Halloween était de nouveau là. Un an après le succès de la première édition, le festival semblait avoir pris de l’ampleur. Selon les différents éditos de la Pokésphère qui en parlaient, les stands étaient bien plus nombreux, et le gouvernement annonçait une hausse très nette de la fréquentation de l’archipel par les touristes. L’évènement de l’aéroport ne semblait donc pas avoir découragé les visiteurs, bien décidé à participer au désormais célèbre halloween Mhyonais en venant à l’aide des nombreux Ferry qui desservaient la grande île. Toujours suivant les différents prospectus, et suivant toutes les annonces qui fleurissaient sur la toile, la loterie était elle aussi toujours présente pour les quelques chanceux qui avaient pu collecter leur ticket auprès des différents pokémons spectres du champion. Je ne pouvais m’empêcher de me souvenir que mon lot de l’année dernière restait encore inutilisé, même si j’envisageais plus que sérieusement de m’en servir pour l’entrainement de Baal, quand le temps serait venu. Après tout, un petit coup de main de Pépé Skill était très loin d’être malvenu.
Mais cette année, l’évènement d’ordinaire destiné aux frissons et aux mauvaises blagues revêtait une saveur bien plus douce. Je m’apprêtais, comme pour l’édition précédente, à passer Halloween avec Akane. La belle rouquine et moi avions récemment vu notre relation beaucoup évoluer, ou, plutôt, simplement éclore. Si tout nous paraissait naturel, bien qu’un peu soudain, et si nous étions parfaitement sûrs des sentiments qui nous unissaient, nous n’avions en revanche que trop peu d’occasions de nous retrouver. La faute étant en partie sur nos vies respectives, généralement plutôt chronophages. Ce soir, c’était différent. Mhyone semblait s’être arrêtée de tourner l’espace d’une soirée pour concentrer toute son énergie sur Médéa, et c’était un parfait prétexte pour une soirée en amoureux. Une première, depuis que nos lèvres s’étaient trouvées pour la première fois.
Je n’étais pas d’un naturel anxieux, mais je ne pouvais m’empêcher de réfléchir à comment allait se passer la soirée. Il fallait dire que, l’année passée, nous nous étions retrouvés dans une aventure assez particulière, un peu à notre habitude. Mais, cette fois-ci, j’aspirais à davantage de tranquillité avec la jeune femme, et j’espérais particulièrement ardemment ne pas avoir à de nouveau affronter une sale situation. Nos aventures avaient certes beaucoup contribué à nous rapprocher, je sentais désormais avoir quelque chose de particulièrement important à perdre, et ne souhaitais ni être en danger, ni qu’Akane le soit. Mais, si nous évitions les maisons hantées… Tout pouvait bien se passer.
Nous nous étions donc donné rendez-vous directement à l’entrée du festival, en début de soirée. Les festivités battaient leur plein, et la nuit commençait déjà à tomber. Comme l’année précédente, j’étais venu déguisé par les deux sœurs qui tenaient leur boutique à Médéa. J’avais toutefois insisté pour quelque chose de plus simple et de plus discret que la tenue de démon et l’armure que j’avais portée au carnaval. Et discret… ça ne l’était pas vraiment. Bien sûr, ma nouvelle tenue changeait légèrement des anciennes, mais était tout de même bien loin de ma définition de discrète. Si les deux stylistes avaient dit me transformer en une sorte de ninja, je me demandais bien si elles en avaient déjà vu un dans leur vie. Je portais donc une tenue aux dominantes blanches et pourpres. Jusque-là, le thème était relativement respecté, mais j’avais encore beaucoup de mal à m’habituer au tissu particulièrement proche de ma peau, et qui dessinait mes muscles autant qu’il gênait mes mouvements. Les plaques de métal situées au niveau de mes épaules et sur le haut de mes hanches ne faisaient que renforcer ce léger sentiment, bien que ce dernier s’estompât doucement au fur et à mesure que je portais la tenue. Au niveau de mon torse, un symbole qui m’était inconnu était apposé. D’une couleur rouge sang, comme mes manchettes, il représentait une sorte… d’œil maléfique, versant une larme rougeâtre. Au niveau de la coiffure, elle était relativement simple. Mes cheveux étaient coiffés en un chignon équilibré, serti de deux baguettes pourpres elles-aussi, renforçant le style oriental de la coiffure. Pour finir, un tissu léger était censé masquer mon nez et ma bouche, mais il ne fît pas long feu, et je l’abaissais dès que je fus arrivé à destination.
Je n’eus fort heureusement pas trop longtemps à attendre devant l’entrée pour voir se dessiner la silhouette de la rouquine. A sa vue, mon cœur sembla un instant manquer un battement, mais je me repris bien vite. L’impatience de la retrouver n’était en rien gâchée par son arrivée. Elle avait conservé sa tenue de l’année dernière, et elle lui allait toujours à ravir. Je fis alors un signe de la main à la belle rouquine pour signaler ma présence – si tant était qu’elle ne l’avait pas encore remarquée – et la laissait s’approcher, la seule promesse de cette douce soirée affichant un sourire indélébile sur mes lèvres.
Défi:
12. Participer au festival d'Halloween 18. Se déguiser (décrire son déguisement)
Dernière édition par Alexandre Diame le Mer 7 Nov 2018 - 11:45, édité 1 fois
Akane Wise
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Sujet: Re: Soirée hantée [PV. Akane] Mar 6 Nov 2018 - 13:55
Soirée hantéeft. Alexandre S’il y avait un évènement qu’Akane ne voulait pas rater, c’était bien Halloween. La jeune femme, impatiente de se retrouver le jour J, trouvait un moyen de passer le temps comme elle pouvait. Elle avait donc décoré sa maison, tout spécialement pour cette fête horrifique, non sans l’aide de ses Pokémon. Ainsi, Synapse s’était faite un malin plaisir d’escalader le toit pour y placer des guirlandes Nostenfer et des fausses toiles de Migalos, pendant que Mitochondrie assistait Akane pour sculpter des citrouilles. Dresseuse et Pokémon s’amusait à dessiner des visages, effrayant ou drôles, sur les courges pour ensuite les placer à différents endroits du jardin. Myocarde, le petit dernier de la bande, se chargeait d’allumer les bougies qui se trouvaient à l’intérieur des citrouilles.
Puisque Proton et Electron s’étaient trouvés une nouvelle passion pour la glaise, la jeune femme les avaient également mis à contribution. Si les sculptures de Proton restaient assez peu travaillées, celles d’Electron, en revanche, étaient d’un tout autre niveau. Diverses figurines de Pokémons Spectre et Ténèbres ornaient désormais les pourtours de la demeure. Pour la touche finale, celle qui permettait de ne pas oublier l’automne, la rouquine était allée se procurer des champignons décoratifs dans un magasin. Elle les déposait sur les appuis de fenêtres, agrémenté de temps à autres par des feuilles aux couleurs chatoyantes.
La décoration terminée, il fallait passer à un élément clé d’Halloween : les bonbons. Akane avait ainsi eu l’idée de créer des fleurs comestibles, et plus particulièrement des roses pour rappeler l’esprit gothique de la fête, à l’aide de pâte à sucre et de massepain. Cette fois-ci, ce fut Ganglion qui mit épaulait la rouquine grâce à ses pouvoirs psychiques. L’Archéomire donnait son maximum pour créer de magnifiques pétales et se concentrait pour les piquer sur une brochette, peinte en verte pour donner l’effet d’une tige. Ensuite, la jeune femme rassembla tous les bonbons pour les mettre dans un panier devant sa porte d’entrée, indiqué par une pancarte « Servez-vous » écrite d’un rouge sanglant. Ainsi, Akane donnait des fleurs sucrées aux petits et grands enfants qui faisaient la tournée des bonbons. Il suffisait simplement de se servir dans le panier.
Néanmoins, quand Akane eut fini ses préparatifs, elle se rendit compte qu’elle avait oublié un élément crucial de la fête… le déguisement ! L’ironie voulait que la jeune femme passe sa journée à s’occuper en attendant le grand soir mais cela lui avait fait zapper ce point important. Heureusement, la rouquine avait gardé celui de l’an passé. Elle aurait mieux aimé s’en procurer un nouveau mais l’ancien faisait la blague. Il s’agissait donc d’une robe de soubrette assez classique. Le haut du costume était composé d’un corset noir tandis que le bas était une jupe à volant blanche. La jeune femme portait également un ras de cou blanc orné d’un ruban noir, assorti à ceux qui se trouvaient dans ses cheveux.
Quand Akane se trouva sur le lieu des festivités, elle n’eut pas de mal à retrouver celui avec qui elle partagerait sa soirée. Une fois n’est pas coutume, le costume d’Alexandre ne passait pas inaperçu. La jeune femme s’approcha du blondinet, amusée par son déguisement. Il s’agissait probablement du ninja le moins discret de Mhyone. Cela n’empêchait pas pour autant à la rouquine de le trouver séduisant. La personne qui avait créé ce costume avait su mettre le jeune homme en valeur, si bien qu’Akane se sentait ridicule dans le sien.
- Waouh ! fit la rouquine en le voyant. Tu m’avais pas dit que tu sortais le grand jeu. Puis, elle croisa les bras en faisant la moue. Si j’avais su…
Cependant, la dresseuse était d’humeur bien trop joyeuse pour se laisser ternir par un quelconque sentiment négatif. Elle s’approcha d’Alexandre pour venir l’enlacer avant de déposer un baiser sur sa joue. Même si les deux spécialistes avaient la fâcheuse tendance à s’attirer des ennuis quand ils se retrouvaient ensemble, Akane se sentait toujours rassurée par la présence du jeune homme. Elle espérait néanmoins passer une soirée tranquille en sa compagnie.
Comme l’année passée, les Pokémons Spectre du Champion de la ville erraient autours de l’arène pour jouer des tours aux passant… et surtout donner un ticket pour la fameuse loterie ! Cette information n’avait échappé à personne, et Akane espérait tomber sur un lot plus intéressant. La dernière fois, elle était tombée sur des Poké Bloc. Une partie avait été donné à Alexandre, tandis que l’autre restait encore inutilisée.
- Et si on commençait par chercher des tickets pour la loterie ? suggéra-t-elle.
Sujet: Re: Soirée hantée [PV. Akane] Mar 6 Nov 2018 - 15:15
Soirée hantée
La remarque de la rouquine m’arracha un léger sourire. Akane était plus que largement au niveau concernant les déguisements, et le fait qu’il s’agisse du même que l’an dernier n’y changeait absolument rien. La jeune femme aux cheveux flamboyants était particulièrement belle, et son charme naturel se reflétait plutôt bien avec le style gothique qu’elle avait choisi. Je lui souriais alors avant de lui répondre.
« Si tu avais su ? » Commençais-je, la taquinant légèrement. « Tu sais très bien que cette tenue te va très bien et que je te trouve absolument ravissante. » Dis-je, en lui lançant un léger clin d’œil.
J’accueillais ensuite la jeune femme dans mes bras pour une courte étreinte de retrouvaille. Ces moments étaient rares, mais nous allions sans aucun doute pouvoir profiter avec sérénité de notre soirée. Le corps de la jeune femme contre le mien et ses lèvres sur ma joue m’arrachèrent un léger frisson, et nous nous écartâmes un instant le temps de décider comment commencer notre fête d’Halloween.
Commencer par la loterie me tentait effectivement bien, même si je ne savais pas exactement comment « forcer la main » des pokémons spectres. Dans mes souvenirs, l’année passée, c’étaient eux qui s’étaient directement portés à notre rencontre pour nous les offrir. A vrai dire, rien ne disait réellement qu’il était absolument certain de se voir offrir une nouvelle chance de participer à la loterie cette année. Cependant… C’était sans doute l’occasion de nous amuser un peu pour ouvrir la soirée.
« Je croyais que c’était à eux de nous les apporter directement, non ? » Dis-je, amusé, plongeant mon regard dans les yeux azur de la spécialiste. « Cela dit, histoire de pimenter un peu la soirée… sans risques, nous pourrions essayer de prendre nos amis spectres à leur propre jeu. Qu’est-ce que tu en dis ? »
La tâche semblait cependant relativement peu faisable, mais elle était amusante. Connaissant un peu Tim et ses partenaires, je savais parfaitement à quel point leur art de la farce et des tours effrayants étaient développés. Nous risquions d’ailleurs fort de davantage nous faire une belle frayeur grâce à l’esprit revanchard des spectres que de réussir à les déstabiliser, mais, après tout, c’était à ça que servait Halloween, non ? Cela dit, vu notre passif avec le festival, je ne pouvais pas vraiment prendre une décision en solitaire. Même si je connaissais l’esprit aventurier de la rouquine, elle avait peut-être simplement envie de passer une soirée tranquille.
« Ou alors, on attend simplement qu’ils viennent à nous en profitant des stands. Comme tu préfères ! » Lui lançais-je avec un clin d’œil.
Sujet: Re: Soirée hantée [PV. Akane] Mer 7 Nov 2018 - 14:41
Soirée hantéeft. Alexandre Désormais qu’ils avaient reçus leur lot, les deux dresseurs pouvaient reprendre leur soirée. Akane avait obtenu un ticket « Professeur Acacia ». Le gérant de la loterie avait parlé d’un moyen de rencontrer plus de Pokémons sauvages mais la rouquine avait vaguement compris les explications. Le plus simple était encore de demander des renseignements au professeur en question. Cependant, ce serait pour une prochaine fois.
Pour le moment, Akane voulait profiter de la soirée avec le jeune homme. Son déguisement lui allait à merveille et, qu’elle le veuille ou non, la rouquine ne pouvait s’empêcher de le regarder. Depuis qu’ils s’étaient révélés leurs sentiments, il n’y avait pas un jour où Akane pensait à lui… Du moins, elle s’en rendait compte seulement depuis l’épisode du bassin, selon les dires de Mitochondrie. D’une certaine façon, cela amusait l’Alakazam de voir la dresseuse dans tous ses états. Elle ne manquerait sûrement pas une occasion de venir embêter les tourtereaux.
Pour l’instant, aucun des Pokémon des deux spécialistes ne s’étaient manifestés. Peut-être respectaient-ils la tranquillité de leurs dresseurs… ce que doutait très fortement la jeune femme. Elle aurait probablement dû laisser son équipe chez elle mais la spécialiste n’aimait pas sortir sans ses fidèles compagnons de route. Elle pouvait simplement prier qu’aucun d’eux ne s’enfuit de leur Poké Ball.
La rouquine chassa bien vite cette pensée de son esprit, préférant se concentrer sur Alexandre. Elle avait repéré une maison hantée non loin de l’arène. La mésaventure de l’année passée aurait probablement pu la refroidir mais il n’en était rien. Les jeunes gens n’avaient juste pas eu de chance. Cette fois-ci, la fausse demeure qui avait attiré l’attention d’Akane se trouvait en plein milieu des festivités. Une file s’était même formée à l’entrée, montrant à quel point les gens aimaient se faire peur. La spécialiste tira légèrement le bras du blondinet et montra du doigt l’attraction.
Sujet: Re: Soirée hantée [PV. Akane] Mer 7 Nov 2018 - 16:11
Soirée hantée
J’étais plutôt satisfait de mon lot, tant les jetons étaient rares et difficiles à obtenir. J’avais reçu une récompense identique à celle que j’avais eue après avoir vaincu le Moyade et le Galopa dominant, et Arceus savait à quel point ces deux affrontements avaient été difficiles. Là, il m’avait simplement fallut donner un ticket pour pouvoir en profiter. Le lot d’Akane avait lui aussi de la valeur, car rencontrer et capturer des pokémons n’était pas vraiment une chose facile. Cependant, et j’avais l’impression que c’était également le cas de la belle rouquine, je ne savais absolument pas comment son lot pouvait bien fonctionner. Dans tous les cas, ce n’était ni ici, ni maintenant, que nous pourrions répondre à nos interrogations.
Dans tous les cas, la soirée ne faisait que commencer, et elle commençait déjà plutôt intensément. Les pokémons spectres de Timothy avaient déjà réussi à nous surprendre, et ça n’allait surement pas être la seule fois de la soirée. Il fallait désormais choisir comment continuer de profiter du festival, et ça n’allait pas être facile. D’abord parce que le festival était excessivement grand, et que les stands étaient aussi variés que leur nombre était colossal. Nous allions avoir du mal à en faire le tour, et surtout à choisir parmi toutes les activités proposées. Ensuite, je devais bien avouer que la présence de la belle rouquine près de moi m’empêchait souvent de me concentrer sur autre chose que sur elle, ce qui n’aidait en rien ma prise de décision, ou ma réflexion. La sensation était loin, très loin d’être désagréable, mais il fallait tout de même choisir quelque chose à faire.
Ce fut alors à la spécialiste de me tirer de mes pensées. Je mis un court instant à réintégrer le monde réel, avant de suivre des yeux la destination qu’elle m’indiquait. Cette dernière m’arracha un grand sourire, et je lui répondais.
« Sérieusement ? » Lançais-je, amusé, remarquant la file qui se pressait devant les portes de la maison hantée. « Moi, ça me dérange pas. Mais si on se retrouve face à la même horde de fanatiques que la dernière fois, ça sera pas de ma faute ! » La taquinais-je.
Nous nous installâmes alors dans la file, constatant que l’endroit attirait visiblement beaucoup de monde. L’attente allait tout de même durer un peu de temps et les barrières métalliques qui tentaient d’organiser la file restreignaient beaucoup l’espace. Pourtant, rien ne semblait réellement pouvoir m’atteindre durant cette soirée. Si d’autres auraient vu en cette attente un moment désagréable dans un espace bondé de monde, je ne retenais pour ma part que le corps de la jeune femme blotti contre le mien et son souffle sur le fin tissu qui couvrait ma peau. Ces quelques minutes « d’accalmies » furent particulièrement agréables, mais nous arrivâmes finalement aux portes d’une sorte de grande maison couverte de toile de Mimigale. Je me tournais alors vers la ravissante rouquine, un léger sourire aux lèvres.
« Après vous, jeune demoiselle. » Dis-je, en m’inclinant de manière quasi-exagérée.
Sujet: Re: Soirée hantée [PV. Akane] Jeu 8 Nov 2018 - 14:28
Soirée hantéeft. Alexandre La remarque du blondinet arracha un petit rire à la jeune femme. Il semblerait que la mésaventure de l’an dernier les ait marquées autant l’un que l’autre. Après tout, la très mauvaise blague de la troupe ambulante avait poussé le réalisme jusqu’à écorcher à sang la cheville de la spécialiste. Elle en gardait toujours une trace. Néanmoins, cette première expérience désastreuse des maisons hantées n’avait nullement refroidi Akane.
- J’en prends l’entière responsabilité, répondit-elle avec un grand sourire.
Les tourtereaux s’installèrent donc la file d’attente. Vu le nombre de personnes qui attendaient devant eux, ils en auraient probablement pour plusieurs dizaines de minutes. C’était le moment opportun pour se blottir contre le beau jeune homme, profitant pleinement de sa présence. De nouveau, ses pensées se tournèrent vers l’Halloween précédent… sauf qu’elle se remémora la rencontre avec la sœur du spécialiste Sol. C’était la première personne à connaître l’histoire des bagues… et surtout à faire des allusions quant au couple que pouvait former Alexandre et Akane. Ce souvenir fit doucement rire la rouquine. Si elle avait d’abords été gêné par le comportement d’Athéna, elle avait en réalité visé dans le mille. Probablement que seules les grandes sœurs pouvaient voir ce genre de chose… Ou les deux amoureux avaient simplement mis du temps pour se rendre à l’évidence.
Ce fut les paroles du jeune homme qui tira la rouquine de ses pensées. Leur tour était venu de visiter la maison hantée. Akane trépignait d’impatience mais déchanta quand Alexandre la laissa passer en premier. Croisant les bras, la dresseuse afficha une moue désapprobatrice.
- Evidemment, les femmes d’abord c’est quand ça vous arrange… soupira-t-elle.
Néanmoins, elle ne comptait pas se laisser faire. Avec un rictus sur le visage, la jeune femme prit le bras du blondinet, et se colla côte à côte.
- Je propose qu’on y aille en même temps.
Et la rouquine franchit l’immense porte couverte de toile. Devant les dresseurs, se dressait un long couloir étroit, éclairé par de simples chandelles. L’atmosphère y était et cela suffisait pour contenter la jeune femme.
Sujet: Re: Soirée hantée [PV. Akane] Jeu 8 Nov 2018 - 16:51
Soirée hantée
Le doux moment passé en la compagnie de la jeune femme m’avait presque semblé trop court, mais il était grand temps de partir à l’aventure. Si j’avais souhaité taquiner la jeune femme en la faisant passer devant, elle ne l’entendait visiblement pas de cette oreille. Sa remarque m’arracha un grand sourire, et je n’eus pas le temps de rétorquer qu’elle m’amenait déjà dans la maison hantée. Celle de l’année dernière avait été, jusqu’à notre entrée dans un curieux passage « interdit » plutôt décevante, mais, visiblement, ils avaient rectifié le tir durant cette édition. Le manoir aurait presque pu concurrencer l’arène de Timothy tant le décor semblait réaliste. Bien sûr, nous y trouvions les quelques clichés habituels propres à Halloween, mais, dans l’ensemble, l’endroit était plutôt simple, et se basait surtout sur les jeux de lumières.
Contrairement à une maison hantée plus classique, celle de cette année semblait privilégier l’ambiance aux éventuelles surprises. Le cheminement se faisait salle par salle, et chacune d’entre elle contenait quelques éléments, quelques indices qui dévoilaient au fur et à mesure une sorte d’histoire. L’endroit se voulait visiblement être un ancien hôtel abandonné, se trouvant au beau milieu des bois dans une région reculée de Kanto, proche de Lavanville. L’histoire semblait clichée au premier abord, mais l’effet était particulièrement bien rendu. Alors que nous progressions main dans la main, nous nous arrêtâmes sur tous les petits détails. Journaux, photos d’époque… Il y en avait pour tous les goûts. Pour l’instant, si l’ambiance se faisait angoissante, le manoir n’était pas très effrayant. Cela dit, mon opinion était sans doute biaisée par le souvenir de la maison hantée de l’an passé qui, elle, avait très clairement rempli son objectif, mais aussi par le fait que mon esprit dirigeait généralement bien plus son attention sur la belle et séduisante rouquine que sur tous les éléments du décor.
Nous parvînmes finalement au bout de nos aventures du rez-de-chaussée du bâtiment, et j’étais impatient de savoir ce qui allait bien se cacher au second. Il y avait fort à parier que les choses sérieuses ne commençaient que là-haut, et que tout ce que nous avions fait n’avait été qu’un préambule pour la suite de l’attraction. Le seul moyen d’y accéder était un ascenseur positionné en face de l’entrée, où nous attendait une sorte de majordome silencieux et fantomatique. Il ne devait surement être là que pour veiller à ne pas surcharger l’étage, et n’ouvrait ses portes que quelques instants avant de les renfermer brutalement. Nous attendîmes notre tour quelques instants, puis nous entrâmes finalement dans la cabine.
Je n’étais pas nécessairement de nature mielleuse, mais la présence de la jeune femme semblait naturellement me pousser à l’enlacer. Et la rareté des moments où nous pouvions le faire n’aidait pas vraiment. Cependant, cette fois-ci, nous n’en n’eûmes pas le temps. L’ascenseur qui s’élevait depuis quelques secondes se bloqua brutalement, et les lumières déjà faibles qui l’éclairaient s’éteignirent, nous laissant dans le noir.
« Qu’est-ce qu… » Commençais-je, surprit, avant de me couper brutalement.
Un bruit de ferraille retentit, puis, brusquement, la cabine chuta vers les profondeurs. Sa course ne fut pas bien longue mais suffisante pour nous octroyer une belle frayeur. La cabine s’immobilisa alors devant un tout autre décors, les lumières très faibles s’étant rallumées peu après notre arrivée. Nous étions dans ce qui ressemblait le plus à un tunnel, comme ceux qu’il serait possible de trouver dans une mine. L’ambiance était grise, morose, pesante et silencieuse. Le souterrain qui s’étalait sous mes yeux réveillait en moi quelques… souvenirs. Seule une torche disposée au mur semblait capable d’éclairer le chemin. Je la pris alors à la main, me retournant vers Akane avec un léger sourire.
« Tiens, ça ne te rappelle rien tout ça ? » Fis-je, presque amusé, avant de la laisser se rapprocher pour rester avec moi dans la faible lumière.
Nous commençâmes alors à avancer doucement. Rapidement, un léger « soulagement » s’empara de moi. L’endroit était bien différent de celui de l’année dernière. Après quelques minutes de marches, nous arrivâmes finalement dans une grande salle souterraine complètement plongée dans le noir. Seule une lueur bleutée brillait en son centre, dévoilant une silhouette humanoïde, entièrement drapée de noir. Je m’avançais avec prudence dans sa direction. Et, lorsque nous fûmes à une dizaine de mètres, la flamme de notre torche s’éteignit brusquement. La silhouette releva alors la tête, dévoilant une figure blanche aux allures malsaines durant une seconde, stoppant net notre progression. Avant que nous ayons le temps de réagir, la température de la pièce semblait avoir drastiquement baissé, et la lumière bleutée fit brutalement place à l’obscurité totale. Une seconde après, la silhouette réapparaissait. Elle semblait s’être approchée, et la lumière s’en alla de nouveau. C’était un mécanisme classique des films d’horreurs, mais il fallait avouer que le vivre en vrai avait une saveur toute particulière. Je restais stoïque, persuadé qu’il ne s’agissait que d’un déguisement, mais, intérieurement, mon corps me hurlait de m’enfuir. Le spectacle continua jusqu’à ce que la figure ne soit plus qu’à quelques mètres, mais, lorsque le halo bleuté réapparut, elle semblait avoir disparu. Un nouvel ascenseur nous attendait un peu plus loin, orné d’un panneau « Sortie » qui marquait la fin de notre périple. Je me tournais alors vers la jeune femme avec un grand sourire.
« Bon ! C’était pas si terr…- » Commençais-je, avant de soudainement sentir une présence derrière nous.
La figure morbide était toujours là, et s’était glissée dans notre dos. La surprise me fit me retourner rapidement tout en trébuchant au passage, tombant lourdement en arrière. La silhouette tenait un couteau, et s’apprêtait à l’abattre lorsqu’un rire que je reconnaissais entre mille éclata derrière le masque.
« Athéna ?! » Lançais-je, totalement étourdi.
L’inconnue ôta alors son masque, en proie à un fou rire incontrôlé. Elle dévoila une longue chevelure violette et deux yeux ambrés, style dont j’avais hérité lors de mes débuts dans l’archipel.
« Salut p’tit frère ! Salut Akane, je vois que vous n’arrivez toujours pas à vous séparer depuis l’année dernière ! » Lança-t-elle, tout en accompagnant ses propos d’un clin d’œil, et en tendant sa main pour m’aider à me relever.
Sujet: Re: Soirée hantée [PV. Akane] Dim 11 Nov 2018 - 15:34
Soirée hantéeft. Alexandre Aux premiers abords, la maison hantée semblait bien différente de celle de l’année passée. Les jeunes gens avançaient de salle en salle, découvrant ainsi l’histoire d’un vieil hôtel perdu dans les bois au fil de photos et articles de l’époque. L’histoire ne proposait rien d’original mais les décors la rendaient largement immersive. Complètement absorbée par le récit qui se déroulait devant ses yeux, la rouquine inspectait les moindres petits détails, aussi effrayants soient-ils.
Pour la dernière salle du rez-de-chaussée, un majordome au teint cadavérique les attendait pour emprunter un ascenseur. Chaque groupe devait attendre son tour avant de pouvoir accéder à l’étage supérieur.
L’ascenseur montait lentement pendant un court laps de temps avant de soudainement s’immobiliser, et les lumières s’éteignirent d’un seul coup. Si Akane ne craignait d’habitude pas l’obscurité, elle se sentit beaucoup trop mal à l’aise à son goût, confinée dans cette cabine étroite, sans échappatoire. Elle commença à paniquer intérieurement pendant que l’ascenseur se mit à brusquement chuter.
Heureusement, la course se termina rapidement et les portes s’ouvrirent vers un tunnel, éclairé par une unique torche. Alexandre se l’accapara puis se tourna vers la jeune femme, un sourire aux lèvres. Effectivement, la scène avait de quoi rappeler quelques joyeux souvenirs. Akane croisa les bras et prit un air inquiet.
-,J’espère au moins qu’il ne s’agissait pas des mêmes organisateurs que l’année passée, se contenta-t-elle de répondre, en se rapprochant de la lumière de la torche.
C’était tout ce que souhaitait Akane : ne pas avoir à faire aux autres énergumènes qui les avaient piégés dans une blague de très mauvais goût. Au vu de ce tunnel similaire, c’était probablement mal parti. Peu rassurée, la rouquine vint chercher la main du jeune homme dans la sienne.
Cependant, la spécialiste se trouvait vite rassurée. Au fur et à mesure qu’ils avançaient, elle put constater que le souterrain n’avait rien en commun avec celui de l’an dernier. Les dresseurs finirent par arriver dans une salle, plongée dans l’obscurité. Il y avait seulement à un halo bleu qui éclairait une forme humaine. Alors que les jeunes gens avançaient vers cette masse, la flamme de leur torche s’éteignirent. Akane fut parcourue d’un soudain frisson, comme si la température chutait. L’instant d’après, la lumière bleutée disparut, laissant les spécialistes dans le noir le plus total. En une fraction de seconde, l’étrange silhouette se rapprocha… puis disparut encore dans la pénombre. Cela continua jusqu’à ce que la lumière bleue réapparaisse et dévoile un second ascenseur.
Les deux tourtereaux semblaient être au bout de leur périple puisqu’un panneau leur indiquait très clairement le chemin de la sortie… Ce qui soulagea la rouquine. Si elle reconnaissait là diverses astuces pour faire peur au public, l’effet était suffisamment réussi pour être immersif.
Alors qu’Alexandre pensait l’attraction finie, une silhouette humaine, couteau en main, s’était faufilée derrière les jeunes gens. Prise par surprise, Akane ne put réprimer un cri tandis que le blondinet tomba littéralement à la renverse. Tandis que la lame brillait, le fantôme se mit à rire.
Le jeune homme reconnut ainsi sa sœur. Athéna dévoila sa superbe chevelure violette et ses magnifiques yeux. Akane n’avait pas reconnu le rire de l’Hoennienne mais elle se souvenait toujours de son visage, sans oublier le fameux clin d’œil typique de la famille Diame.
- Salut Athéna… bredouilla la rouquine, qui se remettait peu à peu de ses émotions.
La spécialiste cligna plusieurs fois des yeux et se secoua la tête, encore légèrement abasourdie. Juste avant de rentrer dans la maison, elle pensait à la sœur du blondinet… et là voilà qui se tenait en face d’eux, déguisée pour l’occasion.
- Je m’attendais pas du tout à te revoir… Pas ici, en tout cas, sourit-elle. Tu travailles comme figurante maintenant ?
En tout cas, la jeune femme avait l’air de s’amuser dans ce rôle morbide. Dans ce déguisement, Akane ne l’avait pas du tout reconnue. En revanche, Athéna avait probablement dû reconnaître la rouquine puisqu’elle portait la même robe que le festival dernier.
Rapidement, Akane se demandait si l’Hoennienne était courant pour sa relation avec son frère. Est-ce qu’Alexandre lui avait tout raconté ? Ou bien il attendait le moment importun ? Peut-être qu’Athéna l’avait déjà repérée au moment où les tourtereaux étaient rentrés dans la salle. Étonnement, cette dernière option semblait être la plus plausible pour la rouquine.
Je saisissais la main de ma sœur pour me relever, l’esprit encore totalement perturbé. Si la voir à Halloween n’était pas vraiment une surprise, la voir ici, dans une maison hantée, l’était sans aucun doute, surtout en tant que figurante. Akane fut la première à prendre la parole, semblant lire dans mes pensées. Comme elle, je me demandais bien ce que pouvait faire ma sœur ainsi vêtue. La connaissant plutôt bien, j’étais persuadé qu’elle nous attendait tout spécialement. La jeune femme aux cheveux violets répondit alors à Akane, une fois que son fou rire fut complètement passé.
« Pas exactement. Mon Séléroc vous a repéré dans la foule. Et je vous ai… Comme qui dirait suivis ! J’allais vous rattraper, mais, quand j’ai vu que vous attendiez dans la file, je n’ai pas pu résister à l’envie de vous faire une petite blague. Vu que vous aviez pas mal d’attente, j’ai demandé au gérant de prendre la place de la figurante pour votre tour. Avouez que je suis douée ! » Lança-t-elle, amusée, avant de reporter un regard bien plus taquin sur nous. « D’ailleurs… vous étiez littéralement adorables… » Fit-elle en mimant un cœur avec ses doigts, m’arrachant un léger soupir dépité. « Mais je savais déjà depuis l’année dernière que ça finirait par arriver. » Finit-elle en lançant un léger clin d’œil qui m’arracha un sourire.
En un sens, elle avait raison, car nous étions surement les deux seules personnes qui nous étions voilées la face à ce sujet. Je me retournais alors vers la belle rouquine, la frayeur passée, avant de répondre.
« Ne fais pas attention. » Lançais-je à Akane. « Elle ne va juste plus jamais me lâcher avec ça ! » Fis-je sur un ton amusé.
« Roh. Tu exagères. Je suis très contente pour vous deux, et je te promets de ne pas trop vous embêter. » Dit-elle avec un grand sourire, autant pour moi que pour la jolie spécialiste. »
« En tout cas, je vois que tu n’as pas perdu ton goût pour les blagues. » Dis-je, amusé, me tournant ensuite vers Akane. « Dans notre village, c’était celle qui excellait le plus dans le domaine. Elle terrorisait absolument tout le monde à Halloween. »
« C’est vrai que je n’étais pas mauvaise pour les blagues, mais, Akane, je ne sais pas si tu as encore découvert ce penchant de la personnalité de mon frère mais… » Elle s’interrompit alors une seconde de manière énigmatique. « … si j’étais la farceuse de service, il était pas mauvais non plus pour raconter des histoires d’horreur. »
Un léger sourire trôna sur mon visage. Il fallait dire que ses souvenirs me tenaient aussi à cœur, et que j’avais toujours aimé raconter ce genre d’histoires pour effrayer les plus petits en cette fin de mois d’Octobre. Mais ma sœur surestimait sans doute mes capacités dans l’exercice. Sans me laisser répondre, elle reprit alors.
« Et c’est pour ça que je suis là ! Entendre tes histoires me manque, et il est hors de question que je passe un nouvel halloween sans en entendre une. Alors, on libère la place, et on va s’installer un peu plus loin. Prépares-en une bonne ! »
Je jetais un coup d’œil un peu désolé à la jeune femme dont j’étais amoureux. Je n’avais pas vraiment prévu de partager la soirée que nous passions tous les deux avec quelqu’un d’autre, mais je savais déjà que ma sœur ne nous lâcherait pas si je ne cédais pas à son caprice. Alors que cette dernière s’avançait vers l’élévateur, je reportais mon attention sur la belle spécialiste, me grattant l’arrière du crâne, un peu gêné.
« Je… suis un peu désolé. Mais je te promets qu’après on sera tranquilles… »
Sujet: Re: Soirée hantée [PV. Akane] Mer 14 Nov 2018 - 13:18
Soirée hantéeft. Alexandre Athéna avait donc pris les deux dresseurs en filature et avait réussit à convaincre le gérant de remplacer un de ses figurants. Evidemment, elle avait bien compris que les jeunes gens formaient un couple. Même en s’attendant à ce genre de remarque, la rouquine ne put s’empêcher de rougir. Néanmoins, l’Hoennienne leur promit de ne pas les embêter… Même si Akane n’y croyait pas vraiment.
La suite du programme plut assez bien à la jeune femme rousse. Elle fut surprise d’apprendre qu’Alexandre avait un certain talent pour raconter des histoires et était donc aussi pressée que la sœur du spécialiste d’en écouter une.
- Oooh ! Tu ne m’en avais jamais parlé avant !
Si les deux jeunes femmes semblaient impatientes, Alexandre montrait un air dépité. Akane comprenait sa déception mais ce ne serait que le temps d’une histoire. La rouquine prit la main du dresseur dans la sienne puis lui afficha un sourire réconfortant.
- N’inquiète pas, on peut bien faire plaisir à ta sœur, dit-elle en chuchotant. Et puis on peut en profiter pour aller manger un bout, qu’est-ce que vous en dites ? d’une voix un peu plus élevée.
La péripétie de la maison hantée et son histoire sanglante n’avaient nullement coupé l’appétit de la rouquine, que du contraire. Après tout, elle était venue exprès le ventre vide pour pouvoir profiter de préparations culinaires halloweenesques. Le petit groupe prit donc la direction de la sortie pour trouver un endroit où s’installer. Très rapidement, Akane repéra le même stand de nourriture où ils avaient justement rencontré Athéna l’année passée.
- Et si on s’installait là ? proposa-t-elle avec un sourire faussement innocent.
Sujet: Re: Soirée hantée [PV. Akane] Jeu 15 Nov 2018 - 13:24
Soirée hantée
A mon grand désarroi, la belle rouquine semblait aussi impatiente que ma sœur de pouvoir profiter de l’une de mes histoires. Cela faisait assez longtemps que je n’avais pas pris le temps d’y réfléchir, la remarque d’Athéna faisant surtout éloge au temps où je n’étais encore qu’un adolescent. Mais le grand sourire d’Akane me dissuada de toute manière de refuser. La main dans celle de la spécialiste, j’emboitais alors le pas à mon ainée, grimpant avec elle dans l’élévateur afin de retrouver l’air frais de l’extérieur. La proposition de la jeune femme tombait d’ailleurs à pic. J’étais moi-même affamé et impatient de pouvoir gouter aux friandises d’Halloween ou simplement à un repas typique.
Si j’avais escompté passer une soirée en amoureux, la présence de ma sœur ne me dérangeait pas non plus. Nous ne nous étions pas revus depuis un long moment, et la voir me rendait toujours un peu nostalgique. Et puis, connaissant son caractère, elle ne resterait surement pas toute la soirée en notre compagnie. L’endroit choisi par Akane pour diner était le même que l’année dernière, même si le stand semblait légèrement plus vide. Au vu de ce que j’avais à raconter, ça n’était sans doute pas une si mauvaise chose, puisque le grand lieu pratiquement vide créait une atmosphère parfaire pour ce genre d’histoire. Nous nous installâmes alors et, alors que les deux jeunes femmes prenaient leurs commandes, je tâchais d’organiser mes pensées autour d’une histoire qui conviendrait à halloween. Elle ne serait sans doute pas l’un de mes meilleurs crûs, mais ce n’était pas comme si j’avais eu le temps de la préparer. Je parvins toutefois à remettre en ordre mes souvenirs, finissant de prendre à mon tour ma commande avant de débuter.
Musique d'ambiance ! « Bon. Alors… » Commençais-je, en tâchant de me rémorer la totalité de l’histoire que j’étais visiblement le seul à avoir déjà entendu. « Avant toute chose, je tiens à dire que je ne sais absolument pas d’où vient cette rumeur, ni même si c’est vrai. De ce que je sais, c’est que c’est une histoire relativement récente, sur des évènements étranges qui se seraient produits à Sinnoh. Vous connaissez Vestigion ? C’est une petite bourgade assez méconnue à l’Est de Floraville. C’est une ville un peu antique, comme Méridian, et elle possède même un manoir qui serait hanté. Mais ce n’est pas vraiment ce qui nous intéresse. Les rumeurs commencent ici parce que le corps d’un homme d’une quarantaine d’année a été découvert dans sa maison. La raison de sa mort, après l’enquête, est restée mystérieuse pour trois raisons. La première était l’état de la victime. Elle semblait avoir un rictus malsain figé sur le visage, avec les yeux grands ouverts, et le corps complètement tétanisé. Les seules blessures qu’il semblait avoir subi étaient des écorchures au niveau de bras et des joues, mais la police a rapidement pu s’apercevoir qu’il se les était infligées lui-même. La deuxième était l’état de la maison. Une maison à l’architecture relativement classique, assez belle, avec une élégante charpente en bois. Mais le fait le plus intriguant était qu’il n’y avait aucune trace d’effraction ou de lutte dans la pièce où il se trouvait. Comme s’il était simplement tombé là, raide comme un piquet, sans rien voir venir. La troisième raison pour laquelle l’enquête était étrange est indéniablement la plus improbable. Selon les indices, et l’entourage de l’homme, ce dernier était un chef de chantier menant une vie simple. Il était sportif, et particulièrement en forme, ce qui excluait une éventuelle thèse de crise cardiaque. Il adorait passer du temps avec ses différents amis, et, plutôt sociable, il aimait pousser la chansonnette lors des karaokés occasionnels qui s’organisaient dans la file. Son entourage s’accordait à dire que, malgré son enthousiasme et sa bonne humeur contagieuse, l’homme n’avait jamais été un très bon chanteur, et misait plutôt sur son autodérision et son humour pour amuser la galerie… » Fis-je, marquant un temps de pause pour captiver mon auditoire.
« Quel rapport cette anecdote a avec notre histoire ? C’est très simple. Les enquêteurs ont découvert sur son ordinateur, datant de la soirée précédent la nuit dans laquelle il avait trouvé la mort, plusieurs enregistrements de l’homme. Ce dernier semblait s’étonner d’être capable d’effectuer de parfaites et somptueuses vocalises, dignes d’un talentueux chanteur d’opéra. Soucieux de rapidement pouvoir montrer ça à ses amis, il avait rapidement utilisé son micro et un logiciel pour conserver les preuves. Si ce dernier fait était étrange, les policiers décidèrent finalement de ne pas le lier à l’enquête. Cette dernière, faute d’un quelconque indice, fut d’ailleurs rapidement classée, et la ville finit par se remettre de la mort du chef de chantier. » Je marquais une nouvelle pause, faisant durer un peu le suspens, avant de reprendre.
« Sa mort aurait pu n’être qu’un cas isolé. Après tout, beaucoup d’enquêtes ne parviennent pas à leur terme, et leur côté étrange ne veut pas nécessairement dire qu’elles sont particulièrement importantes. Mais, plusieurs semaines plus tard, un autre cadavre fut découvert à Unionpolis, toujours à Sinnoh. Il s’agissait cette fois d’un jeune homme, vivant seul lui aussi, figé de la même manière que la première victime, un rictus malsain sur les lèvres et les yeux exorbités de terreur. Les similitudes avec la première victime étaient si nombreuses que les premiers enquêteurs furent rappelés sur les lieux pour déterminer s’il s’agissait du même coupable. Entre temps, les examens du corps du chef de chantier étaient tombés, révélant qu’il n’y avait dans son sang ni médicament, ni drogue d’aucune sorte qui auraient pu causer son décès. Outre le mode opératoire qui semblait similaire dans les deux cas, l’un des policiers remarqua bien vite un point qu’ils avaient choisi de laisser de côté durant la précédente enquête. Dans le salon de la maison se trouvaient trois tableaux magnifiques dont la peinture était encore fraiche. En interrogeant les proches de la jeune victime, ces derniers affirmèrent que l’homme n’avait jamais eu l’âme d’un artiste, et qu’il ne s’était jamais intéressé à la peinture, de près ou de loin. » A l’aide d’une nouvelle pause, je repris un instant mon souffle avant de continuer.
« Les traces de cette affaire sont assez rares sur le pokéweb, mais elles existent. Deux autres cas suivirent, et présentaient les mêmes similitudes. Les victimes étaient de tout âge, et vivaient principalement seules. Il n’y avait jamais d’effraction, et le coupable semblait sévir dans l’ensemble de la région. A chaque fois, juste avant d’être tuée, la victime semblait focalisée sur quelque chose qui lui était pourtant parfaitement inconnue jusqu’alors, et paraissait y trouver un talent naturel unique en son genre. Le résultat était cependant toujours dramatique, la découverte macabre étant souvent effectuée quelques heures plus tard. Un vent d’inquiétude commençait à souffler sur Sinnoh, et, devant l’impuissance des forces de police à résoudre le cas mystérieux, les thèses surnaturelles commencèrent à être envisagées. Mais il était très difficile de faire la part entre les faux témoignages, et ceux qui conservaient une once de véracité. Mais, officiellement, après ces quelques cas, aucune nouvelle victime ne fût à déplorer. L’engouement retomba alors au fil des mois, et, bien que l’éventuel coupable, humain ou pokémon, ne fut jamais attrapé, il ne fit plus jamais surface. » Je regardais alors mes auditeurs dans les yeux, avant de reprendre.
« Cependant… Il existe en réalité une alternative plus officieuse de cette histoire. Une alternative qui aurait été cachée par les forces de l’ordre devant leur incompréhension du phénomène. Une dernière investigation qui aurait mis un terme définitif à cette fameuse enquête. Une option dans laquelle il y aurait eu une dernière victime avant que l’affaire ne soit close. Une victime qui, elle, aurait réussi à survivre à cette fameuse nuit. Une jeune femme, nommée dans le dossier que d’une seule lettre, C. Elle était une étudiante à Joliberges, et avait emménagé dans la ville quelques mois plus tôt. Ses parents étaient plutôt aisés, et possédaient une belle petite maison qu’ils prêtèrent avec plaisir à leur fille unique le temps qu’elle finisse son cursus. La maison bénéficiait d’un petit jardin, et, bien qu’ancienne, elle avait été rénovée quelques mois plus tôt, faisant alors ressentir le charme de ses charpentes apparentes. Le soir qui précédait la nuit de sa rencontre, C. avait invité chez elle l’une de ses amies. Le témoignage de celle-ci donnait les premiers indices d’une éventuelle piste aux enquêteurs. C’était une soirée tranquille, qui différait assez peu de celle qu’elles avaient l’habitude de passer toutes les deux. Selon son amie, C. n’avait jamais été vraiment manuelle. C’était une jeune femme intelligente doublée d’une étudiante plus que douée. Mais ce soir-là, alors qu’elles regardaient des tutoriels sur le pokéweb pour apprendre à faire des bijoux en perle en prévision d’un prochain festival, C. sembla, selon son amie, se découvrir un véritable talent pour cet art. Elles continuèrent ainsi jusqu’à ce que C. décide de continuer ses confections tout en profitant d’un bon bain. Son amie l’attendit alors plusieurs dizaines de minutes, et, lorsqu’une heure fut passée, elle décida finalement de laisser C. finir la soirée toute seule, lasse d’attendre. Elle annonça alors son départ, attendant que la jeune étudiante lui réponde d’une voix distraite avant d’aller mettre son manteau. Alors qu’elle le décrochait de son support pour finir de s’affréter, l’amie de C. se figea. Elle entendait nettement les craquements du bois dans la charpente, qui lui semblèrent alors bien plus intenses que dans ses souvenirs. Elle marqua alors une courte pause, se rendant compte qu’il ne s’agissait pas seulement des poutres de bois massif, mais aussi des armoires et du parquet qui semblaient soudainement craquer de manière anormale. Mais elle ne s’inquiéta pas davantage. Après tout, la maison restait ancienne, et il était plutôt tard. Elle ne l’avait surement jamais remarqué avant que son esprit angoissé par la nuit ne vienne lui jouer des tours. Elle laissa alors C. seule, dans sa confortable maison. » Je repris une profonde inspiration.
« La suite du récit vient donc des nombreuses interviews qu’a eu la police avec C. Après le départ de son amie, C. resta dans son bain une bonne heure de plus. Selon elle, elle n’avait même pas remarqué les craquements intenses du bois dans sa maison, totalement absorbée par ce qui semblait devenir sa nouvelle passion. Selon elle, se fut la morsure de l’eau devenue froide qui la rappela à la réalité. S’ébrouant légèrement, elle sorti rapidement pour se sécher, incapable de dire le temps qui s’était écoulé. Ce fut à cet instant précis qu’elle entendit finalement le bois de sa maison craquer. Elle qui avait l’habitude de vivre ses soirées dans l’habitation savait pertinemment que quelque chose clochait, sans réellement savoir quoi. Ces craquements ne semblaient pas prendre la forme de pas, ou d’impacts quelconques, mais laissaient penser que le moindre espace naturel de la maison se tordait sur lui-même. Alors qu’elle s’apprêtait à se rhabiller, elle vit soudain, devant la porte fermée de sa salle de bain, deux ombres se dessiner au pied de cette dernière, comme si un homme, ou quelqu’un, se trouvait juste derrière. Paralysée par la peur, elle fut incapable de bouger. Au bout de quelques minutes, quelqu’un toqua finalement à la porte. Les ombres n’avaient pas bougé d’un millimètre, et une voix se fit entendre. « Bonsoir, pouvez-vous m’ouvrir ? » Lança l’intru. Selon C., la voix semblait si calme et naturelle qu’elle causait un profond sentiment de malaise dans la situation. La même sensation que l’on pourrait avoir en regardant quelque chose qui ressemble tellement à un être humain qu’elle ne peut pas en être un. La jeune femme était figée par la peur, et elle n’osa répondre. Il se passa alors encore quelques minutes de silence seulement entrecoupé simplement des craquements du bois autour d’elle. La silhouette ne bougeait toujours pas. A la fin de cette courte mais interminable attente, la voix retentit une nouvelle fois. « Bonsoir, pouvez-vous m’ouvrir ? » Lança-t-elle sur l’exact même ton que la première fois. C. n’arrivait toujours pas à répondre. Sa salle de bain ne possédait pas de fenêtre, et une seule entrée. Les craquements s’intensifiaient à chaque seconde, pourtant, la silhouette sous la porte ne semblait pas bouger. La jeune femme tenta alors de récupérer son téléphone, pour appeler à l’aide, soucieuse, comme instinctivement, de faire le moins de bruit possible. La première à qui elle envoya un message fut bien sûr son amie qui avait passé la soirée avec elle. En effet, la jeune femme n’habitait pas très loin, et n’était surement pas encore couchée. C’est alors que C. se rendit compte qu’elle avait passé près de trois heures dans son bain. Ne comprenant pas ce qui était en train de se passer, elle tenta, désespérée, d’envoyer un nouveau message à son amie. Mais elle n’obtenait pas de réponse. La panique commença à la gagner, alors qu’elle continuait ses essais, tâchant par tous les moyens de contacter l’un de ses amis par message, sans succès. Les larmes commençaient à couler le long de ses joues, et chaque instant passé dans le silence et les craquements du bois renforçait son cauchemar. A intervalle régulier, la voix venait renforcer la lourde atmosphère de la situation, posant toujours la même question, toujours sur le même ton. Tout en sanglotant silencieusement, C. se mit à arrêter les simples textos pour directement appeler son amie, espérant que les sonneries plus longues et répétitives suffiraient à la tirer de son éventuel sommeil. Mais ses tentatives restaient infructueuses, et la batterie du portable commençait à manquer. Autour d’elle, l’air semblait de plus en plus froid, et les bruits de craquement bien plus intenses. Ses sanglots silencieux firent rapidement place à des sanglots incontrôlables, alors que, d’une main, elle renouvelait ses appels désespérés à sa meilleure amie. C. ne sut pas exactement combien de temps elle resta ainsi, mais l’historique de son téléphone révéla qu’elle avait persévéré ses appels de détresse durant plus de deux heures et demie, bloquée dans sa salle de bain. Alors que la pression environnante s’accentuait, et que la jeune femme était sur le point d’abandonner, elle entendit soudain quelqu’un décrocher. Surprise, les yeux écarquillés, elle entendit la voix de son amie paniquée par tous les appels et les textos qu’elle avait reçu durant les dernières heures. Oubliant toute prudence, elle lui cria que quelqu’un l’attendait devant la porte de sa salle de bain, et qu’elle ne comprenait pas ce qui se passait. Son amie au bout du fil tenta bien de la calmer, lui demandant alors pourquoi elle n’avait pas pensé à appeler la police, mais elle ne reçut pas de réponse. C. semblait soudainement devenue muette. « Il entre. » dit alors la voix de la jeune femme, alors que sa terreur était parfaitement palpable. Son amie n’avait pas attendu bien longtemps, et était déjà dans la rue qui menait à la petite maison. C., de son côté, semblait incapable de continuer à parler. Ses yeux remplis de larme étaient rivés sur la poignée qui tournait lentement devant elle. Pourtant, la porte était verrouillée, et la pièce métallique n’aurait pas pu être pivotée. L’air devint alors encore plus froid et la porte s’entrebâillât doucement. Les craquements se firent alors bien plus intense, et lorsqu’elle vit une sorte de main noire, bien plus grosse qu’une main humaine, venir écarter l’espace qui la gardait en sécurité quelques instant plutôt, C. retrouva sa voix. Son amie entendit alors les cris stridents de la jeune femme de l’autre côté du fil, et elle se mit à courir. La voix de la jeune femme bloquée dans la salle de bain hurlait à plein poumon sans pouvoir s’arrêter. Lorsque son amie arriva enfin devant la maison, les craquements étaient même audibles de l’extérieur. Les cris de C. avaient brutalement cessé, et son amie, poussée par l’adrénaline, pénétra avec fracas dans le domicile. Dès lors qu’elle passa le palier, les bruits terrifiants s’arrêtèrent comme s’ils n’avaient jamais existé. L’amie se précipita alors vers la salle de bain. La porte était refermée, mais pas verrouillée. Prenant une grande inspiration, elle se jeta à l’intérieur. Mais elle n’y découvrir que le corps inanimé de C. Craignant le pire, son amie se rendit rapidement compte que la jeune femme était simplement inconsciente, mais, surtout, en proie à une violente hypothermie, phénomène difficilement explicable durant une nuit d’été. Les secours arrivèrent peu après, et la jeune femme fut conduite à l’hôpital, et son amie fut immédiatement interrogée par les enquêteurs de police. De bonne fois, elle leur raconta tout ce qu’elle savait, dans les moindres détails. Néanmoins, les policiers durent attendre quelques jours que C. soit remise pour compléter leur investigation. Encore sous le choc, la jeune femme consenti toutefois à essayer de leur raconter toute l’histoire. Alors qu’elle était au téléphone avec son amie, la porte s’était donc ouverte toute seule devant elle. La température de la pièce avait brutalement chuté, et, alors qu’elle hurlait après avoir aperçu le membre difforme de l’être ouvrir la porte, elle n’avait pu distinguer qu’une fraction de seconde ce qui l’attendait. Elle fut néanmoins incapable de le décrire, car la jeune femme se mettait à trembler et à pleurer dès lors qu’elle essayait. Elle put simplement raconter qu’elle s’était caché les yeux tout en continuant de hurler, sentant l’être s’approcher d’elle, puis que, brutalement, la température de la pièce était remontée. Elle avait alors ouvert les yeux, constatant que la silhouette se trouvait à nouveau derrière la porte. La voix avait alors lancé, de sa même voix calme et inhumaine. « Etes-vous décemment vêtue, à présent ? », et la jeune femme s’était évanouie. » L’histoire touchait finalement à sa faim, et je commençais à avoir la gorge sèche.
« Après cette investigation, l’enquête a été complètement abandonnée. Personne ne semblait capable de la résoudre, et d’éventuels liens avec des affaires postérieures furent tous démentis. Pourtant, sur certains forums, des informations laissent à penser que C. fut très loin d’être la dernière personne à avoir rencontré cet être. Elle est simplement la seule à y avoir pour l’instant survécu. Il y a de nombreux cas de morts dans des circonstances similaires, un peu partout dans le monde. Alola, Hoenn… Il semblerait que personne ne sache réellement quel est réellement cet être que C. pourrait bien avoir rencontré, mais qu’il continue de vagabonder au hasard des maisons. On ne sait pas non plus réellement ce qui motive ses actions. Certaines personnes ont suivi la mode de ces drames pour tenter de comprendre ce qu’il pouvait bien être, humain ou pokémon, et d’autres ont même tenté quelques rituels visant à l’invoquer. Mais aujourd’hui, force est de constater que, quoi que ça puisse être, il ne s’agit ni d’un esprit venger, ni d’une entité contrôlable. La seule chose qui semble affecter sa présence n’est ni un sortilège, ni un quelconque charme. » Je marquais une courte pause, avant de reprendre. « Il semblerait simplement, selon la rumeur, que tous ceux qui ont un jour écouté cette histoire jusqu’au bout aient plus de chances de voir, un jour, sous le pas de leur porte, se dessiner l’ombre de sa silhouette. »
Soirée hantéeft. Alexandre - Puisque nous en sommes dans les histoires, j’en ai aussi une ! renchérit Akane. Elle se passe à… Port-Lilas. Mon village natal, précisa la rouquine à la sœur du jeune homme.
« Les faits se passent il y a environ une trentaine d’années d’ici. Entre aujourd’hui et ce moment-là, Port-Lilas n’a pas vraiment changée. C’est toujours une ville réputée pour ses nombreux artisans. Néanmoins, hormis ses habitants, peu de gens savent qu’elle était également populaire… pour ses chasses aux sorcières. Enfin, ça date d’un peu plus loin quand même.
Bref ! Pour en revenir il y a trente ans. Une jeune femme, qui se faisait appelée Rose, s’installait au village. Sa maison se trouvait légèrement plus éloignée des autres habitations. Apparemment, Rose n’avait pas de famille. Ni enfant, ni mari. Elle avait pour seule compagnie un vieux Chacripan boiteux et complètement aveugle, qui avait pour habitude de se percher aux épaules de sa maîtresse. Aussi personne n’arrivait à donner un âge à Rose. Vingt, trente ou quarante ans, les habitants de Port-Lilas n’arrivaient pas à se décider. Evidemment, on n’osait pas lui poser la question. Après tout, c’est impoli de demander ce genre de chose à une dame.
Ce n’était pas tout ! Malgré toutes ces caractéristiques assez… particulières, Rose était également réputée pour sa beauté. Tout le monde s’accordait à dire qu’elle avait un visage magnifique. Autant dire que certains hommes avaient essayés de la courtiser. Cependant, la jeune femme n’accordait de faveurs à aucun d’entre eux.
Un de ces hommes était bien plus tenaces que les autres. Il s’appelait Frederick Hodgin et était d’ailleurs assez connu… puisqu’à ce moment-là, il s’agissait du patriarche d’une puissante famille mais également le doyen de la ville. Sa femme était morte quelques années plus tôt suite à une maladie. Cependant, même en étant marié, cela ne l’empêchait pas d’avoir des relations avec d’autres femmes. Port-Lilas n’est pas une grande ville, alors ce genre de chose se sait très vite… mais les gens préfèrent faire comme si de rien n’était.
Chaque jour, il se rendait à la maison de Rose pour lui offrir… un rose. Juste pour précision : même si les roses sont très appréciées pour leur aspect romantique, les hommes de Port-Lilas avaient plutôt tendance à offrir des lilas. Puisque la fleur est assez commune dans le village, elle était -et est toujours- accessible aux portefeuilles les plus pauvres. Bref, en offrant ce genre de fleur, il était certain que Monsieur Hodgin essayait d’impressionner Rose grâce à sa fortune.
Et chaque fois qu’il venait, elle lui prenait la rose et lui répondait : "Merci, j'en ai besoin" avant de lui claquer la porte au nez.
Malgré les nombreux rejets, Monsieur Hodgin persistait, encore et encore. Pendant plusieurs mois, il sonnait à la porte de Rose… jusqu’au jour où ce fut une dame assez âgée qui lui ouvrit, un Chacripan perché sur son épaule. Probablement heureuse de recevoir de la visite, en un large sourire, elle dévoila ses dents pourries. La vieille femme était tellement hideuse qu’Hodgin ne put s’empêcher de fuir.
Il ne fallut pas beaucoup de temps pour que la nouvelle circule dans tout Port-Lilas. La laideur de cette vieille dame était telle que personne n’osait l’approcher !
Quelques jours plus tard, une nouvelle vint assombrir le moral des villageois. Le cadavre d’un homme fut retrouvé… et les circonstances réelles de sa mort demeurent, aujourd’hui, encore inconnues… Un ami de cet homme avait expliqué, à la police, que tous les matins ils se rendaient chez lui. C’était tous les deux des pêcheurs et ils faisaient donc le trajet jusqu’au port ensemble. Malheureusement, cette fois-là, personne ne vint lui ouvrir quand il frappa à la porte. Après plusieurs essais, le pêcheur l’avait donc défoncée, inquiet pour son ami. Il le retrouva allongé dans un fauteuil… une rose plantée en plein dans le cœur.
Bien vite, la police en vint à la conclusion du meurtre. Néanmoins, il restait une immense zone d’ombre à éclaircir. Déjà parce qu’ils n’arrivaient pas à déterminer la façon dont le meurtrier avait tué sa victime, puisque que mise à part l’emplacement énigmatique de la rose, aucune trace n’avait été retrouvée sur le corps. Et utiliser une fleur en guise d’arme blanche, cela n’avait pas beaucoup de sens… Bref, l’autopsie n’avait rien donné de concluant. Alors que l’enquête stagnait, un décès suspect fut signalé. Cette fois-ci, ce fut une femme qui prévint la police. Elle avait retrouvé son mari, allongé dans le lit, une rose plantée exactement au même endroit. Quelques éléments étaient semblables aux deux meurtres mais aucun indice ne permettait réellement aux enquêteurs de faire des rapprochements. Les deux victimes ne semblaient partager aucun point commun. L’un était célibataire, l’autre marié. L’un pêcheur et l’autre boulanger. Même leur âge et leur physique différaient du tout au tout. Ils ne vivaient pas non plus dans le même quartier. Ils avaient certains amis en communs mais dans une petite ville comme Port-Lilas, tout le monde connaissait tout le monde.
Evidemment, ce que craignait la police arriva. Un troisième meurtre, toujours avec les mêmes circonstances. Les personnes chargées de l’enquête remarquèrent donc de nouveaux éléments : les crimes se déroulaient un soir de pleine lune et les victimes étaient des hommes. Cela ne suffisait pas pour retrouver la trace du meurtrier mais… des précautions pouvaient être désormais prises. La police demanda donc à tous les représentants masculins de Port-Lilas de rester vigilants lors de la prochaine pleine lune.
Néanmoins, les recommandations de la police ne semblaient pas affecter une grande partie des habitants. Si les épouses craignaient pour leur mari, beaucoup estimaient n’avoir rien à se reprocher et ne voyaient pas en quoi on attenterait leur vie. En revanche, une rumeur circulait comme quoi un petit groupe d’habitants avaient commencer à se former. Il parait qu’au départ, c’était de simples pêcheurs qui élucubraient sur la mort de leur collègue. Et petit à petit, le cercle s’étendait. Tandis qu’une partie des villageois ne prenait pas les meurtres au sérieux, une autre décidait d’enquêter en parallèle de la police, la jugeant incapable de faire son travail.
Décidé à ne pas se laisser impressionner par ce mystérieux tueur en série, le groupe de villageois prit la décision… d’organiser une immense fête. Plus précisément sur la Place du Port -c’est un peu l’endroit où toutes les fêtes se font à Port-Lilas. Tout le monde y était invité, même les plus sceptiques. Puisque les meurtres ne se produisaient qu’au domicile des victimes, ce grand rassemblement était une sorte de pied de nez à celui qui les commettait. La nuit de la pleine lune suivante, la fête fut un franc succès. Tous les habitants présents s’amusaient grâce aux diverses activités organisées. Même le maire de l’époque fut présent, il avait d’ailleurs aidé aux préparatifs. Peu à peu, de nombreux curieux avaient pris part à cette fête. Le temps d’une soirée, les villageois de Port-Lilas avaient oublié ce pourquoi ils étaient réunis…
Ce fut un enfant qui découvrit le corps inerte d’un homme allongé sur un banc, une rose enfoncée dans le thorax. Le cadavre se trouvait parmi les fêtards et personne n’avait rien vu venir ! Il n’y avait aucun témoin, aucune trace.
Ce soir-là, les enquêteurs apprirent de nouvelles choses. Les meurtres pouvaient aussi se passer à l’extérieur… et que le tueur n’aimait pas trop qu’on se moque de lui. Il ne semblait pas non plus craindre la foule puisque cela ne l’empêchait pas de commettre ses crimes. Ce quatrième meurtre fut un coup de massue pour tous les habitants. Désormais, plus personne ne se sentait en sécurité. Malgré tous les éléments récoltés, l’enquête n’avançait pas. La mort de ces hommes restait encore et toujours un mystère.
Néanmoins, ils restaient des personnes qui menaient leurs propres investigations, ne lâchant pas l’affaire. Les hommes tués avaient tous des âges, apparences, métiers, passe-temps différents. Un seul dénominateur commun les reliait tous : Rose. Tous ces hommes avaient déjà au moins tenté des approches avec la jeune femme…
Cette constatation remonta rapidement à la police, qui prenait très aux sérieux cette piste. Les meurtres continuaient à chaque nuit de pleine lune, s’installant ainsi une certaine tension dans la ville portuaire.
Les recherches furent donc concentrées sur le mystère que représentait Rose… Cependant, les enquêteurs ne trouvèrent aucune piste… comme si la jeune femme s’était volatilisée. Les esprits s’échauffaient de plus en plus et personne ne supporterait un énième crime. Très vite, certains villageois arrivèrent à cette conclusion : Rose et la vieille femme hideuse étaient en réalité la même personne. Tous les éléments concordaient. La jeune femme séduisait volontairement des hommes mais comme elle ne supportait par leurs avances, elle les tuait grâce à sa magie noire ! Et pour éviter qu’on puisse la retrouver, elle s’était transformée en une faible vieille femme. Après tout, qui pourrait suspecter une personne âgée esseulée de commettre des meurtres ?
Pris de colère, un groupe d’habitants, dirigé par Hodgin, se rendit vers la maison de la vieille dame. Ils n’avaient qu’une idée en tête, celle de lui faire payer tous les crimes que cette sorcière avait commis. Quand ils frappèrent à sa porte, la vielle femme ouvrit, un grand sourire aux lèvres. Alors qu’ils tentaient de l’obliger à se rendre au poste de police, la dame pointait le ciel étoilé, montrant la pleine lune. Elle dit simplement : "C’est la dernière nuit"… et quelques instants plus tard, la police débarqua. Non pas pour arrêter la vieille femme -car aucun indice tangible ne menait à elle- mais bien pour appréhender le groupe de villageois qui venait la brutaliser et les placer en garde à vue, le temps d’une nuit.
Le lendemain matin, alors qu’un des policiers s’apprêtait à libérer le groupe… on retrouva Hodgin mort, une rose plantée dans le cœur.
Ce fut le dernier meurtre recensé, depuis plus aucun homme n’avait perdu la vie. Quelques mois après la mort d’Hodgin, on revit Rose à Port-Lilas… »
Akane se racla la gorge un instant et laissa planer un instant de silence, le temps de reprendre son souffle. L’histoire n’était sûrement pas aussi effrayante que celle de son ami, mais il était de coutume de la raconter à Port-Lilas, le jour d’Halloween. Chaque année la version changeait, néanmoins le fond restait le même : une sorcière qui s’en prenait aux pauvres habitants du port.
- Là où j’ai grandi, tout le monde la connait. Même ma mère, alors qu’elle n’est vraiment pas du genre à sortir de la maison, précisa la rouquine. C’est d’ailleurs la première à me l’avoir racontée. Puis, il y a vraiment une vieille dame qui s’appelle Rose. On la croise parfois au marché avec son Leopardus, dit Akane en jouant distraitement avec une mèche de cheveux. Mais tu sais quoi Alex ? L’histoire qui m’a vraiment fait le plus peur est celle au château… et celle-là, elle a au moins le mérite de s’être véritablement déroulée !
Sujet: Re: Soirée hantée [PV. Akane] Mar 27 Nov 2018 - 12:50
Soirée hantée
Athéna semblait beaucoup apprécier ce moment passé avec nous. Depuis toute petite, elle avait toujours adoré qu’on lui raconte ces histoires, qu’elles soient enchanteresses ou terrifiantes. C’était un côté de sa personnalité qui ne l’avait jamais quittée quand elle avait finalement grandi. Et il était plutôt amusant de voir ses yeux briller en comprenant qu’elle allait avoir deux histoires pour le prix d’une à se mettre sous la dent. Elle écouta donc avec attention l’histoire d’Akane, buvant chacune de ses paroles. Si le récit de la belle rouquine était intéressant, j’avais pourtant bien du mal à me concentrer sur son contenu. Il fallait avouer que le visage, les mimiques et la voix de la spécialiste me faisaient voyager jusqu’à quelques mois en arrière, du moment où nous nous étions rencontrés sur une plage à celui où nous nous étions embrassés sur l’île, en passant par chaque aventure que nous avions vécue tous les deux. Certaines étaient plus sereines et tranquilles que d’autres, mais je ne leur vouais réellement aucune préférence.
Le temps de reprendre mon esprit, et Akane avait terminé son histoire. Je n’en avais suivi que les bribes, mais j’en avais compris l’essentiel. Athéna, elle, semblait avoir adoré le conte de la jolie spécialiste. La connaissant, j’étais presque certain que la prochaine chose qu’elle ferait serait de chercher cette fameuse maison à Port-Lilas. Non pas pour vérifier la véracité des propos d’Akane, mais plutôt par simple curiosité. Et si j’en étais tant persuadé, c’était parce qu’il s’agissait d’un trait familial. Je devais bien avouer avoir moi aussi une petite envie d’élucider ce léger mystère, même s’il ne s’agissait surement que d’une rumeur ou d’une histoire destinée à effrayer petits et grands à l’occasion d’Halloween.
La remarque suivant le discours de la spécialiste m’arracha un léger sourire. Il était vrai que nous avions eu notre lot de sensations au cours de cette aventure, mais je n’en retenais personnellement que l’adrénaline, et non la peur en elle-même. Ce qui était presque insensé, c’était que je n’aurais souhaité revenir sur ce qui s’était passé pour rien au monde. Même les alliances ancrées sur notre peau ne me semblaient plus être un si grand fardeau désormais. Je répondais alors à la belle jeune femme.
« Je sais pas… » Commençais-je, légèrement amusé. « En y repensant, c’est vrai qu’on risquait gros, mais je n’en ai pas un si mauvais souvenir que ça… » Sous-entendais-je sur un ton amusé, en lançant un clin d’œil à Akane pour la taquiner légèrement.
« En tout cas… » Reprit Athéna. « … j’ai bien envie d’aller la voir, cette fameuse maison hantée à Port-Lilas ! Tu as une adresse Akane, ou peut-être qu’elle est facilement trouvable ? » Lança ma curieuse frangine. « Dans tous les cas, merci à tous les deux. Ça ne serait pas une vraie soirée d’Halloween sans histoires, pas vrai ? »
Soirée hantéeft. Alexandre La remarque d’Alexandre fit sourire la rouquine. Effectivement, cette nuit au château les avait considérablement rapprochés. En guise de réponse, Akane prit la main du jeune homme dans la sienne et posa la tête contre son épaule.
- Je ne connais pas l’adresse exacte mais si tu demandes à un habitant, il saura probablement te situer le chemin. La maison n’est pas bien compliquée à trouver, répondit la dresseuse à la sœur du blondinet.
Athéna salua donc les deux tourtereaux puis s’en alla profiter des festivités de son côté. Même si la présence de l’Hoennienne ne la dérangeait pas, Akane voulait néanmoins passer sa soirée exclusivement aux côtés du beau blond. Après avoir mangés un bout, ils déambulèrent parmi les différents stands. L’évènement avait pris beaucoup plus d’ampleur et les activités proposées étaient donc plus diversifiées que l’année précédente. La jeune femme qui voulait absolument tester chaque stand un par un se rendit vite compte qu’il était impossible de profiter entièrement de toutes les activités proposées.
Finalement, le plus important pour la spécialiste était de passer la soirée en la compagnie du blondinet. Même leurs Pokémons semblaient respecter cette bulle, le temps de la fête d’Halloween. Akane n’aurait pas rêvé mieux, venant se blottir de temps à autre contre Alexandre.
Rien ne semblait perturber ce moment… ou presque. Evidemment, le jour d’Halloween, il fallut que le groupe Zygarde vienne crier son mécontentement.
Ma sœur n’avait pas attendu très longtemps pour disparaitre. Elle était aussi insaisissable que dans mes souvenirs, et ne tenait toujours pas en place. J’avais été heureux de la voir, et de partager un petit moment avec elle, mais j’étais tout de même soulagé de la voir nous quitter si tôt. Après tout, même si j’adorais ma sœur, j’avais prévu de passer la soirée avec la belle rouquine, et de profiter au maximum de sa présence. Nous nous restaurâmes alors en tête à tête, avant de partir à la conquête des stands du festival d’Halloween.
Si l’année dernière nous avions pu grosso modo profiter de chaque stand avant de finir dans cette fameuse maison hantée, cette édition risquait de voir nos plans bien plus complexes à mettre en œuvre. Il fallait avouer qu’il y avait tellement de choses à voir et à faire que nous n’allions rapidement plus savoir où donner de la tête. Nous avions alors décidé de ne pas trop nous challenger et de continuer tranquillement notre périple. Après tout, rater quelques évènements n’avait pas vraiment d’importance dans la mesure où je passais un excellent moment avec la belle rouquine. Les moments où nous étions seuls et, surtout, où nous n’étions pas dérangés par nos pokémons, étaient particulièrement rares, et, assez curieusement, nos équipes n’avaient pas l’air de vouloir se manifester.
Nous alternions donc entre moments de douceurs, où la jeune femme venait se blottir contre moi, et jeux ou loteries diverses auprès des festivaliers. Notre soirée se ponctua par une longue balade en amoureux, et nous envisagions de rentrer pour terminer cette soirée au chaud lorsqu’halloween prit une tournure radicalement différente, et bien loin de l’idée que nous nous faisions de cette soirée. Décidément, nous semblions réellement attirer l’aventure à nous, même lorsque nous ne désirions que le calme…