La Mélodie de la Rue [Melody Knight, TERMINÉE, EDITÉE]
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Ray Williams
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Sujet: La Mélodie de la Rue [Melody Knight, TERMINÉE, EDITÉE] Ven 4 Nov 2016 - 17:14
▬ Nom : Inconnu, surnommée Knight ▬ Prénom : Melody ▬ Âge : Inconnu, mais environ 22 ans ▬ Origine : Inconnue, mais ayant vécue dans la ville de Safrania, à Kanto ▬ Groupe : CERCLE DU SAVOIR - SIGLE DU ROIGADA ▬ Feat : Œuvre originale, crée par Neoartcore (http://neoartcore.deviantart.com/ Attention avant de cliquer, le contenu est malheureusement un peu "dénudé")
Missy est une Mysdibule femelle, ayant vécue toute sa vie de Pokémon domestique en compagnie de sa meilleure amie, Rose, et de l'amie de celle-ci, Melody. Missy est une Pokémon assez calme, détendue. Elle ne se précipite jamais quelque part, même si la situation présente un risque. Elle préfère évaluer la situation, et suivre la voie la plus logique. Malgré sa préférence évidente pour Rose, elle a toujours respecté Melody, et l'a toujours considérée comme son amie. Souvent, il leur arrivait de se retrouver seules, et souvent, elles se retrouvaient à s'allier pour amener de la nourriture, la motivation de la Mysdibule étant de nourrir Rose, sa dresseuse. Elle a toujours aimé Rose, du fond de son cœur. Missy aurait tout fait pour elle.
En combat, Missy est du genre passive. Elle obéit, mais sait prendre certaines décisions sans attendre l'ordre directe de sa dresseuse, comme esquiver, ou contre attaquer un Pokémon à bonne portée. Le reste du temps, elle sait garder patience.
Avec sa dresseuse, Missy est du genre protectrice. Elle a beau être calme et patiente, jamais on ne touche à ceux qu'elle aime. Si quelqu'un les agresse ou les blesse, Missy peut entrer dans une rage folle et détruire tous ceux qui se mettent en travers de sa route.
Depuis toute petite, Melody a toujours vécue seule. Même quand son père était encore vivant, elle essayait de se débrouiller du mieux qu'elle pouvait, son absence devenant très pesante. Et depuis lors, son caractère a évolué en conséquence. Elle restait en retrait, se contentait de lire, petit à petit, dans la bibliothèque de la ville. Se sentant en danger permanent, Melody ne devenait amie avec personne. Elle s'alliait avec certes, quelques personnes pour apprendre à lire, car malgré son envie d'isolement, apprendre à lire seule est impossible. Et quand elle se retrouva orpheline, son caractère resta quasiment identique.
Depuis lors, Melody a toujours été froide et distante. Elle ressentait un dégout pour la race humaine en général, qu'elle trouvait écœurante. Elle trouvait que ce monde était corrompu, plein de saleté, de guerres, de sang et de débauche. Quand elle voyait un être humain, elle le voyait transpirer la mort, la luxure et la paresse. Melody était devenue, au fil du temps, cynique. Ce monde dans lequel elle vivait, la rue, la pauvreté, la mort qui la guettait, le froid, la faim… Elle avait fini par haïr le monde, et même ce que les gens appelaient le Destin. Son cynisme l'avait transformée au fil du temps, se changeant petit à petit en potentielle sociopathie.
Avec les expériences vécues et les bêtises qu'elle faisait et voyait autour d'elle, Melody s'était sentie meilleure que tout le monde, même dans une condition de sans-abri. Froide et sarcastique, elle n'hésitait jamais à user de la violence quand la situation se présentait, pour des raisons que seule elle trouvait logique. Elle se retrouvait à se bagarrer, et mettre à sang quelqu'un parce qu'il l'avait mal regardé dans la rue, parce qu'il avait craché devant sa "maison", ou simplement parce que quelqu'un lui avait demandé en échange de rémunération.
Son cœur s'était malgré tout adouci en compagnie de Rose, une petite fille qu'elle considérait comme étant sa petite sœur, et la seule personne au monde digne d'être jugée en être humaine. Melody l'avait de tout son cœur, plus qu'elle ne s'aimait elle-même. Mais Melody a toujours montré son amour à sa façon, que ce soit à elle, ou à d'autres jeunes du quartier, pour qui elle ressentait de la compassion. La jeune fille criait souvent, disputait tout le monde, elle frappait même des fois sur le crâne pour insulter quelqu'un de débile. Elle donnait des conseils, et, dès son plus jeune âge, elle était considérée comme une doyenne, assez sage pour conseiller.
En effet, malgré sa condition de sans-abri, elle était très intelligente, et savait prendre du recul sur ce qui l'entourait. Elle détestait le monde, mais elle savait pourquoi. Elle ne le haïssait pas simplement parce que "la vie est injuste". Elle s'était très vite mise à l'idée que, si elle s'était retrouvée dans cet état, c'était la faute à pas de chance. Ainsi, elle avait vite appris à lire d'elle-même, en suivant sa volonté. Rose l'avait aidée, au début, jusqu'à qu'elle sache parfaitement lire. Après ça, elle dévorait littéralement chaque livre qui lui tombait sous la main. Romans, philosophie, science… Sauf les journaux. La fille se moquait de l'actualité, elle était même horriblement nulle en culture générale. Néanmoins, elle avait, grâce aux ouvrages qu'elle préférait lire, développé un sens clair et précis de réflexion. Elle relativisait, et voyait le monde comme un philosophe le verrait. Et, comme pour toute expérience dans la vie, l'intelligence l'avait rendue arrogante. Elle dévisageait les gens, s'imaginant être assise sur leurs cadavres. Très souvent, cela lui portait préjudice. Quand elle croisait quelqu'un de stupide, elle n'hésitait pas à le lui montrer, indirectement, mais assez pour être évident, quitte à l'énerver. Et là, elle s'énervait à son tour.
Très nerveuse, la sans-abri a souvent tendance à s'emporter. Quand quelque chose ne se passe pas comme prévu, il est quasiment certain qu'une rage va l'envahir. En effet, Melody aime la routine. Elle en est accro. Ce qui explique principalement son manque total d'intérêt pour l'aventure. Tous les jours, elle fait la même chose, à quelques différences près. Mais, dans la réalité des faits, ce qu'elle aime par-dessus tout, c'est de tout contrôler.
Contrôler est une façon pour Melody de faire en sorte que "tout se passe comme prévu", surtout à ses yeux. Ainsi, suivre une routine est ce qui fait d'elle fait de mieux, pour que son environnement reste le même, et qu'elle se donne l'impression d'être une marionnettiste. Et, bien entendu, il lui arrivait de vouloir, volontairement, briser cette routine, pour se donner une hausse d'adrénaline. Mais, encore une fois, étant donné qu'il s'agit de son choix, elle ne perd pas son idée de tout contrôler.
Les seules obstructions à sa règle sont pour commettre des délits. Larcins, bagarres, recèle, vente de stupéfiants, ou encore de Pokémon. Clairement, les "jeux" de rebelle qu'elle fait sont, pour elle, une façon de s'amuser dans une vie morose sans argent. Mais, toujours dans son optique de contrôle sur tout, elle préfère commettre de petits vols. Ainsi, elle ne serait surement pas assez stupide pour dévaliser une banque. Elle aurait pu, si Rose n'existait pas dans sa vie.
Elle aimait cette fille, du fond de son cœur. Beaucoup voyait ça comme une relation étrange entre deux jeunes filles, mais, dans leur univers, l'avis des gens importait si peu, qu'elles n'en avaient absolument pas conscience. Elles étaient comme des sœurs, sans disputes. Les deux sans-abris s'opposaient en tous points, autant caractériellement que socialement, mais leur amour ne faisait que croitre. Melody aurait tout fait pour rendre la vie de sa Rose la plus parfaite possible.
Toute sa vie, Melody a fait les choses à sa façon. Elle évitait toujours de suivre les doctrines que les autres lui imposaient, même s'il s'agissait des lois. Elle volait, frappait, fumait … Et elle se fichait du jugement de la rue. Ils n'étaient pas mieux qu'elle. Elle se sentait forte, elle se savait belle et intelligente. En effet, Melody a toujours su qu'elle était belle, mais elle préférait le jamais en profiter. Elle ne voulait pas se considérer comme "ce genre de femme", qui "vendent" leur beauté pour un peu de gloire et deux piécettes. Ainsi, elle n'a de pensée à utiliser ses charmes que, dans le cas où, elle désirerait réellement "avoir" cette personne. Autrement, cela ne ferait d'elle qu'une pâle copie de ce que ce Monde fait de plus sale. Et, nom d'un chien, elle le détestait, ce "Monde".
La nuit venait de tomber dans cette grande ville, urbanisée et grise, qu'est Safrania. Une fine pluie venait frapper le sommet des gratte-ciels, arrosant par la même occasion les rues, vidées pour l'occasion. Une jeune fille était adossée à un mur, cigarette en bouche. Positionnée sous un porche, elle termina sa consommation, et la jeta, dans une flaque d'eau. Enfin, la fille mit une capuche, et se mit à marcher, mains dans les poches, droit vers sa destination.
Safrania a toujours été une grande ville, urbanisée, et, soit disant, pleine de possibilité. Connue comme étant le siège des plus grosses sociétés, comme la Sylphe SARL, par exemple, elle offre également un grand potentiel pour les gros capitalistes véreux. Toujours à essayer de créer et de revendre du contenu hors de prix aux dresseurs stupides. Cette ville est soit disant l'avenir de Kanto, et, potentiellement, du monde entier. Ici, "l'élite" se retrouve, au sommet d'un grand bâtiment, pour discuter Argent. Les médias montrent une belle image de la ville. Mais la réalité est tout autre.
Melody a toujours vécu dans la ville de Safrania. Elle a grandi avec les habitants, avec les gros bâtiments, avec l'évolution de la technologie, et, à chaque fois, tout cela la dépassait. Pourquoi? Parce que cela faisait, certes, parti du paysage qu'elle voyait tous les jours, mais en rien, cela ne faisait partie de sa vie. En effet, Melody vit à la rue, depuis sa naissance.
D'abord conçue par ses parents, tous deux à la rue, elle fut principalement élevée par son père. Sa mère avait plusieurs problèmes avec les drogues, et a préféré s'enfuir avec une personne qui pourrait lui fournir ce qu'elle voulait, quand elle le désirait, plutôt que de prendre ses responsabilités. Son père, lui, était une personne juste. Il amenait, quand il pouvait, à manger à sa fille, et de quoi la couvrir. Souvent, il se retrouvait dans aux cœurs d'arnaques, ou de disputes, pour lesquelles il avait été intégré involontairement, à force d'essayer de se faire de l'argent. Ses manigances eurent finalement raison de lui, quand il laissa Melody, à peine âgée de cinq ans, orpheline. La petite fille fut totalement bouleversée, mais, avec le temps, avait fini par s'y habituer.
Ainsi, de là, Melody s'était retrouvée, à peine âgée de cinq ans, à devoir survivre dans la rue, seule et abattue. Elle s'était quand même trouvée un petit coin, loin de là où elle avait vécu, qui portait trop de souvenir, qu'elle avait aménagé du mieux qu'elle pouvait: Grand carton pour dormir à l'intérieur, planche de bois posé dessus pour ne pas que la pluie n'endommage celui-ci et avoir un toit un minimum résistant, couverture volée au préalable dans un magasin, tonneau métallique pour y mettre des éléments inflammables, et en faire un chauffage… De quoi mener une petite vie tranquille, et se réhabituer à une ville de Sans-Abri indépendante. Cette fois-ci, ce n'était plus Papa qui amenait à manger. C'était elle. Elle avait à peine l'âge de savoir parler correctement, et elle se retrouvait déjà à être forcée de survivre. De ses petites mains, elle volait parfois à manger, mandait, ou fouillait les poubelles. La principale raison de sa subsistance est son agilité, qui lui permettait de se cacher très facilement dans de petits endroits, et d'éviter les problèmes.
Le temps passait, comme il le pouvait. Cinq années s'étaient écoulées, et la jeune fille avait fini par s'accommoder à sa vie de sinistrée, et à l'absence de son père. Elle trouvait de la nourriture comme elle le pouvait, en volant généralement. La rue, telle qu'elle la côtoyait, était une jungle. Elle voyait y perpétuellement de la violence, ou du trafic, de Pokémon, par exemple. Les mêmes jeunes de quartier, avec qui elle grandissait, qui gâchaient leurs vies et leurs journées à vendre, et échanger des ressources illégales. Melody savait parfaitement ce qu'ils trafiquaient, mais elle préférait clairement ignorer cela, sous peur de perdre le peu de santé mentale qu'il lui restait. Malgré cette perpétuelle guerre pour la survie, Melody avait fini par se familiariser avec la rue.
Soyons clairs, elle HAÏSSAIT cette vie. Elle la méprisait du fond de son cœur. La fillette voyait les habitants de la ville vivre, s'aimer, jouer, manger, rigoler… Et elle, elle restait, assise quelque part, à retirer des saletés sur une banane qu'elle avait trouvée dans une poubelle. Elle les enviait. Elle voulait avoir des parents, qu'ils la prennent dans leurs bras, et qu'ils lui disent que tout ira bien, que plus rien ne lui arrivera. Mais cet espoir s'était déjà éteint quand elle vivait encore avec son père. Car, malgré le fait qu'elle ne le montrait pas, l'absence de parents l'impactait fortement. Elle jouait constamment la fille forte-tête et sarcastique, atteinte de cynique, qui ne se laisse pas faire, mais ce manque lui provoquait un sentiment de vide, une tristesse. Il lui manquait quelqu'un. Une personne à aimer. Une personne qui nous aime. Un câlin… Tout cela, elle connaissait son existence, mais n'y avais pas gouté depuis tellement longtemps. Elle était sûre de ne plus jamais y goûter. Jusqu'à Rose.
Rose était une petite fille, d'à peine sept ans, quand Melody en avait dix. Elle était joyeuse et timide, mais le positif n'était pas vraiment son point fort. Elle passait son temps à pleurer d'injustices, souvent ridicules, et à se demander si, vraiment, la vie était juste. Mais elle était, malgré ça, douce et affectueuse. Elle était sensible à ses émotions, et réussissait à reprendre la joie autour d'elle.
Melody avait fait sa connaissance quand un jour, la petite avait eu un Pokémon, Caninos, blessé. Quand elle fit sa rencontre, la gamine déambulait dans les rues à crier pour de l'aide. Elle l'avait trouvé dans une voiture accidentée, abandonnée. Le centre Pokémon, étant trop loin, Melody décida d'agir. Assise sur un palier de maison, elle s'empressa d'aller rejoindre la fille et son Pokémon, et les guida vers un vétérinaire Pokémon, qui servait de receleur pour Melody. Après avoir dû payer pour le chiot, Rose senti qu'elle se devait de payer la dette qu'elle devait à la vagabonde. Elle décida d'aider Melody. Chaque jour, après l'école, elle lui amenait à manger, et s'asseyait avec elle, afin de lui tenir compagnie.
Melody était, et restait, à ce moment-là, une fille solitaire. Quand Rose débarquait, quasiment tout le temps à la même heure, la vagabonde cherchait constamment à la repousser, lui dire de s'en aller, même lorsqu'elle lui racontait sa vie.
Rose était une héritière, d'une grosse famille. Elle était élevée pour être une princesse, l'élite de la société. Depuis toute petite, on la forçait à porter des robes, pleines de fantaisies, bouffantes, longues, blanches ou roses… On lui demandait de marcher la tête haute, on lui disait qu'une femme de sa classe sociale se devait d'écouter de la musique classique, de se maquiller, de glousser et non pas de rigoler, de porter des tenues qui montraient son statut... Et elle expliquait à Melody qu'elle détestait sa vie. Elle ne connait ses parents que de nom et de visage, les personnes s'occupant d'elle étaient des domestiques et des gouvernantes. Elle arrivait systématiquement à s'enfuir de son école, s'habiller comme elle le voulait, et se balader, se détendre. Elle n'avait pas beaucoup d'amis. D'ailleurs, elle considérait Melody comme la seule. Et ça n'était pas réciproque. Pas au début en tout cas.
Avec le temps, Melody s'était habituée à sa présence. Pendant plusieurs semaines, elle venait, tous les jours. Rose lui ramenait à manger, des vêtements… Elle lui racontait sa journée. Comment la vie de château se passait, comment sa famille était "nulle"… Au départ, Melody ne la supportait pas. Elle se plaignait constamment d'avoir tout ce qu'elle voulait, quand elle le voulait. Elle se plaignait d'avoir une famille, et des gens qui l'aimaient. Melody, elle, n'avait pas tout ça. Elle dormait dans le froid, la nuit, avec des créatures sauvages, et des gens bizarres qui hurlent des choses racistes à des gens qui ne sont même pas devant eux. Mais, au fur et à mesure, Melody avait compris ce que Rose ressentait.
La petite était privée de liberté. L'argent supprime la liberté. Elle était perpétuellement forcée de faire telle, ou telle chose. Elle a été, par exemple, choisie pour épouser un autre noble, pour unir les deux familles. Melody ressentait de la peine. Cette fillette avait sa vie entière de déjà prévue, alors que sa puberté n'avait même pas commencé. Elle, elle était pauvre, et à la rue, mais au moins, elle pouvait faire ce qu'elle voulait, et allé aux toilettes sans demander la permission.
Rose cherchait à s'échapper de cette vie. S'échapper de ses parents, irresponsables, qui ne connaissent pas l'âge de leurs enfants, ou la couleur de leurs yeux. Fuir tous ses domestiques qui se prennent pour des parents modèles, jouant les éducateurs d'enfants, alors qu'ils n'ont pas été foutus de réussir l'éducation des leurs. Fuir ses gardes du corps, gorilles toujours prêts à jouer les gros bras protecteur, mais qui n'ont jamais pris la peine de remarquer la disparition de la petite après l'école. Fuir son château, si vaste mais pourtant si cloîtrée, cette prison faite d'or et de diamants. Fuir ses vêtements, plus lourds que le plomb, et plus chers que la mort, qui ne servent qu'à prendre un thé avec des bourges friqués, incapables de voir plus loin que le bout de leurs nez. Fuir tous ses problèmes, cet enfant qu'elle pourrait enfanter, alors qu'elle ne connait même pas le prénom de son fiancé.
Le jour où elle avait raconté son histoire, elle s'était mise à pleurer. Dans sa vie, Melody n'avait jamais été en contact avec quelqu'un très longtemps, et surtout, jamais quelqu'un qui pleurait. Les normes sociales n'étaient pas son fort. Cependant, pour le coup, elle eut de la peine. Machinalement, elle lui mit une main sur l'épaule et l'enlaça. Ce n'était pas son genre, mais cette fille avait assez d'innocence pour ne pas être considérée comme le reste de la pourriture qui jonche le monde.
Avec le temps, Melody avait fini par apprécier la petite Rose. Elles se racontaient leurs journées, leurs malheurs, la sans-abri lui faisait découvrir la ville sous un nouvel angle, l'emmenait en balade… Mais cette routine éclata. Un jour, la petite Rose était arrivée, en pleurs. Ce n'était pas l'heure à laquelle elle venait habituellement. D'après elle, sa famille lui a fait rencontrer son futur époux, un homme d'une trentaine d'années, qui semblait avoir un peu trop hâte se "s'approprier" la petite. Au moment du diner, tout devenait trop réel pour elle. Prise d'une crise panique, elle avait couru dans sa chambre. Ses parents, au lieu de lui demander ce qui n'allait pas, lui ont crié dessus, en lui disant qu'elle avait peut-être gâché le diner, le mariage, et sa vie future, et que, si le futur époux ne voulait plus l'épouser, elle serait déshéritée. Après ce discours, elle s'était mise à pleurer. De là, sa mère lui avait donné une gifle, monumentale, en lui hurlant qu'une femme de sa trempe ne devait jamais pleurer. Cette gifle avait détruit une partie d'elle. Cette partie innocente, qui lui disait "Tout ira bien, tout finira par s'arranger". Elle avait continué le repas avec un regard vide, sans dire un mot ni ne regarder qui que ce soit. À la fin, elle était allée au lit, où elle avait pris sa décision. Elle allait fuguer de cette vie, de cette maison. Prendre ses affaires, s'habiller comme elle l'aimait, et s'enfuir, loin. Et la première personne à qui elle avait pensé, et celle en qui elle avait entièrement confiance était Melody.
Celle-ci fut prise de panique. Elle devait s'occuper d'une petite fille, alors qu'elle n'arrivait qu'à peine à s'occuper d'elle-même. Mais elle senti quelque chose, au fond d'elle, qui l'empêchait de refuser. De la peine, de l'affection, de la pitié… Peut-être les trois? En tout cas, sans dire un mot, elle prit la petite dans ses bras, et la serra de toute sa force contre son cœur.
Pendant sa disparition, la police avait cherché partout Rose, mais personne, dans la rue, n'avait avoué quoi que ce soit. Personne, dans la famille de la petite, ne connaissait l'existence de Melody, donc la Police n'avait aucune raison de s'attarder près de leur lieu de vie.
Le temps passa, et les deux filles s'entendaient comme deux sœurs. Elles se retrouvaient à faire les quatre-cents coups ensemble, et, pour une fois, aussi bien Melody que Rose étaient heureuses. Elles étaient à la rue, mais elles étaient heureuses. Souvent, elles se réunissaient sur un toit, regardaient les étoiles, et parlaient d'elles. La petite avait comme rêve de voyager à travers le monde, avec Missy, sa Mysdibule. Elle l'avait rencontré il a quelques années, dans la rue, après sa fugue, encore bébé, blessée et tremblante, dans un buisson. Après l'avoir discrètement soignée et nourrie, elle avait vite compris qu'elle avait été abandonnée par sa mère. Elle était seule, et abandonnée. Rose économisa assez d'argent pour réussir à acheter une Pokéball, et la capturer. Elle n'avait qu'une seule Pokéball. Qu'une seule chance. Et celle-ci fut fructueuse. Missy était devenu son amie. Et, jusqu'à aujourd'hui, elle est avec elle, toujours. Elle faisait elle-même parti de la famille. Elle avait même apprit à apprécier Melody, vu ce qu'elle représentait pour Rose, et, surtout, du fait qu'elles vivent, toutes les trois, ensemble. Celle-ci espérait, accompagnée de sa Mysdibule, devenir une grande dresseuse, puis une éleveuse, au vu de son grand amour pour les Pokémons. Rose était une grande amie des créatures de poche. Elle câlinait et nourrissait tous ceux qu'elle rencontrait. Melody, elle, n'avait jamais été tentée de quitter son nid "douillet" pour voyager. L'esprit d'aventure, elle l'avait déjà perdu elle y a bien des années. Aujourd'hui, elle essaye principalement de survivre.
Melody a toujours vécue de petits larcins. Des vols par-ci, de la mendicité par là. Elle se le justifiait en se disant qu'elle le faisait pour manger, pour sa survie, même s'il lui arriver de convoiter d'autres choses, moins utiles. De beaux vêtements, des boissons sucrées, des hotdogs, des friandises, qu'elle pouvait se payer en volant à quiconque passait par là. Contrairement aux autres personnes de son état, elle, elle ne partageait avec personne d'autre que Rose. Elle a toujours eu un dégout vis-à-vis de la race humaine. Dans la rue, elle avait réussi, avec le temps, à se faire un nom. Knight.
Ils avaient décidé de l'appeler comme ça car elle agissait principalement comme un chevalier, avec une noble justice, selon les gens. Une sorte de Robin des Bois des rues, elle ne volait qu'aux riches, et se servait du surplus d'argent qu'elle avait pour nourrir les enfants des rues, qui la considéraient comme une grande sœur. Elle protégeait, à sa façon, toutes les personnes qui ne pouvaient survivre d'eux même, comme, justement, les enfants. Hormis cela, elle eut droit à un surnom, dans la rue, également car elle put se faire connaitre dans les quartiers autour. La nuit, elle se faisait connaitre en agissant, grâce à des pactes qu'elle faisait avec les dealers locaux pour revendre ou livrer discrètement de la drogue ou des Pokémons à quiconque les voulait. Certes, l'activité en elle-même était méprisable, mais elle se devait de l'accepter, pour vivre. Les gens, dans les rues, faisaient souvent appel à elle, pour sa discrétion. Jamais, elle n'avait cité un nom. Jamais elle n'en citerait. Toute sa vie, elle restait silencieuse. Au final, elle utilisait elle-même le surnom qu'on lui donnait partout où elle allait, au point que, mis à part Rose, personne ne connaissait son vrai prénom.
Souvent, elle se retrouvait impliquée dans des situations douteuses. Souvent, elle avait dû se battre pour s'en sortir, ou parfois, agresser et frapper quelqu'un, simplement parce qu'il l'avait regardée de travers, ou parce qu'il savait quelque chose, et qu'il devait parler. Elle était une racaille. Une racaille à la rue. Mais jamais elle n'avait ôté la vie.
Toute sa vie se résumait à la rue. Elle vivait là, elle mangeait là, elle parlait et frappait là… Les petits jeunes de quartier, qui avaient tous leurs raisons d'être devenus des racailles, toutes aussi farfelues et de mauvaise foi que les autres, qui passaient, qui saluaient Knight, qui lui donnait des cigarettes, lui donnaient de quoi manger, certes, étaient des petits cons, mais ils étaient ses petits cons à elle, ses frères. Ils la respectaient, comme une grande sœur. Elle leur criait dessus, et c'était elle qu'ils venaient voir quand ils avaient des problèmes. Elle leur montrait du mépris, mais ils savaient que, derrière son cynisme, se cachait une fille qui prenait soin d'eux. Et ils lui rendaient, comme ils le pouvaient. Ils prenaient discrètement soin de Rose, devenue sans-abri, quand Melody ne le pouvait pas, et lui donnaient, à elle aussi, de quoi manger, ou s'habiller. Même quand les jeunes étaient ennemis, et même quand ils se battaient, lorsque Knight leur criait de la fermer, ils la fermaient et se séparaient en s'excusant. Le nom "Knight" représentait la neutralité. Quand elle était là, rien ne partait en vrille, rien ne prenait une mauvaise tournure.
Melody et Rose s'étaient toujours faites à cette routine. Le matin, elles allaient, ensemble, devant un centre commercial, puis volaient à manger dans un caddie plein, pour que le propriétaire ne puisse pas leur courir après. Puis, elles s'installaient sur un toit de bâtiment et mangeaient en regardant la ville et en discutant. Ensuite, elles se rendaient à la bibliothèque publique, qui était gratuite, et se mettaient à lire des livres de science ou des romans pendant trois ou quatre heures, pour ne pas devenir des abruties totales, et continuer d'être instruites un minimum. Ensuite, elles allaient rendre des services aux gens dans le quartier, histoire de se faire un peu d'argent. Après, retour au vol de nourriture, et, enfin, elles allaient sur un toit observer le soleil se coucher en mangeant, avant de retourner à leur lieu de couche, et de s'endormir pour recommencer le lendemain. Tout était écrit, et bien tracé. Sauf que tout train, même s'il suit la même route, fini par s'user, et déraille un jour ou l'autre. Et cette routine, bien droite carrée à la fois, avait fini par claquer. Le reste de la journée se passait machinalement, comme chaque jour. À quelques nuances près, tous les jours se ressemblaient. Mais les deux amies aimaient le peu de vie d'elles avaient. Elles étaient libres. Elles avaient froid, mais elles étaient libres. Sauf que tout train, même s'il suit la même route, fini par s'user, et déraille un jour ou l'autre. Et cette routine, bien droite carrée à la fois, avait fini par claquer.
Avec les années, les deux filles se connaissaient par cœur. Elles dormaient ensemble, dans le même carton, elles passaient leurs journées sans se quitter… Même Melody, qui était froide, cynique et qui repoussait tout le monde, était douce, amicale, gentille avec Rose. Elle l'aimait. Plus que tout au monde. La vie, la santé et le bonheur de Rose était plus importants pour elle que sa propre vie. Melody avait, à ce moment-là, vingt-deux ans, et Rose dix-neuf. Toutes les deux s'étaient installées, assez tôt pendant un après-midi d'été, sur un banc du quartier, à manger, discuter et rigoler, comme à leur habitude. Une fois le repas terminé, Rose posa sa tête sur l'épaule de son amie, puis la serra dans ses bras ensuite. La petite fille s'était blottie contre elle, silencieusement. Après quelques minutes de confort, l'ancienne héritière leva les yeux vers sa sœur, et se mit à lui adresser quelques mots, difficilement
« Mel…? Je voulais te dire quelque chose… »
Melody avait les yeux fermés à ce moment-là. Elle s'était, comme sa camarade, détendue, laissant le soleil lui taper sur le visage. Quand elle entendu la mention de son nom, elle se releva soudainement, et se tourna vers son interlocutrice. Après un regard partagé entre les deux jeunes femmes, la cadette prit la main de son amie, toujours en la regardant dans les yeux
« Voilà, je voulais te dire quelque chose, Mel… Tu es tout pour moi… Je… »
Soudainement, un bruit sourd se fit retentir, coupant immédiatement la parole à Rose. Les deux filles regardèrent, plus loin dans la rue, d'où provenait le son. C'était deux voitures de police, qui s'étaient arrêtées. Un groupe de plusieurs policiers arrivaient le long de la rue, dans leurs directions. Melody ricana sarcastiquement, puis se tourna vers son amie
« Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais j'en connais un qui va avoir des problèmes. », lui dit-elle, toujours en souriant.
Rose lui avait rendu brièvement son sourire, sans s'y attarder. Elle observait les policiers. Quelque chose clochait… Elle se concentra, et remarqua quelques détails étranges. Le fait, par exemple, qu'ils couraient, mais pas très vite. Au contraire, leur vitesse se réduisait. Et surtout, ils semblaient regarder les deux filles. Le visage de la petite fondu. Elle attrapa l'épaule de son amie, qui se tourna immédiatement par réflexe.
« Mel, cours! NE TE RETOURNE PAS, COURS! » Hurla-t-elle à sa grande sœur.
Celle-ci semblait confuse. Elle n'eut pas le temps de comprendre, quand elle vit la peur dans le regard de Rose. Elle avait compris que quelque chose n'allait pas, mais elle ne bougea pas, trop confuse et intriguée pour réagir
« DÉPECHE TOI! JE T'EN PRIS, MELODY, DÉGAGE! » Lui hurla-t-elle de nouveau, en se levant.
Rose leva de force Melody, et la poussa à l'opposé, puis se tint face à la police. Elle leva les bras, comme pour dire "Vous ne passerez pas". Malheureusement, Knight ne courut pas. Et la police arriva finalement au niveau des filles. Ceux-ci attrapèrent Rose, ce qui poussa Melody, par réflexe, à sauter vers l'avant pour la défendre. Les policiers plaquèrent Melody au sol, qui se débattait de toute sa force, puis lui mirent les menottes. Elle hurlait, de toutes ses forces, vers Rose, qui hurlaient également vers son amie. La jeune fille semblait être attrapée et mise, sans menottes, dans une des deux voitures de police, tandis-que Melody embrassait toujours le goudron, quatre officiers la maîtrisant. Le bruit, et les cris l'empêchaient de penser clairement, mais elle put, distinguer, parmi tous les bruits, la voix de Rose, qui leur hurlait de lâcher Melody. Soudain, l'un des policiers s'exclama, gaiement.
« Mademoiselle Melody Jane Doe, vous êtes en état d'arrestation pour l'enlèvement et le maintien en captivité de Mademoiselle Rose Marthel. Vous avez le droit de garder le silence, tout ce que v… »
La phrase qu'il continuait devint floue pour la jeune fille. Elle était arrêtée pour avoir, soit disant, kidnappé Rose "Marthel", et l'avoir gardée "contre son gré" dans des conditions ignobles. Ce terme était surement la seule chose vraie. Pourtant, son histoire était réelle. Elle est venue seule, parce qu'elle fuguait une famille et une vie défectueuse. Pourtant, non plus sans originalité, personne ne la croyait. Même quand Rose le leur hurlait littéralement, ils la pensaient endoctrinée ou juste sous le choc.
Knight resta six jours en détention. Elle avait même commencé à s'y habituer. Mais la porte s'ouvrit et le garde l'interpella. Quand Melody sorti, un homme se tenait là. Il devait avoir la quarantaine. Il était très bien habillé, costume de très grande couture, bonne présentation, bonne tenue… En bref, il dégageait une certaine prestance. Il semblerait que cet homme soit responsable de Mademoiselle Rose, et qu'ils décident de ne pas porter plainte et de payer.
Une fois dehors, le type fit un sourire. Pas un simple sourire. Un sourie qui montrait plein de haine et de rancune. Il alluma une cigarette, et en offrit une à la jeune fille, qui l'alluma avec méfiance.
« Je m'appelle Tyler, je suis le fiancé de Mademoiselle Rose, entama-t-il. Nos fiançailles datent maintenant d'un bon bout de temps, mais elle reste légalement ma fiancée. Nous devions nous marier l'année dernière, quand elle aurait eu dix-huit ans. Mais elle avait déjà disparu depuis un bail. »
Melody l'observa. Ils étaient en face d'un commissariat, mais, pourtant, elle voulait prendre un objet au hasard au sol et lui écraser le crane avec. Fort heureusement, elle se retint. La fille serait les dents de rage, mais n'eut pas le temps de parler quand l'individu s'exprima de nouveau.
« Tu t'en doutais, ses parents non plus, ne voulaient pas lâcher l'affaire. Ses singes avares n'ont même pas pris la peine de revoir leur fille avant de me la laisser. Mais à partir d'aujourd'hui, elle sera heureuse et épanouie dans son mariage. »
Ce coup-ci, Melody explosa. Elle lâcha la cigarette et attrapa l'homme par le col, avant de le plaquer sur le mur et de se mettre à parler. Elle parlait doucement, elle ne montrait aucun signe de colère, pourtant, sa voix était assez prononcée pour être effrayante pour quelqu'un
« Écoute moi bien, sale… Je vais rester polie. Tu vas la laisser partir maintenant, sinon, je m'occupe personnellement de toi. Tu es celui qui vient de la kidnapper, pas moi. Donc, avant que tout se passe mal pour toi, on va oublier cette histoire, et tu vas relâcher Rose, que tu gardes prisonnière, c'est compris? »
L'homme prit une nouvelle taffe de cigarette, puis mit un coup de tête à la jeune fille, qui le lâcha par réflexe. De là, il balaya la sans-abri d'un coup de jambe, ce qui l'a fit tomber au sol. Tyler s'accroupit face à elle, puis lui écrasa sa cigarette sur le bras.
« Tu as raison, on va tout oublier. Sauf que, pour le coup, vous avez toutes les deux perdues. C'est Rose qui décide. Et c'est elle, qui a voulu rester avec moi. Si elle veut s'en aller, elle a totalement le droit, c'est un pays libre. » Annonça-t-il, d'une voix amusée. Melody resta, nez en sang, au sol, sans parler. Soit la douleur, soit le choc de l'annonce, l'empêchait de répondre ou de se relever. Mais elle prit sa force en main, et répondu, faiblement, ce qu'elle put.
« Tu… Tu mens, mec... Rose n'accepterai pas de te suivre. Elle… »
« … n'a pas trop le choix, Interrompit-il. Si elle décide de s'en aller, qu'à cela ne tienne. Mais j'ai, bien entendu, préparé mon terrain pour la garder dans mon filet. Avant que la police ne vous retrouve, je vous avais déjà retrouvées. Je vous ai suivies, et prise en photo. Pourquoi? Pour garder Rose. »
Il se releva, ricana une nouvelle fois puis se mit à marcher dans une direction, Melody toujours au sol. Celui-ci, dos tourné, s'exprima, assez fort pour être entendu
« J'ai proposé à Rose que, si elle voulait s'en aller, elle le pouvait. Mais l'intégralité des photos de Melody que j'ai prises, dans lesquelles elle vole, elle aide des dealers, se bat… Bref, toutes les photos illégales seront envoyées aux services de Police. Je crois qu'elle ne voulait pas te mettre en danger, et elle sacrifie toute sa vie pour toi. »
Tyler s'arrêta devant une voiture noire, semblant assez chère. Il ouvrit la porte arrière, et, avant d'y monter, posa ses yeux sur Melody, qui se relevait, difficilement. Il se mit à rire, puis, sourire aux lèvres, observa la fille et s'exprima ensuite.
« En fait… Je crois bien qu'elle t'aime. De tout son cœur. Bien plus qu'elle ne m'aime, il faut croire. »
À la fin de sa phrase, il monta dans son véhicule, qui démarra, laissant la sans-abri toute seule, nez en sang, devant le commissariat. Celle-ci eu des larmes aux yeux, puis se mit à marcher, sans réel but.
Sa vie venait d'être détruite. Elle pleurait le départ de celle qu'elle aimait. Elle rageait du choix de celle-ci, qui se "sacrifiait" pour elle. Et, surtout, elle ne savait pas quoi faire. Allait-elle retourner à sa vie, comme-ci de rien était? Elle ne pouvait pas arrêter de penser à elle. Arrivée dans son lieu de vie, elle observa les installations, qui lui faisaient penser fortement à Rose. Melody s'allongea au sol, sur un bout de carton, en pleurs, et s'endormit. Plusieurs heures plus tard, elle ouvrit les yeux. Dans sa position, elle put voir une Pokéball, sous la benne vide à côté de là où ils vivent. Quand elle l'ouvrit, il contenait Missy, sa Mysdibule. Elle l'avait peut-être laissée là volontairement. En tout cas, au moment de voir Missy, elle se mit à pleurer. Mais, en même temps, ce qu'elle devait faire devint clair. Elle expliqua donc, calmement, au Pokémon, ce qu'il s'était passé, et ce qu'elle prévoyait de faire. De ce fait, elle rappela Missy dans sa Ball, mit une capuche noire, et s'en alla dans les rues.
Toute sa vie, Melody errait dans les rues. Aujourd'hui, elle savait parfaitement comme ne pas se faire voir, même en plein jour. Elle connaissait les ruelles, sautait de toits en toits quand c'était possible de le faire… Bref, elle était un fantôme. De là, elle avait enquêté. Des gens qui connaissent des gens, des gens qui ont vu quelque chose… Elle enquêtait sur la marque de voiture, sur le physique de Rose et enfin, celui de Tyler. Fort heureusement, elle put avoir une piste. Une zone d'enquête. Et, de fil en aiguille, elle trouva finalement la voiture. Devant un restaurant. Quand elle observa par la fenêtre de celui-ci, elle y vu Rose, assise, avec une grande robe rose bouffante, accompagnée de Tyler et d'autres gens, assez âgés.
La jeune fille voulait y entrer, crier devant tout le monde qu'il avait kidnappé Rose… Mais elle se retint. Au lieu de ça, elle resta, adossée, sous un porche, capuche mise. La pluie s'était mise à tomber, et, elle, restait là, à attendre, en fumant une cigarette. Finalement, elle vu le groupe sortir. La sans-abri baissa la tête, puis, mains dans les poches, s'approcha. Quand elle leva les yeux, de loin, elle vu Rose, en larme, qui s'apprêtait à monter dans la voiture, quand elle aperçut Melody. Pendant deux secondes, le monde s'était ralentit. Ils ne restaient qu'elles dans le monde. Melody se mit une fois de plus à pleurer, ce qui poussa Rose à pleurer encore plus. La cadette courut vers son amie, et lui sauta dans les bras, devant les yeux des individus, et de Tyler. Elles ne dirent pas un mot, elles se serrèrent simplement l'une l'autre dans les bras. Pour le coup, Tyler n'avait pas dérangé les retrouvailles directement. Mais, après une minute ou deux, il s'interposa et écarta les demoiselles
« Allons, ma tendre, l'avion en va pas nous attendre, nous devrons bientôt décoller, nous nous devons d'y aller. » annonça-t-il, très calmement, sans même ne serait-ce qu'une seconde, poser un œil sur Melody, qui était pourtant à quelques centimètres de lui. De là, il prit sa fiancée par la main et la guida vers la voiture.
Soudain, le temps reprit son court, et Melody put être en mesure de réfléchir. Et quelque chose venait de lui déchirer le cœur.
« … Avion?! »
Melody se mit à courir vers la voiture, mais malheureusement, trop tard, le véhicule démarra. D'un sprint, la jeune fille s'était mise à trottiner, par signe d'abandon. La pluie frappait violement, et Melody restait là, au milieu de la route, cheveux dénudés, à regarder Rose s'éloigner, et les larmes lui survinrent.
Quelques minutes plus tard, Melody marchait dans la rue, toujours en pleurant, quand, prise d'une crise, elle arracha le téléphone d'un homme, d'une cinquantaine d'année, puis couru le plus vite possible. L'individu semé, et la jeune fille installée dans son abri, elle téléphona à un numéro qu'elle connaissait, et se mit à s'exprimer, tremblante.
« Allo, Oh-Noir? C'est Knight, tu vas bien?... Pas vraiment, d'ailleurs, j'ai un service à te demander… Juste une reconnaissance. Une voiture va arriver à l'aéroport d'une minute à l'autre. Rose y sera. Oui, cette Rose-là. Oui. J'aimerais savoir quel avion elle va prendre, et savoir où elle va. Oui. Non, je n'en ai pas sur moi, mais je peux m'en procurer. Combien il t'en faudra?... Ah? Et tu veux quoi dans ce cas? Hein? Et tu ne veux pas m'inviter à boire un verre avant?... Ah, mais t'es sérieux en plus? C'est hors de question. Tu sais très bien que je ne suis pas du genre à… Payer comme ça. C'est argent, à prendre ou à laisser, Oh-Noir. Bien. Je te remercie de ton aide. Ce n'est pas mon téléphone, non. Bah… Tu pourras envoyer quelqu'un me donner la réponse, ce n'est pas grave si la réponse est donnée plus tard, je ne suis pas pressée. Non, je ne payerai pas de supplément pour le coursier. Parce que je suis ta meilleure cliente, et surtout, ta préférée. Sage décision. Oui, c'est ça, à plus tard. »
Une fois la conversation terminée, et le nouvel appareil volé mis hors tension, elle le jeta dans les égouts, et s'allongea sur son bout de carton, toujours en regardant, celui de son amie, disparue. Pour une fois, elle ne lâcha pas de larmes. Elle fit sortir la Mysdibule de sa Ball, et, tout sourire, lui annonça sa décision
« Missy, j'ai eu une idée. Toi et moi, on va aller la chercher. Ensemble. On va aller là où elle est allée, et on va tout casser pour la retrouver, et la ramener. Et si son fiancé n'est pas d'accord, alors on s'occupera de lui. Ça te convient comme scénario? »
Le Pokémon semblait intrigué. Dans la réalité des faits, le plan de Melody était on ne peut plus vague et ambigu. Mais Missy savait aussi que Melody était, comme elle, bouleversée, mais elle savait surtout que Melody était une fille très intelligente. Et qu'elle savait ce qu'elle faisait. Dans le doute, et principalement parce qu'elle mourrait d'envie de revoir Rose, qu'elle aimait de tout son cœur, Missy acquiesça. Aucunes des deux sans-abris ne savaient dans quoi elles sautaient. Mais pour chacune d'entre elles, leur but était clair, construit et dominait tout le reste. L'objectif, c'était Rose. Et le plus vite possible.
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Evanna Rainsworth
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Sujet: Re: La Mélodie de la Rue [Melody Knight, TERMINÉE, EDITÉE] Ven 25 Nov 2016 - 0:24
BIENVENUE SUR MHYONE
J'ai beaucoup aimé ton histoire ! J'espère que Melody et Rose finiront par se retrouver. Au fait, quand Melody fouillait dans les poubelles, ça lui arrivait de trouver des Miamiasme ? /sbaf/
Tu es dès à présent validé ! Nous espérons que tu t'amuseras sur Mhyone RPG. Si tu as la moindre question, n'hésite pas à aller en poser dans la partie Question & Suggestions. Tu peux regarder les nouveautés pour connaître les événements en cours. Nous t'invitons à créer un sujet dans les T-Card pour regrouper toutes les informations nécessaires à ton voyage. Tu as désormais dans ton inventaire 3 Pokéballs et un starter. Bon jeu !
La Mélodie de la Rue [Melody Knight, TERMINÉE, EDITÉE]