Après son expédition dans la grotte et son nouveau camarade à ses côtés, elle ne s’attarda pas à Elerya et décida de continuer sa route suivant sa curiosité. Après plusieurs jours de marche sans réel grande rencontre, elle finit par se retrouver face à une grande bâtisse à l’écart de la ville qui semblait être sa prochaine destination. Sa curiosité étant beaucoup trop forte, rien ne l’empêcha de jeter un coup d’œil par le portail entrouvert de la demeure. Devant elle, un bâtiment délabré, semblait abandonné. La nature ayant repris ses droits, celui-ci était parcouru par de nombreuses mousses et lianes grimpant librement le long des façades et s’incrustant dans les moindres recoins. La roche ayant permis de construire le bâtiment, avait subis l’érosion avec le temps. La rouille quant à elle avait gagné sur le portail entrouvert. Flash ne semblait pas rassuré par l’édifice, et essayait tant bien que mal de tirer les bas de la jeune dresseuse lui faisant comprendre qu’il ne voulait pas rentrer dans ce bâtiment. La nuit quant à elle commençait à gagner du terrain sur le jour, et le soleil déclinait petit à petit.
Qu’est-ce qu’il y a mon petit Flash ? Tu as peur ? Tu préfères peut-être qu’on dorme dehors ?
La pluie quand elle décida à ce moment précis de laisser tomber ses premières gouttes, laissant comprendre qu’une nuit à la belle étoile n’était pas conseillé. Les deux camarades, bien que peu rassuré décidèrent malgré tout de rentrer dans le bâtiment, poussant la grande porte en bois qui les séparait de l’intérieur. A l’intérieur, poussière et obscurité régnaient dans le silence. Le Pokémon sol avait décidé s’accrochait à la jambe de celle-ci, et malgré sa curiosité, fermait les yeux pour ne pas croiser le regard de tout autre individu. Comme dans tout bon film d’horreur, la jeune dresseuse s’empressa de prendre des nouvelles des potentiels habitant de la demeure.
Il y a quelqu'un ?
A vrai dire, dans ces circonstances, aucune personne n’attendrait une réponse. Un craquement de plancher et un bruit sec résonnant dans l’ensemble des pièces du château se firent entendre, ne rassurant aucunement les deux aventuriers. La jeune dresseuse tomba alors sur le plancher froid, et prit dans ses bras son petit Pokémon qui semblait tout aussi terrifié. Une ombre fit alors son apparition sur le sol éclairé par la lumière de la lune qui venait de faire son apparition dans le ciel.
Pitié, qui que vous soyez ne nous faites pas de mal !
Ces derniers mots semblaient confirmé la peur irrationnelle de la jeune dresseuse, qui fermait les yeux ne voulant pas affronter avec courage ce qui allait se présenter devant elle.
Le château de Dulem avait plu à Rachel au premier regard. Son aspect de manoir ancien décadent, ses salles plongées dans la pénombre, son histoire qui invitait à la création d'une légende... Le lieu lui plaisait autant que les histoires tournant autour de Lavanville. Rachel y menait là sa troisième visite au sein du manoir, mais c'était la première fois qu'elle venait pour, simplement, profiter de l'ambiance du lieu et non pour tenter d'y capturer un Pokémon Spectre. Évidemment si l'occasion se présentait, elle en profiterait. Il aurait été idiot de laisser échapper un Spectre qui pourrait rejoindre son équipe.
Finalement la nuit avait fini par tomber et la dresseuse avait décidé de demeurer au château. Après tout la partie qu'elle visitait était inhabitée. Personne n'allait l'amender pour avoir dormi dans un lieu dénué de propriétaire. Ce n'était pas comme si elle allait profiter de l'occasion pour transformer le lieu en squat, ou détruire des biens immobiliers.
Hina, la Polichombr, avait profité de ce voyage, qui la ramenait dans sa chère demeure, pour visiter les lieux de son côté. Funécire et le Statitik la suivaient, curieux, écoutant sa comparse lui raconter l'histoire de ce château. Ce fut Hina qui aperçut la visiteuse impromptue en première. Une gamine qui semblait terrorisé par le moindre petit bruit. Les deux Spectres échangèrent un regard, souriant de toutes leurs dents – du moins le firent-ils comme s'ils en avaient. Voilà une proie de choix pour une soirée spectaculaire.
Malléable, le Statitik se laissa emporter dans le jeu des Spectres.
Polichombr hulala tel un Hoothoot ou un fantôme de série B. Sa flamme avait grossi, éclairant vivement une portion du couloir où se trouvait Chinatsu. La bougie de cire avait veillé à se cacher derrière un vase, donnant l'illusion que la lueur provenait de nulle part. À ses côtés Statitik l'observait, ses mandibules tentant de happer la flammèche. Sans se rendre compte que la lueur du Funécire avait donné à son ombre un aspect gigantesque, comme si elle appartenait à un titanesque Mygavolt.
Polichombr donna l'assaut final en poussant un Grincement qui résonna dans tout le couloir.
Grincement qui interpella Rachel. La dresseuse ouvrit une des portes qui bordaient le couloir.
« Mais qu'est-ce que vous faites ? »
Funécire tenta de se cacher pour ne pas être interpellé par sa dresseuse, mouchant sa flammèche. Le couloir avait replongé dans le noir le plus opaque, vite chassé par la lueur de la lampe-torche que venait d'allumer Rachel. Elle vit alors les silhouettes tremblotantes de Chinatsu et de son Sabelette enserrés l'un contre l'autre. La jeune femme plia les genoux pour se mettre à leur hauteur.
« Désolé je crois que tu es tombé dans une embuscade de mes Pokémons. Tu t'es perdue, jeune fille ? »
Sans mot dire, la Polichombr se laissa tomber sur la tête de Chinatsu, sa jupe spectrale lui englobant la tête tel un chapeau. Son regard défia celui de sa dresseuse tandis qu'une épaisse langue rose sortait de sa bouche.
Les craquements, les bruits et les changements de lumière n’étaient guère rassurant pour la jeune dresseuse qui tremblotait encore. Le Sabelette blottit contre elle, ne semblait pas plus serein que sa partenaire. Ils entendirent une voix un peu plus loin dans la pénombre, sans comprendre ce qu’il était dit. Elle entendit des bruits de pas se diriger vers elle, avant de s’arrêter. La jeune fille fixait le sol, ne voulant pas faire face à ce qui était face à elle. Elle vit alors deux genoux se pliaient face à elle et se posaient à même le sol.
Elle releva finalement la tête, et croisa le regard d’une jeune femme aux longs cheveux roses. Elle lui demandait si ses Pokémon ne lui avait pas fait trop peur, et si elle ne leur en voulait pas trop. Alors que la jeune femme commençait à essayer de rassurer Chinatsu, un tissu tomba alors du plafond et se déposa sur la tête de la jeune dresseuse. Chinatsu leva les yeux, et vit un Pokémon ressemblant à un tissu mauve qui lui tirait la langue. A son allure, on pouvait comprendre que c’était un Polichombr. Elle rit nerveusement après avoir compris que cette frayeur irrationnelle était bien stupide pour une jeune fille habituée à la pénombre.
Elle posa à terre son camarade, et finit par attrapé le Pokémon qui s’était positionné fièrement sur sa tête.
Tiens, je te le rends ! J’imagine qu’il t’appartient !
La jeune femme finit par prendre de ses deux mains le Polichombr. La pièce très peu éclairée n’était pas propice à la discussion, et il valait peut-être mieux trouver un endroit où les deux dresseurs pourraient discuter bien plus facilement.
Je ne te connais pas, et toi non plus, mais je te propose de faire connaissance. Tu as l’air de connaître les lieux, tu pourrais me faire visiter si tu veux ou du moins trouver un autre endroit pour que nous puissions parler un peu ?
Chinatsu avait retrouvé sa gaieté habituelle, et semblait vouloir faire connaissance avec les gens qu’elle rencontre. Elle n’avait pas eu beaucoup de rencontre avant le début de son aventure, mais depuis qu’elle s’était lancé dans cette nouvelle région, elle avait compris une chose essentielle : rencontrer de nouvelles personnes lui permettait d’apprendre de nombreuses choses intéressantes.
Hina eut un soupir de résignation lorsque la jeune dresseuse la rendit à sa propriétaire. Elle qui avait espéré que la demoiselle pousse un cri d'horreur, ou ne se mette à courir en tous sens, paniquée au plus haut point. Le Pokémon Spectre détourna même le regard pour éviter le sourire narquois de Rachel. Elle savait qu'elle avait commis une erreur, inutile d'en rajouter une couche. La Polichombr glissa des mains de sa dresseuse, retournant léviter pour bouder dans son coin. Rachel accueillit ce geste par un haussement d'épaules, reportant son attention sur l'inconnue.
« Ce serait impoli de laisser une petite chérie comme toi seule dans un tel endroit. Suis-moi. »
Rachel lui indiqua même de marcher à ses côtés, balayant devant elle avec la lampe-torche pour éviter les obstacles pouvant les entraver. Funécire et Statitik les suivaient quelques pas derrière elles, l'araignée parce qu'elle n'avait pas encore assez de courage pour cavaler seule, et la bougie... parce qu'elle craignait une punition pour sa mauvaise blague et avait décidé de faire profil bas.
Rachel mena ainsi Chinatsu jusqu'à son logement temporaire : une pièce qui avait du servir de petit salon dans une époque révolue. Le sac de couchage de Rachel était étalé sur un sofa élimé. Quelques bougies avaient été allumées pour éclairer la pièce, y mettant une ambiance tamisée. Du feu brûlait même dans une cheminée. Rachel éteignit la lampe-torche désormais inutile.
« Installe toi, les chaises sont encore viables. Ou si tu veux il y a des coussins. » Rachel désigna les coussins bordant la cheminée. « Tu as déjà mangé ? Je n'ai pas de viande, mais j'ai quelques paniers-repas végétariens. »
S'agenouillant, Rachel extirpa de son sac des tupperwares contenant des salades de riz et de pâte. Des repas froids qui pouvaient être mangés à toute heure pour se caler l'estomac.
« Sans être indiscrète, tu as quel âge ? Tu t'es perdue en voulant trouver un hôtel pour la nuit ? »
Sinon comment une si jeune fille aurait pu se retrouver dans l'aile abandonnée d'un manoir, en pleine nuit ?
Désolé de la peur que lui avait causé ses Pokémon, la jeune femme semblait bien amicale et agréable comme personne. Les Pokémon qui avaient fait peur à Chinatsu un peu plus tôt semblaient essayé de se faire discret pour ne pas attirer les foudres de leur dresseuse qui n’avait pas l’air satisfaite de leur comportement et surtout exaspéré par leurs bêtises. La jeune dresseuse suivait alors les pas de sa nouvelle rencontre, sans bité mot, juste observant les couloirs par lesquels elle passait. Le silence était brièvement interrompu par le tonnerre grondant au loin, et les flashs des éclairs aveuglant traverser les pièces éclairant avec eux les bibelots encore en parfaite état disposé sur les divers meubles des pièces qu’elles parcouraient.
Chinatsu n’arrivait malgré tout pas à être rassuré, montrant extérieurement son courage, et sa témérité, mais tremblant intérieurement comme une feuille morte. Si cette jeune femme à la chevelure rosée n’avait pas fait son apparition, elle n’aurait sans doute pas bougé de la nuit et serait resté blottis contre son petit Sabelette. Flash qui tenait d’une patte fébrile l’un des bas de la jeune dresseuse semblait guère plus rassuré, et ses pas précipités montraient qu’il ne voulait être point séparer quelques secondes dans cette pénombre et cette ambiance horrifique que lui faisait pensé ce vieux château.
Après quelques minutes de marche, Chinatsu pénétra dans une salle bordait de lumière, la lumière d’un feu allumé encore vif qui dansait aux rythmes des bourrasques de vent qui s’infiltrait parmi les brèches des fenêtres qui semblaient n’avoir pas supporté les diverses intempéries. Les bris de verre recouvert de poussière témoignaient de l’ancienneté de ce bâtiment. La jeune femme pointa alors quelques coussins dépoussiéraient positionnés au coin du feu qui semblaient pouvoir accueillir plusieurs personnes. Elle proposa à Chinatsu de s’assoir, et lui proposa même un repas qu’elle avait confectionné d’elle-même.
Je veux bien un panier-repas alors si ça ne te dérange pas !
La faim l’emporta alors sur la peur et l’estomac qui avait crié famine jusque-là sans avoir été nourris, fût enfin repus et la jeune dresseuse plus sereine alors commença à écouter ce que sa nouvelle connaissance lui disait.
Alors, j’ai seize ans. Je voulais rejoindre la prochaine ville, mais ma curiosité l’a emporté sur mon objectif, et en croisant le regard de ce château j’ai décidé d’aller jeter un coup d’œil à travers la grille d’entrée. Malheureusement, la pluie a pointé le bout de son nez, et le jour commençant à décliné, je n’ai pas eu le courage de rebrousser chemin dans le noir. Du coup je me suis abrité ici, mais je ne pensais pas qu’un endroit pouvait être aussi terrifiant ! Mais toi, que viens-tu faire ici d’ailleurs ? Et comment t’appelles-tu ? J’en oublie les politesses, excuse-moi !
Le vent se calmant peu à peu, les branches décidèrent d’arrêter de frapper violemment contre les carreaux, et le silence ne fût alors que ponctué de violent éclatement du tonnerre.
Seize ans ! N'était-ce pas trop jeune pour courir à l'aventure, en pleine nuit ? Rachel songea alors à cette époque, pas si lointaine, où des enfants de dix ans prenaient la route sans aucune pensée pour leurs familles, ni aucune norme de sécurité. La jeune femme tendit un des tupperwares ainsi qu'une paire de couverts et une serviette en papier.
« Tu as bien fait. Méridian n'est pas très loin mais avec la pluie, tu aurais finie saucée et tu aurais pu tomber malade. »
D'ailleurs la pluie frappait les vitres dans un crépitement continu. L'orage amorcé par les éclairs éclatait, déversant une pluie torrentielle qui durerait, probablement, une bonne partie de la nuit. La Statitik avait grimpé sur le rebord d'une fenêtre, observant ce spectacle de la Nature en proie aux éléments. Les mandibules du Pokémon araignée claquaient le vide cherchant à happer les gouttes – sans comprendre qu'une vitre la séparait de ses proies. Chandelle l'observait faire en secouant la tête. Ce Pokémon était encore naïf, tout juste sorti de son œuf.
Rachel s'assit sur un des autres coussins, glissant ses jambes sous ses fesses.
« Ne t'excuse pas, j'ai moqué d'impolitesse moi aussi. Je m'appelle Rachel Mirabeau. Je suis venue parce que... j'aime l'ambiance de cette aile de manoir abandonnée. J'adore les films d'angoisse, les jeux d'horreur comme Fatal Fantominus et les Pokémons Spectre. Alors ce genre d'endroits... J'imagine les possibilités, comme se raconter des histoires de fantômes lors d'une nuit d'orage. »
La foudre tomba. Le crépitement de la décharge électrique résonna dans tout le bâtiment. Les poils de Statitik se dressèrent, comme parcourus par de l'électricité statique, tandis que ses multiples yeux brillaient. Ce bruit lui rappelait sa maman. Funécire avait bondi, sa flammèche se gonflant d'un coup sous l'effet de la surprise. Rachel avait sursauté aussi, toute aussi étonnée.
« Il ne fait vraiment pas bon d'être dehors. Toi et ton Pokémon pouvez rester dormir ici pour la nuit. Vous n'avez pas peur des orages, au moins ? »
A chacune des questions de Rachel, Chinatsu semblait plutôt calme. Non, elle n’avait pas peur du tonnerre, ni des éclairs tant qu’elle ne se trouvait pas dessous. Il commençait à se faire tard, et la fatigue venait à guetter la jeune fille. Les paupières de celle-ci semblaient incroyablement lourdes et chaque seconde à se battre pour restait éveillé paraissait insurmontable. Quand la nouvelle compagnie de Chinatsu lui proposa de dormir, l’attente ne fut pas bien longue. Voyant les divers coussins à ses pieds, elle n’avait que l’embarras du choix.
Flash, vient avec moi ! Je préfère te savoir près de moi pour dormir, et ce n’est pas parce que j’ai peur hein !
La petite belette lâcha un petit soupir, avant de rejoindre sa dresseuse. Chinatsu en oublia presque que la jeune femme était encore présente, enfin peut être n’étais ce qu’un fantôme pour elle. A croire qu’elle en perdait les sens. Le sommeil finit par prendre le dessus, et les deux compagnons s’endormirent blottis l’un contre l’autre.
La fatigue avait eu raison de la jeune dresseuse. Loin de s'en formaliser, Rachel la laissa prendre ses aises, souriant en la voyant serrer son Sabelette contre elle. Remballant ses affaires, la Kalosienne borda l'Unysienne d'un plaid avant de s'engouffrer dans son sac de couchage. La Polichombr revint mais demeura en retrait de la petite dresseuse, préférant la compagnie de Chandelle. Les deux Pokémons Spectre passèrent une bonne partie de la nuit à observer leur dernière recrue s'extasier face à l'orage.
Le petit matin les trouva tous trois endormis, pratiquement pelotonnés les uns contre les autres. Rachel les rappela dans leurs Pokéballs respectives avant d'accueillir son invitée.
« Bien dormi ? »
Laissant l'Unysienne finir de se réveiller totalement, Rachel lui offrit de quoi mener un petit-déjeuner. L'aînée répondit aux questions de sa cadette, si celle-ci lui en posa, avant de replier le camp et de raccompagner Chinatsu jusqu'à la sortie. Rachel devait repartir sur les routes en quête d'un membre des Ossatueurs au plus vite si elle ne voulait pas prendre le risque de le rater. La séparation se fit en bons termes, Rachel encourageant sa cadette dans sa voie.
Ce fut la première et dernière fois que la Kalosienne vit la jeune fille. Peut-être était-elle repartie, depuis, dans sa région natale, en compagnie de son Sabelette.
Citation :
Merci encore pour ce RP. Je suis restée assez vague concernant Chinatsu pour ne pas empiéter sur ton personnage. Mais si jamais j'ai commis une bêtise, dis-moi et je corrige !
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