Depuis la réunion des différents groupes, une idée sombre me tracassait sans que je ne parvienne à mettre la main dessus. Ce n’était pas tant la réunion mais la présence de certaines présences à cette dernière qui me tournait dans la tête. Les échanges avaient été vifs, mais, en soit, ça n’était pas non plus une grande surprise. Non, ce qui l’était davantage, c’était la présence des membres de cette fameuse fratrie à ce regroupement. Ils n’avaient jamais donné signe de vie pour le groupe, et, d’un coup d’un seul, ils s’intéressaient à son positionnement politique. Max m’aurait d’ailleurs sans doute moins mis la puce à l’oreille s’il n’était pas venu aussi entouré et accompagné qu’il ne l’avait été. Quelque chose d’anormal se tramait, et, au vu de la situation actuelle, je ne souhaitais pas réellement laisser couler les choses. Le problème était que je ne pouvais pas me fier aux forces de l’ordre, déjà bien trop occupée, et qu’il me fallait me débrouiller par moi-même.

Décidé, je pris les Pokéball de mes partenaires, puis je me téléportais à la capitale. Je n’avais pas milles endroits où commencer, et, mis à part le vieil immeuble abandonné où j’avais eu le plaisir de rencontrer pour la première fois le groupe de malfrat, je n’avais aucune piste. Je décidais tout de même de tenter ma chance. Après tout, ils semblaient être habitués à l’endroit, et rien ne disait que je ne trouverais pas l’un ou l’autre de leurs membres sur place. Pour Furfur, retrouver l’endroit ne constituait pas la moindre difficulté. La jeune Kaorine n’oubliait généralement pas grand-chose, et j’avais le sentiment que son instinct lui avait confirmé qu’il s’agirait d’un lieu important à l’avenir.

Le soleil dardait ses derniers rayons lorsque je pénétrais dans le bâtiment. Comme prévu, l’endroit relativement désert avait été nettoyé après mon passage., ce qui m’indiquait qu’il avait été réutilisé. Il était néanmoins bien plus paisible que la première fois où je l’avais visité, mais, en l’occurrence, ça n’était pas vraiment pour m’arranger.

« Fur’, est-ce qu’il y a quelqu’un ici ? » Demandais-je à ma partenaire.

« Il semble qu’il y ait une présence sur le toit. » Répondit la voix caverneuse du pokémon psy.

Un léger soulagement s’empara de moi, mais il était trop tôt pour crier victoire. Il pouvait s’agir de n’importe qui. Patiemment, je grimpais une à une les marches jusqu’à finalement arriver sur le toit de l’immeuble. Lorsque je vis l’homme qui me tournait le dos, mon sourire s’étira. Je m’avançais d’un pas tranquille, si bien qu’il pouvait parfaitement ne pas m’entendre s’il était concentré sur autre chose, avant de m’arrêter à mi-parcours.

« Salut. J’espérais te trouver ici. »

Le loubard n’allait pas vraiment l’air étonné de me voir, et, en un sens, c’était tant mieux. Nous allions rapidement pouvoir passer les banales discussions qui commençaient généralement les discussions. Si Max allait droit au but, c’était sans doute parce qu’il se doutait des raisons de ma présence. De toute manière, je ne les cachais pas vraiment, et si nous pouvions arriver directement au sujet qui m’amener ici c’était tout aussi bien.

« Je suis plus nature que ville, donc ce n’est pas ce que je préfère. Mais je t’accord que c’est loin d’être moche, en tout cas. » Commençais-je, simplement, observant alors le loubard se retourner.

Je l’observais alors directement dans les yeux, reprenant un air bien plus sérieux. Je n’étais pas du genre à me dégonfler, surtout sur un sujet qui pouvait devenir aussi important que celui-ci.

« Tu te doutes que je n’ai pas fait le déplacement pour dire bonjour, surtout après ce qu’il s’est passé au QG du sceau. En soit, je n’aurais jamais vraiment pris ça en compte a posteriori, après tout, jouer les justiciers peut plaire à tout le monde, seulement, le fait que vous soyez venus groupés et que tu ais autant insisté m’a mis la puce à l’oreille. » Je respirais un coup, avant de reprendre. « Le fait que la Fratrie s’intéresse soudainement aux groupes et à leur dissolution est plutôt étrange et je ne peux m’arrêter de penser que votre intérêt dépasse très nettement la survie ou non du Sceau, de l’Emblème ou de la Rune. En réalité, je ne sais pas vraiment ce qui se trame de votre côté mais… Je vais être clair. Qu’importe vos motivations, ou vos projets, vous devriez très sincèrement vous méfier. Disons que… Je n’hésiterais pas à intervenir si je juge la chose nécessaire. Et tu sais très bien que tu n’es pas encore assez fort pour me tenir tête et protéger les tiens. Vous avez tout intérêt à garder profil bas, crois-moi. »