La tranquillité de la nature / Feat Alex Diame

La tranquillité de la nature.

Tohkami semblait plutôt sûre d’elle, alors je n’insistais pas vraiment. Après tout, elle se connaissait surement mieux que moi et, si elle disait qu’elle était capable de continuer à nager, c’est qu’elle devait en être capable. J’allais donc retourner dans la partie plus profonde de la rivière quand la jeune femme se jeta sur moi à l’improviste, tentant probablement de me couler dans l’eau froide du canal. Sa tentative me fit sourire, car, malgré l’effet de surprise, Tohkami restait plutôt légère, et mes appuis suffirent à la désarçonner, m’empêchant de tomber dans l’eau. Nous commençâmes alors à jouer à essayer de nous couler durant quelques minutes, avant de bifurquer sur une petite bataille d’eau. Toutefois, la jeune femme s’avoua rapidement vaincue et retourna nager.

Du moins, elle l’aurait surement voulu, puisqu’après seulement quelques mètres, elle sembla se tordre de douleur. Alors que j’apercevais qu’elle semblait avoir du mal à continuer de nager, je m’approchais vivement d’elle pour la soutenir et l’aider à sortir de la rivière pour la déposer sur la berge. Lorsque se fut fait, je pus constater que l’estafilade avait laissé sa place à une ouverture bien plus profonde. Nous avions sans aucun doutes sous-estimé la taille de la blessure de la jeune femme, et cette dernière, après notre courte bataille, paraissait s’être agrandit. Je dirigeais un regard inquiet le long de sa blessure, avant de secouer la tête et de répondre à la jeune femme.

« C’est… pas très joli. » Dis-je, continuant de regarder la blessure. « Mais ça devrait aller. C’est juste que ta blessure s’est rouverte et saigne pas mal. Mais tu n’es pas en danger, ne t’inquiète pas. » Je lui lançais alors un clin d’œil rassurant avant de retourner vers mon sac.

J’avais plus que l’habitude de me blesser moi-même durant mes périples, et les nombreuses cicatrices qui parsemaient mon dos et mon torse en attestaient indéniablement. J’avais donc rapidement du apprendre à refermer les blessures qui pouvaient représenter des risques. Si, dans quelques cas, recoudre s’avérait indispensable – surtout lorsque j’étais perdu au fond des montagnes – la situation présente ne l’exigeait pas immédiatement. Il suffirait d’utiliser quelques pansements spéciaux particulièrement résistants pour maintenir la blessure fermée le temps de passer à l’hôpital le plus proche. Je récupérais le nécessaire, en plus de ma serviette, avant d’à nouveau me tourner vers la jeune femme.

« Bon, je te préviens, ça risque de pas être très agréable, et c’est temporaire. Donc après, direction l’hôpital sans discuter ! » Lui lançais-je, avant de lui tendre mon T-Shirt. « Tiens, roule-le en boule et mord là-dedans, ça ne va pas durer très longtemps. » Lui dis-je sur un ton rassurant.

J’attendais qu’elle s’exécute, puis j’utilisais ma serviette pour nettoyer les alentours de la blessure et sécher la peau de la jeune femme. Une fois que se fut fait, j’apposais trois petits pansements rectangulaires en vérifiant que la blessure était bien maintenue, puis je relevais les yeux vers Tohkami. L’opération n’avait pas duré plus de deux minutes.

« Et voilà, c’est terminé. Ça a été ? »