Tout n'est qu'une question de volonté ! [Alexander Diame]

Visiblement, c’était bien un Spinda hyperactif dont elle avait hérité. Il ne voulait pas tenir en place, semblant s’amuser, ou tout du moins s’occuper, avec tout ce qu’il pouvait avoir sous la main. C’était assez fascinant de voir à quelle vitesse cette petite créature arrivait à passer d’une chose à une autre. Un tempérament qui aurait surement pu être particulièrement fatiguant pour un dresseur, mais les deux semblaient s’être particulièrement bien trouvés. Je n’avais nul doute sur le fait qu’ils iraient loin, enfin, toujours fallait-il qu’ils arrivent quand même à partir.

Je ne savais pas vraiment si la jeune femme avait vraiment attentivement écouté le professeur, mais, en tout cas, elle connaissait la base concernant les spindas. Ils étaient évidemment tous uniques, et leur empreinte génétique était imprimée sur leur fourrure sous la forme des tâches si caractéristiques du pokémon. En revanche, Hélène se trompait pour ce qui était de son efficacité au combat. J’en avais très rarement croisé, mais certains dresseurs s’accordaient particulièrement bien avec le côté imprévisible des spindas. Alors certes, ils n’étaient pas doués de la plus grosse puissance de frappe, mais le combat ne se résumait pas à ça, bien au contraire. Leur danse-folle avait fait mettre genou à terre à de pourtant très bons dresseurs, et le fait de les sous-estimer était souvent une erreur décisive.

« Bah, au moins, tu connais la base ! En revanche, ne les sous-estime pas. Les spindas, lorsqu’ils sont bien entrainés et accordés à leur dresseur, sont des adversaires particulièrement coriaces et pénibles. Enfin de ce que j’ai entendu. Bref, de toute façon, ce n’est pas dans cette voie que tu as choisis de t’engager, et puis la puissance n’est que très secondaire par rapport au feeling qu’on peut voir avec un pokémon ! » Je lui fis un de mes clin d’œil si caractéristique à ma personne.

Je notais qu’effectivement, elle semblait avoir une fascination pour le feu. C’était une chose qui me rendait toujours aussi curieux, puisqu’elle ne faisait pas très « pyromane » de prime abord. Tant qu’elle n’apprenait pas d’attaques de ce type à son Spinda, Mhyone ne risquait rien. Cette pensée me fit sourire. Je la corrigeais avec un petit sourire. « Salamèche, mais je comprends. C’est un pokémon plutôt marrant aussi ! Après, vu tes affinités, je dois dire que je suis soulagé que tu ais choisis un autre pokémon. » Je la taquinais, avant de répondre à sa question.

« Nuts ? Je l’ai rencontré dans le désert. J’étais petit et je m’étais paumé dans une tempête de sable et, à mon réveil, il était à côté de moi. Et depuis, on ne s’est plus jamais quittés ! Je n’ai jamais trop su si c’était lui qui m’avait ramené ou s’il avait juste suivi, mais toujours est-il qu’il est toujours là ! »

Elle savait au moins désormais vers quel chemin elle allait se tourner. La manière dont elle devrait s'y prendre pour progresser sur cette voie, elle, était encore pleine de mystère. Rosa écouta les mises en garde d'Alex, comme quoi il ne fallait pas sous-estimer son Spinda mais elle l'imaginait quand même difficilement faire face à, je ne sais pas, son Libégon par exemple ?

Toujours est-il qu'elle le remercia pour sa correction de prononciation du nom de la salamandre de type feu avant qu'il n’enchaîne avec sa rencontre avec Nuts.

-C'est amusant ! Finalement ce n'est peut-être pas toi qui l'a choisi mais plutôt l'inverse. Et puis .. Elle croisa les bras. Je suis sûre que je m'en serais parfaitement sorti avec un Salamèche, tu n'importe quoi !

Elle avait saisit le sens taquin de ses propos mais faisait mine en tournant la tête de prendre un air vexé. Cependant dans sa palette de talents la comédie ne faisait pas parti puisqu'on pouvait voir à ses joues abusivement gonflées et à ses regards secret mais indiscret qu'elle attendait justement de voir si son jeu d'acteur avait fait son effet.

Bidou avait encore trouvé une autre occupation, celle de tourner sur lui-même d'une manière aléatoire mais à peu près circulaire en essayant d'attraper son petit rond de queue, regardant à chaque fois par terre si elle n'était pas tombée quand il refermant ses mains sur l'espace vide où était supposément sa queue.

-Bien. Je crois qu'il se fait tard, je vais y aller. Merci beaucoup pour tout tes conseils, et je te dois un café, pour le moment je n'ai pas grand-chose sur moi mais attends ! Elle fouilla dans ses poches, puis dans l'autre pour enfin sortir un porte-clef avec une tête d'Ecremeuh qui souriait largement. Elle le proposa à son interlocuteur puis ressenti le besoin d'exprimer l’évidence. C'est un porte-clef avec une tête de Meumeuh dessus ! J'en ai pleins d'autres chez moi alors tu peux le garder, c'est fait avec de la pâte qu'on fait cuir dans un four, et après elle durcit, j'ai jamais eu la moindre idée de comment ça fonctionne mais je trouve ça joli !

Elle se remémora du four et qu'elle avait faillit remettre le feu à sa maison une énième fois, mais bon, inutile d'en faire l'étalage, vous avez globalement saisi que son affinité avec les flammes ne se terminait que très rarement d'une bonne manière.

Pas moi qui l’avais choisi ? C’était surement plus que probable. Les kraknoix n’étaient pas d’ordinaire particulièrement réputé pour sauver des gens dans le désert, c’était même tout l’inverse. Ils étaient d’ailleurs plus censés faire partie des « dangers » que des « aides », et pouvaient être particulièrement dangereux. Rien ne m’expliquait vraiment la raison de cet acte « contre-nature » mais je m’en contentais sans chercher plus d’explications. En plus, ça faisait tout de même un mot que tout ça était derrière nous.

« On va dire que c’est un peu ça ! » Dis-je, amusé, à Rosa. « Enfin, un petit peu comme vous, disons que notre rencontre était plutôt impromptue. Mais elle a porté ses fruits, comme elle portera ses fruits pour toi et Bidou ! » Je marquais une courte pause, remarquant sa mine faussement vexée. Elle ne l’avait pas vraiment mal pris, et elle jouait la comédie de manière totalement exagérée ce qui était hilarant. J’éclatais de rire avant de continuer à la taquiner. « Oh, toi oui, tu t’en serais bien sortie. En revanche, j’ai un peu plus peur pour la faune et la flore qui se seraient trouvées autour de toi ! » Même si je plaisantais sur sa maladresse, j’étais tout de même persuadé qu’elle était capable de progresser sur ce point, et de devenir une bonne coordinatrice.

Le spinda, lui, avait recommencé son cinéma, se courant littéralement après. La jeune femme semblait être en train de fatiguer doucement, et elle me confia vouloir s’en aller sans plus de cérémonies. Bien sûr, je ne m’en offusquais pas le moins du monde, il était tard, et nous parlions déjà depuis un bon moment. Elle me tendit alors un porte-clés en forme d’Ecremeuh, plutôt bien réussi, pour payer le café que je lui avais offert. Je ne voulais pas vraiment la vexer, et ça ferait toujours un souvenir, bien qu’elle ne me devait, bien évidemment, rien du tout.

« Et bah… Je te remercie ! » Dis-je en prenant le porte-clefs qu’elle me tendait. « Mais je le prends plus pour un gage d’amitié plutôt qu’autre chose ! Tu me dois rien pour le café, ça m’a fait plaisir de t’inviter. » Puis je la saluais, alors qu’elle s’apprêtait à partir. « J’te donne mon numéro si jamais t’as besoin, hésite pas ! » Moi, je restais bien évidemment dans ce petit bouiboui qui m’abritait le temps de mon séjour à Nox.