Choc des caractères [& Kaori]

Je ne quittais pas ma grotte tous les jours, littéralement, puisque mon campement dans la Grotte du Passage me permettait de rencontrer beaucoup de personnes et de dresseurs différents, de m'entrainer en toute quiétude non sans réussir à nous opposer à des adversaires dignes de ce nom. Mais je dois avouer que, dans ce principe, Meridian méritait qu'on s'y attarde. Que ce soit à cause de son club de combat où presque tous les dresseurs venaient se confronter les uns aux autres et où, en temps que spectatrice, je pourrai sans aucun doute apprendre quelques petites choses, ou sa grande bibliothèque, réputée dans tout l'archipel, où je voulais compléter mes informations au sujet de Riolu avant qu'il n'évolue - j'étais persuadée que ce serait pour bientôt - et sur Lucario évidement puisque je voulais prévoir la suite.

Je voulais commencer par les livres mais cette grande cité aux airs de ville médiévale avait l'air de réveiller quelque chose chez Riolu qui était très badin aujourd’hui... Alors que je marchais  mon rythme habituel, Ani marchait plusieurs mètres devant moi, ne s'arrêtant qu'avant de tourner à chaque angle de la rue, se retournant, trépignant et me faisant de grands signes. Assez étrange... Je tenais du professeur Acacia qu'il avait éclos dans son laboratoire, j'aurais put comprendre qu''il ressente ce genre d'émotions enfantines, mais là, c'était assez inexplicable, non sans être intriguant...
Je restais donc à distance, à moitié amusée moi même jusqu'au moment où il finit par prendre une habitude et un mauvais réflexe. Il ne m'attendit pas avant de tourner au coin de la rue, alors que nous n'étions plus qu'à deux pas de notre destination de lettrés et, alors qu'il avait quitté mon champ de vision je ne put qu'entendre, impuissante, le choc qu'il provoqua... J'accélérai bien évidement le pas, sentant venir l'évènement et une certaine forme de danger et j'arrivais devant mon ami, tombé à la renverse sur les fesses après avoir percuté de plein fouet un passant.
Le temps que je comprennes vraiment la situation, que je fasse A plus B, mes excuses purent paraitre tardives, il est vrai, mais bon, de là à réagir comme ça...

Qu'est-ce qu'elle faisait là déjà ? Le sang au cerveau à cause de sa course de Minami à Méridian, Kaori ne pensait à rien d'autre qu'à inspirer et expirer. Ses idées revenaient à elle alors que ses poumons se remplissaient et que ses muscles de mollissaient.

Courir en non stop pendant 4 jours, en se reposant à peine la nuit, jusqu'à la cité médiévale de Mhyone. Voilà un challenge de taille pour la blonde, qui ne sentait plus rien physiquement. Sa douleur musculaire était arrivée à un stade où ce qui faisait mal était désormais normal. C'est d'ailleurs sans réelle surprise qu'elle vomit rapidement sur le bas côté d'une ruelle sous le regard choqué ou quelque peu dégoûtés des passants et de leurs pokémons.

Se redressant avec un filet de bave et en toussotant. La jeune femme se releva, passant le dos de sa main sur ses lèvres. La secouant, elle se décida finalement à s'aventurer à l'intérieur de la cité.

S'emparant de son smartphone, elle jeta un coup d'oeil au post it virtuel "collé" sur le menu d'accueil. "Va au club de combat de Méridian et va récupérer ton colis". Ce message, Kaori l'a reçu comme ça, il y a de ça 5 jours. Une journée d'entraînement normale, quand son téléphone vibra. Un appel d'un assistant du professeur Acacia qui lui avait annoncé avec une voix mystérieuse qu'un cadeau l'attendait dans un endroit réputé pour le combat pokémon à Méridian.

Son intérêt piqué à vif, la jeune femme n'attendit pas plus longtemps, et s'en alla pour Méridian. Roshi, ne comptant pas laisser son élève se balader tranquillement jusqu'à destination, pour pouvoir lui apprendre de nouvelles choses le plus tôt possible, il lui donna ce challenge stupide.

Et elle réussit, même si son état actuel était plus celui d'un mort que d'un vivant. Sa peau était plus pâle qu'à l'ordinaire et sa respiration était un râle que l'on entendait dans les films de zombie. La nausée lui nouant la gorge et l'estomac.

Main sur son bide et pied frottant le sol, elle avançait à grand peine sur les ruelles pavées de Méridian. Sa vision était troublée, et elle avait cette impression que le paysage tanguait. Son sac, contenant ses vivres, son sac de couchage et ses ustensiles de cuisine n'était pas là pour arranger les choses.

Et la suite des événements empira la situation.Un choc sec dans son dos qui lui coupa les jambes, la fit tomber sur le ventre dans un fracas métallique. Son estomac fut sans dessus dessous et lorsqu'elle se releva pour se tourner vers le trouble fête qui l'avait fait chuter, elle se vida sur le responsable. A savoir, le Riolu maladroit.

Retombant, sur ses fesses, Kaori pâle comme un linge malgré sa peau tannée, parla entre deux puissantes inspiration :

— Hééé, salop'rie ! Tu peux pas faire attention ?! J'vais t'coller une rouste, p'tite mer-

Et bim... Elle tomba dans les vapes.

Je ne m'attendais pas du tout à ça pour le coup, et Ani non plus évidement... Avant que la femme ne prenne le temps de tomber dans les pommes non sans avoir pesté et fulminé contre lui, elle l'avait bel et bien recouvert d'une bile presque transparente. Je ne me vanterai pas d'être une experte en vomi mais il était tout de même facile de voir que ce n'était pas la première fois de la journée que son estomac s'exprimait... Son teint livide était un indice de plus et, alors que mon Riolu avait une expression de dégoût extrême sur le visage et les épaules à moitié relevées sans oser bouger, au moins il avait échappé aux morceaux de repas de la veille coincés entre ses poils et, moi, je ne trouvais alors qu'à dire :

_ Tu l'as tuée ?..

Du bout du pied je lui touchais les côtes et comme elle lâcha un nouveau borborygme sur un ton à cheval entre la plainte et la complainte je put en toute quiétude faire un "non" franc de la tête. Le fait était que nous allions devoir modifier nos plans de la journée, ne pas laisser la grande malade au milieu de la rue pour aller prendre un bain et, la première chose à faire, serait de nous trouver une petite chambre d'hôtel.

Nous avion sacrifié pas mal de temps l'air de rien à trouver un établissement adéquat ; il faut bien dire que si vous voyez une femme, un pokémon sale comme jamais et le corps inanimé d'une autre dans votre hall d’accueil, vous n'acceptez pas toujours de les laisser réserver une chambre... D'un autre point de vue, j'avais même de la chance que personne n'ai appelé la police, et au final nous étions dans une chambre de ce genre d'hôtel où vous pouviez donner le nom de votre personnage de film préféré à l’accueil, où tout se payait en espèce et où les questions restaient muettes. La chambre n'avait sans doute pas été lavée depuis la semaine dernière (et encore, je suis optimiste), on ne devait pas trop compter sur le service d'étage et on devait vivre avec étrange pressentiment qu'à tout moment un Ningale sauvage pouvait sortir de sous le lit avec sa famille mais bon, au moins j'avais un endroit où allonger la jeune femme, déposant ses pokéballs sur la table de nuit qui m'avaient indiquées que c'était bel et bien une dresseuse et Ani était prisonnier dans la salle de bain depuis plusieurs minutes à tenter de se débarbouiller.
Moi, de mon côté, j'étais vraiment loin d'être médecin, mais par contre remplir un estomac vide c'était ma spécialité et j'avais même quelques recettes suffisamment efficace pour luter contre les hauts-le-cœur. Au milieu de la chambre, sacrifiant une bonne partie de la place qui nous était allouée j'avais sortis ma table pliable de voyage et mon nécessaire de cuisine avant de commencer à mélanger ce qu'il me restait d'ingrédients.

Après avoir fait cuir dans de l'eau et du bouillon ce qu'il me restait de chou-fleur - salé et poivré évidement - j'avais ajouté un peu de mascarpone avant de tout mixer dans un velouté léger et digeste. Ajoutant un ou deux brins de ciboulette pour la fin et faisant gratiner les dernières pincées de gruyère et de parmesan qu'il me restait, j'étais sur le point de finir quand je vis que la jeune femme au teint ambré commençait à remuer. Elle se réveillerait sans doute bientôt, juste à temps pour que je lui tende son bol et une cuillère.

L'obscurité commençait à se dissiper lentement, très lentement. Mais peu importait le temps, puisque la jeune femme pouvait enfin voir le bout du tunnel : La sortie pour émerger de son inconscience. Et finalement, retour à la réalité.

Une forte migraine s'était emparée de sa tête, et la jeune femme ne put s'empêcher de grimacer alors que la douleur lui tordait les lèvres. Les yeux à dei-clos, le regard trouble, elle vit un plafond... miséreux. Où était-elle ? Rapidement, elle se mit à faire un triage de ses souvenirs, afin de se remémorer sa dernière position connue. Elle était arrivée à Méridian, puis elle avait vu ce truc bleuté et noir. Sa vision était trouble à ce moment, mais elle aurait juré sur sa vie que cette chose n'était pas humaine. C'est donc tout naturellement, qu'elle pensa à un pokémon. Et puis pouf. Plus rien.

Cinéphile depuis toujours, Kaori repensa alors à ces films de gangsters où la victime était kidnappée puis zigouillée dans ce même genre d'endroit insalubre et peu réconfortant... Et évidemment, elle se dit qu'il lui arrivait la même chose. Ah... L'imagination d'une idiote.

Se redressant sur sa couche, poings en garde, elle balaya son regard sur la pièce. Le premier mec en costard cravate avec un chapeau et un cigare qui l'approchait avec un Corboss, elle lui faisait la tête au carré. Mais non, la seule personne qu'elle vit fut une femme aux cheveux lisse. Elle était sapée bizarrement. Sans doute une nouvelle mode chez les criminels.

— YAAAAAH !

En gueulant comme une folle, elle s'élança vers cette inconnue, prête à lui coller une bonne droite. Ses douleurs se réveillèrent soudainement, et elle perdit tous ses appuis. Ses pieds se dérobèrent et elle tomba nez contre le sol poussiéreux. S'étalant de tout son long, elle roula sur le sol, pour se mettre sur le dos. Elle se saisit de son nez non sans jurer entre deux couinements. Du sang coulait d'une de ses narines. Heureusement que le ridicule ne tuait pas.

J'étais assez concentrée, en train de remplir les trois bols que je pouvais remplir de mon velouté quand, d'un coup, la grande malade se mit à crier et à se ruer vers moi... Surprise, je ne manquais pas de sursauter, mes deux premières préoccupations étant de ne pas renverser ce que je tenais entre les mains et de me munir de mon sabre, encore appuyé contre la table pliante mais...

De toute évidence, ses jambes n'avaient pas encore la force de la porter et elle avaient tout simplement dit "non" à ses élans de violence et de vengeance apparent... La surprise passée, je lâchais un petit soupire histoire de reprendre mon calme et ma respiration habituelle puis je m'approchais, un bol encore plein et chaud dans une main et un torchon sur l'épaule.
Mon Riolu, lui, préoccupé par se tapage, sortis de la salle de bain, encore trempé jusqu'aux os et il m'interrogea du regard pour savoir si il avait besoin d'intervenir. je lui fit une moue détendue et un petit signe du dos de la main pour lui faire comprendre que tout devrait aller et il retournait donc à l'écart pour finir de se nettoyer.
Je me présentait, juste au dessus du visage de cette fille impulsive qui se tenait le nez en jurant dans sa barbe et, la regardant de toute ma hauteur je lui fit ma petite proposition :

_ Alors tu peux continuer à essayer de crier et de te battre jusqu'à retomber évanouie ou alors on peut s'assoir, manger un peu et ça me laissera le temps de te faire des excuses dignes de ce nom...

Je lui laissais alors tomber mon torchon non loin du visage, qu'elle puisse s'en servir pour arrêter l’hémorragie de son nez dégoulinant et, sans avoir de réponse véritable, je déposais sur sa table de nuit, à côté de ses balls le bol de soupe et la cuillère qui l'aiderait à manger (bien en équilibre sur la porcelaine pour pas quelle touche la poussière ; les détails qui comptent). Mon pokémon sortait tout propre et souriant de la salle d'eau, sec et j'en profitais donc pour entamer les présentations.

_ Je m'appelle Shira, et ce mal poli qui est là bas c'est Ani... Je ne sais pas si tu t'en souviens mais c'est lui qui t'a renversée...

Il ne percutait que maintenant, par ce petit reproche à moitié dissimulé, que son erreur allait devoir trouver réparation alors il s'approcha de la demoiselle et, avec une expression parfaitement désolée il s’inclina en avant, dans une sorte de tradition orientale pas vraiment assumée ou maîtrisée... L'intention était là au moins dira t-on...

Aïe. Voilà tout ce que Kaori pensait alors qu'elle voyait l'hémoglobine sur ses doigts. Poussant juron sur juron, elle se demanda tout de même ce que faisait la personne qu'elle avait voulu attaquer quelques secondes plus tôt. Elle l'entendait, non loin de là. Finalement, elle la vit au dessus de son corps. Dans une voix extrêmement calme, elle s'adressa à la Myokarienne. Puis, un chiffon propre s'écrasa sur le parquet assez vieux de la chambre.

Les yeux azurés de la blonde allèrent du torchon à la personne qui la regardait de haut. Après un regard noir qu'elle lui adressa, Kao' se saisissait du chiffon et commença à éponger ses narines ensanglantées pendant que cette personne, qui semblait finalement s'être occupée gentiment d'elle, se présenta sous le nom de Shira et fit de même pour un pokémon qui sortait tout droit de la douche. Kaori eut alors un éclair de lucidité lorsqu'elle sut que cette créature était en quelque sorte responsable de son inconscience. Chose affirmée par sa dresseuse.

Cependant, Kaori ne savait plus trop comment être actuellement. En fait, elle se trouvait particulièrement stupide. Mais vraiment. Il allait falloir qu'elle se calme sur les films à thème mafieux... Elle se grattouilla la chevelure lorsque le  Riolu s'inclina respectueusement devant elle pour se faire pardonner. Gênée par cette attitude, elle lâcha :

— Ouais, c'est pas grave... T'inquiète.

Finalement, le champ de vision de la McCain se posa sur le bol de nourriture fumant qui se trouvait sur une table de nuit à portée de bras. Ses trois pokéballs miniaturisées étaient aussi là. Comme quoi. Elle était vraiment hors de danger. Si on exceptait le sabre dans son fourreau qui se trouvait près des meubles de la cuisine...

Avec une grande précaution et des regard en coin, elle s'empara du plat. Puis après un dernier regard discret, elle attaqua. On voyait qu'elle n'avait pas mangé un vrai plat depuis des lustres. Surtout un met chaud ! C'est donc sans surprise qu'elle s'empiffra telle une ogresse, sa cuillère devenant presque invisible à l'oeil nu.

Lâchant un rôt, elle se tapota le ventre, désormais bien rempli. Le bol gisait à côté d'elle vide. Elle parla alors, après un bref soupir de soulagement.

— Ouaaaaaah ! C'était trop bon sa mère... Elle se tourna vers Shira. C'toi qu'a fait ça ?

Sentant qu'elle oubliait quelque chose, elle rajouta :

— Ah. J'ai zappé un truc. Elle toussota volontairement. Moi, c'est Kaori.

Finalement, elle se releva et ramassa ses pokéballs d'une main. Cherchant du regard son sac, elle le vit, près de l'entrée. Sortant les croquettes à pokémons, elle se rassit près de son hôtesse. Trois rayons de lumières multicolores illuminèrent la pièce alors que que la Myokarienne invoquait ses trois compagnons.

Mirage jeta un regard curieux, plein de naïveté sur ce qui l'entourait. Alors que le Barloche affichait sa mine "coup de gueule" comme à son habitude, et reluquait avec insistance la poche de nourriture que sa dresseuse avait dans sa main. Arti' la Flingouste, quant à elle, s'aperçut que sa maîtresse était sèche. C'est donc sans hésiter qu'elle brandit sa pince dans sa direction.

— Arti' n- !

Trop tard, la crevette envoya un jet d'écume sur sa dresseuse qui lui jeta un regard furibond. La petite créature fredonna alors que Thug ricanait de sa maîtresse. La Nageuse se retint de frapper la petite nouvelle de l'équipe alors que Shira et Ani devaient regarder attentivement la scène.

Versant les croquettes dans son bol, le trio de créature se jeta sur le plat avec un appétit aussi grand que leur propriétaire.

Pendant que certains se régalaient, Kaori reprit la conversation, alors qu'elle s'épongeait de l'écume.

— Sinon, on est toujours à Méridian là ?

La bonne nouvelle était que, malgré que ce soit pataud et maladroit, la jeune femme de quelques années plus jeune que moi avait accepté les excuses de mon pokémon qui, tout heureux, s'était rallié prêt de moi avec ce grand sourire extrêmement communicatif. Je le graciait d'une petite caresse entre les deux oreilles, comme il aimait beaucoup en avoir, et à notre tour nous nous assaillions autour de la table pour profiter de notre bol de soupe. La demoiselle, qui se présenta alors enfin comme s’appelant Kaori après avoir lâché un rot sépulcral qui, ma fois, était plutôt flatteur semblait ne pas avoir manger depuis des mois, et son estomac, à force de se vider, devait être on ne peut plus heureux de voir un plat cuisiné. Je me contentais de lui répondre poliment alors que on visage, déjà, reprenait quelques couleurs.

_ Oui, c'est moi... Je t'aurais bien proposé un petit dessert mais malheureusement je n'ai plus d'ingrédients...

Ani et moi continuions de manger, à notre propre rythme, chacun notre petit bol, tandis que Kaori entreprit la tâche, plus délicate que prévue de nourrir ses propres pokémons... Tous les trois semblaient être de type Eau et nageaient dans la poussière de l'hôtel comme si s'était assez facile, comme si ils en avaient l'habitude. Même si, en l'espace d'une poignée de petites secondes, elle se retrouvait trempée jusqu'à la moelle, je notais qu'elle en avait trois ce qui, de mon humble point de vue de débutante, était assez impressionnant... J'observais la scène alors qu'Ani, lui en profitait pour satisfaire sa gourmandise presque maladive, terminant son bol à grand coup d'une langue vorace. Nous avions pour ainsi dire tous finit de manger, puisque les types Eau semblaient être aussi affamés que leur dresseuse et en ramassant la vaisselle un peu partout où elle était puisqu'il semblait évident que je n'étais pas vraiment dans mon élément et que quitter ces lieux sales et malsains me ferait plaisir. J'en profitais pour répondre aux interrogations de Kaori.

_ Techniquement oui... On est proche de la sortie Est ce la ville dans un hôtel disons... "Pas très regardant"...

Je rangeais mon barda, repliait ma table, sécurisait mon réchaud pour que tout tienne dans mon sac et mes affaires petit à petit, je ne gardais que mon sabre de côté puisque je le garderai, presque comme toujours à la main, faisant fit comme d'habitude, de ce qu'on pouvait penser de moi. Je précisais aussi en même temps le fil de ma pensée.

_ En fait, quand je me suis pointé dans les autres hôtels avec une fille inconsciente dans les bras et un pokémon couvert de vomi ils n'ont pas tous été très aware... J'ai dut en choisir un à -2 étoiles...

Kaori accueillit la réponse avec une petite satisfaction intérieure. Ouf. Elle était encore dans la cité moyenâgeuse. Du coup, elle n'aurait pas à recourir sur une certaine distance pour aller là où elle voulait. Si ça se trouve l'endroit qu'elle cherchait était non loin de l'hôtel. D'ailleurs, c'était peut-être le moment de partir à la pêche aux informations.

Elle se décida finalement à reprendre la parole lorsque son interlocutrice lui expliqua la raison qui l'avait poussé à l'emmener dans cet endroit, bien des résidences touristiques habituelles.

— Tu m'étonnes. Encore déso' pour la gerbe. J'étais ballottée d'partout après tout l'trajet que j'me suis tapée.

Tâtonnant ses poches, elle chercha son portable afin de retrouver la note en pixel sur sa "mission". Finalement, ses doigts entrèrent en contact avec le métal de l'appareil électronique. Relisant les lignes marquées sur le post it virtuel, elle se tourna vers sa comparse humaine.

— Tu sais si y'a un endroit où les gens aiment faire des duels de pokémons dans l'coin ? Une sorte de centre ? Où genre, les dresseurs s'rassemblent pour se mettre sur la gueule. Ca te dit rien ?

Elle reposa ses yeux aux couleur du saphir sur l'écran du smartphone. Un claquement de langue agacé, et elle reprit.

— En fait, j'sais pas du tout à quoi ça ressemblerait. C'est même pas un bâtiment si ça s'trouve... Ou c'est p't'être l'arène...

Cette dernière partie n'était pas vraiment adressée à Shira. C'était des paroles que Kaori s'adressait à elle même, pensive.

Pendant, ce temps Mirage qui avait vidé le bol avec l'aide de ses camarades observait avec ce même air curieux, presque enfantin, le Riolu qui dégustait son plat. Elle n'avait jamais vu ce pokémon. Thug, lui, était sur le ventre, s'offrant une petite sieste digestive. Arti' quant à elle, fredonnait joyeusement tout en faisant claquer sa pince comme un instrument.

La McCain se leva et s'approcha de la fenêtre. De toute évidence, il faisait encore jour, et vu la position du soleil qui se cachait derrière les tours du Château de Durem, il était environ 13h. Cependant, la Nageuse pouvait très bien être restée plusieurs jours inconsciente. C'est sans surprise, qu'elle questionna la femme au sabre.

— J'suis restée dans l'coltard combien d'temps au fait ?

_ Le club de combat j'imagine...

Dis-je, moi aussi pour moi même alors que je me plongeais dans une carte en papier, tout ce qu'il y a de plus traditionnelle, bien loin du smartphone qui servait de pense bête à mon homologue. Par contre, son allusion à l'arène n'était pas tombée dans l'oreille d'une sourde ! Il était évident qu'elle avait plus de pokémons et d'expérience que moi et Ani, et si elle comptait défier les arènes, comme nous, il était bon de savoir si elle avait réussis à remporter quelques matchs ou ce qu'il en était résulté de ses expériences... Qu'on ait quelques points de comparaison pour savoir où nous arrêter dans nos entrainements avant de tenter l'aventure nous mêmes. Je commençais d'abord par lui répondre...

_ Tout juste quelques heures, et à mon avis tu ne devrai pas trop forcer encore quelques temps... Mais tu fait comme tu veux...
Tiens, viens voir.

Je posais ma carte sur le couvre lit encore plus fripé qu'avant maintenant qu'on avait dormis dessus et j'invitais Kaori, autant avec un geste de la main qu'avec ma dernières phrase, à s'approcher que je lui montre l'endroit où nous étions et l'endroit où elle voulait aller.
De son côté, Ani avait presque finit de ranger sa part des affaires ; nous fonctionnions toujours comme ça, chacun avec son lot de travail et ses tâches journalières histoire que nous ayons plus de temps pour travailler tout les deux ensemble. Il avait repéré du coin de l’œil ce Barpau qui le regardait, curieuse, et, empli de toute sa désinvolture juvénile il s'approcha, sourire aux lèvres pour lier connaissance et tenter de se faire de nouveaux amis. Cette fois encore je lui envierait sa sociabilité mais, pour âtre honnête, je n'étais pas non plus peu fière de mon approche d'aujourd'hui... J'avais réussis à ne pas paniquer ou bafouiller en lui faisant la conversation ce qui ressemblait à un vrai progrès ! j'avais sans doute plus de faciliter à tisser des liens avec les gens inconscient... Dit comme ça ça fait triste non ?..
Peu importe, j'avais des envies pour la suite et il était temps de me jeter à l'eau !

_ Dis moi !.. Même si je pense qu'enchainer les matchs dans ton état n'est pas une idée optimale, est-ce que tu accepterai qu'on t'accompagnes Ani et moi ?.. J'aimerai me faire une idée de ton niveau et de celui qu'il faut pour affronter les arènes avant de me lancer...

De toute évidence, son interlocutrice semblait savoir de quoi la jeune blonde parlait, puisque elle parla rapidement d'un "club de combat". Sortant une carte qu'elle étala sur la couche de la pièce, Shira invita la Myokarienne à se joindre à elle. Bras croisés, elle resta debout alors que ses yeux saphir observaient le morceau de papier à la recherche de l'endroit où souhaitait se rendre. Finalement le doigt en porcelaine de son interlocutrice eut tôt fait de lui montrer la zone.

Pendant ce temps, Ani après avoir effectuer un petit remplissage de bagage alla à la rencontre de la Barpette qui lui sourit joyeusement. Les deux pokémons communiquèrent dans la bonne humeur, vite rejoints par Arti'. Thug lui dormait toujours comme un sourd, ses ronflements s'ajoutant aux bruits ambiants de la pièce.

Finalement, la femme au sabre reprit la conversation. Au départ pensant à une leçon de morale, Kaori ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. Mais  elle se ravisa lorsqu'elle se rendit compte que cette femme semblait voulait jauger son niveau. La Myokarienne se sentie gênée. Si Shira avait connu la McCain depuis le début de son périple à Mhyone, elle se serait sans doute tirée de la pièce en riant. Après tout le palmarès de Kaori était vraiment mauvais. Que des défaites. Elle n'avait jamais remportée le moindre combat.

Aujourd'hui, après l'entraînement que Roshi lui avait fait subir, Kaori se sentait plus forte. Elle avait retrouvé confiance en elle et était devenue un peu plus modeste. Sa vantardise s'était bien atténuée depuis sa défaite contre Brynhild.

Se grattouillant les cheveux, elle parla.

— Oh t'sais, j'sais même pas si j'ai l'niveau... J'sais pas si j'serai un bon exemple pour toi.

Finalement, la pensée d'affronter des dresseurs lui mit un sourire en coin sur les lèvres. Féroce. Voilà longtemps qu'elle ne s'était pas battue.

— Mais j't'avoue que j'ai hâte d'affronter d'la viande fraîche. Allons-y ! Elle entrechoqua son poing dans sa paume et se tourna vers ses pokémons. Allez, on bouge !

Rappelant ses partenaires dans leurs pokéballs respective, elle s'adressa à son alter ego humaine.

— Azy. J'te suis.

Dans un premier temps, Kaori fit preuve d'une humilité très convaincante... C'était étrange puisque, si elle était tellement faible qu'elle le prétendait, comment aurait elle fait pour avoir avec elle tant de pokémons ?.. J'avais moi même commencé mon voyage pokémon depuis plus d'un mois, mais je n'avais pas réussis à mettre la main sur un seul pokémon intéressant ; pourtant, comme elle, j'avais l'intention visible de me contenter d'un seul type ou presque, même si il était bien différent du sien... La chance ne pouvait pas tout expliquer, elle devait bien avoir un minimum de talent, surtout pour réussir à maîtriser et faire obéir des pokémons aux caractères aussi variés que ces trois spécimens que j'avais put voir de mes yeux aujourd'hui.
Peu importe. J'allais lui faire confiance pour l'instant. Croire que son niveau n'était pas aussi important que ce que je voyais en elle, et continuer d'observer un peu puisqu'elle me demandait déjà de lui ouvrir la voie jusqu'au club de combat. Ça ne collait pas vraiment avec mes plans d'origines après tout mais peu importe : j'aurais largement le temps plus tard d'arpenter cette bibliothèque célèbre, je ne pouvais que manquer à une bande de rochers dans ma grotte après tout !

Nous arrivions tout de même après un gros quart d'heure de marche devant ce grand bâtiment aux pierres brunes, marqué d'un symbole qui ressemblait aux terrains de matchs lors des compétitions officielles qu'on pouvait voir à la télévision alors je pensais que nous étions au bon endroit. Au travers de la double porte, automatique et vitrée, on pouvait déjà deviner la silhouette d'un homme qui se précisait au fur et à mesure qu'il se rapprochait. Alors qu'elle s'ouvrait on pouvait constater qu'il s'agissait d'un vieux, un nouveau qui allait pouvoir augmenter la collection de Kaori en la matière, et nous dévisagea d'un air hautain derrière son monocle. Nous n'étions pas entré, nous n'avions pas même dit quoi que ce soit mais ça ne l’empêchait pas de nous juger, de nous jauger et nous dire d'un ton las :

_ Encore des nouvelles dresseuses qui se croient plus capables qu'elles ne le sont...

Restant muette et discrète, je lui lançais son regard, cherchant un genre de défaut dans sa cuirasse d'assurance et de suffisance où je pourrait planter mes crocs. Je cogitait sur la bonne répartie à avoir contre quelqu'un comme lui, même si j'imagine que le meilleur moyen de lui rabattre son caquet serait de lui prouver que nous étions plus fortes que nous en avions l'air... Surtout Kaori... Mais est-ce qu'il nous en laisserait seulement l'occasion ou resterait il sur cette première impression ?

Spoiler:

Le trajet ne dura pas longtemps et après avoir empaquetés leurs affaires, le trio composé de Shira, Ani et Kaori arriva devant un bâtiment qui était marqué d'un symbole que la Blonde avait déjà vu lors de certain match retransmis sur petit écran. Une porte automatique en verre s'ouvrit devant la troupe. Un homme leur barrait la route. Costard, monocle, vieux, il sortait d'un monde que  la Myokarienne n'avait jamais côtoyé.

Le vieil inconnu les toisa d'un air hautain qui eut le don de faire froncer les sourcils de la McCain. Non mais il se prenait pour qui ce gros aristocrate ?! Ok, la Nageuse avait perdu une bonne partie de sa fierté, mais elle n'était pas du genre à se laisser marcher dessus par un mec qui devait sans doute se faire brosser les dents par ses domestiques.

Voyant que personne de son côté ne prenait les devants, elle n'hésita pas plus longtemps. Mains dans les poches, elle lui jeta un regard penché, dédaigneux. Finalement, elle cracha sur le sol parfaitement propre de l'établissement. Un rapide coup de d'oeil de bas en haut, elle parla :

— T'es un dresseur l'ancêtre ?

Ce dernier ne vacilla pas d'un millimètre. Il avait une assurance à toute épreuve.

— En effet.
— J't'attends sur l'ring alors.

Il sourit légèrement, comme si il n'attendait que ça.

— Je vous attendrez dans la cour n° 4 dans ce cas.

Le vieillard jeta un regard snobant sur les trois personne puis s'en alla, comme si un bâton était bloqué dans son derrière.

C'est alors que Kaori vit un jeune homme à lunettes qui se trouvait dans l'coin et qui la toisait. Il lui fit un signe de main. De toute évidence, il était celui qui avait son "colis". Un assistant d'Acacia. Elle s'adressa à ses accompagnateurs.

— J'reviens dans deux secondes.

En quelques pas, elle arriva devant le binoclard, qui lui adressa un sourire.

— Content de vous voir mademoiselle.
— Ouais bon abrégez, j'ai un combat qui m'attend. Z'aviez un truc pour moi ?
— En effet. Cependant, j'aimerai voir Mirage si ça ne vous embête pas.

Haussant un sourcil, Kaori s'exécuta tout de même. Dans un rayon, Mirage fit son apparition, curieuse comme sa maîtresse de ce qu'on lui voulait. Il la toisa rapidement, puis lui caressa le haut du crâne. Chose que la Barpette apprécia grandement.

— Elle s'est bien occupée de toi à ce que je vois.

Un râlement d'approbation fut la réponse poussée par la première partenaire de la blonde. Cette dernière, bras croisé regardait la scène sans piper mot. Finalement, le scientifique se retourna vers elle et sortit de sa poche une petite boite qu'il tendit à la Nageuse.

— Vous avez l'air d'avoir fait du bon travail avec elle. Elle semble heureuse à vos côtés. On m'avait chargé de vous remettre ceci si jamais ça se passait bien entre vous.

La jeune femme, suspicieuse se saisissait de la boîte et l'ouvrit. Dans un coussin de tissu, une écaille brillant de tous les éclats de l'arc-en-ciel était posée. Bien que magnifique, Kaori ne comprit pas l'intérêt de cet objet.

— Qu'est-ce vous voulez qu'j'en fasse ?
— Vous ne savez pas ce que c'est ?
— Bah non.

Son regard se posa sur la Barpette qui observait la scène curieusement. Elle non plus ne captait pas grand chose à tout ce carabistouille !

— En fait, vous ne savez même pas l'origine de son prénom ?

De la malice était visible sur les lèvres du scientifique. En réponse, Kaori fronça les sourcils. Elle n'aimait pas ce genre d'énigme.

— Qu'est-ce que vous voulez que je comprenne à ça ? Elle s'nomme Mirage et pis quoi ?

Le scientifique ne souhaitant pas l'aider plus que ça, prit sa valise et s'apprêta à prendre le chemin de la sortie.

— Je vous laisser méditer la dessus du coup. Bonne journée à vous !

Il se tourna ensuite vers Shira et de son pokémon, puis inclina la tête dans leur direction. Finalement, il prit congé, laissant la Myokarienne seule avec ses interrogations.

Ne souhaitant pas cogiter jusqu'à la fin de son existence, elle s'adressa à ses partenaires.

— Bon, elle est où c'te cour numéro 4 là ?

Spoiler:

Avant que je trouve quoi répondre, Kaori répondit au regard dédaigneux de ce vieux noble par un froncement de sourcil et un crachat. Œil pour œil, hautain pour hautain, et il faut admettre que ça marchait puisque le défi était lancé et accepté en l'espace d'un petit instant. Alors que je me renseignais, sur un plan placardé sur le mur pour savoir où le cour numéro 4 pouvait bien se trouver, la dresseuse de pokémons Eau s’affairait à faire une conversation avec un jeune homme à lunette.

Quand j'avais finit par trouver ce que je voulais et que je me rapprochais j’entraperçus au dessus de l'épaule de la jeune femme ce qui se trouvait dans sa boite et je souris puisque je savais, moi, de quoi il s'agissait... Je m’apprêtais à l'aider mais le regard du scientifique me fit comprendre que c'était aussi quelque chose qui faisait partie de l'entrainement ou de la progression de la jeune femme. Je garderai donc le silence sur ça, l'aiguillant peut-être un peu même si il était évident que je devrai y mettre les formes... La réflexion et les devinettes ça n'avait pas l'air d'être son truc... Je me contentais donc de lui faire un genre de promesse basée sur la contrepartie :

_ C'est par là, suit moi... Et je te propose un truc : si tu me laisse me battre à tes côtés je te donne un indice sur ce que c'est que ce machin, ça te va ?..

Mais pas le temps de répondre, nous rentrions dans un couloir littéralement bondé de monde. Des dresseurs de partout naviguaient, nous bousculaient, parlaient, criaient, et on ne pouvait même plus s'entendre... Le simple fait de rester à portée de vue était une épreuve, mais un mal nécessaire sans quoi nous aurions été séparés avant d'arriver jusqu'au fameux cour qui portait le numéro 4. En entrant, je me rendit compte que le vieil homme avait déjà pris place sur un des côtés du terrain de combat, totalement nu et en terre battue mais aussi et surtout que nous avions un publique... Ça c'était un problème, puisque si on mettait de côté le concours, qui n'était au final pas un vrai combat, ça ne m'était jamais arrivé et je sentit mon estomac et mon cœur se tordre dans ma poitrine à cause du trac... Je déglutit et seule la réponse de Kaori me fit sortir de ma torpeur transie.
Ce fut très rapidement enchainé avec une nouvelle remarque de la part du vieil homme qui ne manqua pas de nous provoquer encore une fois.

_ Certains d'entre nous n'ont pas que ça a faire de perdre leur match aujourd'hui jeunes filles : dépêchez vous un peu !

Et comme pour joindre l'acte et la parole il sortit deux de ses pokéballs. Il avait visiblement lut notre jeu au point de comprendre que le match s'annonçait double et il fit sortir ses deux pokémons en même temps. Ça en s'annonçait pas si facile que ça...

   

Kaori se retourna lorsque sa camarade lui proposa de l'éclairer sur cette mystérieuse écaille en échange d'une très simple contrepartie.

— Si c'est qu'ça, ouais y'a pas d'problème. J'espère qu'il a au moins deux pokémons.

Invitée à la suivre, Kaori emboîta le pas de Shira, non sans oublier de rappeler sa Barpette qui continuait de se demander la raison de son invocation. Ok ce monsieur à lunettes avait été gentil avec elle, mais pourquoi avait été elle appelée ?

Le trio s'engagea dans un long couloir qui était visiblement bondé à en boucher le champ de vision. La McCain du jouer des épaules pour se frayer un chemin à travers cette masse humaine qui riait, hurlait, parlait. La Myokarienne avait l'impression de se battre contre les vagues de la plage des Secrets mais avec un bruit ambiant bien plus énervant. Heureusement, sa comparse bifurqua soudainement en direction d'une porte qui donnait sur un terrain en terre battue. Enfin, elles étaient arrivées.

La Blonde regarda avec surprise la foule qui allait assister à ce combat. Dafuq ? Qui était ce vieux ? Le champion local ou quoi ? Kaori toisa l'ancêtre rapidement, puis inspira profondément, essayant de lutter contre le stress. Il ne fallait pas se louper. Elle n'aimerait pas sortir de ce lieu sous les huées et les rires de ces gens. Finalement, elle s'adressa à son adversaire.

— La ferme papy, si t'es pressé t'as qu'à t'casser ! On t'en voudrait pas si tu voulais plus t'friter avec nous. Après tout, t'as passé l'âge de t'faire botter l'cul !

Le vieillard ne s'offusqua pas. Il leur fit même le plaisir de leur adresser un rictus narquois. Kaori, souhaitant mettre les choses au clair dès le départ, continua.

— Oh et puis ouais, tu remarqueras qu'j'ai dit "nous". Ma pote et moi, on t'défit en combat double.
— Aucun problème, ça me fera économiser du temps.

Les souvenirs de sa défaite en 2v2 à Bord-au-Vent se réveillèrent et la blonde grimaça. C'est vrai qu'elle avait perdu. Aurait-elle le même destin ? Elle secoua finalement la tête. Non. Ca n'allait pas arriver. Cette Kao' là était à des années lumières de ce qu'elle était maintenant : Beaucoup plus forte.

Son adversaire invoqua alors deux créatures que la blonde ne connaissait toujours pas. En espérant que Shira ait plus de connaissance qu'elle sur l'identité de ces Pokémons...

Attrapant la dernière pokéball miniaturisée accrochée à sa ceinture, elle lui fit prendre sa taille originelle et la lança dans les airs.

— Arti', à toi d'jouer !

Dans une explosion lumineuse, la crevette fit son apparition. Sa pince claquant comme une guillotine. Un fredonnement menaçant s'échappa de la créature. Elle qui avait la gâchette facile. Elle allait s'en donner à coeur joie...

Je devais réussir à me concenter ! Même si Kaori semblait très motivée à l'idée de se battre, en découvrant le nombre de personnes qui allaient nous regarder, nous juger, j'avais un peu perdu de ma propre superbe et je me rendait compte que ma demande de me battre à ses côtés était un petit peu précipitée... Mon cœur battait à la chamade, j'étais extrêmement tendue mais au final je n'étais pas la seule concernée et c'était pour ça que je devais réussir à me concentrer sur le match...
J'avais suivi mon alliée jusqu'au côté de la piste qui était inoccupé, et c'est alors que je sentis quelque chose m'effleurer la main et me faire sursauter. C'était Ani, il venait de poser sa patte au creux de ma paume et il me fit un sourire rayonnant. J'oubliais presque à chaque fois qu'il pouvait lire en moi en en mes émotions comme dans un livre ouvert... Lui le match ne l'effrayait pas le moins du monde, il savait qu'il avait fort à faire mais il ne doutait pas que ce serait un bonne exercice et, aussi, une expérience toute nouvelle puisque ce serait notre première fois avec un allié à nos côtés. Plus que pour Kaori, plus que pour moi, bien plus que pour le publique, c'était en son nom que je devais me battre et rester pleinement focalisé sur les mouvements des combattants.

Je lâchais un profond soupire, à la manière d'un athlète olympique qui s'apprête à courir une finale, je détendais tous mes muscles alors que le Flingouste, la fameuse Arti' prenait place pour nous assister. Première étape, je sortis mon pokédex ; mais contrairement à ce qu'on pouvait penser je ne le pointait pas vers nos adversaires mais bien vers le pokémon Eau... Le fait est que, si nous voulions travailler un minimum en équipe, j'aurais besoin de connaitre ses attaques et ses possibilités parce que, de l'autre côté de la piste, ce Braisillon allait nous causer du fil à retordre... J'allais devoir sacrément compter sur l'aide du Flingouste pour nous tenir hors de portée tout en réussissant à attaquer... Histoire de préparer notre stratégie d'équipe je murmurais à Kaori, seule à être suffisamment prêt de moi pour entendre :

_ Ani est spécialisé dans le corps à corps, tu pense que tu pourrait commencer par te servit de Danse-Lames et concentrer tes attaques suivantes contre le Braisillon, nous on s'occuperait du Pifeuil ?.. On a généralement du mal avec les types Vol...

Dans un premier temps, j'avais bien envie de nous laisser en retrait, de faire appel à mon Riolu comme d'un véritable garde du corps pour que Arti puisse s'en donner à cœur joie sur les attaques à distance. Mais le soucis évident était que je ne connaissais ni le niveau ni les possibilités de ces deux pokémons qui nous faisaient face... Hors mis leur nom et leurs types, je n'était presque au courant de rien les concernant et il était possible que je doive passer au plan B à tout moment... C'est à ça que nous servirait Danse-Lames, si Kaori était d'accord je pourrait me servir de Photocopie pour le singer et, la dernière fois, les résultats avaient été plus que probants.