ces serpent qui sifflent sur sa tête (jaffar) terminée

Jaffar n'a jamais été un jeune homme beau - trop maigre, trop grand, trop pâle - si pâle, comme de la cire, et non pas comme de la neige. Son visage a des traits trop anguleux, et ses yeux une teinte gris d'ardoise, alors que ses cheveux noirs s'effilochent et refusent de se coiffer. Mieux vaut ne pas compter sur son sens esthétique ou sur son physique - il l'a toujours su. Alors il a tout misé sur le reste. Doté d'un grand intellect et surtout d'une curiosité insatiable, il est un dévoreur de livres, une mémoire sur pattes, et un monsieur je sais tout extrêmement horripilant quand il s'y met. Mais cela reste rare : sa timidité maladive et son besoin compulsif de ne pas être touché ou trop approché lui évitent de trop se faire des amis. Ouf, heureusement, il a eu chaud.

Si nous partons dans les détails, il est vrai que ses rares sourires sont sincères et doux, et qu'ils creusent de petites fossettes dans ses joues maigres. Il a également une espèce de présence, assez neutre, ni désagréable ni agréable, et si il ne sait guère s'imposer par sa stature, il arrive à argumenter avec sérénité, sans jamais élever la voix. Jaffar déteste les cris et les disputes, et comme un enfant que l'on gronde, dès les premiers signes de désaccord difficile, il s'enfuit. Monsieur n'est guère courageux - il préfère se réfugier dans le monde des livres et de l'imagination. Il se passionne énormément pour la mythologie pokémon et les mystères pokémons. Il rêve de trouver des informations lui permettant de percer le secrets des Zarbis, ou de l'évolution des pierres - des rêves, rien de plus, même si il met tout son coeur à classer les informations là-dessus.

Il sait être doux et patient avec les enfants, mais la présence des femmes, notamment des jolies femmes - et un peu celle des jolis garçons - le fait tellement paniquer qu'il bafouille et dit n'importe quoi. Il préférera donc rester seul, ou éloigné en tout cas des gens capables de lui faire perdre ses moyens. Il a un bon fond et un très grand coeur, mais un tel creux dans sa confiance en lui qu'il préfère monter des murs entre lui-même et ceux qui pourraient le blesser.

Lily, attends-moi, je t'en prie. La abo se retourne lentement, semble soupirer devant son empoté de dresseur. Tenant contre lui bien trop de livres que ne peuvent supporter ses maigres muscles, il halète sous l'effort. Mais il ne pouvait passer à côté des merveilles de cette librairie. Clairement pas. Papa sera content, j'en suis certain et je- wtsflgkr émet-il comme un message codé. Il manque de trébucher, devenu soudain encore plus maladroit. C'est qu'une jolie fille se tient devant lui, et pas n'importe laquelle : sa nouvelle voisine Mina, depuis qu'il a emménagé à Mhyone. Elle est plutôt de l'âge de son père, mais les gens beaux l'ont toujours fait un peu paniquer. Bon, soyons franc - les gens beaux le font paniquer totalement, du genre à devenir zinzin.

Jaf, ton père te cherche partout depuis des heures ! et sur cette remarque elle prend la moitié des livres d'une main sûre et s'éloigne, s'attendant à ce qu'il la suive. Docilement, il prend pied derrière elle, sans même chercher à émettre une protestation. Pourquoi faire ? Y'a pas à dire, les Jefmin, vous êtes des petits rats de bibliothèque ! Toi et ton père, vous faites la paire ! Venir vous installer à Mhyone pour en étudier la culture ! Ton père m'a également avoué que tu cherchais des renseignements dans nos archives, sur des passages de pokémons légendaires. Sérieusement ! Jaffar, tu as dix sept ans ! Amuses-toi, fais la fête, bai- Non ! Il l'interrompt, le visage devenu cramoisi - on dirait un pot de confiture sous une masse de cheveux noirs et sales. Il sait ce qu'elle allait dire - elle est franche, quand elle veut, Mina. Aide-moi juste à rentrer chez moi, s'il te plaît soupire t-il.

Il fait semblant de ne pas voir le regard à la fois amusé et exaspéré que le pokémon serpent et Mina s'échangent ; ah les hommes.