Un retour qui se passe pas aussi bien que prévu | feat. Ivar & Alexandre

Un retour qui tourne mal

Après tout ce qui s’était passé ces derniers jours à Méridian, j’avais bien besoin de prendre l’air. L’antique cité était certes magnifique, je n’avais pas l’habitude de rester trop longtemps au même endroit, et l’envie de voyager, n’importe où, commençait à me peser sérieusement. Pourtant, j’en avais fait des rencontres, et vécues de aventures là-bas. Et en quelques jours seulement d’ailleurs. Outre le tournoi au restaurant d’Artémis, le shopping pour préparer sa soirée en amoureux, l’entrainement avec Ivar ou encore le voyage dans le passé aux côtés d’Akane – Qui avait d’ailleurs laissait sur ma main un souvenir visiblement impérissable –, j’avais également pu disputer un combat au sommet contre quelqu’un dont j’avais souvent entendu parler. Cela faisait d’ailleurs assez longtemps que je n’avais pas croisé d’adversaires aussi forts que Brynhild, et, une fois encore, j’avais eu l’occasion de drastiquement progresser.

Ayant envie de me dégourdir les jambes et de voir un nouveau paysage par la même occasion, je décidais de rendre une petite visite au professeur Acacia, histoire de passer quelques heures dans la capitale. Et puis, je savais de source sure qu’Ivar s’y trouverait surement également, et ce serait l’occasion de profiter d’un petit bar dont j’avais entendu parler. Visiblement, ils y faisaient déguster une toute nouvelle bière qui, aux dires des différents avis que j’avais pu consulter sur le pokéweb, était vraiment délicieuse. C’était donc une occasion parfaite de tester ça par moi-même, et, surtout, de prendre quelques jours de vacances. Il était vrai que, depuis que Furfur avait rejoint mon équipe, il me tardait d’exploiter toutes ses capacités, et, du coup, nous n’avions pas chômé le moins du monde depuis sa capture. La Balbuto progressait vite, et rattraperait sans doute bien vite ses coéquipiers. Et puis, son esprit analytique était assez vif, ce qui me permettait, en combat, de ruser davantage. Mais il ne serait sans doute pas question de combats aujourd’hui, alors elle pouvait se reposer tranquillement.

Après mon arrivée, je rejoignais rapidement mon ami dans ladite brasserie afin de profiter tranquillement de notre après-midi. Il fallait dire que pouvoir se poser tranquillement et discuter de tout et de rien avait été plutôt difficile depuis notre rencontre. Nous avions déjà vécu tant d’aventure qu’Ivar était devenu la personne dont j’étais indubitablement le plus proche dans la région, et que je considérais à la fois comme mon rival et mon meilleur ami. Bien que cultivant certaines différences notables, nous étions très complices, ce qui rendait notre amitié particulièrement riche. Sa remarque sur Artémis me tira un petit sourire.

« Bah j’ai pas chômé, comme tu peux l’imaginer. Je compte une nouvelle équipière dans mon équipe, et j’ai vécu des aventures plutôt… particulières. Quant à Artémis, je t’avoue que je ne l’ai pas revue depuis notre après-midi shopping. Mais j’suis sûr qu’elle se porte à merveille. » Lui lançais-je avec un grand sourire.

Les bières étaient enfin arrivées, et il fallait dire que nous les attendions depuis un certain temps. Le bar était littéralement bondé. Nous allions enfin pouvoir les déguster en toute quiétude, alors que j’observais Feather qui semblait beaucoup plus calme que d’accoutumée. Au moment où je trinquais avec Ivar en portant la pinte à mes lèvres, un cri retentit. Un appel au secours, d’une voix apparemment féminine. Avant que j’aie pu réagir, Ivar avait bondit de sa chaise, la renversant, surprenant et Feather, et moi. Il me demanda de le suivre, mais je n’avais encore pas eu le temps de me lever. Je repris bien vite mes esprits.

« Nan mais ! Et la bière alors ?! » Lui criais-je, mais il ne sembla pas m’entendre.

Nous ne pouvions décemment pas partir sans payer notre dû, même si j’aurais bien aimé pouvoir profiter de la tant attendue boisson. Je lançais à Feather de me suivre, et, contre toute attente, il se posa sur mon épaule. Je récupérais donc le sac d’Ivar, ainsi que le mien, avant de tenter de me frayer un chemin vers le comptoir. Lorsque le barman m’annonça le prix, j’écarquillais les yeux.

« Pardon ?! Combien ?! » Lui lançais-je, un soupçon d’énervement dans la voix. Mais je n’avais pas bien le temps de négocier, j’avais pris suffisamment de retard comme ça. Je lui lançais donc un billet correspondant à ladite somme avant de sortir en trombe. Lorsque je vis nos deux verres pleins, je ne pus réellement me résoudre à les abandonner, surtout au vu du prix qu’ils nous avaient couté. Je fis donc sortir Furfur de sa pokéball, et je lui lançais.

« Dis ma grande, tu pourrais les porter sans les renverser ? » La Balbuto émit comme une sorte de soupir dans ma tête. « Nan mais t’es sérieux ? » Me glissa-t-elle « Attends t’as vu le prix de ces tr… Bref, on n’a pas l’temps ! » Résignée, la Balbuto souleva les deux pintes sans encombre, maintenant la gravité stable le temps de leur transport. Je me mis alors à courir, ayant bien du mal à discerner la direction qu’avait prise Ivar. Je fis alors sortir Shax de sa pokéball, suscitant des cris d’indignation parmi les passants. Je grimpais sur son dos, Furfur sur l’une de mes épaules, transportant toujours les pintes, et Feather sur l’autre. Je m’adressais alors au pokémon vol.

« Dis Feather, tu pourrais nous guider vers ton dresseur ? » Le pokémon poussa un piaillement et, toujours accroché, m’indiqua avec son aile la direction qu’avait prise Ivar. Je décollais donc en trombe sur le dos de Shax, et je repérais rapidement le petit cortège. D’ailleurs, visiblement, Hafrn avait également bien progressé, à en voir sa nouvelle forme. Je ne pus m’empêcher de penser qu’il faudrait un jour que nous fassions une course, histoire de nous amuser un peu, mais je me reconcentrais bien vite sur l’objectif. J’utilisais alors Vent Arrière, contournant le voleur, pour lui couper la route. Alors que je me rapprochais, j’eu soudain une idée, un petit sourire en coin.

« Hey Furfur, t’as pas vu un mur devant lui ? » Glissais-je à ma Balbuto. « Je crois bien que t’as raison. » Dit-elle, sur un ton qui me sembla amusé. Je m’approchais alors davantage, et la Balbuto créa un petit mur psychique devant le voleur qui courrait en regardant fréquemment derrière lui. Il le percuta alors de plein fouet, m’arrachant une grimace. Ça avait dû faire mal. Je me posais donc devant lui, coupant sa route, alors qu’Ivar et une jeune femme accompagnée d’un Arcanin et d’un Démolosse arrivait en courant. Je récupérais alors l’une des bières transportées par Furfur, avant d’en prendre une gorgée. Il n’y avait pas à dire, elle valait vraiment son prix.

Un retour qui tourne mal

Je fis un petit signe amusé à Ivar, en le voyant de l’autre côté du terrain. Sa bière l’attendait, d’ailleurs, même si, pour le moment, nous avions d’autres Miaouss à fouetter. Les deux pokémons vols s’étaient tournés vers la jeune femme aux côtés d’Ivar ainsi que vers mon ami, alors que les Machopeurs face à moi essayaient toujours de passer à travers le mur invisible créé par Furfur, qui, visiblement, s’amusait beaucoup trop dans cette situation. Il fallait dire que je n’étais pas en reste. Sans vraiment savoir pourquoi, cette fois ci, je ne ressentais aucune pression ni aucune inquiétude. Peut-être que j’avais fini par m’y habituer, tout simplement. En tout cas, même si je ne doutais pas un seul instant de pouvoir vaincre les deux pokémons combat, j’avais envie de régler le problème autrement. De l’autre côté, Hafrn affrontait d’ores et déjà un Noarfeng. Je remarquais alors que la jeune femme qu’était allée aider Ivar n’était pas en reste. Un magnifique Arcanin trônait derrière elle, et son démolosse semblait paré pour l’attaque. Je ne retins pas un petit sifflement admiratif en voyant les deux pokémons feu qui paraissaient aussi puissants que le Roucarnage d’Ivar. Le pokémon de type ténèbres semblait d’ailleurs prêt à tailler dans la chair de son adversaire, ce qui pouvait tout de même s’avérer être un problème. Après tout, la solution était peut-être bien plus simple que de mettre une raclée au voleur.

Je m’asseyais alors tranquillement en tailleur face à l’homme qui niait toujours le vol, et paraissait commander à son pokémon dans son combat contre Ivar. Les Machopeurs semblaient attendre que le mur se brise pour s’en prendre à moi, et il allait bien falloir que Furfur cesse de le maintenir vu ce que j’avais prévu. Je fis signe à Shax, mon Libégon, de se mettre devant moi un instant, puis Furfur baissa la protection invisible. Les deux pokémons combat ne se firent pas prier, et ils foncèrent vers moi. Toujours assis, je réagissais rapidement.

« Shax, Dracoqueue ! » Le Libégon fit un brutal tour sur lui-même, et frappa de son appendice caudal chargé d’énergie draconique, touchant les deux pokémons en plein abdomen, les envoyant boulet un peu plus loin. Ils se relevèrent toutefois, mais semblaient moins enclin à attaquer sans réfléchir. Toujours en tailleur, j’en profitais pour adresser la parole au voleur.

« Du coup, tu veux vraiment pas rendre les pokéballs ? Je t’assure qu’on gagnerait du temps. » Lui dis-je en lui souriant, presque amicalement. Il me répondit, un brin narquois. « Tu peux dire à ta copine que j’ai rien fait du tout, je ne sais pas de quoi elle parle. Et tu devrais rester en dehors de ça, si tu veux pas finir à l’hôpital. » Me dit-il, un grand sourire aux lèvres. Il semblait particulièrement sûr de lui. Je reprenais donc une gorgée de ma boisson, la savourant, avant de reporter mon regard sur l’homme aux Machopeurs et aux Noarfeng. Je lui fis un grand sourire.

« Comme tu veux ! » Lançais-je, amusé.

Avant qu’il ait eu le temps de dire quoique ce soit, la Balbuto prit le relais. Utilisant ses pouvoirs télékinésiques, elle propulsa l’homme dans les airs, à une vitesse vertigineuse. J’observais son ascension, amusé par le cri plutôt féminin qu’il poussait sous la surprise. Le son sembla s’éloigner, avant de reprendre en intensité lorsqu’il amorça sa descente. Furfur le stoppa alors juste à temps, avant qu’il s’écrase au sol, mais son répit fut de courte durée. La Balbuto répéta l’opération presque aussitôt, et il fendit à nouveau les airs. Au bout de deux autres envolées, alors que ma partenaire le réceptionnait à nouveau sous les yeux médusés de ses Machopeurs, tenus en respect par le Libégon, il cria.

« Stop, stop ! ça va, j’lui rend ses saloperies. » Dit-il, hoquetant. Visiblement, le manège n’avait pas vraiment plu à son estomac. Je le laissais alors durement retomber au sol. Après avoir poussé un petit cri de douleur en le heurtant, il jeta deux pokéballs au sol, avant de prendre ses jambes à son cou. J’indiquais à ma Balbuto de les faire léviter jusqu’à la jeune femme, qui devait être pressée de récupérer son équipe, avant de faire revenir Shax dans sa pokéball et de me diriger vers Ivar, lui tendant sa bière.

« J’crois que t’as oublié ça. Ton amie n’a rien ? » Dis-je à mon ami, faisant un clin d’œil à la jeune femme aux cheveux clairs.

Un retour qui tourne mal

La situation étant revenue à la normale, je fis également revenir Furfur dans sa pokéball. Il fallait dire que nous avions suffisamment attiré l’attention comme ça avec toute cette histoire, et que l’Arcanin n’aidait pas vraiment à nous faire oublier. Au moins, de mon côté, j’avais ôté du terrain tous mes compagnons. La raison était simple : Furfur était une nouvelle venue dans l’équipe, et j’espérais pouvoir conserver sa présence assez « secrète » pour pouvoir éventuellement profiter de l’effet de surprise dans un combat difficile. Bon, généralement, avec le pokéweb, ce genre de choses tombaient assez vite à l’eau. Je décidais donc de reporter mon attention sur le manège d’Ivar et de la jeune femme. Mon ami avait le premier prit la parole, mais, omnibulé par le pokémon oiseau qui accompagnait la jeune femme, semblait en avoir totalement oublié les politesses élémentaires. Sa maladresse m’arracha un petit sourire, mais j’attendais tout de même qu’il ait fini de jouer avec le pokémon feu pour prendre la parole, lui infligeant un petit coup de poing dans l’épaule pour le ramener à la réalité. Je posais alors mon regard dans celui de la jeune femme.

« Ce que veut dire mon ami ici présent, c’est qu’il s’appelle Ivar, et que venir te filer un coup de main était parfaitement naturel. Quant au restaurant, il essaye de me faire porter le chapeau alors qu’en réalité c’est lui qui a faim. » Dis-je, en faisant un clin d’œil à la dénommée Charlie. Je poursuivais alors. « Et moi, c’est Alexandre, mais Alex ça ira très bien. Et je t’assure, t’as pas besoin de nous remercier pour quoi que ce soit. En plus, vu tes pokémons, j’suis même pas sûr que t’avais vraiment besoin de nous. » Dis-je sur un ton amusé, jetant un regard aux deux molosses de type feu qui me regardaient fixement depuis que je m’étais approché de leur dresseuse.

Le monde autour de nous de désemplissait pas. La foule attirait la foule, et nous nous trouvâmes rapidement au centre d’une attention qui n’était pas forcément très agréable. Les gens pointaient surtout du doigt l’immense, par conséquent facilement remarquable, Arcanin. Ne souhaitant pas plus que ça être dévisagé, je lançais à mes camarades.

« Bon, ça vous dit un restaurant justement ? Histoire de fêter tout ça dans un endroit plus tranquille. » Lançais-je avec un sourire, et, pour dissiper tout malentendu, je rajoutais. « Et pas de chichis, c’est moi qui invite ! ».

Ignorant les éventuelles protestations de mes deux partenaires, je nous dirigeais dans un établissement qui ne payait pas de mine mais qui était réputé pour son excellente cuisine. C’était un endroit dans lequel j’avais l’habitude de manger lors de mes rares séjours dans la capitale, donc un endroit sûr et fiable en ce qui concernait la qualité de la nourriture. Nous nous installâmes alors sur une table ronde, ce qui était tout de même plus pratique pour discuter tranquillement. J’étais assez curieux d’en connaitre davantage sur la jeune femme, d’ailleurs. Avoir vu ses pokémons me laissais penser qu’elle était très loin d’être une débutante, et, surtout, qu’elle semblait bien spécialisée en ce qui concernait ses choix. Je pris alors la parole le premier, parlant, comme à mon habitude, sans aucun complexe. Après tout, elle paraissait avoir le même âge qu’Ivar et moi, et je n’étais certainement pas réputé pour ma timidité.

« Alors, Charlie ! Tu es dresseuse depuis un moment à ce que je vois ! Tu es originaire de Mhyone ? » lui lançais-je amicalement. Un début plutôt classique, mais généralement efficace pour engager une discussion. Le serveur nous amena alors les cartes, et, même si je savais a peu près ce que j’allais prendre, je laissais mes deux compères commander tranquillement.

Un retour qui tourne mal

Je laissais Ivar commencer à faire les présentations auprès de la jeune femme. Finalement, leurs régions étaient jumelles, et ils devaient particulièrement bien connaitre leurs ligues respectives puisque, de ce que j’avais entendu, elles étaient plutôt très proches. Où alors s’agissait-il de la même ligue étendue sur deux régions différentes ? Je devais bien avouer ne pas être très cultivé à ce niveau-là, et je me gardais bien de faire le moindre commentaire. Une fois que le jeune homme aux cheveux blonds eu fini, je pris la parole.

« Ouaip, je viens d’Hoenn, enfin plus particulièrement du désert. » Puis je répondais au coup d’œil interrogatif d’Ivar. « Hum… ça doit être ça oui, et je ne suis là que depuis deux mois supplémentaires par rapport à lui. » Lançais-je en souriant.

Lorsqu’elle insista pour payer le repas, je fronçais les sourcils. Je n’étais pas vraiment à plaindre au niveau des liquidités et je pouvais totalement me permettre. En revanche, le terme chevalier me fit un peu tiquer. On ne m’avait jamais appelé comme ça auparavant et, surtout, ce terme ne me définissait pas le moins du monde. Il allait certes bien à Ivar, puisque c’était totalement ce qu’il était, mais ce n’était pas mon cas. Je soupirais donc, faussement exaspéré, avant de faire un clin d’œil à la jeune femme, replongeant mon regard dans le sien.

« Alors là, tu viens de perdre toute chance de payer ce repas ! J’suis pas un chevalier moi ! » Lançais-je, sur un ton amusé, avant de reprendre. « Et puis, tu en as vu beaucoup des chevaliers qui pensent d’abord à régler la bière de leur ami qui s’est enfuit comme un voleur, et qui par conséquent empêchent ce dit ami d’avoir des ennuis avec les forces de l’ordre ? » Dis-je en appuyant un regard vers Ivar. « J’suis plus un acolyte en fait. Le gars qui court derrière le chevalier pour rattraper ses bêtises pendant qu’il se couvre de gloire. » Finis-je, avant d’éclater de rire.

Le serveur, attiré par tout le raffut que nous faisions, se dirigea alors vers nous pour savoir si nous avions choisi. Visiblement, nous n’avions pas vraiment eu le temps de nous décider, aussi je le congédiais en lui demandant de revenir dans dix petites minutes. Je reportais alors mon attention sur les deux dresseurs en face de moi. Je ne pouvais m’empêcher de me dire que Mhyone était décidément une région bien agitée. Beaucoup de mes rencontres s’étaient effectuées sous ce genre d’auspices après tout. J’eu soudain une question que je posais à la jeune femme.

« D’ailleurs, Charlie, si tu es dresseuse, tu es de quel groupe ? » Demandais-je, intrigué. « Et si tu me dis que tu fais partie de l’emblème, je ne te laisserais définitivement pas payer ce repas. »

Il fallait dire que, même si ce n’était qu’une rivalité implicite, le fait qu’Ivar et moi soyons issu de deux groupes différents ne faisait que nous challenger un peu plus. Ce n’était pas vraiment sérieux, juste de petites taquineries entre nous pour nous motiver davantage.

Un retour qui tourne mal

Je levais alors les yeux au ciel, arborant un sourire amusé, lorsque j’entendis Ivar parler de voler la vedette. Il fallait dire que notre complicité nous permettait aisément ce genre de taquineries infantiles mais indéniablement amusantes. Même s’il le niait souvent, Ivar était tout aussi casse-cou que je ne l’étais. Les motivations, en revanche, nous étaient propres, et souvent assez différentes. Mais tout ça n’avait vraiment pas beaucoup d’importance après tout.

Je jetais, comme mes compères, un coup d’œil à la carte. Je fus quelque peu déçu en sachant que je n’y trouverais pas le fameux frison bourguignon que j’avais déjà pu manger dans le restaurant d’Artémis. Enfin, il faudrait surement s’en contenter de toute façon. Tous les restaurants n’étaient pas vraiment d’un aussi haut standing que celui de notre « amie » commune. Je restais donc sur le choix que j’avais fait précédemment, un simple plat de pâte mélangé à des bouts de frisons grillés. Une fois que ce fut fait, je reportais mon attention sur Ivar qui expliquait à Charlie la raison de ma remarque sur les groupes. J’espérais qu’elle ne l’avait pas mal prit, car c’était bien évidemment lancé sur le ton de la plaisanterie. Et puis, même si elle était – Comme je m’en doutais un peu –, membre du groupe du Guériaigles, ce n’était pas pour ça que je la snobais. Je répondais alors, plongeant mon regard dans celui de la jeune femme, sur un ton légèrement taquin.

« Oui, comme dit Ivar, ce ne sont que des plaisanteries. En réalité, c’est surtout que j’ai parfois l’impression que Timothy et moi sommes les seuls Ossatueurs de la région, et je désespère que de nouveaux membres nous rejoignent. Mais, pour la plupart, ils semblent surtout attirés par la « justice » et la « liberté », visiblement. » Dis-je, amusé, puis je me résignais à la laisser payer le repas. « Bon, en tout cas, si tu y tiens autant, je m’en voudrais de te priver du fait de pouvoir nous inviter. Mais c’est à charge de revanche. »

J’écoutais alors la nouvelle intervention d’Ivar. Durant l’action, je n’avais que peu eu le temps de me concentrer sur l’équipe de la jeune femme, et je n’avais donc pas fait le rapprochement. Mais il avait raison, elle n’avait que des types feu auprès d’elle. Une belle équipe, par ailleurs. Aussi, sa question semblait pertinente, et la réponse m’intéressait beaucoup. Après tout, comme pour Artémis, elle risquait fort de me voir toquer à la porte de son arène, si tel était sa volonté, un de ces jours.

« Ah oui c’est vrai tiens, je n’avais pas fait le rapprochement. » Lui lançais-je, avant de poursuivre. « T’as déjà une grosse équipe visiblement, enfin, de ce que j’ai pu voir, donc tu ne dois pas en être si loin, je me trompe ? »