comme s'il s'était passé beaucoup de choses. J'ai simplement raconté mon histoire avant de me tordre de douleur à cause du désinfectant, le grand classique. Aussitôt que l'infirmière en eut terminé avec moi, je la remerciai chaudement avant de me diriger vers la sortie, espérant y retrouver ma nouvelle amie. Après tout, je ne pourrais pas la blâmer si elle avait choisi de profiter du moment pour s'enfuir en douce, elle m'a déjà tellement aidé, mais j'aurais quand même été déçue je l'admets. Toujours est-il que je suis d'abord accueillie par les jappements enthousiastes de Dodger. Vu son passé c'est bien normal qu'il se soit inquiété, le pauvre. Je m'en veux de ne pas avoir pu l'emporter avec moi, mais le revoir est toujours un grand soulagement. Ce n'est toutefois pas tout, quelqu'un d'autre m'a attendu et ce avec impatience si j'en juge par sa réaction à mon apparition.

Ses grands yeux de caramel me fixent avec une inquiétude dans le regard alors que sa voix s'est fait plus forte, plus pressante. Pas besoin de l'avoir côtoyée longtemps pour sentir qu'Alyce est une personne timide et réservée, habituellement discrète et contenue. Par conséquent, il est aussi très clair qu'elle vient de faire une exception pour moi. Même que j'ai rarement vu quelqu'un d'aussi concerné par mon sort, si on oublie les deux ou trois petits incidents où Ren a frôlé la crise cardiaque par ma faute bien sûr. Enfin, Alyce est de loin la plus mignonne et l'inquiétude ne fait que rajouter à son charme, ça me donne envie de la rassurer et de prendre soin d'elle à mon tour. Remarque pour le coup je suis vraiment tentée de la taquiner un peu. Ce n'est pas gentil, je sais, mais ça me fait un petit velours au coeur de la voir s'inquiéter autant pour moi et je n'ai pas nécessairement envie que ça s'arrête tout de suite. Je sais, je suis égoïste, mais on ne me changera pas maintenant.

« Tu avais raison, c'est infecté. Ils vont faire un suivit, mais si ça ne s'améliore pas ils vont peut-être devoir me le couper... Awwwwn non ne fait pas cette tête ! Oh je suis tellement désolée ! Je vais bien je t'assure, je dois juste veiller à changer mon pansement régulièrement, mais sinon tout va bien, ce n'est pas infecté ni rien. Je m'excuse, je n'aurais pas dû dire ça, mais c'était tellement tentant ! »

J'essaie d'étouffer mon hilarité au travers de mon air attendrit, me permettant même de prendre la demoiselle dans mes bras brièvement pour la rassurer et tenter de me faire pardonner. Je suis irrécupérable, je sais, mais vous auriez dû la voir, c'était encore plus mignon que mignon ! Je fini par reculer d'un pas, gardant l'air espiègle des enfants qui ont fait un mauvais coup et qui en sont fiers, mais qui veulent se racheter quand même.

« Pour la peine je te laisse décider où l'on va en premier, mais dans tous les cas je vais avoir besoin de quelqu'un tout à l'heure pour m'aider à refaire mon pansement. Enfin, tu avais peut-être autre chose à faire, je m'en voudrais de te forcer à rester avec moi.... Mais en même temps pas tant que ça... »

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Le petit Caninos était vraiment heureux de retrouver sa dresseuse. Cette complicité rappelait à Alyce son Doudouvet. Une relation et un lien aussi fort avec son pokémon est toujours très agréable, et c’est justement ce qu’il faut. Par ailleurs, Doudouvet montrait souvent son affection envers sa dresseuse en s’inquiétant pour elle. Drôle de façon de le montrer, non ? Enfin… Vous savez qu’Alyce a des troubles anxieux, peut-être moins intenses que lorsqu’elle était enfant, mais ils sont quand même toujours présents. Enfin, lorsqu’Estelle a avoué à Alyce que sa blessure était infectée, celle-ci s’est mise à paniquer. Sa respiration est devenue saccadée, et son visage a pris une nouvelle teinte de rouge. Dans sa tête elle se répétait sans cesse des « oh non, oh non », mais lorsqu’elle commençait tout juste à se sentir étourdie, Estelle annonça que ce n’était pas vrai. Feeki était en train de péter un câble, ayant peur que sa dresseuse ne tombe dans les pommes ou quoi. Il tournait autour de la jeune fille d’un air inquiet, mais il semblait autant soulagé qu’elle lorsque le blessée avait annoncé la… bonne nouvelle ? Enfin, lorsqu’Alyce fut calmée, et qu’elle réalisa qu’elle n’avait plus à s’en faire, elle mima une moue boudeuse et croisa les bras, son visage ayant gardé sa couleur rougeâtre.

« Tu… N-ne fais plus… plus jamais ça ! C’est pas drôle… ! »

Au fond, la jeune fille se retenait pour ne pas rigoler. Elle s’était fait avoir facilement ! Il faudra qu’elle trouve quelque chose à faire pour se venger, enfin, si elle ose… Peut-être qu’elle n’osera jamais, mais au final, elle commençait à se sentir un peu plus à l’aise en compagnie d’Estelle. Elle l’aimait bien. Même si son inquiétude démesurée à son égard la rendait perplexe. Pourtant, qu’est-ce qu’il y avait de si étrange ? C’est normal de s’inquiéter pour les gens que l’on apprécie… non ?

La dresseuse proposa à Alyce se décida l’endroit où elles iront en premier, pour se faire pardonner. Elle prétendait qu’elle aurait besoin de quelqu’un pour refaire son pansement plus tard. S’agissait-il d’un prétexte pour passer du temps avec Alyce ? À moins qu’elle la trouvait utile, mais sans plus ? Non… ce n’était sûrement pas ça. Et puis au fond, Alyce s’en fichait, elle avait envie de poursuivre sa journée en compagnie d’Estelle. Elle accepta donc à l’aide d’un hochement de tête, confirma qu’elle ne voulait, ou ne devait pas faire autre chose qu’être avec elle. Ne sachant pas trop ce que le village Athiki proposait comme « activités », elle se renseigna sur son téléphone. Son estomac gargouillait depuis un moment, elle songea donc à aller manger un morceau dans un petit café ou un restaurant.

« T-Tu as faim ? Elle pointa du doigt une adresse sur son téléphone portable. Ce restaurant m’a l’air bien. On… on pourrait aller casser la croûte avant tout. Je… je t’offre le repas si tu veux ! »

Tout pour qu’elle accepte, en fait. En espérant qu’elle ait faim, elle aussi. Dans tous les cas, Alyce aurait du mal à se concentrer avec son estomac qui criait famine. Après tout, elle venait de vivre une bonne quantité d’émotions, et maintenant que ça s’était calmé, elle ressentait la faim. Mais de toute façon, qui pourrait refuser de se faire inviter au resto ? Pour en être certaine, Alyce avait pris la main de son amie afin de l’attirer hors du centre Pokémon. Tu me suis, t’as pas le choix ! Heureusement que son geste était inconscient, sinon elle aurait certainement rougit encore plus.

La Céladopolienne avait pris la direction du restaurant Athikien. Elle n’avait pas lâché la main de sa camarade, et se contentait d’admirer la beauté du village. Il ne faisait pas si froid, et pourtant, décembre était bien entamé. Un frisson parcourra le corps d’Alyce lorsque celle-ci se mit à penser à la température qu’il devait faire à Elerya.

« C’est ici ! Dit-elle en montrant de l’index le restaurant. Elle remarqua ensuite sa main, qui tenait celle d’Estelle. O-Oh… Je… Désolée. »

Comment avait-elle pu ne pas s’en rendre compte ? Sincèrement ? Bon. Oublions ça. Ce n’était que l’enthousiasme. Alyce tentait de ne pas s’attarder à ce détail, même si elle y arrivait peu. Enfin. C’était l’heure de manger, maintenant ! Voyons voir ce que cet endroit offrait. Cela permettrait également aux deux jeunes femmes d’apprendre à se connaître davantage !

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Awwwwn, elle a tellement l'air paniquée la pauvre je m'en veux maintenant ! Mais regardez-moi cette jolie petite bouille en même temps. Sa moue boudeuse, ses joues que j'aurais pu jurer voir se gonfler, la façon dont elle croise les bras avec un petit air furieux, c'est juste trop pour moi. Je me retrouve à pouffer de rire comme une idiote, les bras enroulés autour de mes côtés, une main placardée à mon visage pour tenter maladroitement d'étouffer le tout. Alyce me dit de ne plus jamais faire ça, que ce n'est pas drôle, mais mon avis sur la question est très différent si l'on me demande.

« Je suis sincèrement désolée, mais tu es si mignonne quand tu es fâchée ! Hahaha!! »

Tu es si mignonne tout le temps aurait été une meilleure réponse à dire vrai, mais je suppose que ce serait encore un peu tôt pour lui sortir quelque chose comme ça. Toujours est-il que nous finissons par nous calmer et que je propose à ma camarade de décider de la suite du programme. Peu importe ce qu'elle décide de faire, ça ne me dérange pas trop. J'ai simplement envie de profiter de son agréable compagnie un peu plus longtemps. C'est si rare que je rencontre des gens qui me donnent l'impression que je peux être entièrement et totalement moi-même sans avoir à me censurer ou à me contrôler ou à faire plaisir à quelqu'un d'autre. Alyce n'a pas l'air du genre de personne qui va me juger ou rouler les yeux parce que je dis ou que je fais un truc idiot. Non, elle est trop sincère et trop gentille pour ça et c'est bien pour cette raison que je ne compte pas la laisser partir tout de suite. J'ai besoin de quelqu'un comme elle, même si ce n'est que pour une heure ou deux de plus.

Plus organisée que moi, la jeune femme à la chevelure caramel prends la peine de sortir son téléphone pour regarder les possibilités. Parfait, moi qui aime pouvoir simplement improviser et suivre le flot des choses, je ne dis jamais non à ce que quelqu'un d'autre s'occupe des détails de la planification. Patiente, j'attends donc, profitant de l'occasion pour gratouiller un peu Dodger derrière l'oreille et jeter un ou deux coups d'oeil discrets dans la direction d'Alyce. Son regard concentré fait plaisir à voir, ça crève les yeux qu'elle est en train de se donner pour trouver le meilleur endroit possible et que, de son côté, elle tient aussi à ce que nous passions un bon moment. Au final, c'est un restaurant que la belle déniche. Bonne idée. Je ne suis pas trop du genre à faire attention à moi, mais en fait je commence à avoir faim aussi... Partie dans sa lancée, la demoiselle n'hésite même pas à me proposer le repas, ce qui provoque un nouveau rire de mon côté.

« Si j'avais su que j'aurais droit à un rendez-vous galant aujourd'hui j'aurais mis quelque chose de plus chic en me levant ce matin ! »

Car bon, quand quelqu'un vous paie le restaurant... Enfin, c'est peut-être moi qui ait trop d'imagination, mais n'oubliez pas que je suis aussi un peu trop stupide et qu'il m'arrive de dire des trucs dès qu'ils me viennent, sans vraiment réfléchir. C'est sans doute l'un de mes plus grands défauts d'ailleurs, mais avec Alyce, comme je l'ai déjà dit, je me sens assez à l'aise pour ne pas faire attention. Peut-être même trop à l'aise, c'est un point à débattre. Bref, l'important, c'est que la concernée décide donc de me prendre par la main pour m'entraîner à sa suite, sans doute en partie pour m'empêcher de dire d'autres énormités pareilles. Je me contente donc de la suivre avec mon grand sourire aussi chaleureux que niais, la tête bien haute, ouvrant grand les yeux pour ne rien manquer du magnifique village que nous traversons main dans la main. Je pense même l'avoir serrée un peu, juste pour être certaine qu'elle ne m'échappe pas. Dodger nous suis d'ailleurs au pas de course, ayant retrouvé son entrain enjoué et habituel. Tout est bien qui fini bien. Ou qui commence bien ? Nous nous arrêtons finalement devant un établissement, sans doute celui désigné plus tôt par Alyce. La devanture semble tout droit tirée d'une anime ou d'un vieux film japonais, c'est vraiment impressionnant et l'odeur qui en sort a de quoi me faire saliver d'avance.

« Tu as fait un très bon choix ! Ça a l'air d'un bel endroit. »

C'est environ à ce moment qu'Alyce réalise, plutôt tardivement, que sa main est restée dans la mienne tout ce temps. Naturellement timide, elle s'empresse de s'excuser, ce qui a en fait le don de me surprendre le plus. La rousse ne s'en était donc vraiment pas rendue compte avant ? J'esquisse un sourire attendrit, retirant doucement ma main de la sienne pour éviter de la gêner plus longtemps. Néanmoins, je ne vais pas pas me faire prier pour lui faire comprendre ce que j'en pense vraiment, en espérant que ça l'aide à se sentir plus à l'aise et que ça ne l'intimide pas.

« Tu n'as pas à t'excuser pour ça. Et si jamais tu as envie de la reprendre une autre fois, pas besoin de te gêner non plus ! »

Ce n'est quand même pas moi, madame tactile 101, qui va la décourager. Sur ce, j'entre la première dans l'établissement, ne restant pas derrière assez longtemps pour observer sa réaction. J'ai bien trop hâte de découvrir les lieux et, je l'avoue, de manger. Mmmmh, ça sens tellement boooon ! J'allonge le cou et je regarde partout, développant soudainement des airs très ressemblants à ceux de mon Caninos qui n'a toujours pas cessé de me suivre au pas, lui aussi des plus curieux. Lorsqu'une serveuse vient à notre rencontre, je m'empresse de prendre la parole, histoire d'éviter à Alyce de devoir le faire. J'ai l'impression que ce pourrait être problématique pour elle, bien que je sache aussi très bien qu'elle pourrait s'en tirer toute seule. Et puis roh, j'ai envie de rendre service et puis je suis de bonne humeur et voir des gens me fait du bien et j'aime parler bon !

« Une table pour deux, s'il-vous-plaît. »

L'employée me considère un instant, jetant un air sceptique à la demoiselle m'accompagnant avant de finalement revenir vers moi, hésitante. Elle serre son menu un peu plus fort contre elle, se mordant visiblement l'intérieur de la bouche avant de se résigner à simplement poser sa question légèrement gênante, je suppose, pour quelqu'un d'autre que moi.

« Avec ou sans les chandelles ? »

Ça, c'était la phrase à ne pas dire.

« Des chandelles ? Vous avez des chandelles ?! Alyce, ils ont même des chandelles ! Je veux tellement des chandelles !! »

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Elle voulait des chandelles ! Ça, c'était évident. Elle aimait les chandelles. Tant mieux, c'est mignon, des chandelles. Surtout pendant un repas, même si ça fait un peu « rendez-vous en tête-à-tête » enfin... pas que cela déplaisait à Alyce, mais elle préférait éviter d'avoir ce genre de pensées. Avec Estelle, c'était difficile, elle faisait toujours des allusions qui faisaient rougir Alyce, comment ne pas y penser ? Bien sûr, elle rigolait, ce n'était que des plaisanteries, mais la jeune fille se demandait si ce n'était que ça. Pourtant, les deux dresseuses venaient à peine de se rencontrer, pourquoi avoir toutes ces questions en tête ? C'est inutile, c'est bien trop tôt pour ça. Même si, au fond, Alyce se rendait compte qu'elle était différente avec Estelle. Elle faisait son possible pour mettre sa timidité de côté, et même si c'était quelque chose de difficile pour elle, quelque chose de pratiquement impossible, elle essayait. Elle avait envie d'essayer.

« R-Regarde Estelle, les chandelles sont en forme de Funécire. Avec les couleurs du restaurant ! » bien pensé comme concept, quitte à avoir un Pokémon bougie, autant s'en servir.

Officiellement installées à leur place, les filles attendaient qu'on viennent les servir. On leur proposa à boire, et Alyce se contenta d'un thé. Elle avait envie de boire du thé ! Le thé maison du restaurant. Voyons voir ce qu'il vaut. En attendant sa tasse de boisson chaude, la demoiselle regarda son amie. Qu'est-ce qu'elle pouvait être jolie, n'empêche. En plus, elle était différente des autres. Au lieu d'être mal à l'aise envers la timidité d'Alyce, celle-ci la narguait, la taquinait, et la trouvait même mignonne. Bon...

« Ahem. Vous allez prendre quoi ? »
« H-Hein ? »
« Pour manger. »
« Je... »
« Oui ? »
« Heu... heuuu... »

Alyce n'avait même pas remarqué que la serveuse avait déposé les breuvages sur la table. Maintenant, elle avait l'air ridicule. Du coup, elle fit en sorte de répondre intelligemment... ce qui n'a pas porté fruit.

« La... La même chose qu'Estelle ! »

Sauf qu'Estelle n'avait pas encore commandé. Bon, ce n'est pas grave. Personne n'a rien vu. Si en fait. Bon, c'est nul, ça ne fonctionne pas... Ok, il fallait se reprendre.

« En fait, je... je vais prendre... votre plat du jour... s'il... s'il-vous-plaît. »

Il était évident que la serveuse se forçait pour ne pas dévisager Alyce. Celle-ci n'avait pas dans son état normal. Bref. Au moins, elle avait commandé, du coup, elle n'avait plus à dire un mot. Elle avait choisi de prendre le plat du jour, autrement dit, un repas mystère qu'elle découvrira en temps et lieux. En espérant qu'elle aime le plat. Lorsqu'Estelle commanda à son tour, la serveuse tourna les talons et Alyce souffla un coup. Elle qui ne voulait pas trop se faire remarquer.

« D-Désolée je... je n'ai pas l'habitude... »

L'habitude de quoi ? D'être au restaurant, entourée de gens, accompagnée d'une jolie jeune femme ? En effet, elle n'avait pas l'habitude. Mais elle ne précisa pas ces points. D'ailleurs, elle changea de sujet. Elle voulait apprendre à la connaître un peu mieux, c'était également l'objectif, pas vrai ?

« Tu... Tu es originaire de Mhyone ? »

Il y avait tellement de choses anodines qu'elle ne savait pas encore.

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Je n'étais donc pas la seule à être fan des chandelles. Toujours aussi délicate, porteuse d'un sourire à la fois doux et solaire, Alyce souligna la forme de Funécire, un petit détail qui savait pourtant nous émerveiller l'une comme l'autre. Bien sûr, j'avoue que le sourire de la demoiselle attirait d'avantage mon regard que les autres lumières présentes dans la pièce, mais cela coulait de source. La chaleur humaine est tellement plus réconfortante. Enfin, ce petit moment de contemplation passé, nous avions pris place à notre table et commandé des boissons. Je n'aurais pas détesté prendre un thé, mais cela avait maintenant une autre connotation pour moi, un lien avec des souvenirs encore un peu trop récents. Je fis donc un compromis et demandai plutôt un thé glacé, pour faire différent. Vint ensuite le menu que je m'empressai de regarder, ne remarquant pas trop le regard de ma vis-à-vis, occupée à me détailler à son tour. Lorsque la serveuse fit son apparition, je fus environ aussi surprise qu'elle, à la différence que ce n'était pas à moi que l'on s'adressait. La rousse était en mauvaise position, balbutiant et incapable de trouver une réponse. Le fait que la serveuse ne soit pas compréhensive n'aida en rien les choses, cette dernière s'acharnant sur Alyce en attendant qu'elle passe commande. Au final, je surpris l'air de jugement de la serveuse, ce qui me fit tiquer un sourcil et me caler plus confortablement dans ma banquette avant de parler d'une voix... j'aurais dit forte, mais c'était sans doute mon volume habituel en vrai.

« Vous auriez au moins pu lui laisser le temps de choisir, on est ici pour se détendre devant un bon repas aux chandelles après tout, pas pour une course. M'enfin, je vais vous prendre euhm... un bol de ramens. J'ai toujours voulu savoir si c'était aussi bon que dans les films. »

La serveuse repartit aussi vite qu'elle était venue, n'osant plus nous regarder ni moi, ni Alyce. Parfait ça. Non mais, créer une ambiance aussi désagréable avec les clients ce n'est pas gagnant et je sais de quoi je parle. Bon, d'accord, ma seule expérience dans la restauration s'est plutôt mal terminée et j'ai maintenant une phobie à vie des costumes de mascotte, mais ça c'est une toute autre histoire. Doooonc ! La demoiselle en ma compagnie éprouva tout de même le besoin de s'excuser pour sa maladresse, ce à quoi je répondis d'un sourire aussi attendrit que désolé. Ça ne devait véritablement pas être facile pour elle d'être aussi timide et pourtant, ça ne l'avait pas empêchée de faire preuve d'une réelle gentillesse et de venir m'aider.

« Faut pas t'en faire avec ça voyons. »

Ce après quoi la douce fleur tenta de lancer une réelle conversation, probablement pour en apprendre un plus plus sur ma personne. Alors là, j'allais me faire un réel plaisir de la renseigner. Grande gueule un jour, grande gueule toujours. C'est le genre de choses qui ne se perd jamais après tout.

« Nope ! Je viens d'Unova, j'ai grandit à Castelia City. C'est vraiment différent d'ici, même si Nox Illum me rappelle un peu la maison. De grands bâtiments, des commerces en veux-tu en voilà. On a aussi de la crème glacée délicieuse, la meilleure que j'ai jamais mangée. Si tu y vas un jour tu dois absolument goûter ça ! Ma famille a emménagé ici il y a quelques mois, à Nox Illum, alors j'en ai profité pour rencontrer plein de gens et me lancer dans un petit tour de la région. Bon, disons que j'ai été... séparée de mon camarade de voyage initial alors je ne sais pas trop ce que je vais faire ensuite. Je voulais au moins voir l'île et ce nouveau parc dont tout le monde parle tant avant de rentrer au bercail. J'adore voir des Pokémons dans leur habitat naturel et je fais partie de l'Emblème du Gueriaigle alors forcément... M'enfin, j'ai eu de la chance que tu viennes m'aider. Pour une peut-être future Ranger, c'était pas très intelligent de ma part. J'ai fait l'erreur de tourner le dos à un Zorua, il a utilisé Poursuite et bon, tu connais la suite. Et désolé, je sais, je parle vraiment beaucoup une fois que je suis lancée, haha ! Et toi ? Tu viens d'où ? Tu as des projets à réaliser dans cette belle Mhyone ? »

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