Sujet: Into the woods — Estelle Mer 3 Aoû 2016 - 15:27
Into the Woods Classique
Dimanche 31 Juillet 2016, 08h32
Eh. Je ne manque pas d'occasions de troquer le confort de mon appartement contre du plein-air, à Viridia, mais un rendez-vous ? C'est la première fois. Si j'ai bonne mémoire, et c'est sûrement le cas, c'est la deuxième fois que je m'engage à gérer une rencontre pédagogique sur le thème du «J'aime pas les insectes». La première fois ? Une mère trop inquiète, soi-disant car sa petite fille hurlait comme un Malosse à chaque fois qu'elle apercevait un brin de Mimigal. Et pour cette fois-la, je ne répond plus de rien : j'ai bien tenté d'approcher la gamine d'un Aspicot, mais rien n'y faisait. Certaines phobies ne peuvent pas être guéries.
Mais bon. Pour ce coup-ci, je dois avouer que j'ai bon espoir : l'élève, ou plutôt la cliente dans le cas présent, n'est nulle autre qu'une de mes rares connaissances issues du net : j'ai nommé Estelle Highwind, une autre blogueuse. Pas de méprise, on ne joue pas du tout dans la même catégorie. Comme j'ai cru le comprendre, les insectes, ce n'est pas du tout son truc, et c'est seulement à force de liens étroits entre followers et de partages plutôt sympathiques de sa part que nous sommes entrés en contact. Le hasard a fait que nous nous retrouvons aujourd'hui tous les deux à vivre à Mhyone, et c'est cette même coïncidence qui, pour ce coup, l'a poussée à passer le pas et à proposer mes services.
Je parle de services, mais c'est surtout un coup de main entre connaissances. C'est win-win pour nous deux : elle combat ses peurs de son côté, et moi je rallie une nouvelle personne à la cause des pokémons insectes. Les plus beaux, les meilleurs. Haha. Bref, c'est une bonne idée, assez bonne pour justifier un lever un huit heures du matin. Un peu hébété, pour changer, je ne me presse pas pour autant dans mon déjeuner. Je suis à l'heure, tout a été prévu à l'avance : on se retrouve sous le grand saule près du chemin principal, entre dix heures et dix heures et demie. Enfin. Je dévore mes tartines, je jette un œil aux news sur le net et je dépose des affaires propres contre l'évier, un peu dans mes songes.
C'est vrai, la rencontre m'intrigue un peu : de nos jours, ça n'a rien d'invraisemblable de discuter avec des personnes que l'on ne connait pas sur le net, et ça l'est encore moins de finir par les rencontrer en vrai. Le monde est petit, après tout. Mais comment les gens se sentent, à ce moment-là ? Ils sont surpris ? Ça ne m'est jamais arrivé jusqu'ici. Pas étonnant pour quelqu'un de l'école du «Balance tes thèses sur ton blog et laisse les gens en faire ce qu'ils veulent», mais quand même sujet à réflexion. J'enclenche la douche, la tête dans les nuages, et constate avec une demi-seconde de retard qu'elle était restée sur l'eau froide.
Au moins, je suis réveillé.
♦ ♦ ♦
Bon. Dans la théorie, c'était une bonne idée, mais je me suis peut-être un peu trompé sur la pratique. J'ai eu la mauvaise idée de sortir SANS CARTE dans la FORÊT AUX TILLEULS. Belle erreur de débutant. Le réseau ne passe pas dans le bois, et j'ai totalement zappé de briefer Orion sur le lieu de rendez-vous avant de partir. En gros, je suis - nous sommes totalement perdus au beau milieu du bois, sans réel moyen de s'en sortir ou de retrouver un chemin de terre, tout ça car j'ai cru suivre mon instinct en passant par un raccourci. A souligner, j'ai l'impression que ma mémoire me joue des tours quand il s'agit d'orientation, car c'est seulement quand j'ai besoin de trouver mon chemin qu'elle se met à bugger. Ou alors une malédiction ? Bah.
Je marche, mais je n'ai pas l'impression que ça serve à quelque chose. Mon Scarhino a l'air totalement désespéré de ma capacité à rater un simple rendez-vous, et j'ai moi-même assez peu d'espoir quant à ma rédemption sur le sujet. Pour l'heure, je préfère avancer dans une direction, un peu comme une âme errante qui aurait fini par hanter les bois.
Sérieusement, pourquoi je n'ai pas pris de carte ?
Estelle Highwind
Région d'origine : Unova Messages : 196
Sujet: Re: Into the woods — Estelle Mer 3 Aoû 2016 - 22:01
Open the door, get on the floor! Everybody walk the dinosaur!Giiiible! Ble! Bon, avant que vous ne commenciez à nous juger, je peux tout vous expliquer. Enfin, presque tout, on a quand même un goût vachement douteux en matière de musique, mais c’est une autre histoire ça et c’est pas bien de juger les gens ! Donc, pourquoi marchions nous ensemble, Beast et moi, en chantant presque à tue-tête à l’orée de la forêt de Tilleuls non loin de Viridia ? Simple, j’étais morte de trouille. Enfin, non, pas tant que ça, mais disons que j’étais nerveuse et que j’avais besoin de chanter pour extérioriser le tout. Voyez, parfois j’ai vraiment des idées merdiques et, cette fois, je m’étais dépassée, sincèrement. Parce que bon sur le papier c’était pas si mal : je veux devenir éleveuse, je dois apprendre à traiter tous les Pokémons de façon égale même si certains sont plus inquiétants que d’autres ou simplement assez dégoûtants. Maintenant que c’était le jour J, disons que ça n’avait plus l’air d’une si bonne idée. Je veux dire, tous les Pokémons sont égaux, mais certains peuvent rester loin de moi, m’voyez ? Sauf que c’était trop tard pour reculer maintenant. Mon sac à dos était planté sur mes épaules, mes bottes de randonnée s’enfonçaient légèrement dans le sol humide de la forêt et ma chevelure bordeau était attachée en une haute queue de cheval. J’étais prête pour l’aventure et mon petit doigt me disait que mon Gible et ses yeux perçants n’accepteraient pas de changement de plan. Surtout que bon, j’avais hâte de le rencontrer ce RenLowell, ma première rencontre irl ! Je ne pouvais pas le laisser tomber le matin même sans aucune bonne raison. Hmm…. Si jamais je me faisais rentrer dedans par une voiture et que je perdais une jambe, est-ce que ce serait une assez bonne excuse ? Peut-être pas une jambe, j’ai besoin de pouvoir marcher moi. Mais qu’est-ce que je dis ! Allez, un peu de courage Estelle, c’est quand même pas la fin du monde. Bleee! Voilà, ça c’est un meilleur état d’esprit.
- Je peux toujours compter sur toi pour avoir les bonnes prio—Arrête de mordiller ce Kakuna ! Tu n’as pas mangé avant de partir ou quoi ? Tu sais que si ses petits amis se pointent on va… ! Eh merde.
C’était beaucoup trop demander que d’espérer un début de journée normale et tranquille. Je n’avais même pas croisé l’expert que j’allais déjà avoir mon baptême du feu, génial ! Qu’on vienne me dire que je n’ai aucune raison de ne pas les aimer après ça. D’accord, ils ne feront pas de mal à une mouche, mais il vous faut combien de temps pour comprendre que, justement, je ne suis pas une fichue mouche ! Comme pour ne rien arranger mon stupide dragon trop curieux pour son bien semblait simplement sourire de ses petites dents de rasoir. Il avait l’air ravit même ! Il ne le serait plus autant une fois qu’on lui aurait planté un dard sur le bout du nez. Préférant prévenir que guérir, j’entourai mon starter de mes bras et le levai avec un bruit d’effort, prenant mes jambes à mon coup, grandement ralentie par le poids de la bête. Bien sûr Beast cru bon de se débattre, me frappant sous le menton et dans le ventre dans son envie de liberté. Tant pis pour toi camarade, je ne te laisserai pas être la proie de ces abeilles de mes deux ! Heureusement que notre point de rendez-vous n’était plus très loin maintenant. Si ça se trouve Ren aurait une recette magique pour les calmer et nous permettre de faire ami-ami, ou peut-être pas. Peut-être que j’allais être la première fille à mourir transpercée de part en part par un dard d’abeille. Shit happens, am I right?
Second problème de la journée : il n’y avait PERSONNE au point de rendez-vous. Se serait-il perdu ? Ridicule ! Il habitait dans le coin, non ? Ce n’était pas lui la fille de ville qui n’arrive pas à faire trois pas dans les bois sans se faire…euhm… C’est dur de les compter en courant. Cinq ennemies folles furieuses avec des ailes ? Peut-être six, c’est vraiment difficile de compter. Surtout que je devrais revoir mes priorités. Vite, une alternative ! Sur ma droite, se présentant comme un Saint-Graal protégé par une voûte de feuilles, se tenait un sentier au sol plat, sans trop de racines. Parfait ! Je m’engageai sur le chemin en question sans plus regarder derrière moi, espérant naïvement qu’elles allaient juste abandonner comme ça. Enfin je veux dire, c’est déjà assez chiant comme ça quand une inconnue vient gâcher votre journée en laissant son Pokémon tenter de manger l’un de vos enfants, vous n’allez pas en plus remettre en question tout votre horaire pour simplement la poursuivre sur des kilomètres. Ce serait simplement… Oui, je sais, je mets un terme aux monologues, pardon. Je suis une personne très sociable, j’aime parler c’est tout. Il faut m’accepter comme je suis.
Divagations mises à part je dévalai une pente, laissant mon Gible me glisser des mains alors que mes yeux s’ouvrirent comme des soucoupes et que mes mains amortirent ma chute. Le mal était toutefois déjà fait et je dévalai la colline, rapprochant mes jambes de mon corps et protégeant ma tête en priant ne pas foncer dans un arbre. Heureusement pour moi c’est plutôt un gros buisson qui arrêta mon périple. La mauvaise nouvelle, toutefois, c’est qu’il n’était pas dénué d’épines. Pleine de terre, égratignée un peu partout, je fermai les yeux et demeurai immobile, priant Arceus. Je ne saurais dire pourquoi, mais le pire, c’est que ça a marché. Ils ont volé directement au dessus de moi sans même me voir et ont continué leur attaque aérienne en formation tango foxtrot. Sauvée par la végétation ! Espérons que Beast ait eu autant de chance. Me relevant prudemment, je réussi à ne pas trop aggraver mes égratignures et à m’extirper des bras aimants des ronces. Prenant un moment pour moi, je laissai sortir un grand soupir de soulagement. Au moins les choses étaient remises en perspective maintenant. Après ce que je venais de vivre les insectes que Ren allaient me montrer ne pouvaient pas être aussi effrayants, n’est-ce pas ? Seul l’avenir allait pouvoir nous le dire. Maintenant pleine d’énergie et ma nervosité envolée, c’est avec une confiance chaude et agréable que je descendis le reste de la pente sur mes pieds, riant de ma mésaventure. Je retrouvai mon camarade auprès d’une petite dalle de fruits sauvages, mangeant tout en pleurnichant. Aïe. De ce que je pouvais voir, un Beedrill avait du le piquer sur la fesse.
- Ren a probablement de quoi traiter les piqûres. Nous devons seulement… le trouver.
Et c’est là que se compliquaient les choses. Si, normalement, mon sens de l’orientation n’était pas entièrement mauvais – il était toujours mieux que celui de mon camarade d’internet- ce que je venais de vivre avait amplement suffit à me désorienter. Il y avait toujours l’option de remonter la fameuse pente, mais maintenant que je la voyais d’en bas je me demandais comment j’avais pu arriver jusque là sans me faire décapiter par une branche. Me frottant la nuque, je finis par simplement hausser les épaules. Nous n’avions plus qu’à contourner la colline et chercher un autre chemin qui pourrait nous rapprocher du point de rendez-vous. Trouver un chemin tout court pourrait aussi être une excellente option. Resserrant ma queue de cheval, j’entrepris donc ce que j’espérais être la dernière partie de mon périple. Après m’être fait fouettée par de nombreux branchages, avoir répété maintes fois à Beast de cesser de se lamenter sans quoi il retournait dans sa balle et avoir marché dans TROIS toiles d’araignées différentes, j’avais enfin atteint un endroit plus confortable. Nouveau soupir de soulagement alors qu’un sourire allongeait mes lèvres. Notre situation continuait de s’améliorer, ce ne pouvait qu’être une bonne chose. Une gorgée d’eau plus tard et deux tournants plus loin, une silhouette apparue devant nous. Ne me dites pas… !
- Ren ? Mais… Mais oui, c’est Ren !
M’écriais-je avant de repartir à la course, plus enthousiaste que jamais. Retrouvant un peu de sens commun une fois rendue à sa hauteur, toutefois, je réussi à m’abstenir de lui sauter dans les bras. C’était quand même une première rencontre et j’étais salie par la terre, je ne tenais pas à allier le manque d’hygiène à un moment vraiment très awkward. Je me contentai donc de me tenir droite et fière, les bras croisés et le regard pétillant. Tout allait bien maintenant. Il devait forcément savoir où nous étions et tous nos problèmes seraient réglés. Ouais, je sais, l’espoir aveugle ce n’est pas toujours une bonne chose, mais je suis comme ça aussi, deal with it.
- Ravie de te rencontrer enfin en vrai, c’est moi Estelle. Ne regarde pas trop mon état, j’ai eu quelques… complications. Je te présente Beast, mon starter. D’ailleurs pendant que j’y pense, tu ne saurais pas comment traiter les piqûres de Beedrill ? Enfin, je demande par pur hasard hein… mais ça pourrait vraiment aider…
Nathaniel Miller
Région d'origine : Mhyone Messages : 500
Sujet: Re: Into the woods — Estelle Mer 3 Aoû 2016 - 22:07
Into the Woods Classique
Dimanche 31 Juillet 2016, 11h28
Jackpot. Parmi toutes les créatures vivantes qui foulent le bois, je rencontre Estelle. C'est vrai que c'est quand même mieux que tomber sur un gars louche ou un pokémon agressif, et c'est d'autant plus pratique dans la mesure où c'est la personne que je cherchais. Bon. Sur le coup, je suis un chanceux, peut-être même assez pour qu'il y ai Serpang sous roche : c'est vrai, elle n'a pas l'air dans son meilleur jour, et elle en a sûrement bavé pour arriver jusqu'ici. Autant dire qu'un malheur n'arrive jamais seul, et il y a de grandes chances que son karma négatif se soit d'ors et déjà mêlé au mien.
Tant pis. De toute façon, je n'ai pas le temps de m'échapper : Estelle s'approche à grande allure de ma position, et Orion, encore un peu irrité, se place dans mon dos pour me couper tout itinéraire de repli. Le fourbe. Mais bon ! Je ne suis pas du genre à refuser les responsabilités, et j'ai promis que, coûte que coûte, j'aiderais Estelle à surmonter son appréhension des pokémons insectes. Plus motivé, je prend une grande inspiration : le plus important, c'est de sortir des sous-bois pour trouver un chemin ou une clairière, car il y a quand même plus pratique pour faire cours, et les feuilles commencent à me donner des démangeaisons. Pas cool.
Ravie de te rencontrer enfin en vrai, c’est moi Estelle. Ne regarde pas trop mon état, j’ai eu quelques… complications. Je te présente Jaws, mon starter. D’ailleurs pendant que j’y pense, tu ne saurais pas comment traiter les piqûres de Beedrill ? Enfin, je demande par pur hasard hein… mais ça pourrait vraiment aider…
Je fronce les sourcils.
De même. Laisse-moi un instant, je vais jeter un œil.
Je m'accroupis. Assez proche, je promène mon regard sur la peau bleutée du dragon pour trouver une trace de piqûre. Ça ne m'arrange pas, mais j'ai oublié la seule sacoche qui, dans cette situation, aurait pu rendre les choses simples comme bonjour. En gros, je n'ai pas d'antidotes, et le seul centre pokémon à des kilomètres à la ronde se trouve en plein cœur de Viridia. Pourtant, je préfère relativiser : les Dardargnan ont leurs propres habitudes, et il y a de grandes chances que la blessure ne soit pas si grave que ça.
Enfin, j'espère.
Il a dérangé un Aspicot ou un Coconfort, je suppose ?
Ah. J'attrape mon smartphone et active le flash : j'éclaire la zone touchée, puis j'approche mon visage pour découvrir une bonne fois pour toutes l'étendue des dégâts. Je souris. Je décale mon regard vers Estelle et m'adresse à elle, l'air rassuré.
Ce n'est pas grand-chose. Les Dardargnan possèdent trois aiguillons, donc un -le dard- qui leur permet de véhiculer leur venin. A Kalos, on dit que les trois sont empoisonnés mais c'est plus compliqué que ça. En réalité, ils utilisent principalement celui de leur abdomen, mais peuvent quand même administrer des petites doses via leurs bras, même si ça reste assez rare. Ici, la piqûre n'est pas empoisonnée, c'était plus par dissuasion qu'autre chose. Les Dardargnan sont très territoriaux, et surtout très protecteurs.
Je la regarde. Est-ce que j'ai trop parlé ?
Enfin. Ça se soignera tout seul, ça fait juste un peu mal. Comme une grosse aiguille.
Je me lève. Tout ça pour dire que ce n'est pas grave, hein ? Ce qui me fait penser que j'aimerais bien capturer un Dardargnan, mais je n'ai pas de pokéball sur moi. Tant pis. J'ai mieux à faire, de toute façon, et maintenant que les choses se sont momentanément tassées, j'en profite pour faire les présentations en bonne et due forme.
Moi c'est Ren Lowell, du coup. Comme sur internet. Tu peux m'appeler Ren. Je fais la moue. Je suis désolé pour tout ça, j'ai un sens de l'orientation un peu approximatif. Surtout dans les forêts.
J'ouvre ma petite sacoche. A défaut d'avoir des antidotes, j'ai des pansements. Je tend ma paume ouverte, un peu gêné. J'imaginais pas tellement notre première rencontre comme ça.
Ça va, toi ? Repose-toi un peu, on essayera de retrouver un chemin, après ça.
Estelle Highwind
Région d'origine : Unova Messages : 196
Sujet: Re: Into the woods — Estelle Mer 3 Aoû 2016 - 22:22
Gagné, il s'agissait vraiment de Ren. Conformément à ce que certains seraient tentés de considérer comme étant mes mauvaises habitudes, je n'attendis pas plus longtemps avant de le noyer sous mes monologues volontaires. Heureusement le jeune homme sembla tout de même m'avoir pris au sérieux, fronçant même les sourcils en comprenant l'état du dragon. Le concerné se renfrogna lorsque mon camarade du web s'approcha pour l'examiner. Je connaissais bien ce petit regard et ce mouvement de recul, cette façon qu'il avait de dévoiler juste un peu les crocs. Il me suffit d'un raclement de la gorge pour que mon starter soit rappelé à l'ordre, me lançant néanmoins des regards éloquents. Si l'inconnu lui faisait mal, l'inconnu allait perdre une main. Heureusement que Ren agissait avec beaucoup de professionnalisme et qu'il n'effectua pas de mouvements brusques. C'est d'ailleurs sans quitter le regard de Beast que je répondis à l'interrogation du jeune homme, usant d'un ton similaire au sien, soit celui d'une personne concentrée dans sa besogne qui ne discute que pour la forme avec un patient.
- Exactement, il a cru bon de faire ses dents de lait sur un Kakuna et ces abeilles ne négocient pas avec les terroristes.
Et l'échange se terminait à peine qu'il avait déjà terminé de jauger le problème. Ren était clairement dans son élément, se tournant vers moi avec l'ombre d'un sourire fier pour me partager ses connaissances, soudainement bavard. Je l'écoutai sans même songer à l'interrompre, mon regard violacé brillant d'une curiosité toute académique. Ce cours improvisé sur les Beedrill était tout à fait captivant et m'aidait déjà à mieux les comprendre. C'était également un grand soulagement de savoir que la piqûre n'était pas empoisonnée, d'autant plus que mon dragon n'était pas aussi délicat qu'il aimait le faire croire; le tout serait déjà oublié le lendemain. Revenant sur terre après son propre monologue, l'expert sembla soudainement un peu gêné? Il n'avait pas l'air à l'aise en tout cas et s'empressa de se relever. J'esquissai malgré moi un sourire attendri devant la situation, trouvant cela un peu dommage de le voir dans cet état pour avoir trop parlé de ses passions. C'était plus fort que moi, je devais glisser une parole rassurante.
- Tu connais vraiment ton sujet, c'est impressionnant. Merci de m'avoir partagé ça.
Espérons juste que ça lui ferait plaisir. Les choses étant redevenues un peu plus normales, il en profita également pour se présenter formellement, glissant au passage que je pouvais l'appeler Ren. Bien chef, oui chef! Malgré tout nous n'étions pas au bout de nos peines; son sens de l'orientation ne casserait pas trois pattes à un Psyduck, surtout en forêt. J'adoptai un air songeur en le regardant tirer un pansement hors de son sac. Je ne sortis de la lune que lorsqu'il me demanda si j'allais bien avant de me tourner vers mon propre sac tout en formulant une réponse.
- Plus de peur que de mal, mais je n'ai rien de cassé. Peut-être juste une blessure mineure au coude, mais avec ces pansements c'est comme si c'était guéri. Sinon je pense que je pourrais arriver à me repérer si on retrouve un sentier où je suis déjà passée. J'aurais normalement proposé de retourner sur mes pas, mais disons que la pente est un poil trop abrupte pour que j'aie envie de m'y risquer une seconde fois sans être poursuivie par un danger immédiat.
Conclus-je en mettant la main sur une bouteille d'eau. Certes ce n'était pas du désinfectant, mais ce serait mieux que rien. Je commençai par mon Gible, bien évidemment, avant de rincer ma propre plaie au coude et d'y appliquer l'un des pansements de Ren. Voilà une bonne chose de faite. Je remis ma bouteille à sa place avant de retourner enfin mon attention vers le jeune homme, un sourire satisfait sur le visage. Ce n'était pas une petite mésaventure comme celle-là qui allait entacher ma confiance naturelle et cette subtile aura d'invulnérabilité innocente, mais dignifiée, qui me suivait partout.
- Sinon j'ai comme l'impression que l'on n'a pas tous été présentés. Le scarabée est avec toi? Il a l'air... Bien. Enfin, mieux que des araignées ou des abeilles en tout cas.
Bon, même moi je ne pouvais pas être une reine du tact vingt-quatre heures sur vingt-quatre; tout le monde lance un commentaire maladroit ici ou là. Le fait est que ma curiosité finissait presque toujours par avoir le dessus sur mes autres priorités. À partir du moment où je pouvais découvrir quelque chose j'étais soudainement beaucoup moins soucieuse de la situation. Nous étions toujours aussi perdus, mais ça pouvait attendre tout à coup. Espérons que mon camarade du jour ne pense pas comme moi sans quoi nous n'étions pas... sortis du bois. Yeaaaaah!
Nathaniel Miller
Région d'origine : Mhyone Messages : 500
Sujet: Re: Into the woods — Estelle Ven 5 Aoû 2016 - 23:29
Into the Woods Classique
Dimanche 31 Juillet 2016, 11h35
Un compliment ? J'échoue à réprimer un discret sourire. Pour une élève, Estelle commence bien. Elle a l'air d'être de ces personnes qui sont à l'écoute, qui ont envie d'apprendre. Un bon point, car bien que je sache me montrer patient, je ne pourrais pas obtenir des résultats sans un brin de bonne volonté.
Il n'y a pas de quoi.
Le bon côté des choses, c'est qu'elle ne s'est pas blessée. A part deux ou trois égratignures, Estelle et son pokémon vont bien, et le contraire m'aurait pas mal gêné dans la mesure où j'ai ma part de responsabilité. Je ne vais pas ressasser l'erreur, il n'y a aucun intérêt à me culpabiliser moi-même, mais je pense pouvoir m'estimer heureux que, dans l'état actuel des choses, la situation est meilleure qu'on ne saurait le penser.
Je m'étire. Maintenant que j'y pense, toute cette histoire m'a donné faim, et si mon smartphone dit vrai, nous ne sommes plus qu'à une heure et demi du déjeuner. Ça, c'est une mauvaise nouvelle car j'ai la mauvaise habitude de perdre l'appétit à chaque fois que je rate le treize heure, et je tiens à dire que je n'ai pas vraiment mon mot à dire là-dessus. La logique voudrait que rater un ou deux repas n'ai rien de terrible, mais pour mon corps, c'est un peu comme la fin du monde. Si je ne mange pas, j'entre dans l'univers merveilleux des carences et de tout ce charmant n'importe quoi.
Et je n'ai pas pensé à amener de quoi grignoter.
Orion se met plus en avant. Ça ne m'étonnerait pas que, intelligent comme il est, il ne se soit pas approché pour laisser un peu d'air au Griknot. Moi, je n'aimerais pas qu'une foule d'inconnus m'encercle pour me donner un coup de main, donc je peux comprendre. Bref ! Maintenant qu'on en a fini avec les premiers soins, il se rapproche lentement, jusqu'à plaquer sa solide carapace contre mon bras droit. Je suppose qu'il souhaite que je le présente moi-même.
C'est Orion. Il m'accompagne depuis longtemps. Si tu ne connais pas, c'est un Scarhino, un pokémon de la famille des Unicorne. Je hoche la tête. Entre nous, ils ont l'air moins dangereux qu'un Migalos ou un Dardargnan, mais ils peuvent soulever cent fois leur poids et se défendent en projetant leurs adversaires.
Objectivement parlant, c'est la première chose à savoir, mais c'est vrai que c'est un peu raté pour le côté valorisation. Je regarde Orion, l'air presque désolé, et détourne mon regard vers la forêt. Elle est dense, un peu sombre et surtout extrêmement silencieuse, mais ce n'est pas la première fois que je me promène par là, donc ça devrait bien se passer. Comme j'y pensais plus tôt, le mieux serait de trouver une clairière, et je sais pertinemment qu'il y en a deux ou trois dans les environs.
Je saisis une de mes mèches de cheveux. J'ai beau être incroyablement mauvais, il y a bien une chance que je trouve la direction à suivre avec une bonne dose de réflexion. Je regarde le sol, sourcils froncés, et alors que je ressasse le chemin par lequel que je suis arrivé, une grosse branche scindée en deux attire mon attention. Curieux, Orion s'approche pour voir ce qu'il en est, et alors qu'il aperçoit le bois tranché, sa mine se fait tout de suite plus crispée.
Tu as remarqué quelque chose ?
Et un bruit. Le son typique d'une créature qui s'approche, plus loin, parmi la végétation. En temps normal, dans la mesure où je connais assez bien ce qui vit dans ces bois, je n'aurai pas de soucis à me faire. Pourtant, la réaction d'Orion m'inquiète. Est-ce que quelque chose m'échappe ? Je réfléchis, je réfléchis, et je parviens à un raisonnement plausible. J'aimerais me tromper, mais si je fais le lien entre la lourdeur des pas qui se rapprochent et l'attitude de mon Scarhino, alors ça ne fait aucun doute.
Il faut qu'on parte, Estelle. Je ne suis pas sûr, mais je pense qu'un Scarabrute nous a pris en chasse.
Estelle Highwind
Région d'origine : Unova Messages : 196
Sujet: Re: Into the woods — Estelle Mar 9 Aoû 2016 - 20:47
Gagné, j'ai réussi à arracher un sourire à Ren avec mon compliment! Voilà de quoi me faire sourire chaleureusement en retour, non sans une petite pointe de fierté et de satisfaction personnelle. S'il y a quelque chose que j'aime c'est bien d'arriver à mettre les gens à l'aise et établir de bonnes relations dès le départ. Les premières impressions sont primordiales après tout, on ne le répétera jamais assez. Dans cette même veine, les présentations n'étaient pas encore tout à fait terminées et le jeune homme me présenta Orion, son starter. Il s'agissait d'un gros scarabée à l'air moins effrayant que beaucoup d'autres insectes que j'avais vus auparavant, mais l'expert avait son mot à dire sur la question. Les Heracross étaient capable de soulever jusqu'à cent fois leur poids?! Voilà qui suffisait plus qu'amplement pour me faire agrandir les yeux et le reconsidérer une seconde fois. Même Beast semblait intéressé. Néanmoins, toujours aussi étrange qu'à l'habitude, ce n'est pas de la peur que je ressentis, bien au contraire. C'était de l'admiration.
- Ce n'est pas rien. Tu caches bien ton jeu, Orion! C'est presque incroyable. Quel est le poids moyen d'un spécimen adulte? Y a-t-il un grand écart entre le poids du mâle et de la femelle?
Demandais-je en tournant mon regard curieux vers Ren. Voyant Orion comme un simple Pokémon plutôt que comme un insecte, il devenait soudainement ridiculement aisé de le traiter comme telle et de laisser mon intérêt de future éleveuse prendre le dessus. Accessoirement, je me surpris à jauger une seconde fois Ren de haut en bas, comme si le dresseur devait forcément, lui aussi, bien cacher son jeu. Un peu ironique venant de la délicate demoiselle flanquée d'un dragon, vous ne trouvez pas? Après une courte discussion au sujet du fameux scarabée, le regard verdoyant de mon camarade du jour balaya les arbres, un air songeur sur le visage. N'osant pas interrompre son examen, je tentai de faire de même avec des résultats... Plus ou moins satisfaisants. Remarque sans savoir ce qu'il cherchait l'inverse aurait été plutôt surprenant. Dommage, d'ailleurs, qu'il n'ait pas formulé à haute voix ses inquiétudes pour le repas; il me restait encore une sandwich, des morceaux de raisins, un peu de fromage et une bouteille d'eau que nous aurions pu partager. Ça et deux steaks saignants, mais Beast n'aurait sans doute pas voulu les céder à qui que ce soit. Malgré tout, son Pokémon, lui, avait vraisemblablement trouvé quelque chose et à en voir par la tension qui s'empara du jeune homme à vue d'oeil, ce n'était rien de particulièrement plaisant. J'étais en train de me mordre la lèvre inférieure sans le remarquer lorsqu'il me mit finalement dans la confidence. Nous étions poursuivis et nous devions partir.
- Debout Beast, un peu d'entrain. Après toutes ces éloges à Orion, tu ne vas quand même pas rester là sans rien faire pour rétablir ta propre réputation, non?
Avais-je chuchoté au dragon légèrement boudeur. L'épisode des Beedrill et sa petite blessure lui avaient enlevé l'envie de courir, mais je savais comment le motiver. À tout le moins voilà l'explication que j'ai choisi, mais il est également tout à fait possible que la nervosité dans ma voix ait suffit à le faire se relever en bombant le torse fièrement. Il avait beau être encore jeune, son esprit guerrier et son besoin de me protéger avaient déjà commencé à se manifester. Plus qu'à espérer qu'il accepte de courir sans faire d'histoires au lieu d'attaquer le fameux Scarabrute de front. Enfin, je ne savais honnêtement pas ce que c'était comme Pokémon ni le danger qu'ils représentaient, mais j'étais bien décidée à ne pas remettre le jugement de Ren en question là-dessus. S'il disait que nous devions fuir alors c'est ce que nous ferions. Nous partîmes au pas de course dans la direction inverse, sans dévier du petit sentier sur lequel nous étions déjà, dans les sous-bois. Beast, avec ses petites jambes de poulet, semblait avoir du mal à suivre le rythme, mais cette même frustration lui donnait la motivation d'hausser le pas pour se maintenir à notre hauteur. Quant à moi, curieuse au point d'en faire un défaut, j'avais besoin de réponses.
- C'est quoi...un Scarabrute? On doit... Courir encore longtemps?
C'était à me faire regretter d'avoir été aussi peu attentive en classe lors des chapitres dédiés à l'étude des Pokémons du type insecte. En même temps je ne savais pas trop à quoi j'avais pensé, c'était un peu évident qu'il allait y avoir beaucoup d'insectes dans la nature, particulièrement en forêt. Si je voulais vivre une vie contenant ne serait-ce qu'une part d'aventure, j'avais intérêt à m'habituer vite. Après tout personne ne veut être cette fille vraiment désagréable du second Indiana Jones. Certes, j'aurais aussi crié très fort une fois face à face avec autant d'insectes, mais osef. Courir maintenant, faire des références douteuses plus tard!
Nathaniel Miller
Région d'origine : Mhyone Messages : 500
Sujet: Re: Into the woods — Estelle Ven 12 Aoû 2016 - 17:35
Into the Woods Classique
Dimanche 31 Juillet 2016, 11h47
On file, mais c'est quand même dommage. Après la perche qu'on m'a tendu, je n'ai plus qu'une envie , c'est de faire un cours complet sur les Scarhino. Même si la situation ne s'y prête plus, j'ai les réponses qui résonnent encore dans ma tête, un peu comme les cloches du regret. C'est vrai, ça ! J'aurai bien aimé lui dire, moi, que les spécimens pèsent en général dans les cinquante-quatre kilos pour un mètre cinquante, que les femelles ne sont pas nécessairement plus petites mais que, en contrepartie, leur corne est beaucoup moins développée. Je pourrais disserter sur le sujet des heures, et je ne suis pas le seul : même Orion, après tous ces compliments, a l'air de vouloir exhiber son potentiel à Estelle malgré l'urgence.
Mais je préfère jouer la carte de la prudence. Je n'ai aucune preuve tangible qu'un Scarabrute est dans les parages, à part peut-être mon instinct et celui de mon compagnon, mais ça serait doublement mauvais pour nous que je ne prenne pas de précaution. Déjà, ceux-la sont sûrement les plus agressifs des pokémons insectes, et passé le côté dangereux de la chose, je n'ai pas envie que Estelle parte de nouveau sur une mauvaise expérience. Après tout, je n'ai pas oublié la raison de ma présence sur les lieux, donc que ça se passe bien ou non, la suite est sous ma responsabilité.
On file sans trop regarder où on va, et ce n'est qu'au bout d'une dizaine de minutes qu'on arrive à un endroit plus dégagé. Estelle en profite pour demander des comptes, et je fais signe au petit groupe de s'arrêter. Moi-même je ne suis pas très sportif, donc si on continue davantage le sprint, je risque de m'étaler royalement entre deux racines et de finir dévoré par le Scarabrute invisible.
Je passe une main sur mon front, prenant une bonne inspiration.
On va souffler un peu. Je regarde les environs. Désolé, j'ai un peu brusqué les choses. Pour faire simple, les Scarabrute, c'est un peu les ennemis naturels des Scarhino. Ils sont aussi forts, et ils ont surtout deux énormes mandibules dont ils se servent pour trancher en deux leurs proies.
Je marque une pause.
Ils ont la réputation d'être très agressifs, aussi.
Bon, c'est à débattre. C'est un peu comme les Dardargnan, ils sont territoriaux vis-à-vis de leur terrain de chasse, et c'est surtout les sauvages qui sont concernés par ce mauvais à priori. Comme tous les «gros» pokémons insectes, les Scarabrute sont un peu compliqués à dresser certes, mais pas impossibles pour autant.
Je pense qu'ici ça ira. Je malaxe une de mes mèches. Après, si il est motivé, ce n'est pas impossible qu'il nous ai suivi aussi loin..
Estelle Highwind
Région d'origine : Unova Messages : 196
Sujet: Re: Into the woods — Estelle Sam 13 Aoû 2016 - 18:52
Suite à ma demande sur la nature exacte de ces fameux Scarhino, Ren estima que nous pouvions nous permettre de prendre une pause ou, à tout le moins, qu'il lui serait plus aisé d'expliquer après avoir récupérer son souffle. Il me suffit d'un regard en sa direction pour voir que Beast lui était bien reconnaissant. Ce n'est pas qu'il n'était pas en forme, mais disons qu'il n'était pas sculpté pour faire de longs trajets à la course. Ainsi, selon l'expert, ces Pokémons étaient les ennemis naturels des Heracross, s'avérant plus agressifs et possédant largement les moyens de se défendre. Ah ouais, ça n'avait pas l'air d'une partie de plaisir dit comme ça... Enfin, c'est relatif. Mon dragon, lui, semblait enjoué à l'idée d'en rencontrer un spécimen. Ce serait un bon moyen, pour lui, de se comparer indirectement à Orion et à son adversaire naturel en un même coup. J'avoue que j'étais un peu découragée par la conduite imprudente, combative et impulsive de mon dragon, mais je ne pouvais pas non plus m'empêcher d'être rassurée. Si nous avions effectivement suivit et que le scarabée nous rattrapait, Beast allait se faire un plaisir d'en découdre et, par le fait même, de nous protéger. Surtout qu'un tel scénario, selon le jeune homme occupé à se jouer dans les cheveux, n'était pas impossible dans les faits malgré notre petite course. Malgré moi je croisai les bras, ne sachant plus trop quoi faire de ces informations. Continuer à courir dans une direction au hasard n'était certainement pas une bonne idée, nous devrions essayer de nous repérer de façon efficace avant de reprendre la route dans la direction présumée de Viridia. À l'inverse, rester ici et prendre le temps de se reposer pouvait s'avérer dangereux, peu importe ce que mon starter en pensait. Nous nous retrouvions donc dans une impasse. Pile le genre de situation que je n'aimais pas.
- Il vaut sans doute mieux continuer à marcher au minimum et essayer de nous repérer en chemin. Ce sera le meilleur moyen de faire d'une pierre deux coups et de... Ren?
M'interrompis-je en remarquant ce qui se trouvait sur le tronc d'un des grands arbres délimitant la clairière que nous avions trouvée. Paisibles jusqu'à ce que nous arrivions, de grands papillons semblaient maintenant éveillés, battant doucement de leurs grandes ailes, se préparant vraisemblablement à prendre leur envol. C'est donc une petite nuée de Butterfree qui nous tourna autour une fois avant de se fondre dans la végétation et de partir vers d'autres ailleurs. Aussi courte que cette rencontre ait été, le doux ballet aérien des papillons avait quelque chose de magique, d'inoubliable, et mes yeux s'en retrouvaient sertis d'étoiles.
- Tu as vu ça?! Tu les as vus? Ce sont des Butterfree n'est-ce pas? Ils étaient tellement... Tellement! J'aurais du penser à apporter des Pokéballs! Tu as vu? Ils étaient magnifiques!!
Oui bon, j'ai facilement tendance à me comporter comme une gamine lorsque quelque chose d'aussi fabuleux croise ma route. Toujours est-il que mon enthousiasme me poussait à regarder un peu partout autour de nous à la recherche d'autres papillons, imitée par Beast qui trouvait toujours un attrait à ce genre de "jeu". Mais ils étaient tellement beaux! Ça c'est le genre d'insectes que j'aimais! Rien à voir avec les araignées ou les violents Pinsir.
- En fait le type insecte est comme n'importe lequel autre, il a sa dose de brutes et de douces et sublimes créatures. Ce ne sera probablement jamais mon type préféré, mais je peux comprendre pourquoi tu les aime autant.
Après tout le type insecte était le seul possédant des Pokémons araignées et, ce faisant, je ne pourrais jamais, mais alors là jamais compter ce type parmi mes favoris. Et d'ailleurs, parlant de créatures à la compagnie moins agréable, ce n'était pas beau de sauter aux conclusions comme je l'avais fait. Certes, prendre pour acquis que les Butterfree s'étaient enfuis à cause de nous n'était pas un pari très risqué; nous venions clairement de les déranger. Cependant, il y avait aussi une autre possibilité qui ne m'avait pas du tout effleurée l'esprit : l'arrivée d'un prédateur naturel dans les parages n'aurait probablement pas passé inaperçu auprès de ces mêmes merveilles ailées. Alors, aurions-nous de la chance ou pas? Y avait-il, dans les ombres de la forêt, un gros scarabée malcommode et prêt à nous faire regretter d'avoir traversé son territoire? La suite dans le prochain épisode des aventures de Ren et Estelle! Mouais, un nom plus accrocheur ce serait pas de trop...
Nathaniel Miller
Région d'origine : Mhyone Messages : 500
Sujet: Re: Into the woods — Estelle Ven 19 Aoû 2016 - 19:59
Into the Woods Classique
Dimanche 31 Juillet 2016, 11h58
Je hoche la tête.
Hm-hm. Oui, ça doit être la saison des amours à Mhyone, pour qu'ils se regroupent comme ça.
Je marmonne.
Si seulement j'avais pensé à emmener une pokéball..
J'ai épuisé mon quota explication avec Estelle, de toute façon. Contrairement aux Dardargnan, j'ai déjà un peu moins d'informations sur les Papilusion, et c'est d'ailleurs pour ça qu'en capturer un m'aurait pas mal aidé dans mes recherches. En soi, c'est déjà bien d'avoir aperçu un groupe en cette saison, pour moi qui suis habitué au rythme de Johto, ça me fera des données supplémentaires à consigner dans mon journal. Bref ! De son côté, Estelle a l'air de s'être rendue compte, ou du moins partiellement, du sublime potentiel de la caste insecte. Même si, pour ma part, désigner les insectes comme un type banal serait une erreur grossière, j'ose considérer que c'est une avancée non-négligeable dans la gestion de sa phobie. Moi, je serais plutôt d'avis que tous les pokémons insectes sont fantastiques, et qu'ils se démarquent clairement des autres types de par leurs évolutions et leur capacité d'adaptation, mais pour une débutante comme elle, je préfère prendre ça comme une première victoire.
J'acquiesce, souriant, et tente de lui montrer que je suis ravi de sa façon de penser. Sans forcément vouloir les plonger dans la science, faire admettre la beauté des insectes aux personnes que je rencontre est une source de plaisir inépuisable, et c'est là une des nombreuses récompenses qu'offrent un large investissement dans le domaine de la recherche. Pour éviter les phrases à rallonge, disons que je paye mes efforts, et que ça me fais plutôt plaisir. Et puis, toute cette satisfaction m'a tellement absorbé que j'en ai oublié de dénoter les détails évidents : si les Papilusions se sont envolés, c'est car ils ont été dérangés, et ça m'étonnerait que ça soit de notre faute.
Je regarde aux alentours, plissant les yeux. Je fais signe à Orion de se rapprocher, car même si c'est peu probable, il y a encore des chances que le Scarabrute nous ait suivi jusqu'ici. Du moins, si il y avait vraiment un de ces pokémons à la base. Je reste concentré, jusqu'à apercevoir un bruissement, au beau milieu de la végétation. Pas le temps de me tourner vers Estelle que, d'un coup, un énorme spécimen aux mandibules acérées se jette dans notre direction.
Et dans ma direction, d'ailleurs.
Je recule d'un pas, puis d'un deuxième, et alors que la créature arrive à ma portée, je saute sur le côté pour éviter sa charge. Je lève la tête, pleine de feuilles en tous genres, et m'adresse vivement à Estelle pour lui intimer d'être prudente.
Éloigne-toi un peu ! Il risque de te blesser. Je regarde Orion. Tu te sens de l'immobiliser ?
Et voilà que mon Scarhino fonce sur l'ennemi pour un concours de force brute. Les deux pokémons se lancent dans une violente lutte, et je n'ai plus qu'à espérer que, d'une manière ou d'une autre, le Griknot d'Estelle se montrera utile pour maîtriser l'adversaire.
L'avantage, c'est que j'avais raison pour le Scarabrute. Haha.
Estelle Highwind
Région d'origine : Unova Messages : 196
Sujet: Re: Into the woods — Estelle Jeu 25 Aoû 2016 - 18:33
C'est fou le nombre de choses qu'une magnifique envolée de papillons peut vous faire oublier. Dans mon cas il m'avait simplement échappé de l'esprit que nous étions peut-être poursuivis, mot clé : peut-être. Que puis-je dire pour ma défense sinon que je savais apprécier, moi aussi, certains insectes? Effectivement, ce fut largement assez pour que je baisse ma garde, ne remontant cette dernière qu'au dernier instant lorsque l'imposante silhouette sauta hors des hautes herbes. Heureusement que Ren, sa cible, ait été alerte et agile. D'un bond sur le côté qui le propulsa dans les feuilles le jeune homme parvint à s'en tirer sans trop de mal. Inquiète, néanmoins, mon premier réflexe fut de m'approcher pour lui prêter main forte avant de m'arrêter dans ma lancée sur ordre du dresseur. C'était une mauvaise idée, le Pinsir pourrait facilement passer à l'attaque contre moi et cette éventualité n'était franchement pas souhaitable. Je fis donc ce que je pus, grimpant vite fait sur une branche assez basse pour que je l'attrape en sautant, mais assez haute pour échapper aux mandibules du Pokémon sauvage en cas d'assaut. Une fois perchée en hauteur, je reportai mon attention vers le combat qui avait déjà commencé, cherchant bien sûr à me rendre utile.
- Beast, fait le décoller d'Orion et enchaîne avec Sand Attack!
Le dragon lança un rugissement digne de son nom avant de s'exécuter, apportant son aide au Heracross. C'est d'abord d'un violent Dragon Rage que Beast fit flancher l'insecte, ce dernier reculant sous l'impact et se détournant d'Orion, maintenant furieux. Voyant là l'ouverture dont il avait besoin, le Gible souleva un rideau de poussière, baissant du même coup la précision des assauts du scarabée sans pour autant affecter le camarade de Ren. Ce n'était peut-être pas grand chose, mais c'était un avantage qui pourrait faire toute une différence au bout du compte. Orion n'avait plus qu'à saisir cette opportunité pour attaquer en duo avec Beast et le Scarabrute serait dépassé par la force du nombre. S'ils n'arrivaient pas à le mettre k.o., ce suffirait peut-être à le dissuader de poursuivre son entreprise et le rendre enclin à prendre la fuite. Le combat fit rage ainsi quelques minutes avant que nous soyons enfin débarrassés, quel soulagement! Plus souple que je ne le croyais, je regagnai le plancher des Milktank sans trop d'efforts. Comme quoi grimper aux arbres dans ma jeunesse avec mon grand-frère avait fini par payer d'une façon ou d'une autre.
- Ça ne lui fera pas de tort d'apprendre à abandonner...
Lançais-je sans vraiment attendre de réponse. Encore un peu nerveuse, j'avais une priorité en tête et ne comptait pas m'y déroger. Je n'étais peut-être pas très versée dans l'étude des insectes, mais j'étais l'une des meilleures lorsque venait le temps de s'occuper -ou juste de s'inquiéter- des autres. J'allai donc finalement rejoindre Ren, concernée par son état pour mieux lui faire passer un examen complet. Recherche de blessure apparente, vérification des pupilles, retirer une ou deux feuilles de son épaule au passage et finalement en faire le tour une fois ou deux pour m'assurer de n'avoir rien manqué. Vous pouvez me traiter de parano, mais je préfère me considérer comme étant simplement dévouée.
- Est-ce que ça va? Il ne t'a pas blessé j'espère? Tu as mal quelque part? Combien de doigts tu vois? Tu peux entendre ma voix?
Oui bon, j'avoue, mais l'exagération n'a encore tué personne que je sache!
Nathaniel Miller
Région d'origine : Mhyone Messages : 500
Sujet: Re: Into the woods — Estelle Jeu 25 Aoû 2016 - 23:03
Into the Woods Classique
Dimanche 31 Juillet 2016, 12h22
Bon. Tout ça s'est enchaîné trop vite sans que j'en retienne quoi que ce soit. Ce que je sais, c'est que j'ai de la chance qu'Estelle soit un minimum versée dans les combats pokémons. A part envoyer Orion faire «ce qu'il sait faire», je n'allais pas nous avancer à grand-chose avec ma médiocre expérience, et encore moins contre un adversaire de cette taille. Heureusement, Beast s'est occupé de la besogne sans trop de problèmes, et le Scarabrute -un magnifique spécimen soit dit en passant- s'est enfui directement dans les bois, sûrement à la recherche de proies moins coriaces.
On s'en sort pas si mal. Si je ne compte pas le magnifique plongeon dans les ronces que j'ai été contraint de faire pour sauver ma peau, l'intervention s'est assez bien passée et, de ce que j'ai cru comprendre, personne n'a été blessé pendant le processus. J'ai les bras bien éraflés par ma chute, mais je peux me croire chanceux de ne pas avoir fini entre les deux grosses mandibules du Scarabrute. Plutôt que d'avoir été séparé en deux, je pense survivre à quelques petites coupures.
Plus loin, j'entend Estelle qui s'approche.
Est-ce que ça va? Il ne t'a pas blessé j'espère? Tu as mal quelque part? Combien de doigts tu vois? Tu peux entendre ma voix?
C'est aimable de sa part de s'inquiéter. Dire que, à la base, c'est de ma faute si elle a vécu une mésaventure de la sorte ! C'est un coup à me mettre encore plus mal à l'aise. Surtout que, contrairement au coup de pouce des Papilusions, la présence du prédateur n'était pas forcément ce qu'il y avait de mieux pour laisser un bon souvenir de cette expérience à ma camarade.
Je fais une moue. Alors que je m'apprête à retirer le tas de feuilles qui couronne ma tête, Estelle et son pokémon accourent à mes côtés. L'air inquiète, elle commence à vérifier si j'ai conservé mon intégrité, si je n'ai pas été blessé ou, pire, si je n'ai pas perdu la tête dans l'assaut. Je lui souris, un peu gêné.
Tout va bien, Estelle. J'ai juste sauté au mauvais endroit.
Je désigne les ronces, les bras tout égratignés. Il n'y a pas mort d'homme, c'est sûrement moins douloureux qu'une piqûre de Dardargnan. Toutefois, je m'empresse de vérifier mon sac et mes sacoches pour voir si rien n'a été cassé dans la chute. J'ai un peu de matériel fragile dans ce paquetage, et ça m'embêterait qu'ils soient perdus dans une situation comme celle-la. Ça serait mauvais pour les recherches.
Je pousse un soupir de soulagement.
Tout est à sa place, et comme Estelle et son pokémon n'ont pas l'air blessés non plus, je pense pouvoir affirmer que tout va bien. Plus de peur que de mal, comme on dit ! Dégageant, avec l'aide de ma camarade, les quelques feuilles qui sont restés fichues dans mes cheveux, je me relève pour jeter un œil aux environs. Nous sommes dans un endroit dégagé, certes, mais ça ne m'empêche pas d'être toujours aussi perdu qu'auparavant. L'avantage, c'est que, techniquement, nous n'aurons plus de prédateur à nos trousses pour le reste du voyage. C'est déjà plus rassurant.
Et d'un coup, mon ventre gargouille.
Sérieusement ? C'est vraiment le moment ? J'ai peut-être fais plus d'exercice que de raison, mais je ne pense pas que la situation se prête à un repas. Enfin, dans le sens où je n'ai rien emporté, et que le but était de retrouver Viridia le plus vite possible, avant l'heure du déjeuner. En gros, le plus important, c'est de retrouver le chemin de la sortie. Sans mourir de faim. Et sans être mangé par un prédateur.
C'est pas gagné.
Plutôt que de devoir avouer que j'ai oublié, pour la seule fois de ma vie où j'en avais réellement besoin, le déjeuner que je prend le temps de concocter chaque matin, je préfère encore faire l'impasse. Changer de discussion, faire comme si il ne s'était rien passé. Haha.
Par où est-ce qu'on continue ?
Estelle Highwind
Région d'origine : Unova Messages : 196
Sujet: Re: Into the woods — Estelle Ven 26 Aoû 2016 - 14:52
Inquiète, je volai presque littéralement aux côtés de Ren, désirant m'assurer qu'il allait bien. Évidemment mes méthodes étant ce qu'elles sont, je m'en retrouvai presque envahissante, achevant de rendre le jeune homme mal à l'aise, planté là avec des feuilles dans les cheveux. Cela ne l'empêcha toutefois pas de me sourire pour mieux me répondre, visiblement assez gêné. Il allait bien, le spécialiste des insectes avait simplement eu la malchance de sauter dans un tas de ronces. Comprenant bien que j'avais exagéré, je ris à mon tour, cédant à cette même timidité qui m'empêchait de garder un air sérieux tout en libérant ses cheveux d'ébène de leur couronne d'épines.
- Vrai qu'il y a mieux comme refuge. Tu es sur que ça va tes bras?
Les éraflures semblaient superficielles, mais je préfèrais quand même demander par mesure de sécurité. Nous devions avoir l'air bien intelligents tous les deux; moi plus tôt avec les Beedrill et mon buisson et maintenant Ren avec ses ronces. Disons que c'était une chance que nous ne nous trouvions pas en ville; nous étions bien trop sales et abîmés pour ne pas attirer des regards curieux et ou pleins de jugements. Et malgré tout, malgré ce léger malaise, malgré le Pinsir, mon coeur était léger. Quand bien même nous avions été en péril, je savais que je ne pourrais garder qu'un bon souvenir de cette aventure forestière. Ceci étant dit, il était l'heure de faire le point et de passer à la prochaine étape de nos péripéties. Imitant Ren, j'observai les alentours, incapable de nous repérer pour autant dans l'instant. Je me mordis l'intérieur de la joue, soucieuse. C'était mal parti, d'autant plus que je pouvais clairement entendre les gargouillements en provenance de mon camarade. Il choisit néanmoins d'ignorer le phénomène -plutôt invraisemblable qu'il ne s'en soit pas rendu compte- pour mieux me demander dans quelle direction nous devrions avancer. Déjà je n'étais jamais venue ici avant alors je n'en avais strictement aucune idée, mais un tout autre point à l'ordre du jour me paraissait encore plus urgent, d'autant plus que j'avais en ma possession une façon simple de régler le problème. Leçon numéro un : toujours commencer par faire ce que l'on peut faire.
- Nulle part. En tout cas nulle part comme ça, jeune homme!
Terminais-je avec un grand sourire malicieux, tirant un petit contenant hermétique de mon sac pour mieux le lui lancer. Son contenu? Des morceaux de fromage et des raisins. Je n'allais quand même pas laisser un ami affamé dans le besoin, ce serait de la mauvaise pub pour une future éleveuse. Poursuivant sur ma lancée, j'enfoncai ma main plus profondément dans mon sac pour en tirer un sandwich et une bouteille d'eau encore miraculeusement fraîche. Voilà qui devrait nous aider à apaiser l'estomac de mon camarade.
- On peut facilement se séparer le sandwich et je te laisse la bouteille si tu es dédaigneux. Il n'est pas venu le jour où une future éleveuse sera surprise sans nourriture dans son sac!Et à l'avenir, si tu as faim il faut demander. Tu as quand même accepté de me partager ton fabuleux savoir alors c'est bien le minimum que je puisse faire.
Ce n'était pas pour rien que, chez moi, j'avais toujours été connue comme "l'amie-mère" de mon réseau social. Et puis en même temps lorsque l'on cohabite avec trois hommes dans une maison, stéréotypes ou pas, on fini par apprendre à s'occuper des autres. Une fois la nourriture séparée en part égales et prête à être mangée, je m'assis simplement en tailleur sur le sol frais de la clairière, bien heureuse de pouvoir me reposer un peu. J'avais déjà beaucoup marché avant même d'atteindre la forêt des Tilleuls et le tout commençait à se faire sentir dans mes pieds, mes jambes et mes épaules. Dire que nous étions sans doute encore loin de la sortie, ça avait quelque chose d'un peu désespérant. Enfin, j'étais également tout aussi résolue à voir le bon côté des choses : je me retrouvais en très bonne compagnie et j'étais curieuse. Pouvais-je me permettre de lui poser des questions un peu plus personnelles pour apprendre à le connaître? Vu la timidité que j'avais cru déceler en lui, ce serait un bien trop grand manque de tact. Que faire alors? Simple, je devais le mettre en confiance et ouvrir le dialogue la première. Ce serait plus facile pour lui de parler à son tour ensuite s'il était vraiment aussi réservé et, dans le pire des cas où ça ne l'intéresserait pas, je n'aurais rien perdu à essayer.
- Maintenant que j'y pense, on n'a pas vraiment eu l'occasion de faire connaissance comme il se doit avec toutes ces péripéties. Il vaut sans doute mieux que je commence, et n'hésite pas à poser des questions après si tu es curieux. Enfin, je comprendrais que tu ne le sois pas. Bref! J'ai grandit à Castelia City, dans la région d'Unova. Je pense qu'on dit Volucité sinon, dans d'autres régions. En arrivant je me suis inscrite au groupe des Emblèmes du Gueriaigle, c'est ce qui me semblait le plus naturel, et j'habite maintenant Nox Illum avec mes pères et mon grand-frère. Petite pause pour manger deux ou trois raisins. Sinon j'aime bien la culture populaire et j'ai longtemps fait des concours de danse quand j'étais plus jeune. J'ai peur des orages, mais vraiment peur, c'est bien pire qu'une petite araignée, et je veux devenir éleveuse, mais je pense que tu le savais déjà. Le seul problème c'est que je ne sais toujours pas quel genre d'éleveuse. Autant que j'aimerais m'ouvrir une pension et étudier la médecine Pokémon, autant que ça ne me déplairait pas de devenir une super Ranger médecin et de m'occuper des Pokémons dans leur habitat naturel. Je suppose que seul le temps nous le diras. Pour l'instant j'ai de bonnes petites bases en premiers soins et je fais d'excellents massages à ce qu'il parait, Beast ne s'en lasse jamais en tout cas.
Conclus-je en riant un peu alors que le dragon approuvait à sa manière, relevant la tête et lançant un cri enthousiaste. Celui-là alors, il était tellement prévisible, mais ce n'était pas plus mal. Comprenant qu'il pourrait être difficile pour un individu introverti de répondre immédiatement à un tel monologue, j'enchaînai avec une autre "question" plus ou moins en lien avec ce dont je parlais. En même temps c'est vrai d'une part que j'étais curieuse et, de l'autre, ça me permettrait aussi d'offrir une porte de sortie à Ren. S'il ne voulait pas me parler de lui-même à son tour -ce qui serait fort dommage, mais que je pourrais comprendre-, il pourrait toujours continuer à me parler des Scarhinos ou des insectes en général pour s'en sauver.
- Je me demande d'ailleurs s'il est possible de faire un massage à un scarabée... Dans le pire des cas il y a sans doutes d'autres techniques de détente et de soin plus appropriées...
Nathaniel Miller
Région d'origine : Mhyone Messages : 500
Sujet: Re: Into the woods — Estelle Sam 27 Aoû 2016 - 1:27
Into the Woods Classique
Dimanche 31 Juillet 2016, 12h36
Sauvé, hein ? Estelle a vraisemblablement été plus prudente que moi sur le coup, car contrairement à mon royal oubli de l'essentiel, elle s'est munie du nécessaire pour ne pas mourir de faim. Moi qui ai l'habitude de manger léger, petits fruits et fromages me suffisent sans aucun problème, et c'est même avec un sourire non-dissimulé que j’accueille la proposition. Le conteneur dans les mains, je m'installe à côté d'Estelle sur le feu lieu des combats, et ouvre délicatement la petite boîte pour la poser sur mes genoux.
Une petite portion me va. Le visage reconnaissant, je fronce néanmoins les sourcils. Et on peut très bien se séparer la bouteille. C'est déjà très généreux de ta part de partager ton repas. Je te rendrais la pareille, la prochaine fois. Je pousse un soupir. Je n'oublie pas le déjeuner, d'habitude..
Je me frotte la nuque.
Et puis, mes connaissances ne sont pas si inestimables que ça.
Estelle soulève un point intéressant. C'est vrai, même après plusieurs échanges sur le pokéweb et toute cette aventure, nous ne savons l'un de l'autre que ce que chacun a daigné laissé paraître. Nous n'avons jamais vraiment cherché à en savoir plus sur nos vies respectives, et maintenant que j'en connais davantage sur la façon d'être de la jeune femme, ma curiosité est piquée à vif. C'est une personne attentionnée, souriante et aimable, et même si elle n'a rien à voir avec un pokémon insecte, j'ai toutes mes raisons de vouloir en savoir plus sur son histoire. Pour ça, j'écoute attentivement son récit, grignotant de temps à autres un raisin ou un fromage tout en évitant la main compétitrice de ma camarade. Orion, lui, s'est allongé contre mon dos, fatigué par cette entrevue avec un de ses adversaires naturels.
Je pense qu'il est inutile de lui en demander plus pour le reste de la journée.
Finalement, Estelle change de sujet pour mentionner mon Scarhino. Je me demande si, à cause de mon déclin d'expressivité à l'écoute, elle n'aurait pas interprété mon silence académique comme un manque d'intérêt vis-à-vis de ses dires. Je fronce les sourcils, et pour lui prouver que la chose m'intéresse, me lance moi-même dans ma biographie de poche. Je n'aime pas laisser la possibilité d'un doute.
Je penserais à ne pas te présenter mon Mygavolt, si jamais j'en capture un à l'avenir. Je souris. Sinon, je t'avoue que j'en sais assez peu sur Unys, que ce soit la culture populaire ou la danse, je n'ai jamais vraiment cherché à me renseigner sur ces choses-la. Enfin.. Mes sœurs m'ont bien fais danser à un bal du collège, il y a de ça une trotte, mais c'est là toute l'expérience que j'ai dans le domaine. Ce n'est pas fameux.
Quelles plaies ! On avait pas arrêtés de se marcher sur les pieds, et c'était sûrement une des plus longues soirées de ma vie. Pourtant, j'avais appris à me débrouiller sans trop faire d'erreurs, après ça. Mais bon ! Je m'étonnerais à me retrouver dans une pareille situation à l'avenir,
Pour ce qui est de tes plans, je trouve que c'est une bonne idée. Je ne suis pas très calé en médecine, mais je sais que chaque espèce de pokémon insecte a besoin d'un traitement adapté, et que les spécimens de cette même espèce ont eux aussi leurs propres préférences sur le sujet. Je regarde Estelle. Pour ainsi dire, pratiquer, ça équivaut à rencontrer un grand nombre de pokémons différents. Les jours ne se ressembleront pas.
Je marque une pause.
Enfin, je pense.
J'attrape un raisin. C'est mon tour.
Pour ma part, je vais devenir chercheur en pokémons insectes. Mon père était lui-même un scientifique qui aidait le professeur Ormes dans ses recherches, et il m'a transmis sa passion pour l'étude. J'ai quitté Ecorcia et ma famille pour venir m'installer à Mhyone, et ce dans l'unique but de parfaire mes connaissances sur le type insecte. Tout ça pour dire que, depuis un moment maintenant, je vis pour ma passion.
Je dépose le petit conteneur à terre et croise les bras.
Il y a beaucoup de choses que j'aime bien à part ça, évidemment.. Même si il a fallu que je fasse des efforts pour.. m'ouvrir ? Enfin, mes amis m'ont bien aidé, et je touche un peu à tout quand ça me parait intéressant. Je lui donne un sourire franc. Aujourd'hui, je suis content de pouvoir faire de nouvelles rencontres.
Je n'ai pas le discours le plus conventionnel de Mhyone, ça c'est clair, et côté franchise, je crois qu'on ne peut pas faire mieux. Bien que j'essaye de choisir mes mots en général, il m'arrive de dire directement ce à quoi je songe, sans relecture préalable, mais je ne pense pas que ce soit un mal. Pour le coup, cette dernière affirmation est correcte : mes rencontres m'offrent trop pour que je fasse une croix dessus, et je préfère au contraire m'en enrichir. Je crois que j'ai surmonté ce côté timide de ma personnalité il y a bien longtemps.
Sinon, j'aime beaucoup préparer à manger. C'est encore mieux quand je n'oublie pas ce que j'ai préparé à l'appartement, mais je me débrouille. Enfin, d'après mes amis. Tu me diras ce que tu en pense, si jamais j'ai l'occasion de cuisiner pour toi.
Je marque une pause. J'ai volontairement laissé passer à la trappe le sujet des massages pour me renseigner plus tard. C'est vrai que, à ma grande honte, je n'ai jamais vraiment cherché à savoir si Orion pouvait être massé. Moi-même je ne m'y risquerais pas, donc c'est un point sensible.
Mais bon. Qu'est-ce que tu danses ? Comment est-ce que tu t'y prend ? J'ouvre grand mes oreilles, la mine espiègle. Moi aussi, j'ai besoin de ton fabuleux savoir pour me coucher moins bête ce soir.
Si on arrive à retrouver nos lits.
Estelle Highwind
Région d'origine : Unova Messages : 196
Sujet: Re: Into the woods — Estelle Sam 27 Aoû 2016 - 17:37
On dirait bien que, pour une fois, j'ai vraiment fait un bon coup en apportant un surplus de nourriture avec moi. Le jeune homme prit place à mes côtés, l'air reconnaissant, mais toujours aussi réservé à sa manière. L'idée de ne pas partager semblait lui déplaire, Ren insistant en disant que c'était déjà bien assez généreux de ma part. Il en profita même pour annoncer qu'il me rendrait la pareille la prochaine fois. J'étais tentée de lui dire que ce n'était pas nécessaire, mais la perspective de la prochaine fois en question était trop tentante. Que puis-je dire pour ma défense, j'ai toujours été curieuse au point d'en faire un défaut. Cela derrière nous, le futur scientifique se frotta la nuque, mentionnant que ses connaissances n'étaient pas "si inestimables". Impossible, alors, de ne pas esquisser l'un de ces sourire mi-amusé, mi-attendri dont j'avais le secret.
- Alors comme ça monsieur est humble; ce n'est pas une mauvaise chose en soi. Dis-je avant de voler un morceau de fromage. Mais si ce genre de savoir permet d'aider un dresseur et son Pokémon, même juste une fois, à améliorer leur qualité de vie ou à vaincre la maladie, alors j'ai la naïveté de le croire inestimable. Après c'est peut-être juste moi!
Ajoutais-je sur un ton plus joyeux avant d'enchaîner avec la suite de la conversation telle que nous la connaissons tous maintenant. Je fis donc mon petit monologue, me jetant à l'eau sans trop savoir comment Ren allait réagir. Ce fut, dans les grandes lignes, encore mieux que ce que je m'imaginais. Lorsqu'il mentionna un potentiel Mygavolt, par contre, je ne pu m'empêcher de frissonner d'horreur et de rentrer la tête dans les épaules. J'ignore s'il le remarqua, mais il a sourit en tout cas. Vint ensuite son manque de connaissance sur ma région natale et une confidence en lien avec le monde de la danse qui m'apprit beaucoup sur lui. Le jeune homme avait donc des soeurs, voilà un fait nouveau. Quant à le voir sur un plancher de danse...
- J'aurais bien aimé être là pour voir ça.
Glissais-je avec le sourire avant de l'encourager à poursuivre. Si l'on m'avait dit qu'il se mettrait à parler autant je ne l'aurais sans doute pas cru, mais j'étais bien contente pour le coup. Une occasion comme celle-là ne devait surtout pas être manquée. Il en profita, cette fois, pour aborder le sujet de mes plans, ajoutant à l'équation sa propre vision de la chose en tant que spécialiste des insectes. Bien sûr il avait totalement raison et pas que dans le domaine des insectes. Chaque Pokémon était après tout unique et méritait d'obtenir des soins personnalisés, c'était simplement un peu plus facile de l'oublier lorsque le patient en question se présentait avec huit pattes et une paire de mandibules. Il eut d'ailleurs raison jusqu'au bout : les jours ne se ressembleraient certainement pas. J'aquiescai sans hésiter, moi aussi convaincue de cette réalité. La diversité m'attendrait à chaque tournant et ce n'était pas pour me déplaire bien honnêtement. J'ai toujours aimé les défis après tout. Continuant comme il avait débuté, il était maintenant autour du jeune homme de me partager ses projets de vie.
Il allait devenir chercheur et se spécialiser pour être auprès de ses insectes fétiches. Il n'était même pas question d'utiliser le verbe vouloir ici, l'issue était déjà claire et coulée dans le béton. J'esquissai malgré moi un sourire, impressionnée par cette détermination inébranlable. Il me partagea aussi la profession de son père, son lien avec le professeur Ormes et la raison de sa présence à Mhyone. Dire que j'étais venue ici juste pour suivre ma famille; à côté le spécialiste du type insecte forçait le respect. Cela partagé, il croisa les bras comme entrant en une réflexion plus profonde pour dénicher ses propres passions. Je dois dire, néanmoins, que je ne m'attendais pas à la tournure que prirent les choses ensuite. Il m'avoua avoir dû faire beaucoup d'efforts pour s'ouvrir, une chose que je pouvais définitivement comprendre. J'avais eu une période comme ça, moi aussi, après la mort de ma mère. Heureusement, Ren avait pu bénéficier de l'aide de ses amis et, maintenant, touchait un peu à tout lorsque ça l'intéressait. Le sourire qui suivit me fit presque sursauter. Un vrai de vrai sourire, chaleureux, qui illumine tout le visage. Et enfin la punchline : il était heureux de pouvoir faire de nouvelles rencontres à présent et ça crevait les yeux qu'il était sincère. Impossible, après ça, de ne pas sourire à l'unisson avec toute la joie que mon coeur pouvait contenir pour mieux apporter ma propre pierre à l'édifice.
- Je t'avoue être moi aussi très heureuse que tu fasses de nouvelles rencontres!
Si ça n'avait pas été le cas, je pouvais déjà me dire que mon expérience de la région de Mhyone aurait été très, très différente. Toujours d'humeur aux confidences, il mentionna aimer cuisiner et bien se débrouiller à la tâche en question. Voilà de quoi me rendre curieuse, surtout avec la suite. Maintenant il allait définitivement devoir me préparer quelque chose! En même temps si je pouvais m'arranger pour qu'il me donne une ou deux leçons... Enfin, les pokéblocs, les sandwich, les omelettes et les pâtes ça va pour un temps, mais je finirais par m'en lasser, forcément. Je devais m'améliorer et je savais pour sûr que Ren était un excellent professeur. Ça lui irait bien comme titre d'ailleurs, mais bref, revenons à nos Mareeps. Ayant beaucoup parlé de lui-même, le jeune homme était prêt à me renvoyer la balle, porteur d'un sourire espiègle qui lui allait diablement bien. Comme ça il s'intéressait à la danse? J'allais donc devoir lui en donner pour son argent! Porteuse d'un sourire à la fois complice et machiavélique, je commençai à fouiller dans mon sac, encore, pour y trouver deux petits trésors. J'en profitai, en simultané, pour répondre à ses questions.
- Alors quand j'étais toute toute petite je faisais des claquettes et, sans vouloir me vanter, j'ai vu de vieux enregistrements et c'est la chose la plus mignonne au monde. Je devais avoir huit ou neuf ans à peine. Après j'ai commencé à faire un peu de ballet, mais j'ai vite changé mon fusil d'épaule pour aller faire de la danse contemporaine. J'ai même un ou deux trophées à la maison quelque part, mais dans les faits je n'ai plus dansé depuuiiiiis....longtemps?
Et c'est là que, toute triomphante, j'extirpai un petit haut-parleur de mon sac, accompagné de mon téléphone intelligent. Ne me restait plus qu'à l'y brancher et à faire le tour rapide de mes playlists pour retrouver ce que je cherchais tout en poursuivant mes explications. Bien sûr, je conservai ce même sourire tout au long de l'opération, me délectant déjà secrètement de la suite des événements. Après bon, il n'avait que lui-même à blâmer; c'est lui qui avait posé la question!
- Par contre, ce qu'il y a avec la danse, c'est qu'on ne peut pas vraiment juste expliquer. Le mieux c'est encore de montrer ou, encore mieux, de faire. Et puis l'avantage c'est que tu ne vas pas seulement te coucher moins bête, tu vas aussi très bien dormir.
Terminais-je en lançant une chanson presque au hasard, désirant seulement avoir un rythme en fond qui ne soit pas trop brutal. J'avais ma petite idée pour lui faire faire un pas dans cet univers de mouvements, de lyrisme et de poésie non-dite. Cela fait, j'abandonnai le tout au sol pour mieux me lever, attrapant au passage la main de Ren pour le forcer à se remettre sur ses pieds. Je l'entraînai avec moi au milieu de notre petite clairière, me plantant face à lui avec ce même sourire espiègle, presque joueur. J'avais bien hâte de voir ça. La musique, faible malgré le petit haut-parleur, se perdait dans les feuilles et se mélangeait au bruit doré de la cigale. La chaude brise d'été nous visitait de temps à autres et, cela mis à part, nous aurions pu jurer être seuls au monde. Sans mots, je récupérai une nouvelle fois la main de Ren, m'approchant assez de lui pour être à distance respectable et ainsi mettre nos espaces en commun. Doucement, j'allai déposer sa main sur ma hanche avant d'aller porter la mienne sur son épaule. De l'autre, j'allai m'approprier son autre main, le tout sans cesser de lui sourire avec une certaine satisfaction malicieuse. Nous devions avoir l'air du duo le plus étrange au monde avec nos vêtements de randonnée, nos genoux sales et nos bras amochés. Est-ce que cela comptait, toutefois? Pas du tout.
- Il vaut mieux commencer avec la base pour un débutant, je ne te montrerai donc pas de pas précis. À la place nous allons simplement valser. C'est vraiment facile, impossible de te tromper, et comme ça tu vas pouvoir te concentrer sur le reste. Il faut suivre la musique, laisser son rythme te guider. Comme tu es aussi l'homme, tu devras me guider moi. Tant que tu restes conscient de ton environnement et que tu ne nous fais pas foncer dans un arbre tout va bien aller. Et c'est tout, ce n'est pas plus compliqué que ça. Tu crois pouvoir y arriver?
Nathaniel Miller
Région d'origine : Mhyone Messages : 500
Sujet: Re: Into the woods — Estelle Lun 29 Aoû 2016 - 2:32
Into the Woods Classique
Dimanche 31 Juillet 2016, 12h48
Je vais faire de mon mieux.
Dis-je l'air convaincu. Je n'aurai jamais imaginé de nouveau être entraîné dans une danse, et encore moins dans un tel environnement. Pourtant, alors qu'Estelle attrape délicatement ma main, la moindre envie de résister s’efface. Au grand départ, je ne laisse rien paraître : ni soupir, ni sourire, juste le témoignage d'une extrême concentration, le regard rivé vers les lèvres de ma camarade, l'esprit abreuvé d'enseignements. Difficile de ne pas songer au spectacle de notre duo, deux joyeux dresseurs aux vêtements déchirés, entamant un pas de danse comme hymne à leur détresse.
Détresse qui s'est transformée en quiétude.
Moi qui pensais suivre le mouvement, je me retrouve entraîné malgré moi dans l'euphorie de la situation. Alors que, aussi méticuleusement que possible, j'enchaîne les pas à côtés de ma partenaire, les souvenirs remontent et se mélangent. Les ratés du bal du collège, le lumineux bois aux chênes, c'est comme si je retrouvais une petite part de tout ça au beau milieu de cette clairière, bercé par la musique certes quasi-inaudible, mais plus marquante que jamais. A ce stade, je ne sais point si je me découvre une nouvelle passion pour la valse, mais plus je fais de mon mieux aux côtés d'Estelle, et plus je me trouve à apprécier le moment.
Je ne m'efforce même plus à suivre le rythme. Il s'est gravé dans mes pas, et comme je l'ai bien appris fut un temps, je compte rigoureusement pour ne pas finir hors-sujet. Bien qu'alertes, mes yeux ne se détachent pas de ceux d'Estelle, et même si nos regards ne font que se croiser, je parviens à nous diriger sans mal au centre de la clairière. Je la guide, et même si je ne me risque pas à tenter quelques figures compliquées, ces simples pas me suffisent.
Ça n'a plus rien à voir avec la dernière fois.
Je régule ma respiration. Je fais attention où je marche. Je me laisser porter par la musique. Jamais je n'avais fais meilleure valse, et j'ose espérer qu'Estelle sera satisfaite de ma performance. Elle, qui bien plus douée qu'un néophyte dans mon genre, m'a entraîné dans ce piège à émotions. Après tout, je me surprend à vivre ce moment plus intensément que de raison. Je suppose que le contexte y est pour quelque chose.
Et puis la musique s'estompe peu à peu. Laissant comme un vide en moi, après tous ces pas partagés au centre de la verdure. Jamais brusquement, mais plutôt progressivement, je termine la danse à feu réduit, jusqu'à ce qu'on ne puisse plus entendre que le son des pokémons forestiers. Je m'éveille de nouveau à ma conscience, fronçant les sourcils, comme déçu que ce moment n'ait pas duré plus longtemps.
Mais je ne m'y attendais pas. Peut-être que j'avais besoin de ce moment de calme, après tout le chaos du déménagement, toutes ces responsabilités qui, malgré ma passion, me poussent à donner mon maximum. Je pense que je devrais remercier Estelle pour ça.